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Cigogné


Le nom de cette commune, située au sud-est de Tours, apparaît en 943 dans un acte de Louis IV d’Outremer (roi des Francs de 936 à 954) sous la forme Ciconiacus, venant de Sigoniacus ou « domaine du germain Sigo ».

Histoire

Selon Wikipedia : « Le plateau de Cigogné a été occupé par l'homme depuis le néolithique ; de nombreuses haches polies retrouvées en témoignent. L'une d'elles, en éclogite, roche métamorphique qui ne se rencontre pas en Touraine, atteste de mouvements de populations sur des distances importantes : Les vestiges de l’âge du bronze sont représentés par les traces de plusieurs enclos probablement liés à des activités agricoles précoces, situés sur le plateau, notamment près du hameau des Tabardières (au sud-est du bourg) et révélés par l'archéologie aérienne. »

Selon le site de la commune : « Le lieu-dit Viredondaine (au nord du bourg) rappelle l’existence d’un menhir en équilibre sur un pilier de pierre. Enseignement, danses et chansons traditionnelles semblent s’être perpétués autour de ce curieux caillou qui devait au début de l’année, du moins le croyait-on, « virer » de 360° sur sa base et révéler un trésor. »

Outre le domaine indiqué par le nom de la commune, d’autres domaines existaient à Villepou (au nord-ouest du bourg), venant de villa* et de Pou (patronyme germanique) ainsi qu’à La Croix-Villemaine (au nord du bourg), venant de villa* mediana ou « domaine au milieu », ce lieu se trouvant en effet entre Villepou et Viredondaine.

La voie gallo-romaine qui allait de la Port-de-Piles à Amboise, devenue ensuite une des principales « route d’Espagne » et un des chemins de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, traversait le territoire de la commune, venant de Reignac-sur-Indre et se dirigeant vers Sublaines ; elle est encore bien visible à côté du Tertre (au nord-est du bourg).

En 942, une première église (voir ci-après) est fondée par l’archevêque de Tours Théotolon

En 1014, Foulques Nerra accorde à son compagnon d'armes Lisois d’Amboise la possession du fief de Cigogné.

Au 13ème siècle, Engeland de Cigogné (mort en 1244) est le lieutenant de Jean-sans-Terre puis de son fils Henri III d’Angleterre (roi de 1216 à 1272).

Du 17ème siècle au 18ème siècle, la seigneurie de Cigogné appartint à la famille de Thienne (voir Razay à Céré-la-Ronde et Villedômain) ; Edme de Thienne (né en 1636) fut le père de Gaétan de Thienne (1654/1724) et le grand-père de Louis Gaétan de Thienne (1687/1744), lui-même père d’un autre Louis Gaétan de Thienne (1728/1793), capitaine des vaisseaux du roi en 1789

En 1798, le curé de Cigogné est déporté à l'île de Ré pour avoir parcouru le bourg en soutane et en sonnant les offices religieux.

La présence de la ligne de démarcation, qui, entre le 22 juin 1940 et le 28 février 1943, coupait le territoire en deux, a marqué l'histoire récente de Cigogné; les deux hameaux de la Marquetterie et du Préau (à l’ouest du bourg) abritaient les postes allemand  et français  ; en 1940, le poste français était sous la responsabilité de René Costantini (1903/1994), qui allait créer quelque temps plus tard le maquis d'Épernon dans le sud-est du département et qui deviendra général en 1957.

À voir dans le bourg

Église Notre-Dame : la chapelle, fondée en 942 par Théotolon (voir Histoire) et consacrée à Sainte Marie, fut reconstruite presque en totalité à la fin du 12ème siècle. Le clocher-porche, ajouté au début du 14ème, masque une porte romane plein cintre dont l’une des voussures est sculptée de feuillages comme les chapiteaux. Le mur nord de la nef unique, conserve une grande partie du mur parementé en petit appareil de l'édifice roman. Le chœur est couvert d'une voûte sur ogives retombant sur des chapiteaux décorés d'animaux et de feuillages stylisés. La nef a été couverte en charpente avec lambris enduit de plâtre, vers 1790.

Le 15 avril 1778 un orage éclata à 23h30, la foudre tomba sur le clocher et le consuma entièrement en faisant fondre les cloches.

Il semble que cette église ait été aussi consacrée à Saint Fiacre (mort vers 670), dont la statue en pierre était sortie en procession pendant la fête du village, le dernier dimanche d’août.

Le château (près de l’église) : du château, construit au 13ème ou 14ème siècle, il ne reste que le donjon, tour de plan carré construite en moellons irréguliers ; les quatre angles sont constitués par un chaînage vertical en grand appareil. Il a aujourd'hui perdu son couronnement ; on devine, à ses quatre coins, le départ des culs-de-lampe, dont les encorbellements supportaient des échauguettes. Une voute en berceau couvre la salle du rez-de-chaussée, alors que les deux étages supérieurs étaient séparés par un plancher. Une fenêtre à meneaux surmontée d'un oculus éclaire la face ouest de la salle du premier étage, à laquelle on accède maintenant par un escalier extérieur en bois plaqué contre la façade sud du donjon ; la fenêtre côté est a été murée. Un souterrain (muré) existait à proximité de la base du donjon.

Une fuye cylindrique en ruines, du 16ème siècle, avoisine la tour au nord-est.

À voir en dehors du bourg

Les Paluds (nord-est) : ce fief, cité dès le 10ème siècle sous la forme terra de paludibus ou « domaine des marais » appartenait alors à l’abbaye Saint-Julien de Tours.

Située dans un parc fermé par un portail à quatre piliers et grilles, la maison de notable dite château des Paluds, du 19ème siècle, est un édifice construit en moellons enduits, renforcés par des chaînages d’angle en pierre de taille. Elle comprend un sous-sol semi-enterré, un étage carré et un étage de comble. Les baies superposées déterminent trois travées. Un escalier extérieur à deux volées tournantes conduit au perron central. Sur chacune des façades, un cordon en pierre de taille marque la séparation entre le rez-de-chaussée et l’étage. Toutes les baies du rez-de-chaussée et de l’étage possèdent une clé saillante tandis que les lucarnes ont un fronton en arc segmentaire et sont accostées de volutes. Le toit à quatre pans brisés est couvert en ardoise.

Le Grand Préau (est) : le site apparaît au 18ème siècle, sur la carte de Cassini*. Le manoir, du 17ème siècle, avait des fenêtres à meneaux, qui ont perdu leurs croisées de pierre. La porte est surmontée d’un fronton triangulaire.

 

 

Fontenay (sud-est) : ce fief, cité en 1469 sous la forme terra de fontaneto ou « domaine de la fontaine » appartenait lui-aussi à l’abbaye Saint-Julien de Tours.

Le site comprend un manoir, plusieurs granges et un moulin.

Le manoir, du 15ème siècle, construit en moellons de calcaire, est élevé sur cave et comprend un étage carré. La porte d’entrée possède un linteau en accolade. Juste au-dessus sont conservés les corbeaux d’une bretèche ou d’un assommoir qui indiquent que le mur gouttereau était initialement plus élevé. La baie moulurée en arc segmentaire située à droite est sans doute postérieure. Deux baies à meneaux éclairent la façade postérieure. Le toit à longs pans est couvert en tuile plate. Dans le prolongement du logis, mais à l’écart de celui-ci, s’élève une vaste grange en moellons avec un petit logis accolé au nord. Le toit à longs pans en tuile plate couvre l’ensemble du bâtiment, sans distinction entre le logis et la grange.

La grange à porche possède une structure en charpente qui comprend quatre fermes principales portées par des poteaux. Les murs en moellons enduits viennent en fermeture. La grange comprend un vaisseau unique. Le porche placé au centre de la façade antérieure est couvert d’un toit en bâtière ; comme le toit à longs pans, il est couvert en tuiles plates. La charpente, en chêne, est portée par des poteaux engravés dans les murs gouttereaux côté sud et partiellement côté nord. L'analyse dendrochronologique indique que cette grange forme un ensemble homogène, et a été construite à partir de bois abattus entre 1495 et 1498. Elle est donc contemporaine de l'ancien logis seigneurial qui se trouve à proximité.

Le moulin : bien qu'un moulin soit signalé à Fontenay dès le 15ème siècle, aucun bâtiment ne figure à l'emplacement du moulin actuel sur le premier plan cadastral levé en 1823. L'emplacement du premier moulin n'est donc pas connu. Le moulin actuel date de la seconde moitié du 19ème siècle. Un long corps de bâtiment abrite le moulin et deux granges. Le moulin était mû par une roue à eau. Le grand intérêt du moulin de Fontenay est d'avoir conservé tous ses éléments mécaniques : roues de transmission, rouet, hérisson, deux meules en place dans leurs coffres, trémies.


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