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Cléré-les-Pins


Le nom de cette commune, située au nord de Langeais, apparaît pour la première fois en 1237 dans une charte de l’abbaye de Beaumont-lès-Tours sous la forme Claere, venant de Clariacus ou « domaine agricole du Célèbre » mais selon le site de la commune ce toponyme viendrait du gaulois clar (surface plane et dégagée).

Histoire

Le Pas-Saint-Brice (à l’ouest du bourg, au bord de la D 49, un peu avant Savigné-sur-Lathan) est une grosse pierre en grès, percée d’alvéoles naturelles, qui est probablement un mégalithe vénéré dans l’antiquité et christianisé suite au passage de Saint-Brice* qui y aurait laissé l'empreinte de son pied lorsqu'il passa pour évangéliser le pays.

Le tumulus de la Roche se trouve entre les fermes de la Goiserie et de la Sablère, au nord-ouest du bourg. Il mesure 50 à 70 mètres de longueur pour environ 50 mètres de largeur. C’est sans doute une butte artificielle pouvant abriter les restes d’un dolmen. Quelques fragments de poterie blanche et noire furent ramassés à la fin du 19ème siècle.

Des domaines gallo-romains se trouvaient sans doute à Brossay (à l’ouest du bourg), venant de Brocciacus ou « domaine de Broccius », patronyme venant du gaulois broccos (blaireau), ainsi qu’au Souchay (au nord du bourg), venant de Soppiacus ou « domaine du gaulois Soppius ».

La D 34 continue peut-être une ancienne voie gallo-romaine qui, partant de la voie Orléans/Angers, au niveau de la commune actuelle de Cinq-Mars-la-Pile, montait vers le nord (via Mazières-de-Touraine).

Histoire du fief de Cléré :

Ce fief était une châtellenie relevant de l’archevêché de Tours, qui appartenait en 1213 à Geoffroy Godeschal, chevalier-banneret (voir Chouzé-sur-Loire et Lignières-de-Touraine), puis, de 1248 à 1285 à Hardouin V de Maillé, voir Histoire du fief de Champchevrier, ci-après). En 1567, Jacques de Perrouin vendit le fief à Pierre II de Laval-Lezay (voir Histoire du fief de La Chétardière ci-après) et ce fief fut dès lors la propriété des seigneurs des fiefs de Champchevrier et de La Chétardière

Histoire du fief de Champchevrier :

Depuis le 11ème siècle, ce fief appartenait à la famille de Champchevrier. À partir du 13ème siècle, il fut la propriété de la famille de Maillé, suite au mariage d’Hardouin V de Maillé (mort en 1306) avec une demoiselle de la famille de Champchevrier. Ce dernier, qui participa à la 7ème croisade, dirigée par Louis IX, fut le père d’Hardouin VI de Maillé (1291/1340) (voir Chançay et Luynes), arrière-grand-père de François de Maillé (1470/1501), père de Françoise de Maillé (1493/1524), qui épousa Gilles I de Laval-Loué Montmorency (1501/1556).

Ces derniers furent les parents de Gilles II de Laval-Loué Montmorency) (mort en 1559) ainsi d’une autre Françoise, dite la Jeune (1496/1516) (voir Rillé), qui épousa François de Batarnay (voir Bridoré) ; leur fille, Anne de Batarnay (morte en 1557), fut l’épouse de Jean III de Daillon (1494/1557), comte du Lude, gouverneur du Poitou, sénéchal de l’Anjou.

Son petit-fils, François de Daillon (1570/1619), également seigneur de Houdaigne, fut le gouverneur de Gaston d’Orléans, fils de Henri IV et donc frère de Louis XIII, qui vint plusieurs fois à Champchevrier.

Le fils de François, Timoléon de Daillon (1600/1651) fut le père de Charlotte-Marie de Daillon (1635/1657), qui épousa Gaston Jean Baptiste de Roquelaure (1617/1683), surnommé « l’homme le plus laid de France », père d’Antoine Gaston de Roquelaure (1656/1738), maréchal de France sous Louis XV. Ce dernier vendit le fief en 1728 à Jean Baptiste Pierre Henry de La Ruë du Can (1685/1760), pour qui, Louis XV, érigea le fief en baronnie.

Son fils, Michel Denis de La Ruë du Can (1718/1792) n’émigra pas et resta donc propriétaire du château. Le petit-fils de Michel Denis, René de La Ruë du Can de Champchevrier (1783/1849) épousa en 1807 Louise Marie Julie de Contades (née en 1787), fille de Louis Gabriel de Contades (1759/1825), maréchal de camp sous le 1er Empire et maire de Gizeux.

Histoire du fief de la Chétardière :

Le premier seigneur connu est Pierre Leclerc, cité dans des actes de 1355 et 1370. En 1406, le propriétaire du fief était Simon de Montigny, dont la fille Jehanne de Montigny, citée en 1456, épousa Jean de Bressay ou de Brezay, mort vers 1460.

La seigneurie passa à la famille de Laval : Jean de Laval-Brée (mort en 1485), fils de Thibault I de Laval-Loué (mort en 1433), chambellan de Charles VI (voir Benais), fut le père de Louis I de Laval-Brée, qui épousa en 1485 Renée Sanglier et de Jeanne de Laval, qui épousa d’abord, en 1481, Pierre d’Hérisson (mort en 1485), puis, en 1485 Joachim Sanglier.

Louis I de Laval-Brée fut le père de Louis II de Laval-Brée, cité en 1530, qui n’eut pas d’enfant et dont les biens passèrent à son cousin, Gilles Sanglier (mort en 1550), fils de Joachim, cité comme seigneur de La Chétardière en 1534.

Jeanne d’Hérisson (1483/1541), fille de Pierre d’Hérisson, épousa René I de La Jaille (mort en 1515) et leur fille, Claude de La Jaille épousa en 1518 Guy de Laval-Lezay, arrière-petit-fils de Thibault I de Laval-Loué.

Jeanne Sanglier (morte en 1558), fille de Gilles, fut l’épouse de Gabriel de La Châtre, coseigneur de la Chétardière en 1536 avec Pierre II de Laval-Lezay (mort en 1582 et inhumé dans l'église de Cléré), fils de Guy.

Pierre II de Laval-Lezay fut le père de Jeanne Jacqueline de Laval-Lezay (morte en 1636), qui épousa en 1615 Honorat d’Acigné (mort en 1660), lequel vendit la Chétardière, en 1631 à Timoléon de Daillon (voir le fief de Champchevrier, ci-dessus). Ce dernier fut le père d’Henri de Daillon (mort en 1685) et de Charlotte Marie de Daillon, qui épousa Gaston Jean Baptiste de Roquelaure.

Leur fils, Antoine Gaston de Roquelaure vendit, en 1728, les fiefs de Chamchevrier et de La Chétardière à Jean Baptiste Pierre Henri de La Ruë du Can, dont le fils, Michel Denis de La Ruë du Can, cité en 1789, fut le dernier seigneur de ces deux fiefs.

À voir dans le bourg

Église Notre-Dame : cette église du 12ème siècle a été modifiée au 15ème et presque entièrement reconstruite en 1868, en style néo-roman.

À l’intérieur, on peut voir deux statues en pierre du 16ème siècle ; l’une représente Sainte Catherine d’Alexandrie, l’autre la Vierge Marie portant le Christ enfant, enveloppé dans un linge, ainsi que des vitraux le Lucien Léopold Lobin et de Lux Fournier.

Une opération spectaculaire s’est déroulée en 2012 sur la commune de Cléré-les-Pins. Fin mai, des ouvriers juchés sur une nacelle, à près de 30 mètres du sol, ont mis en place la nouvelle pointe du clocher de l’église, ainsi que sa croix, son coq et le nouveau paratonnerre.

En 1539, une fondation de 88 messes par an avait été faite, dans la chapelle de Houdaigne (voir ci-après), par Pierre Choppin, écuyer, moyennant une rente de deux setiers de seigle, deux d’orge et deux d’avoine, assignés sur son fief du Vau. (voir aussi le Moulin-Fermé).

Le Presbytère : près de l’église, l’ancien presbytère, du 16ème siècle, entouré d’un haut mur, avec une porte charretière en plein cintre, jouxtée d’une petite porte piétonne, est devenu une demeure privée, qui propose des chambres d’hôtes. Voir

https ://booking-gaysejour.com/reservation/presbytere/

À voir au nord

La Fresnaye :

Le fief appartenait au 14ème siècle à Jean II Le Vayer (né en 1320) dont la fille Mahaud Le Vayer (née en 1350), épousa Jean de Laval-Loué (mort en 1409), seigneur de Loué et de Benais, frère de Thibault I de Laval-Loué (voir Histoire du fief de La Chétardière).

Il y avait un prieuré, dont la chapelle, du 15ème siècle, existe encore, dans le parc du château, reconstruit au 19ème siècle.

Champchevrier (nord/nord-est) : voir Histoire du fief

Sur les fondations d’une forteresse, attestée dès 1109, la famille de Daillon reconstruisit au 16ème siècle un château dont on aperçoit encore aujourd’hui les fenêtres à meneaux. Au 18ème siècle, le château fut entouré de douves et la façade fut remaniée. La très belle grille ancienne qui ferme la cour d’honneur est venue remplacer le pont-levis détruit en 1792. Le pigeonnier date du 16ème siècle. Son diamètre imposant reflète la taille du domaine. Chapelle à lanternon de bois ajouré.

Placé au cœur d'un pays forestier jadis hanté par les loups, le domaine abrite le plus vieil équipage de chasse à courre de France, créé en 1804.

Les boiseries du grand escalier, à caisson polychromes, proviennent du château de Richelieu, démoli en 1805.

Lors de la 1ère guerre mondiale, un hôpital fut aménagé dans le château.

En juin 1940, l’ambassade du Royaume-Uni fuyant Paris devant l’avancée des allemands s’installa quelques semaines à Champchevrier.

Les Cormiers (nord/nord-ouest) :

Le fief appartenait, en 1764, à Michel Denis de La Ruë du Can (voir histoire du fief de Champchevrier).

Avant la Révolution, il s’y tenait deux foires par an ; le bailli de Cléré tenait la justice dans ce village, qui se trouvait sur une route reliant Tours à Angers, où il y avait trois hôtelleries, à l’enseigne de Saint Jacques, Saint Michel et Saint Louis.

Cette dernière est composée d’une habitation du 17ème siècle, avec un pigeonnier porche, daté de 1650, formée d’une tour carrée à colombage, coiffée d’un lanternon.

La Chétardière (nord-ouest) (voir Histoire du fief) :

Le manoir, du 16ème siècle, qui repose sur les fondations d’une ancienne forteresse fut acquis au 17ème siècle par les seigneurs de Champchevrier (voir ci-dessus). Récemment restauré, le corps de logis principal est à comble élevé, flanqué d’une fuye cylindrique transformée en habitation.

Gite : voir https://www.tours-tourisme.fr/en/gite-la-chetardiere-hlocen037v50fuhx

À voir au sud

La Beaupinière (sud-est) : le logis, du 16ème siècle, possède deux fenêtres à meneaux.

Le Moulin fermé (sud-ouest) : le fief appartenait au 16ème siècle à la famille Choppin (voir Houdaigne ci-après). Pierre Choppin (voir église N.D.), cité comme seigneur en 1628, avait épousé en 1620 Jacquette Bellivier (morte en 1677), qui était veuve en 1667 ; en 1658, il vendit ses fiefs de Lignières à André Quantin, Trésorier de France à Tours (voir Généralité*). Le pigeonnier a été construit en 1630.

Houdaigne (sud-ouest) : après avoir appartenu à la famille Choppin (voir le Moulin-Fermé), le fief fut acheté en 1567 par Pierre II de Laval-Lezay (voir Histoire du fief de La Chétardière) et partagea dès lors l’histoire de ce fief. Il y avait une chapelle, attestée en 1539.


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