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Channay-sur-Lathan


Le nom de cette commune, située dans le nord-ouest du département et connue surtout par sa carrière-musée, apparaît pour la première fois au 11ème siècle, dans une charte de Foulques Nerra, sous la forme Channaios, venant de Catenacus ou « domaine de Catenus ». Cette région faisait partie de l’Anjou au moyen-âge et du territoire des Andécaves à l’époque gauloise.

Histoire

Selon la revue Symbiose, 29, 2013, un biface du paléolithique a été découvert en 2007 près de la Templerie (au sud-ouest du bourg).

Selon le Patrimoine des communes d’Indre-et-Loire (Flohic 2011), une céramique du néolithique a été découverte à la Fontaine (au sud-est du bourg, près de Champeigné). Selon un rapport du Service Régional de l’Archéologie du Centre (2005), deux sépultures du néolithique également, associées à une enceinte à fossés interrompus, ont été mis à jour (où ?).

Outre le domaine indiqué par le nom de la commune, un autre domaine agricole gallo-romain existait à Champeigné (sud-est du bourg), venant de Campiniacus ou « domaine du Campagnard).

Le fief de Channay relevait de la baronnie de Rillé ; son premier seigneur connu est, au 17ème siècle, Simon de Savonnières (mort en 1621), fils de Charles de Savonnières (1561/1606), dont le frère, Jean de Savonnières (1564/1612) est inhumé dans l’église communale (voir Les Hayes, ci-dessous). Simon de Savonnières fut le père de Martin de Savonnières (voir ci-après), de Marie de Savonnières (1616/1652), qui devint religieuse au Canada en 1639, et de Françoise de Savonnières, épouse en 1649 de son lointain cousin, un autre Martin de Savonnières (1626/1696), fils de François de Savonnières (mort en 1642) et père de Louis de Savonnières (1650/1655), inhumé également dans l’église.

Martin de Savonnières, fils de Simon, conseiller au parlement de Bretagne, lieutenant général de Louis XIV et seigneur de Channay épousa en 1648 Marie de Goddes et fut le père de François Martin de Savonnières, maréchal de camp, né en 1652 et tué en 1691 lors de la bataille de Leuze (Belgique).

Pendant la seconde guerre mondiale, le curé de la commune, Noël Carlotti (1900/1966) entra dans la résistance ; arrêté en 1944, il fut déporté au camp de concentration de Neuengamme-Watenstedt, dont il devint l’aumônier. Après la guerre, il fut le curé d’Esvres-sur-Indre.

À voir dans le bourg

Église Saint-Quentin : de l’église, construite au 12ème siècle, il reste la nef, dont la façade est masquée par un clocher édifié au 16ème et surmonté d’une flèche au 19ème siècle. La nef aboutit à une travée de chœur carrée qui est reliée au nord à une chapelle du 16ème siècle. On peut voir des vestiges de peintures murales du 15ème siècle dans la sacristie.

L’ancien prieuré-cure (rue du prieuré) est devenu une habitation privée.

À voir au nord

La Barrée (10, chemin de La Barrée, au nord-est) : ce fief appartenait depuis le 15ème siècle à la famille de La Primaudaye, dont le membre le plus connu est l’écrivain protestant et humaniste, Pierre I de La Primaudaye (1546/1619), maître d’hôtel d’Henri IV, également seigneur du Painperdu ainsi que de Bissé à Savigné-sur-Lathan. En 1659, il était la propriété de son petit-fils, Éléazar de La Primaudaye (né en 1638), également seigneur de La Ripaudière à Savigné-sur-Lathan.

Le logis seigneurial d'origine est un bâtiment rectangulaire d'un étage sur rez-de-chaussée, surmonté de hauts combles. Cette partie a été agrandie à l'identique vers l'ouest au 19ème siècle. Le logis est flanqué d'une tour polygonale d'escalier. Le château et ses dépendances sont cernés d'une enceinte et de douves sur plan rectangulaire. La porte d'entrée Est est encadrée de deux fenêtres gothiques et flanquée de deux tours rondes de défense. Le pont dormant qui y donne accès, à deux arches, est d'origine, de même que les trois petites tours rondes situées aux angles de l'ensemble. Celle du sud-est a été transformée en chapelle au 19ème siècle. Un bâtiment ferme à l'est le quadrilatère des dépendances. Au nord-est, un autre pont, constitué d'une arche en arc brisé, franchit la douve pour donner accès à la basse-cour. Il est surmonté de deux murs perpendiculaires à la douve, qui étaient ceux de la tour servant de porte. A l'intérieur, une cheminée de la fin du 16ème siècle conserve les peintures de son manteau.

À La Casse (au nord-est), on peut voir un chêne, vieux de 400 ou 500 ans, qui mesure 15 m. de haut, avec une circonférence de 7,15 m. Voici ce qui est écrit à son propos dans Arbres remarquables en Touraine (2006) : « C’est un gros et vieux chêne pédonculé que l’EDF n’a pas respecté en l’amputant de façon indigne. C’est un chêne creux qui a environ 400 ans, c’est un vieil arbre fait d’autant de terre que de bois pour reprendre une expression de Jules Renard dans son Journal (1er octobre 1898). A l’aide d’une échelle la famille occupant la ferme voisine descend dans le tronc creux prélever du terreau pour ses fleurs, probablement au grand dam des larves de pique-prunes (Osmoderma eremita), le scarabée qui se reproduit dans ce type de milieu et dont la nécessaire protection a retardé de trois ans la construction d’un tronçon de l’autoroute A 28. »

Les Hayes ou Les Haies (nord-ouest) : ce fief appartint, du 15ème au 17ème siècle, aux familles de Rougebec, de Saint-Germain et de Savonnières, qui étaient alliées entre elles ; en effet Charles de Savonnières (voir histoire) était le fils d’Antoine de Savonnières (1521/1580), qui était le petit-fils d’un Jean de Savonnières (mort en 1459), marié en 1450 avec Anne de Rougebec et qui avait épousé en 1561 Renée Charlotte de Saint-Germain (1535/1583).

Le château fut élevé au 15ème siècle à la place d'un édifice plus ancien, probablement du 14ème siècle, et dont subsiste au nord une tour cylindrique conservée en partie dans la construction. Le bâtiment est flanqué, à l'angle nord-est, d'une tour carrée dont l'étage supérieur a été supprimé, et à son angle sud-ouest d'une autre tour, probablement rectangulaire, mais qui fut supprimée au 17ème siècle. Sur la façade sud fait saillie une tour polygonale contenant un escalier à vis en pierre. Au 17ème siècle, l'édifice fut prolongé à l'ouest par un bâtiment de même élévation. Une chapelle fut construite à l'ouest de la cour, limitée à l'est par un bâtiment de communs qui aboutit, au sud, à une tour carrée du 15ème siècle.

Le Mesnil (nord-ouest) : ce fief est cité en 1250 sous la forme Grangia de Mesnil ; il porta aussi les noms de Mesnil Molé ou Maulay en 1523, Mesnil Rillé en 1629, Mesnil Meslay en 1639, Le Mesny en 1810. Il appartenait au 16ème siècle à la famille Gaultier puis à la famille Coëffier, suite au mariage en 1573 de Charlotte Gaultier avec Gilbert Coëffier d’Effiat (1545/1595). Leur fils, Antoine Coëffier de Ruzé d’Effiat (1581/1632), dit le maréchal d’Effiat, favori de Richelieu, fut écuyer de Louis XIII en 1616, surintendant des finances en 1626, grand maître de l’artillerie en 1629 et maréchal de France en 1631.

Un de ses fils, Henri Coëffier de Ruzé d’Effiat (1620/1642), favori de Louis XIII et grand écuyer de France, fut d’abord protégé par Richelieu mais, ayant conspiré contre ce dernier avec Gaston d’Orléans (le frère de Louis XIII), il fut décapité à Lyon en 1642.

Un de ses petits-fils, Antoine II Coëffier de Ruzé d’Effiat (1639/1719), compagnon de Philippe d’Orléans (le régent) et membre du Conseil de Régence, vendit la propriété vers 1714 à Gilles Lespagnol de La Plante, secrétaire du roi.

Le dernier seigneur du fief fut Jacques Marie Pays de Lathan (1734/1814), colon à Saint-Domingue, petit-fils de Donatien Pays (1665/1725) et de Françoise Grandhomme (1684/1732).

Le manoir, reconstruit en 1629 par Antoine Coëffier de Ruzé d’Effiat se compose d'un bâtiment se développant entre deux pavillons carrés, dont la façade principale était jadis percée, au rez-de-chaussée, d'arcades en plein cintre. Du logis seigneurial dépendait une chapelle dédiée à Notre-Dame.

À voir au sud

La carrière des faluns (D 6, route de Savigné-sur-Lathan, au sud-est) : ce site constitue un témoin du Miocène moyen (environ -15 millions d’années). Les intérêts sont multiples ; ils sont à la fois paléontologiques et sédimentologiques. Cette carrière offre à voir tous les faciès qui témoignent des va-et-vient de la mer de faluns au cours du Miocène.

Dans l’objectif d’améliorer l’accueil du public, le Conseil Départemental propriétaire du site, a entrepris des travaux en 2020 : aménagement d’un sentier d’interprétation, réfection des sentiers à l’intérieur du site pour accessibilité aux PMR, nouveau parking pour bus et espace pique-nique avec tables et bancs.

 L’aménagement d’un parcours sur la thématique des faluns met en exergue les volets géologiques, paléontologiques et la biodiversité patrimoniale.

Le Grand Pin (sud-ouest) : ce fief, qui relevait du château de Rillé fut vendu en 1629 par Martin III Du Bellay (1571/1637), seigneur de Gizeux, en même temps que les seigneuries de Savigné-sur-Lathan et de Rillé à Antoine Coëffier de Ruzé d’Effiat, qui le réunit à sa baronnie de Rillé.

Il avait un pigeonnier cylindrique, aujourd’hui en ruines et envahi par la végétation.


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