Skip to main content

Charentilly


Le nom de cette commune, située au nord-ouest de Tours, apparaît en 1119 dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Martin de Tours, au 12ème sous la forme Charentilliacus, venant de Carantillus ou « domaine du gaulois Carantus » Un autre domaine existait sans doute à Poillé (au sud-ouest du bourg), venant de Paulliacus ou « domaine du Petit » (voir ci-après).

Histoire

La voie gallo-romaine, qui allait de Poitiers au Mans, qui suivait la limite ouest de Charentilly, est encore visible dans le Bois-de-Poillé, (voir ci-après), avant d’entrer sur le territoire de la commune de Semblançay.

La châtellenie de Charentilly relevait du château de Tours et appartenait au chapitre de la collégiale de Tours ; le seigneur en était le chantre. De 1163 à 1200, elle fut concédée, moyennant une rente de 100 sols à Josbert de Sainte-Maure, trésorier de l’abbaye Saint-Martin et fils d’Hugues II de Sainte-Maure (1090/1165). En 1676, elle fut réunie à la terre des Ligneries (voir ci-après).

À voir dans le bourg

Église Saint-Laurent : l’église paroissiale appartenait aux chanoines de Saint-Martin de Tours. Son plan est très simple : une nef unique en grande partie du 12ème siècle., reprise au 16ème (ouverture et contreforts), prolongée par un chœur du 13ème à chevet plat et fenêtre d’axe.

En 1844-1845 un bas-côté vers le nord ouvert par quatre grandes baies a été ajouté sur l’édifice primitif. Un porche de charpente a été bâti à cette époque en avant de la porte romane occidentale ; cette dernière, dont les piédroits ont été modifiés, a gardé ses voussures comportant en alternance deux tores cylindriques et deux rangs d’étoiles. On a regroupé dans les fenêtres du chevet des médaillons et fragments de vitraux du 13ème siècle. Un autre vitrail des 15ème/16ème siècle, dans une fenêtre de la nef, représente la sibylle de Tibur annonçant à l’empereur Auguste la naissance du Christ.

Selon Carré de Busserolle*, il y avait, près de l’enfeu* de la famille Marchant (voir Poillé et Les Ligneries, ci-après), une plaque de marbre noir, indiquant que Macé Marchant et son frère Claude Marchant (mort en 1582) avaient été inhumés dans l’église.

Dans l’angle sud-ouest de la nef, un cadran solaire porte la date de 1600 et sous le porche, à gauche de la porte, se trouve une pierre d’attente des morts.

Deux lavoirs alimentés par la Petite-Choisille peuvent être vus dans le bourg : celui de la rue du Clos-Faroux (au nord-est) possède une belle charpente, supportant une toiture en tuiles. L’autre se trouve rue de l’Arche (au sud-est).

Le moulin banal (rue du Clos-Faroux) fut vendu comme bien national à Pierre Vaslin, maréchal-ferrant et maire de la commune de 1792 à 1801 puis de 1804 à 1808.

À voir au nord

Le Verdet : le domaine appartenait, en 1597, à Anne de Geoffrion, épouse de Pierre Legendre, chirurgien et valet de chambre d’Henri IV. Il en reste un pigeonnier carré.

La Roche-Buard : le fief appartenait en 1415 à Jean de Châteaubriand (1355/1422), qui avait épousé en 1403 Marie de Bueil (née en 1360), fille de Pierre de Bueil (mort en 1414), bailli* de Touraine en 1392, lui-même fils de Jean III de Bueil (1335/1390) (voir Bueil-en-Touraine et Chançay).

Les seigneurs suivants furent, en 1455, Jean de Daillon (1413/1481), seigneur du Lude et chambellan de Louis XI, puis, en 1541 Jean de Bueil (mort en 1570) ; Anne de Bueil (morte en 1631), fille de son fils, Honorat de Bueil (mort en 1590), gouverneur de Bretagne, et d’une autre Anne de Bueil, fille de Louis IV de Bueil (1513/1563), comte de Sancerre, épousa en 1596 Roger II de Bellegarde (1562/1646), favori d’Henri III puis d’Henri IV, grand écuyer de France en 1605, qui devint seigneur du fief.

Le fief appartenait en 1637 à Honorat Auguste d’Acigné (né en 1617), dont la fille Anne Marie d’Acigné (1637/1695) fut l’épouse de Jean Léonard d’Acigné (1617/1703).

En 1725, le seigneur était Henri d’Illiers d’Entragues (né en 1663), dont la fille, Claude Louise Jeanne d’Illiers d’Entragues (1727/1770) épousa en 1745 Louis Auguste Cyr de Rieux (1691/1761), maréchal de camp en 1738 (voir Ambillou). Ces derniers vendirent le fief en 1763 à Jeanne Louise Marguerite Frotté, veuve de Joseph Aubry (1685/1751), Président du bureau des finances de Tours et maire de Tours en 1719/21, dont le petit-fils, Joseph Robert Aubry (1751/1832), maire de Tours de 1801 à 1803, sera le dernier seigneur du fief.

Le moulin à eau de La Roche-Buard, sur la Petite-Choisille, date du 15ème siècle mais a été grandement remanié ultérieurement.

À voir à l’est

La Goguerie : le premier seigneur connu de ce fief est, en 1557, Robin ou Robert Fichepain, maître-orfèvre, maire de Tours en 1556. Les seigneurs suivants furent, en 1572, Adam de Longuemort (mort en 1590), valet de chambre d’Henri IV, en 1604, Thomas Bonneau père (voir Ballan-Miré), maire de Tours en 1604, en 1659, Charles Cherbonnier, également seigneur de Beauchesne à Fondettes, procureur du roi au grenier à sel de Tours, en 1766, Claude Le Bas du Plessis (né en 1734), seigneur de Launay à Semblançay.

Ce dernier vendit la Goguerie en 1787 à Marie Louise Adélaïde Jacquette de Robien (1756/1814), dame de Saint-Antoine du Rocher, qui l’année suivante épousa dans la chapelle du château André Boniface Louis Riquetti de Mirabeau (1754/1792), dit Mirabeau-Tonneau, colonel du régiment de Touraine-Infanterie, député aux États Généraux de 1789, fils de Victor Riquetti de Mirabeau (1715/1789), philosophe dit L’ami des hommes et frère d’Honoré Gabriel Riquetti de Mirabeau (1749/1791), plus connu sous le nom de Mirabeau.

Le domaine fut vendu comme bien national en 1792 et devint le lieu de déroulement des fêtes révolutionnaires. Le manoir édifié en 1652 par Charles Cherbonnier fut reconstruit en 1773 par Claude Le Bas du Plessis. Un nouveau château fut construit à l’ouest vers 1870.

À voir au sud

Le Moulin Moreau : le nom de ce moulin, qui était un moulin-foulon apparaît dans les archives dès 1336. Propriété de l’abbaye Saint-Martin de Tours, il fut vendu comme bien national en 1791.

Poillé (sud-est) : un Jean de Poillé, soldat dans la paroisse de Charentilly, est cité en 1247 dans le cartulaire de l’abbaye de Marmoutier. Le fief appartenait, en 1611, à Thomas Bonneau père, également seigneur de La Goguerie (voir ci-dessus) ; il passa ensuite à Jacques Legaigneur, Trésorier de France  (voir Généralité*) à Tours en 1680 et maire de Tours en 1690, puis à Antoine Joseph Louis Chauvereau, chevalier d'honneur au bureau des finances de Tours de 1738 à 1761, puis à Paul François Nicolas Dominique Chauvereau (1701/1782), fils du précédent (?), capitaine de vaisseau, qui vend le domaine en 1770 à Jean Chrysostome Étienne Richard de La Missardière (né en 1731).

En 1829, Charles Moisant (1770/1851), qui sera maire de Charentilly de 1830 à 1831, déjà propriétaire des Ligneries (voir ci-après), achète le domaine et fait construite par l’architecte Phidias Vestier (1796/1874) un nouveau château, qui passe ensuite à son fils, l’archéologue Pèdre Michel Charles Moisant (1805/1886).

Par la suite, le château devient la propriété, en 1882, du banquier Alfred Hainguerlot (1839/1907), qui sera lui-aussi maire de Charentilly de 1893 à 1907, et qui, par sa mère, Stéphanie Oudinot (1808/1893), était le petit-fils du maréchal Nicolas Charles Oudinot (1797/1847). Claire Hainguerlot (1873/1968), fille d’Alfred, épouse en 1899 Jean Marie Léon de La Rüe du Can de Champchevrier (1867/1953) et devient propriétaire du château, qui est vendu ensuite à Antoinette de Maniquet Vauberet (1903-1995), épouse de l’armateur Laurent Schiaffino (1897/1978), sénateur d’Alger. Leur fille, Nicole Schiaffino, épouse en 1951 l’armateur Henri Marie Amédée de Clermont-Tonnerre (1924/2007).

Il y avait, dans le parc du château, une chapelle domestique, citée au 18ème siècle, qui sera reconstruite en 1856 avec des vitraux de Julien Fournier. On trouve aussi dans les Bois de Poillé les vestiges de la chapelle Notre-Dame des Enfants, qui fut un lieu de pèlerinage pour les enfants malades jusqu’en 1940.

Les Ligneries (sud-est) : le fief appartint du 16ème au 17ème siècle à la famille Marchant, dans laquelle on peut noter Macé Marchant (mort en 1582 et cité en 1526), notaire et secrétaire de François 1er ainsi que son petit-fils Claude Marchant (cité en 1592 et mort en 1593), trésorier général du duc de Nevers, Louis IV de Gonzague (1539/1595) et de la duchesse Henriette de Clèves (1542/1601).

En 1674, la propriété est saisie par Nicolas Chauvereau, Trésorier général (voir Généralité*) au bureau des finances de Tours, maire de Tours en 1669 et adjugée en 1676 pour 30 000 livres au Chapitre de Saint-Martin de Tours. Par la suite, les propriétaires furent, en 1829, Charles Moisant (voir Poillé, ci-dessus) puis, vers 1887, Georges de Renusson, ancien auditeur au Conseil d’État.

Le manoir consiste en un logis en briques et en pierres édifié à la fin du 15ème siècle avec une cheminée monumentale qui présente des peintures figurant les 4 saisons, exécutées directement sur la pierre ; il fut  modifié au 16ème en ce qui concerne les portes et les fenêtres avec l’ajout au nord de la cour d’un bâtiment portant une poivrière ; à la même époque, il fut fortifié par autorisation de Louis XII avec canonnières, tours de défense, pont-levis et douves, en partie comblées aujourd’hui ; dans le parc, un pigeonnier circulaire du 16ème siècle contient 1 400 boulins et a conservé son échelle, fixée à un axe tournant. Le manoir a été restauré entre 1840 et 1855 par Phidias Vestier.

Un nouveau château fut construit en 1870 par le même Phidias Vestier pour Charles Moisant et un clocheton fut ajouté en 1887 pour Georges de Renusson. C’est aujourd’hui un relais historique. Voir https://www.domainedesligneries.fr/


Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User