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Draché


Le nom de cette commune, située au sud de Sainte-Maure-de-Touraine, apparaît pour la première fois, en 1069, sous la forme Villa Dracensis, signifiant « le domaine agricole du gaulois Draccos », dans la charte 59 du Cartulaire de Noyers.

Histoire

La région fut occupée au néolithique, comme le montrent le menhir de la Pierre percée (voir ci-après) ainsi que les habitats troglodytiques des Côteaux (voir ci-après).

Le toponyme Les Trois-Pierres (au nord-ouest du bourg) indique aussi, peut-être, la présence de mégalithes disparus.

D’autres villae*existaient sans doute à Meslay (à l’est du bourg), venant de Merulacus ou « domaine du germain Marila » et à Parigné (au nord-est du bourg), venant de Pariniacus ou « domaine de Parinius ».

Selon le Dictionnaire de Carré de Busserolle, le fief appartenait en 1080 à Renaud de Nouâtre, qui n’apparaît dans aucune archive ! Il s’agit peut-être de Guy de Nevers (mort en 1084), qui fut effectivement seigneur de Nouâtre à cette époque.

En 1372, Ysabeau de Craon (1325/1384), dame de Draché, Sainte-Maure et Nouâtre, donna la seigneurie à son conseiller Jean de Teilleul, dit l’aîné mais, par la suite, le fief passa à Pierre III de La Jaille (1360/1420), fils de Jean III de La Jaille (1324/1405) et d’Yseult de Sainte-Maure, petite-fille de Pierre I de Sainte-Maure, seigneur de Montgauger (Saint-Épain).

Charles II de La Jaille (mort en 1453), fils de Pierre III, fut le père de Pierre IV de La Jaille, cité comme seigneur de Draché en 1464. Catherine de La Jaille (morte en 1528), fille de Pierre IV, épousa Jean II de Crevant (1441/1491), seigneur de la Mothe-sous-Nouastre, à Marcilly-sur-Vienne, de Draché et de Pouzay.

Leur fils Claude I de Crevant (mort après 1544), qui accompagna François 1er en Italie et fut blessé à la bataille de Pavie en 1524, fut le père de Claude II de Crevant et le grand-père de Gabrielle de Crevant (1560/1643), qui épousa en 1583 François de La Grange (1554/1617), maréchal de France.

Leur fille, Jacqueline de La Grange (morte en 1632), épousa en 1604 François Honorat de Beauvilliers (1607/1687), duc de Saint-Aignan, gouverneur de Touraine, poète et membre de l’Académie Française.

Le 8 avril 1593, entre 20h30 et 21h. un tremblement de terre fut ressenti à Draché, comme dans toute la région de Chinon, où il y eut quelques dégâts.

En 1792, la commune de Plaix (au nord) fut rattachée à Draché ; cette ancienne commune et son église Saint-Sylvestre, démolie en 1826, sont citées dès 628 dans une charte de Dagobert 1er.

C’est aussi à partir de 1792 que la nouvelle route allant de Paris en Espagne (ancienne RN 10 et aujourd’hui D 910) passa par Sainte-Maure, Draché, Port-de-Piles (Vienne) et non plus par La Haye (aujourd’hui Descartes). Le toponyme la Poste de Beauvais est un souvenir d’un relai sur cette route mais ce relai existait avant cette nouvelle route car la carte de Cassini* note déjà « sur la route de Poitiers à Paris par Blois et Orléans ».

L’abbé Henri Péan (1901/1944), curé de Draché et de La Celle-Saint-Avant, fut une des figures de la Résistance en Touraine au sein du Réseau Vengeance, dont il fut le responsable départemental. Arrêté le 13 février 1944 et torturé â la prison de Tours, il mourut le 28 février 1944, à la suite des sévices subis. À ses côtés, on trouvait notamment Marie-Thérèse de Poix (1894/1970), dite comtesse de La Roche-Ploquin, de Sepmes ainsi que Jean Michaux, fermier à Draché ; arrêté le 16 février 1944 puis déporté à Buchenwald et à Bergen-Belsen, il y mourut le 15 avril 1945, la veille de la libération du camp par les alliés.

À l’angle de la D910 et de la route allant de Maillé à Draché, se trouve un monument rappelant le massacre de Maillé, qui a eu lieu le 25 août 1944 (voir cette commune).

À voir dans le bourg

Église Saint-Sulpice : église du 11ème siècle, construite sur une église plus ancienne et modifiée au 15ème et au 16ème ; elle appartenait au 12ème siècle à Hugues de Goscelin, père de Pierre de Goscelin, qui apparaissent plusieurs fois tous les deux dans le cartulaire de l’abbaye de Noyers*, notamment dans les chartes 500 et 501 (de 1136).

À l’intérieur (demander les clés à la mairie), on peut voir une cuve baptismale, peut-être creusée dans un chapiteau ancien ; elle est ornée de quatre têtes, qui symbolisent les points cardinaux. La plupart des vitraux sont de Julien et Lux Fournier.

Près d l’entrée, se trouve une pierre d’attente des morts.

Maison du 15ème siècle : à l’est de l’église.

Croix lobée du 15ème siècle provenant de l’ancien cimetière qui entourait autrefois l’église (Place Georges Poivilliers). Georges Poivilliers (1892/1968), qui fut Président de l’académie des sciences ainsi que directeur de l’École Centrale et du Conservatoire des Arts et Manufactures, naquit à Draché, où son père était instituteur.

À la sortie sud-ouest du bourg, en direction de Maillé, la Croix de Chalon est une croix de mission élevée en 1882 à l’angle d’une ancienne ferme. En face de cette croix, se trouve un ancien lavoir, sur le Réveillon, cours d’eau alimenté par la fontaine de l’échelle, à proximité, ainsi que par les fontaines de La Marquiserie et de La Bourassée (voir ci-après).

À voir au nord

Menhir la Pierre Percée (au nord-ouest, à la limite avec Maillé) : ce menhir de 4 mètres de haut, percée d’une ouverture ovale, est aussi connu sous le nom de Pierre des Arabes et selon la tradition une des batailles de Poitiers* aurait eu lieu dans la région ; bien que ce nom vienne certainement de la ferme voisine, appelée des Érables ou des Arabes, il n’est pas invraisemblable, comme l’indique un ancien maire de Sainte-Maure ; maître Mathurin Martin-Tiffeneau, que la dernière bataille entre les Maures et les Francs se soit déroulée entre le dolmen de Bommiers (Sainte-Maure) et le menhir de la Pierre Percée.

De nombreuses légendes, selon la coutume, sont liées à cette pierre ; on dit qu’un échange de fleurs entre l’ouverture était considéré comme un serment d’amour inviolable, que les enfants qui y passaient la tête étaient protégés des écrouelles, que l’herbe poussant à son pied protégeait bêtes et humains du mauvais sort, que les gaulois y sacrifiaient des victimes humaines, dont la tête, passée dans l’ouverture, était tranchée (!), etc.

Le site, d’où l’on a une très belle vue, a été acheté et agréablement aménagé par le Conseil Général.

La Fontaine de La Marquiserie (nord-est) est située juste au bord de la route qui va vers Tantan (voir ci-après). De là on a une belle vue sur Les Méreaux, toponyme venant du gaulois maroialo, signifiant la grande clairière, où il y a de nombreuses cavités troglodytiques.

La Fontaine de la Bourassée, non loin de là sur la droite, est beaucoup moins accessible que la précédente car il faut traverser un champ pour y accéder ; c’est aussi une des nombreuses sources qui alimentent le Réveillon.

Tantan (nord-est) : Cette métairie, citée dans la charte 636, de 1187, du cartulaire de Noyers* appartenait à la commanderie des templiers de Nouâtre ; elle fut vendue comme bien national en 1796 à la Révolution. La chapelle fut construite en 1885 par Louis Serreau (1834/1917), propriétaire de la métairie, pour remercier la Vierge d’une guérison miraculeuse.

Le lieu-dit Les Côteaux s’étend sur trois kilomètres, au nord-est du bourg, dans la vallée de la Manse, à cheval sur les communes de Draché, Sepmes et Sainte-Maure. C’est un lieu de promenade très agréable où l’on trouve de nombreuses habitations troglodytiques.

À voir à l’ouest

Beauvais était un fief noble, cité sous la forme Beauvois, signifiant « lieu beau à voir », qui relevait de Nouâtre ; il reste un pigeonnier sous lequel s’étend un vaste souterrain-refuge.

Le fief faisait partie des propriétés des seigneurs de Draché (voir Histoire). En 1441, Charles II de La Jaille obtint l'autorisation d'élever des fortifications, qui furent détruites 200 ans après.

En 1627, la seigneurie appartenait à Pierre II de Mons (1602/1676), également seigneur d’Orbigny et de La Roche d’Enchailles à Cussay.

À voir au sud

Le Breuil : le fief appartenait, en 1433, à Jehan de Bresnes ou de Brennes ; il fut ensuite, en 1641, la propriété d’Isabeau de Rigny, veuve de François Bast.

Il y avait là une ancienne maison fortifiée, qui était en ruines en 1833 et qui se trouvait un peu plus au sud du château actuel, construit au 19ème siècle.


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