Skip to main content

Benais


Le nom de cette commune, située dans l’ouest du département, près de Bourgueil, apparaît au 12ème siècle sous la forme Beniacus, venant soit de Benniacus ou « domaine agricole du germain Benno », soit de benno-iaco ou « endroit à la pointe », le site se trouvant à l’extrémité du territoire des Andécaves, à la frontière avec celui des Turons.

Histoire

D'importants vestiges gallo-romains : urne funéraire contenant 4 anneaux d'or, tombes, tuiles, céramiques sigillées*, etc. ont été découverts à diverses époques, notamment au sud-est du bourg, au lieu-dit Les Moriers, où il y avait peut-être une nécropole, car ce lieu se trouve au bord de la D 35, qui reprend sans doute l'ancienne voie gallo-romaine.

Cette voie, qui suivait la rive droite de la Loire, sans doute reprise par la D 35, traversait, au sud, le territoire de cette commune. À la sortie de Benais, cette départementale a été rectifiée et l’ancienne départementale existe toujours sous l’appellation de D 269 et elle franchit le Changeon, qui sert de frontière entre Benais et le bourg de Marcé (commune de Bourgueil) sur un ancien pont près duquel l’archéologue Jean-Paul Lecompte a découvert, en 1990, un empierrement reposant sur 27 pieux datés de 8 avant JC et constituant probablement un ancien chemin gaulois antérieur à la voie gallo-romaine.

Le fief appartenait au 13ème siècle à Hugues V de Beauçay, dit le Grand, qui mourut avec Louis IX (Saint Louis), en 1270 lors de la 8ème croisade. Il passa ensuite à son fils Hardouin de Beauçay (1255/1301), père d’Eustachie de Beauçay (1287/1356). [dans certains documents, Hugues V de Beauçay est dit Hugues VIII de Bauçay.]

Celle-ci épousa d’abord, en 1303, Guillaume d’Usage (mort en 1310), vidame du Mans, puis, vers 1311, André de Montmorency-Laval (1286/1356), seigneur de Loué, fils de Guy VIII de Montmorency-Laval (1240/1295), qui fut le père de Guy XIV de Montmorency-Laval alias Guy 1er de Laval-Loué (1331/1386), époux de Jeanne de Pommerieux (morte en 1396). Ces derniers eurent pour fils Jean de Laval-Loué (mort sans postérité en 1409), puis Thibault 1er de Laval-Loué (mort en 1433), chambellan de Charles VI, père de Guy II de Laval-Loué (mort en 1484), alias Guy XV de Montmorency-Laval, chambellan de Charles VII et sénéchal d’Anjou.

Guy II de Laval-Loué fut le père de Pierre de Laval-Montmorency (1448/1528) qui épousa Philippe de Beaumont-Bressuire (morte en 1525), fille de Jacques de Beaumont-Bressuire, seigneur de La Haye (Descartes), sénéchal du Poitou et chambellan de Louis XI. Ceux-ci eurent pour descendance Gilles 1er de Laval-Montmorency (mort en 1556), puis Gilles II de Laval-Montmorency (mort en 1559) puis Jean de Laval-Montmorency (1542/1578) pour qui le fief de Benais fut érigé en marquisat.

Ce dernier avait épousé en 1563 Renée de Rohan-Guémené (morte en 1573), fille de Louis V de Rohan-Guémené, seigneur de Montbazon, et il fut le père de Guy III de Laval-Montmorency (1565/1590), mort sans descendance des suites d’une blessure reçu à la bataille d’Ivry en combattant pour Henri IV.

Son épouse Marguerite Hurault de Cheverny (morte en 1614), fille de Philippe Hurault de Cheverny (1528/1599), chancelier de France sous Henri III vendit le fief en 1611 à Martin III Du Bellay (1571/1637), lointain descendant de Pierre de Laval-Montmorency, qui fut le père de Charles Du Bellay, mort sans enfant en 1661.

La seigneurie passa ensuite à un petit-cousin de ce dernier, Charles Louis Du Bellay (1620/1697) puis au fils de celui-ci, un autre Charles Du Bellay (1664/1716), qui fut le père de Catherine Félicité Du Bellay (1707/1727), épouse d’Anne Auguste de Montmorency (1679/1745), lieutenant-général et grand d’Espagne. Leur fils Louis Anne Alexandre de Montmorency (1723/1813) fut le dernier seigneur de Benais.

En 1693/1694, Benais et les communes voisines furent en proie aux attaques d’un couple de loups, appelé « la Bête », qui dévora près d’une centaine de personnes, notamment des filles et des enfants et, en 1721, un important tremblement de terre dévasta la région.

Voir Marie-Rose Souty : La Bête de la forêt de Benais, in BAVC 7.6 1972 (pages 577/581)

À voir dans le bourg

L’église Saint-Germain : elle date du 12ème siècle. Son clocher est aujourd'hui constitué d'un beffroi à deux étages et d'une flèche octogonale. Le chœur à chevet plat (début du 13ème siècle) est supporté par des voûtes de style angevin et la partie plate est occupée par un retable imposant comportant une représentation de la Cène. La partie centrale est encadrée par les statues des saints évêques Germain et René. Le retable peut apparaître comme disproportionné par rapport à l'édifice mais il faut se souvenir qu'une grande partie de la nef s'est effondrée en 1916. Auparavant l'entrée de l'église Saint Germain se situait tout au bord de la départementale. Après l'effondrement, une nef dans des dimensions très inférieures dans la longueur et dans la largeur a été reconstruite entre 1921 et 1923. Une partie des pierres de la nef effondrée ayant été utilisées, dit-on, à la construction du Foyer Rural.

Situées dans le chœur de l'église, les stalles rappellent qu'un prieuré desservi par les moines augustins a été fondé à cet endroit par Guy 1er de Laval-Loué en 1378.

Un vitrail dédié à Saint Vincent, réalisé par le maître verrier Lobin, est daté de 1870.

La chapelle nord de l'église paroissiale est l'ancienne chapelle seigneuriale et date de la fin du 15ème siècle ; ses chapiteaux représentent Samson et Dalila, la décollation de Saint Jean Baptiste et les bergers de la scène de la Nativité.

Le château : l'imposant château de Benais est mentionné dès le 13ème siècle. Construit au 16ème siècle sur une ancienne porte fortifiée flanquée de deux tours et partiellement détruit bien avant la révolution française, le château a conservé ses communs et les deux tours de son entrée fortifiée (formant le châtelet). L'ensemble a été intégré au nouvel édifice, érigé au 19ème siècle. L'un des tableaux conservés au château, réalisé à la gouache, présente l'état de l'édifice avant sa destruction.

En 1532, François 1er y est reçu par Gilles 1er de Laval-Montmorency.

Dans le parc, se trouve un autre bâtiment remarquable, nommé l'Orangerie. Cette grande construction date du 19ème siècle, sa façade principale est orientée plein sud et accueillait autrefois les orangers d'ornement de châteaux situés alentours durant l'hiver.

Ce château fut la propriété à partir de 1949 de la ville de Boulogne-Billancourt, qui l’utilisa pour ses colonies de vacances et ses classes vertes jusqu’en 2017. Il serait actuellement (2021) en passe d’être vendu.

Chapelle reposoir en tuffeau du 18ème siècle, rue du Château

Portail en tuffeau et en brique du 19ème siècle, 7 rue du château

L’Argenterie (dans le bourg, à l’ouest) : le manoir de l'Argenterie, qui a été construit au 16ème siècle, possède deux tours, une circulaire coiffée d'un toit en poivrière, l'autre polygonale à l'est. Cette dernière renfermait un escalier à vis qui s’est effondré vers 1911. Sur la face interne de sa porte charretière, présence d’un pigeonnier original possédant 43 trous de boulins sur cinq rangées. En 1631, Pierre Bodineau, « avocat en parlement », également sieur de Cerisay (Auzouer-en-Touraine), était qualifié de sieur de l’Argenterie.

À voir au nord-ouest

Le prieuré Saint-Gilles : Ce prieuré du 15ème siècle, qui se trouve au lieu-dit Saint Gilles, près du Changeon, a conservé une tourelle d'angle, ancienne fuie caractérisée par sa décoration de briques et de pierres alternées, couverte d'un toit pointu à facettes.

Manoir (2 rue de la Croix-Rouge) : cette gentilhommière du 16ème siècle, restaurée en 1970, a conservé deux fenêtres à meneaux.

Moulins (sur le Changeon) :

  • Le Moulin Assier, cité en 1652.
  • Le Moulin Bertrandou Moulin d’Abas : ce moulin est cité dès le 12ème siècle : il appartenait à la collégiale Saint-Martin de Tours et fut vendu comme bien national en 1791. Les bâtiments actuels datent du 18ème siècle.

Il s’agit d’un ensemble de bâtiments fermant une cour centrale constitué, d’un four à pain en parfait état de conservation, d’un corps principal à usage d’habitation et des dépendances diverses. Côte rivière, se trouve la roue à aubes qui a subsisté grâce au maintien de sa toiture d'ardoise. Dans le bâtiment d’habitation se trouvent : le mécanisme intérieur du Moulin, une cheminée d’époque, des poutres, des murs en pierres apparentes. Chambres d’hôtes : Mme Fabre, 06 16 08 12 86.

  • Le Grand Moulin : moulin du 17ème siècle. Chambres d’hôtes : Mme Bohadas-Cottereau, Tél. 06 81 27 30 70
  • Le Moulin Piard: cité en 1543 comme appartenant à l’abbaye de Bourgueil. Au début du 20ème siècle, il est devenu la laiterie coopérative de Benais.

Restaurant : 02 47 97 09 24


Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User