Ingrandes-de-Touraine
Le nom de cette commune, située sur la rive droite de la Loire, dans l’ouest du département, apparaît pour la première fois en 1188, dans une charte de Barthélémy de Vendôme (archevêque de Tours de 1174 à 1206), sous la forme Ecclesia de Ingrandia ; ce toponyme Ingrandes, venant du gaulois equoranda, indique que cette agglomération se trouvait à une « frontière marquée par l’eau » : celle entre les Turons et les Andécaves, qui était probablement matérialisée par la Marche, petite rivière qui coule à la sortie ouest de la commune.
Histoire
Lors d’une table-ronde organisée en 2010 par la Société Préhistorique Française, Laurent Lang et Fiona Kildea ont présenté une communication intitulée Le mésolithique en région Centre, dans laquelle ils indiquent que des fouilles faites en 2000 à la Prairie d’Ingrandes (au sud-est du bourg), site occupé de -8200 à -7600, ont livré 6000 pièces lithiques, dont 1 300 lames ou lamelles, 111 nucléus, des pointes et un broyeur en roche cristalline, présentant des traces d’ocre rouge sur toute sa surface.
La D 35 puis la D 51 continue sans doute l’ancienne voie gallo-romaine qui longeait la rive droite de la Loire traversait le territoire de cette agglomération, qui, selon Pierre Audin*, était un vicus, où se trouvait un atelier monétaire (voir BSAT 38, 1976).
Par la suite, ce lieu se trouva à la limite entre les provinces de Touraine et d’Anjou. Le dictionnaire de Carré de Busserolles* indique le lieu-dit l’Infirmerie (qui n’existe plus), où se trouvait peut-être une maladrerie, comme c’était souvent le cas à la frontière entre deux provinces.
Le fief d’Ingrandes appartenait à l’abbaye de Bourgueil.
En 2017, la commune fut intégrée à la commune nouvelle de Coteaux-sur-Loire.
À voir dans le bourg
L’église Saint-Romain, construite en 1859, avec des vitraux de Lucien Léopold Lobin, a remplacé une église du 11ème siècle, dont il reste quelques vestiges près de la salle des fêtes.
À voir au nord
La Galotière :
Le fief appartenait, en 1552, à Denise de Farineau ; en 1665, à Pierre Bourreau. Par la suite, il devint une dépendance du château de Rochecotte (Saint-Patrice).
Le château, du 17ème siècle, remanié au 19ème, possède un pigeonnier quadrangulaire.
C’est aujourd’hui un restaurant réputé. Voir http://vincentcuisinierdecampagne.blogspot.com/
Les Chênaies :
Le château comprend deux parties : une du 17ème siècle, à l’est et une du 19ème à l’ouest.
Il a servi d’infirmerie et de poste de police au 70ème régiment d’infanterie territoriale pendant la 1ère guerre mondiale.
C’est aujourd’hui un domaine viticole. Voir https://www.touraineloirevalley.co.uk/local-producers/domaine-des-chesnaies-lame-delisle-boucard-coteaux-sur-loire/
Pigeonnier-puits (49 rue de Fontenay) :
Construction du 17ème ou du 18ème siècle.
Minière (nord-est) :
Le fief était la propriété, en 1436, d’Antoine Ridouet qui le vendit, cette année-là, à Guillaume Jamelot. Par la suite, il appartint, en 1548, à Madeleine Bodier, veuve de Hardouin Le Maire, puis, en 1568, à Guillaume des Aubiers.
Par la suite le propriétaire fut René Gabriel Joseph d’Espinay, descendant d’Antoine d’Espinay, seigneur de La Ploquinière à Cheillé et de La Cueille à Rivarennes, dont la fille, Marie Geneviève d’Espinay, épousa en 1767 Martial Du Soulier (1726/1787), maréchal de camp, qui devint seigneur de Minière.
Le château, du 17ème siècle, avec une chapelle et une ferme, a conservé les traces de deux tourelles carrées en encorbellement, plus anciennes.
Domaine viticole aujourd’hui : voir https://www.chateaudeminiere.com/