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Dierre


Le nom de cette commune, située sur la rive droite du Cher, au nord-ouest de Bléré, apparaît pour la première fois au 7ème siècle sous la forme Daria Vicus, signifiant « agglomération du gaulois Darios ».

Histoire

Des domaines gallo-romains (villae*) se trouvaient sans doute à Villefrault (au nord-est du bourg), toponyme formé sur le latin villa (domaine rural) et à Villiers (au nord-ouest du bourg), venant de villaris ou « domaine rural ».

La voie gallo-romaine qui suivait la rive droite du Cher est encore visible, entre le bourg et le Cher, du côté de l’aéroport d’Amboise-Dierre ; la chaussée était large de 5 m. et l’emprise totale, avec les fossés, était de 10 m.

Jacques Dubois*, in Revue archéologique de Picardie, 17, 1999, indique avoir vu un habitat gallo-romain aux Touchauts, au sud-est du bourg, près de l’aéroport.

Selon Gérard Cordier* in Toponymie paléosidérurgique de la Touraine (Norois, 119, 1983), le toponyme le Fourneau (au nord-est du bourg) indique qu’il y avait là une activité sidérurgique à l’époque gallo-romaine.

Selon certains historiens, il y aurait eu dans cette agglomération, à l’époque mérovingienne, un atelier de monnaies frappées, portant l’inscription Daria Vicus.

En 1050, Richer, abbé de Saint-Julien de Tours, acheta le fief à un nommé Tesselin et le donna à son abbaye. En 1740, ce fief fut attribué au Collège de Tours. Le siège de la seigneurie se trouvait dans le manoir de La Secréterie (voir ci-après).

À voir dans le bourg

L’église Saint-Médard : voir le site de la commune www.dierre37.fr

L’église est sous le vocable de Saint Médard, patron des bouchers, car les travaux d’agrandissement furent facilités grâce à l’argent des bouchers d’Amboise qui, au moyen-âge, avaient en échange la possibilité de faire paître leurs bovins dans les prairies bordant le Cher. On voit encore aux clés de voûte les armoiries de cette corporation, avec les attributs de la boucherie : un bœuf, un couperet, un couteau et un fournil ou fusil.

Construite au 11ème siècle, l’église, qui appartenait primitivement au chapitre d’Orléans, fut cédée, au 12ème siècle, à l’abbaye de Saint Julien de Tours, pour passer ensuite sous l’autorité de l’abbaye de la Sainte Trinité de Beaulieu lès Loches. Un prieuré lui fut ajouté. Comme la majorité des édifices religieux de l’époque, l’église était entourée du cimetière communal. Lors de divers travaux, de nombreux squelettes furent mis à jour, notamment aux abords de l’église, sous la route qui traverse le bourg ; les prieurs et les notables étant eux inhumés sous l’autel ou dans l’allée centrale.

A l’origine, l’église fut construite avec une nef unique comme l’atteste le portail roman en plein cintre. Il y eut un narthex, transformé en caquetoire et aujourd’hui disparu. L’intérieur est voûté de bardeaux de chêne ou de châtaignier sur une charpente à chevrons formant fermes datant du 12ème siècle. Le sol conserve un dallage en pierre antérieur au 16ème constitué en partie de dalles funéraires et pour une autre partie de tomettes en terre cuite.

Au 12ème siècle, le chœur à chevet plat fut construit sur l’abside d’origine ; il est percé de trois baies en plein cintre dont la baie centrale est plus haute que les deux autres. À l’intérieur cette partie est couverte d’une voûte angevine à nervures et liernes en pierre, avec en clé de voûte un chérubin.

Au 15ème siècle furent édifiés le collatéral sud et le chevet plat gothique avec une porte occidentale gothique à pinacles et fleurons. Au 16ème siècle, le collatéral nord fut construit avec le portail en plein cintre renaissance, le clocher carré à étages et la flèche octogonale. Le clocher est flanqué d’une tourelle d’escalier à vis en tuffeau couronné d’une coupole.

La façade occident reflète bien les trois campagnes de construction. Au centre la porte plein cintre est celle de l’église primitive, les deux autres portes correspondent aux nefs latérales Celle du midi, datant de 1542, a été condamnée et l’accolade à crochets qui la couronnait assez mutilée.

Dans le mobilier de l’église, on remarque une très belle piéta du 15ème siècle, des fragments de vitraux du 16ème siècle, ainsi qu’un baptistère en pierre. En 1963, Dierre reçut la visite d’Élisabeth (1900/2002), Reine-Mère d’Angleterre, qui souhaitait se recueillir dans une petite église de campagne.

L’ancienne mairie (1253 rue de Chenonceau) est un bâtiment du 19ème siècle, utilisé comme mairie jusqu’en 1999.

Le lavoir, de la rue de La Roche (sortie est du bourg) est alimenté par le Ruisseau Gauthier.

Un autre lavoir se trouve à l’’opposé, à la sortie ouest du bourg, rue du Prieuré, près de la voie ferrée.

Là aussi, rue des Harnois, on peut voir un ancien puits en tuffeau, qui a conservé son treuil et sa roue.

À voir au nord

La Secréterie :

Le logis de ce fief (voir Histoire) apparaît au 14ème siècle sous le nom l’Appentil. Le bâtiment a été reconstruit vers 1860 mais garde quelques vestiges du 17ème siècle.

Coquiau (nord-ouest) :

Ce fief est cité en 1435 comme appartenant à Jehan Du Puy, alias Jean Dupuy (mort en 1439) ; ce dernier, qui possédait à Tours une maison dans laquelle il accueillit Jeanne d’Arc, est assez bien connu ; il était également seigneur de Genillé, des Roches-Saint-Quentin à Saint-Quentin-sur-Indrois et de La Chênaie à Athée-sur-Cher ; il fut d’abord conseiller de Yolande d’Aragon (1381/1442), épouse de Louis II d’Anjou et mère de Marie d’Anjou (1404/1463), épouse de Charles VII, puis conseiller de ce même Charles VII.

Les seigneurs suivants furent, en 1440, Pierre Richehomme, époux d’une petite-nièce de Jehan Du Puy puis, en 1449 Jean de Bonigal, puis, de 1518 à 1542, Charles de Bonigal, également seigneur de Vallières à Neuillé-Pont-Pierre, qui fut sans doute le père de François de Bonigal, cité comme avocat à Tours en 1542.

En 1705, la seigneurie appartenait à Pierre Bachelier, également seigneur de La Huraudière à Lussault-sur-Loire, puis, de 1730 à 1733, à Renée Tournier, veuve de Pierre de Gozennèche le jeune et, en 1750, à Simon Bachelier. En 1777, le fief fut réuni au duché d'Amboise.

Le manoir, du 16ème siècle, est partiellement en ruines depuis 1824 ; il a gardé un pigeonnier hexagonal dont les murs en moellons sont soutenus aux angles par un chaînage en pierres. Le toit à six pans est recouvert de tuiles plates. Il n’a qu’un seul trou d’envol.

À voir à l’est

Vauhardy :

Ce lieu, à cheval sur Dierre et sur La Croix-en-Touraine, est cité en 1250, dans une charte de l’abbaye de Marmoutier, sous la forme Vallis Hardy.

Le château actuel, qui domine la vallée du Cher, a été construit au 18ème siècle et remanié au 19ème.

À voir au sud

Le barrage de Vallet :

Ce barrage à aiguilles mobiles a été construit en 1841 entre Dierre et Athée-sur-Cher, sur la rive gauche ; il fait 51 mètres de long et comprend 63 aiguilles, en pin, montées sur un ensemble mécanique ; il est accompagné, comme celui de Chisseaux ou de Civray-en-Touraine, d’une écluse et d’une maison éclusière comprenant 2 logements : un pour l’éclusier et un pour le barragiste.

Fortement endommagé par la crue d’octobre 2012, il a été remis en état en juillet 2015 et ses 63 aiguilles ont été changées (voir la Nouvelle République du 18 juillet 2015).


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