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Cussay


Le nom de cette commune, située au sud-ouest de Ligueil apparaît pour la première fois en 774, dans un diplôme de Charlemagne, sous la forme Curtiacus ou « domaine agricole du Petit ».

Un autre domaine (voir villa*) gallo-romain existait peut-être à La Bosnière (voir ci-après), anciennement La Baunière, citée sous la forme Bosnaicum dans la charte 144 du cartulaire de l’abbaye de Noyers*. Ce toponyme, cité également dans les chartes 452, 467 et 528, est traduit par Bosnay par Paul Letort (premier traducteur en français de ce cartulaire) mais ce Bosnaicum est de toute évidence sur la commune de Cussay or le seul Bosnay (en fait Le Bosnai) en Touraine se trouve sur la commune de Chanceaux-sur-Choisille, c’est-à- dire très loin de Cussay. Quant à Bosnay, il viendrait, selon Denis Jeanson de Bonacus ou « domaine du Bon ». Je pense donc que le Bosnaicum du cartulaire correspond à La Bosnière et vient, comme le Bosnai, du gallo-romain Bonacus.

Le toponyme Le Chillou-Plat, à l’est du bourg, indique la présence probable d’un mégalithe néolithique.

La Roche d’Anchaille (voir ci-après), située près d’une voie gallo-romaine, encore bien visible, qui allait de Dangé-Saint-Romain à Thésée-la-Romaine, via Descartes, présente toutes les caractéristiques d’un oppidum gallo-romain.

Le territoire de la commune était traversé par une autre voie gallo-romaine, qui allait de Poitiers à Amboise et qui sera beaucoup plus tard par la route d’Espagne, que Louis XIV emprunta plusieurs fois. Cette voie passait près de L’Écharderie (nord-ouest de bourg), où il y eut, dit-on, un relais de poste et où il y a encore un lavoir.

Le fief de Cussay appartenait à l’archevêché de Tours.

En 1908, Léonide Verna, âgé de 27 ans, domestique dans une ferme, accoucha d’un enfant qu’elle étrangla ; considérée comme simple d’esprit, elle fut acquittée.

À voir dans le bourg

L’Église Saint-Pierre-ès-liens : une première église, qui appartenait à l’abbaye Saint-Martin de Tours, fut construite au 9ème siècle et restaurée en 1664. L’église actuelle, de style néo-roman, date de la fin du 19ème siècle. Les vitraux de la nef sont de Georges Merklen, maître-verrier à Angers dans les années 1920 et ceux du chœur proviennent de l’atelier Lobin.

La mairie a été installée en 1950 dans un bâtiment du 18ème ayant appartenu à l’archevêché de Tours.

Le lavoir communal (début 20ème siècle) se trouve au bout de l'Allée du Lavoir.

À voir au nord

La Bosnière (nord-ouest) (voir Histoire) : ce domaine est cité en 1087 dans le cartulaire de l’abbaye de Noyers*, comme appartenant à Oda Petite, sœur de Geoffroy Peloquin, seigneur de L’Île-Bouchard (voir Sepmes).

Le domaine appartenait, en 1408, à Jean de Laval, en 1552, à Gilles de Commacre, en 1754, à François Constant de Pierres, qui avait épousé en 1752 Agathe Charlotte de Plaisance ; ce dernier était le fils de François Charles Constant de Pierres et de Françoise Élisabeth de Marsay (voir Civray-sur-Esvres).

La Roche d’Anchailles ou d’Enchailles (nord-ouest) :

En 1268, Odet Deschevreau vend « Rocham domini Caroli » (la Roche du seigneur Charles), à Guy, doyen l’abbaye Saint-Martin de Tours. Les seigneurs suivants furent, en 1367, Regnaud de Gislain, en 1418 à Martin Bonneau puis, en 1460, le fils de Martin, Geoffroy Bonneau.

En 1517, Mathieu Bonard, seigneur de La Roche d’Anchailles, épousa Françoise Ancelon, fille de Louis Ancelon (cité en 1504), seigneur de Fontbaudry à Preuilly-sur-Claise.

Au début du 17ème siècle, la seigneurie passa à la famille de Mons. Pierre II de Mons (1602/1676), inhumé dans l’église de Cussay, fils de Christophe de Mons (cité en 1580) (voir Civray-sur-Esves) fut le père de Charles Christophe de Mons et de Jean II de Mons (1636/1708), inhumé dans l’église de Cussay.

Ce dernier fut le père de Côme Jean de Mons, lui-même père de Côme Jean François de Mons (1727/1785), également seigneur d’Orbigny, qui dut s’exiler à Saint-Domingue à la suite d’un duel et qui fut le père de Louis Hector de Mons, mort en 1867 au château de L’Épand à Joué-lès-Tours, et de Marie Françoise de Mons, qui épousa en 1805 Jean Jacques Brune, d’origine allemande.

Le château, fortifié au 13ème siècle, fut modifié au 15ème siècle ; selon la tradition, il y avait un souterrain, qui le reliait à l’église. Il ne reste plus qu’une ferme, au-dessus de laquelle une vaste grotte, taillée dans la colline aurait servi aux résistants pendant la seconde guerre mondiale, et dont la grange est devenue un gîte. Voir https://www.larochedenchaille.com

À voir au sud

Un troisième lavoir, situé près d’une source et dont le toit est couvert d’ardoises, à Faucoude, a été transformé en cressonnière.

La Cigogne : ce lieu est cité en 1233 sous la forme Terra de Ciconia, ce dernier terme désignant probablement la machine à bascule servant à tirer l’eau du puits.

La collégiale Saint-Martin de Tours, propriétaire du fief, y possédait une métairie, qui, en 1440, fut adjugée, pour 30 sous de rente annuelle et perpétuelle, à Pierre Bordebure.

Au 17ème siècle, La Cigogne appartenait Claude de Tudert, descendant d’une famille anglaise implantée dans le Poitou au 13ème siècle. Sa fille, Nicole de Tudert, épousa, en 1656, Jacques de Brossin, vicomte de Messars. Leur petite-fille, Marie Sylvie de Brossin (morte en 1775) se maria, en 1746, avec Jean Charles Armand Fareau de Salvert ; celle-ci étant décédée sans descendance, la propriété passa à son cousin Jean Guillemot de Lespinasse, petit-fils de Jacques de Brossin, qui la vendit en 1782 à Antoine Voyer (mort en 1816), fermier général de la baronnie de Ligueil.

Suite à plusieurs successions, La Cigogne revint en 1858 au sculpteur Ernest Christophe (1827/1892), dont quatre oeuvres sont au Musée d’Orsay, petit-fils de Gatien Christophe (1759/1827), député d’Indre-et-Loire pendant les Cent Jours. Ernest Christophe fut l’élève de François Rude (1784/1855) ainsi que l’ami de Baudelaire (1821/1867), qui lui dédia deux poèmes, de Leconte de Lisle (1818/1894) et de José-Maria de Heredia (1842/1905), qui écrivit une notice sur son ami.

Ce château, remanié au 19ème siècle, avait une chapelle, fondée en 1233 par Guillaume de Sainte-Maure (mort en 1335), chancelier de France de Philippe VI et doyen de Saint-Martin de Tours ; elle avait pour titulaire, en 1481, Jacques Gaultier et elle fut interdite, vu son mauvais état en 1787.


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