Joué-lès-Tours
Le nom de cette commune, mitoyenne de Tours, qui est, pour le nombre d’habitants, la seconde du département, apparaît pour la première fois au 6ème siècle, chez Grégoire de Tours, sous la forme Gaudiacus Vicus, signifiant « agglomération du domaine agricole du Bienheureux ».
Histoire
Les prospections faites par l’INRAP ont aussi mis à jour un site néolithique à La Gagneraie (sud-ouest) ; un gisement du bronze final à L’Épan (voir ci-après) et deux sites protohistoriques à La Brosse et aux Maupointières (sud-ouest).
D’autres domaines agricoles gallo-romains (villae*) existaient aussi à Beaugé (voir ci-après), venant de Balbiacus ou « domaine du Bègue », à Cercelé (au sud), venant de Seriliacus ou « domaine de Serilius », à Chavigny (voir ci-après), venant de Cavanniacus ou « domaine du Hibou », à Rigny (voir ci-après), venant de Reginiacus ou « domaine du gaulois Reginius » et à Trizay (au sud), venant de Tertiacus ou « domaine de Tertius ».
D’autres sites gallo-romains ont été repérés, notamment près des Landes-de-Charlemagne (au sud-ouest du bourg), à La Brosse (sud-ouest), à La Mazeraie (voir ci-après), toponyme venant du latin Maceriae, indiquant la présence de ruines, à Moron (sud-est) et aux Rosiers (sud-ouest).
L’ancienne voie gauloise puis gallo-romaine, allant de Poitiers au Mans, est encore bien visible entre Le Bois-de-La-Motte, sur la commune de Ballan-Miré et Le Bois-de-La-Petite-Pépinière, sur la commune de Joué-lès-Tours. Sur la carte de Cassini*, ce chemin porte le nom de « Route de Chinon » et passe entre « Le Bois de Ballan » et « La Petenière ». Jusqu’au 19ème siècle cette ancienne Route de Chinon était un chemin encore souvent emprunté et Balzac par exemple l’utilisait pour aller de Tours à Saché.
À la sortie du bois, une bifurcation permettait soit d’aller, pour ce qui est de l’ancienne voie gauloise, vers le château de La Vieille-Carte et Fondettes, soit, en traversant Les Landes-de-Charlemagne, de rejoindre Caesarodunum, pour ce qui est de la voie gallo-romaine. On pense généralement que ce « Charlemagne » (Carolus Magnus) ne désigne pas le célèbre empereur mais son grand-père Charles Martel, car il est probable qu’une « bataille de Poitiers » (appelée aussi « bataille de Tours ») se soit passée à cet endroit, où des armes maures auraient été retrouvées.
La voie gauloise descendait vers la vallée de la Loire, traversant le Petit-Cher soit au Pont-aux-Oies, appelé antérieurement le Pont-à-voie (gallo-romaine ?), soit à l’Arche du Pin (voir ci-après) ; elle croisait ensuite la voie longeant la rive gauche du Cher, et arrivait à La Riche, sur la rive gauche de la Loire, en face de l’ancien oppidum des Turons* de Montboyau à Fondettes, un peu en aval de l’actuel pont de Saint-Cosme.
Le fief fut donné, vers 900, par Charles III le Simple au chapitre de Saint-Martin de Tours, qui fut dépouillé par Thibaud de Blois, dit l’Ancien (890/943), vicomte de Tours et de Blois ; ce dernier, qui avait épousé en 909 Richilde Du Maine, fut le père de Thibaud I de Blois, dit le Tricheur (voir Bourgueil, Candes-Saint-Martin et Chinon) ainsi que de Richard de Blois (mort en 969), archevêque de Bourges, qui rendit le fief aux chanoines de Saint-Martin.
Au début du 13ème siècle, le fief appartenait à Étienne Bouchard (mort en 1236) ; les seigneurs suivants furent, en 1236, Philippe de La Cour, puis, en 1252, Robert de La Cour.
Pendant la guerre de 100 ans, alors qu’Édouard de Woodstock (1330/1376), dit Le Prince Noir, fils du roi Édouard III d’Angleterre (1312/1377), dévastait la Touraine et le Poitou, Joué-lès-Tours fut brûlé en septembre 1356 pour retarder les anglais, sur ordre du maréchal Jean de Clermont-Nesle (1320/1356), qui commandait l’armée française et qui fut tué peu après, le 19 septembre 1356, alors que le roi de France Jean II le Bon (1319/1364) cherchait à intercepter l’armée anglaise.
En 1770, Louis XV vendit le droit de haute justice à Madeleine Jeanne Février, veuve de Martin Lambron (1693/1766), seigneur de La Crousillière (voir ci-après).
À voir dans le bourg
L’église Saint-Pierre-Saint-Paul, qui a remplacé une église du 12ème siècle, remaniée au 16ème, a été construite en 1866/68 selon les plans de l’architecte Gustave Guérin, avec des vitraux de Lucien Léopold Lobin. À l’intérieur se trouve une dalle funéraire du 14ème siècle.
La Rabière : ce quartier, aujourd’hui très populaire, correspondait, sous l’ancien régime, à deux fiefs, avec 2 châteaux.
Le fief de la Grande-Rabière appartenait, en 1551, à Pierre Thevenin, maire de Tours en 1510/1511 ; en 1621 à Pierre Berneust, « chanoine de l'église de Tours ».
Le château, du 16ème siècle et restauré au 17ème, a été détruit dans un incendie en 1967
Le manoir de la Petite-Rabière (la Frazelière depuis 1903, 5 rue de Chantepie), fut la propriété, au 17ème siècle, de François Berneust, puis de Pierre de Toulieu (mort en 1660), médecin à Tours ; en 1789, le propriétaire était Paul Lépinne-Beaulieu, député du Tiers-État de Touraine, également propriétaire de L’Épan (voir ci-après).
Deux portes de même style donnent accès à l'enclos du côté sud-est. La principale comprend quatre piliers supportant des vases. L'autre en comprend seulement deux et permet l'entrée dans l'allée charretière conduisant aux communs. La Frazelière présente, sur sa façade secondaire, un avant-corps rectangulaire, contenant l'escalier. Un bâtiment moderne a été ajouté à sa partie ouest. Le parc, modifié dans sa moitié sud, présence d'un espace vert situé en bordure de la rue Frazelière qui permet un point de vue sur le manoir et les restes du parc.
La Blotterie (dans le bourg, au sud-est) :
Le fief, cité dès 1396, appartenait à la collégiale Saint-Martin de Tours.
Manoir du 18ème siècle, acquis par la ville en 2015.
À voir au nord
Beaulieu :
En 1463, ce domaine appartenait à Jean Ruzé (voir Histoire du fief de Ballan à Ballan-Miré), conseiller argentier sous Louis XI, maire de Tours, de 1463 à 1464. Ses descendants s'y succédèrent jusqu'à Martin Ruzé de Beaulieu (1526/1613), fils de Guillaume IV Ruzé, petit-fils de Jean Ruzé (voir Cinq-Mars-la-Pile), secrétaire d'état sous Henri III, Henri IV et Louis XIII.
Par la suite, il passa aux familles de Larlan de Kercadio de Rochefort, Hay des Nétumières, de Cacqueray, puis au général Pierre Margaron (1765/1824) et, en 1839, il fut acquis par Louis Ernest Colas de La Noue (1814/1888), maire de Joué-lès-Tours.
Le château se compose de deux corps de bâtiment dont le principal est de plan carré, et l'autre de plan rectangulaire, perpendiculaire au premier. Les appartements ont reçu, au 19ème siècle, une décoration. L'ancienne chapelle, dans la partie sud-ouest du château, a été convertie en salle-à-manger.
Hôtel-restaurant aujourd’hui : voir https://www.chateaudebeaulieu37.com/fr/
Chavigny :
Ce domaine est cité dès 852 sous la forme Cavanicus (voir Histoire), comme appartenant à l’abbaye de Marmoutier ; il appartint ensuite à la collégiale Saint-Martin et fut vendu comme bien national en 1791.
Le château, du 15ème siècle, a été remanié au 19ème.
Le Pin (à côté de Chavigny) :
Le manoir, des 18ème et 19ème siècles, a conservé des éléments du 15ème siècle (murs de clôture, cave avec un plan en forme d’église.
Les vestiges du pont dit l’Arche du Pin, sur le Petit-Cher, se trouvent en fait derrière Chavigny ; ce pont en dos-d’âne du 13ème siècle, qui a peut-être remplacé un pont gallo-romain (voir Histoire), était à l'origine fait de trois arches en plein cintre dont les rangées de claveaux sont reliées. Parements et parapets sont en pierre de taille. Aux extrémités de la première et de la dernière arche, vers les rives, ils sont de maçonnerie de moyen appareil. Le mortier est rose et ressemble au ciment romain. L'arche centrale n'existe plus.
Rigny (nord-est) :
Ancienne villa* gallo-romaine (voir Histoire), le domaine, qui est cité dès 1247, appartenait au 16ème siècle au prieuré de Saint-Cosme (La Riche) ; le propriétaire était, en 1643, Mathurin Marchant « bourgeois de la ville de Tours », père de Madeleine Marchant, qui épousa en 1627 François Milon, conseiller d’état, maire de Tours en 1644/45, dont Louis XIII disait « c’était l’une des plus belles fleurs du jardin de France. »
En 1748, Luc Victor Milon vendit Rigny à Antoine Barré, receveur des tailles à Tours de 1741 à 1779, commis à la recette générale des finances de 1780 à 1792, également seigneur de La Planche à Chanceaux-sur-Choisille, dont la fille, Marie Françoise Barré (1752/1825) épousa en 1772 Thomas I Valleteau de Chabrefy, lieutenant général au bailliage* de Tours, seigneur de Chançay.
Le château, du 18ème siècle, a été agrandi en 1857. Une chapelle est mentionnée en 1787 dans le registre de visite du diocèse de Tours, de 1787. Le parc se trouve au nord de la propriété. L'ensemble est le siège d'une entreprise de gestion immobilière.
La Crousillière (nord-est) :
Le fief appartenait, en 1485 à Jacques de Beaujeu (mort en 1488), chambellan de Louis XI, époux de Jacquette Jouvenel des Ursins, fille de Guillaume Jouvenel des Ursins, chancelier de France sous Charles VII.
Les seigneurs suivants furent, de 1486 à 1503, Jean Jalon ; en 1504, Jean Galocheau, maire de Tours en 1512/1513, époux de Jehanne Briçonnet, nièce de Jean Briçonnet, dit l’Aîné (voir Chouzé-sur-Loire), puis, après le bien connu Jacques I de Beaune, en 1539, Antoine Burgensis et, en 1543, Louis Burgensis, 1er médecin de François 1er et d’Henri II, époux de Claude de Beaune, fille de Guillaume de Beaune et petite-fille de Jacques I de Beaune, puis, en 1559, Pierre de Hacqueville (mort en 1563), époux de Marie Burgensis, fille de Louis.
Parmi les nombreux propriétaires qui se succédèrent, on peut noter Jacques Gaultier (mort en 1623), président au bailliage* de Tours et maire de cette ville en 1619/1620 ; ce dernier eut quatre filles : Marguerite Gaultier, épouse d’Étienne II Pallu (1588/1670), maire de Tours en 1629/1630, Jacqueline Gaultier, épouse de César Cottereau (1587/1654), maire de Tours en 1627/1629 puis en 1641/1642 (voir Cérelles), Catherine Gaultier, épouse de Charles Péquineau (mort en 1662), maire de Tours en 1636/1637 et Perrine Gaultier, épouse de Claude de Razilly, dit Launay-Razilly (1593/1654), amiral, gouverneur de l’Acadie (voir Beaumont-en-Véron).
En 1721, le domaine fut acheté par Laurent d'Allard, écuyer, commissaire et lieutenant provincial de l'artillerie (voir L’Épan, ci-après) dont le fils, Marc Antoine Laurent d'Allard (né en 1697), écuyer de Louis XV vendit la Crousillière, en 1739, à Martin Lambron, dont la veuve, Madeleine Jeanne Febvrier, posséda La Crousillière jusqu'en 1801 (voir Histoire).
Le château a été en partie démoli en 1838. Du château détruit subsiste deux tours au nord et au sud-ouest, et une autre qui se dressait au nord-est. Au rez-de-chaussée de la tour nord était aménagé un petit oratoire dont il reste des vestiges de peinture. Le pigeonnier, grosse tour cylindrique, encore visible en 1949, a été détruit en 1970. Le parc a été loti en 1974.
La Marbellière (nord-est) :
En 1512, ce fief appartenait à Patry de Coningham et en 1596, à Gabriel de Coningham ; ces deux hommes n’apparaissent pas dans les archives mais un Jean de Coningham, capitaine de la garde écossaise de Louis XI est cité en 1489 comme seigneur de Cangé à Saint-Avertin.
Il fut par la suite la propriété, en 1585, de Louis de Lange, capitaine du château de Langeais, dont la fille, Marie de Lange (morte en 1626) fut l’épouse de Jean Sabraer, lieutenant criminel au bailliage* de Tours, maire de Tours en 1608/1610, père de Louise Rogier de La Marbellière (1619/1708), dite la Belle Louison, qui, avant de devenir prieure du couvent de la Visitation à Tours, fut la maîtresse de Gaston d’Orléans (fils d’Henri IV) et la mère de Jean Louis d’Orléans (1640/1692), dit comte de Charny
Le parc est doté d'une porte monumentale à l'ouest. Le petit château actuel a dû être reconstruit à la fin du 18ème ou au début du 19ème siècle. La porte en plein cintre menant au parc est ouverte dans une architecture accostée de pilastres et d'ailerons, et amortie par un fronton courbe. Sous une grille d'imposte soulignée par une traverse en fer à entrelacs, les deux vantaux se composent d'une grille dans leur deux tiers supérieurs, séparée par une traverse à entrelacs d'un panneau plein inférieur.
Claude Jean Rogier, probable descendant de Jean Rogier, fit construire en 1742 une chapelle consacrée à La Visitation de la Sainte-Vierge
Pigeonnier cylindrique dans le parc.
Hôtel https://www.trivago.fr/joue-les-tours-35703/hotel/chateau-de-la-marbelliere-2798982
L’Auberdière (nord-est) :
Le château, du 18ème siècle, dans lequel il y avait une chapelle, citée en 1861, fut acheté en 1953 par la Sauvegarde de l’enfance 37, qui avait déjà acquis La Chaumette (voir ci-après) en 1950.
Le Pavillon ou Chérizy (9 rue de Chérizy au nord-est) :
La maison du Pavillon, avec une chapelle, est citée en 1712. La propriété a été renommée Chérizy en 1940 par Héléna Michaela Octavia Sagot.
Le corps de logis est un long rectangle composé de deux parties dont la séparation est visible par un rondelis au milieu du toit. La partie la plus importante, datée du 15ème siècle, se trouve au nord ; l'autre a été construite à l'identique au 18ème siècle. À l'est se trouve la trace d'une tour d'escalier à vis, supprimée lors de cette adjonction et remplacée par un escalier droit en bois. La cage d'escalier est entourée de pans de bois à l'étage. Les ouvertures sur les deux façades ont été modifiées au 18ème siècle. Perpendiculaire au manoir, plus à l'ouest, se trouve une grange avec tour de pierre en saillie sur le mur d'enceinte.
Les Bretonnières (nord-ouest) :
Le château, du 18ème siècle, a été rénové en 1844 : les lucarnes ont été alors remplacées par des baies à fronton triangulaires et les ailes par deux pavillons avec des lucarnes à fronton cintré ; une tourelle d’escalier a été édifiée au centre de la façade.
Ce château, qui appartient maintenant à la municipalité, peut être loué. Voir https://www.jouelestours.fr/louer-une-salle/
L’Épan (nord-ouest) :
Le fief appartenait, en 1316, à Philippe II d'Esvres (voir Esvres-sur-Indre), également seigneur de Loches ; en 1469, à Renault Meschin ; en 1518, à Jacques I de Beaune ; en 1697, à Laurent d'Allard, (voir La Crousillière, ci-dessus) qui épousa en 1697, Marie Charlotte de Rostaing (1673/1737) et qui fut le père de Marc Antoine Laurent d'Allard, qui vendit L’Épan, en même temps que La Crousillière, à Martin Lambron.
Le château, construit en 1820, a remplacé celui qui avait été édifié par Jacques I de Beaune en 1518.
Le Tailhard (nord-ouest) :
Le fief appartenait, en 1253, à Pierre III Savary de Montbazon (1235/1269), fils d’Aimery Savary de Montbazon (1190/1239) (voir Chambray-lès-Tours et Montbazon).
Le château a été édifié aux 17ème et 18ème siècle. Le domaine, qui fut l’un des producteurs du vin rosé d’appellation Touraine-noblé-joué, comprenait un corps de logis pour le maître mais aussi le logement du closier.
La Maucannière, aujourd’hui Le Clos Saint-Victor (3 rue de Chnatepie, au nord-ouest)
Le fief est cité en 1535 comme appartenant au chapitre de Saint-Martin de Tours. Il y eut ensuite, au 16ème siècle, une maison forte, avec une chapelle et un ancien moulin avant, dont la base a servi, au 18ème siècle, pour édifier une tour.
L’ancien château, détruit par un incendie en 1875, fut remplacé par le château actuel, construit pour le comte Jean de Sabran-Pontevès (1851/1912) (voir château du Gerfaut à Azay-le-Rideau), qui changea le nom du domaine.
Pendant la Grande Guerre, le domaine servit d'hôpital militaire, puis, dans les années 1920, de pensionnat chic pour jeunes Anglaises.
On peut y louer des chambres d’hôtes : voir https://lamaucanniere.fr/
Par la suite, un Centre de soins et de réadaptation fut construit dans le parc : voir https://www.santeenfrance.fr/etablissement/30342-crf-clos-st-victor-joue-les-tours
La Chaumette (nord-ouest) :
Le domaine appartenait, en 1748 à Michel Roze (né en 1699), administrateur de l’hôpital de La Charité de Tours (actuel CHRU), également seigneur des Bretonnières (voir ci-dessus), qui y fonda une chapelle, placée sous le vocable de Saint-Michel et qui avait épousé en 1733 Marie Billault, fille de François Billault, avocat au bureau des finances de la généralité* de Tours.
Le château, reconstruit au 19ème siècle, a été remanié en 2010. Le poète Saint-John-Perse (1887/1975) y a séjourné en 1922.
À voir au sud
La Liodière (7 allée de la Ferme) :
Le domaine, cité en 1591 sous la forme Léaudière, appartenait, en 1631, à Julien Milon, Président du Bureau des finances de Tours de 1591 à 1610 ; en 1640, à François Le Vaillant et à Élie Lehoux ; en 1673, à Claude Forget, descendant de Jean II Forget (voir Esvres-sur-Indre) ; en 1726, à André Girault qui le vendit, en 1728, à Philippe Auguste Ravenel, seigneur de Boisteilleul, qui, à son tour, le céda, en 1737, à Thomas Laîné ou Thomas, dit l’aîné ( ?).
Cette ancienne ferme a conservé un pigeonnier, construit au 16ème siècle sur quatre arcades et contenant 380 boulins*
Restaurant gastronomique aujourd’hui : voir https://www.laliodiere.com/
À côté, la ferme de Beaugé a gardé, elle aussi, un pigeonnier carré du 18ème avec un toit surmonté d’un lanternon.
La Mazeraie (RD 86 route de Monts) :
En 1787, le domaine appartenait à N. Thomas. A la même époque il y existait une chapelle. Au début du 20ème siècle, la closerie était la propriété du médecin Jacques Stéphane Ysambert (né en 1868), médecin inspecteur des écoles de Tours.
Du premier manoir, du 15ème siècle, il reste deux tours cylindriques de l’enceinte ; la base de la tour sud-est abritait une chapelle.
Le manoir actuel, du 18ème siècle est organisé autour d'une cour centrale flanquée à l'est et à l'ouest de deux cours desservant l'une des bâtiments de ferme, l'autre les bâtiments disparus de la closerie, qui avait une vocation viticole. Le corps de logis était prolongé à l'ouest par une galerie haute couverte flanquée à chaque extrémité par un pavillon carré contenant un escalier qui desservait, d'un côté le corps de logis, de l'autre le bâtiment de dépendances. La galerie a été remplacée à la fin du 19ème siècle par un gros pavillon d'habitation accolé à l'ancien corps de logis. Une cheminée, datée de 1623, a été installée dans la salle est du logis. Elle conserve un décor peint représentant Diane au bain surprise par Actéon.
Hôtel actuellement : voir https://www.booking.com/hotel/fr/manoir-de-la-mazeraie.fr.html
La Girarderie :
Ce domaine, cité pour la première fois en 1598, relevant de l’importante seigneurie de Narbonne (voir ci-après), appartenait, en 1689, à François II de Cougny, avocat en parlement, qui fut le père d’Antoine Pierre de Cougny (mort avant 1746) (voir Izernay à Chambray-lès-Tours), ancêtre de Gustave de Cougny, ainsi que de Marie Anne de Cougny, qui épousa, en 1722, Claude François Reverdy (1675/1747), président du grenier à sel de Tours (voir La Pillette à Chisseaux).
En 1767, la propriété fut achetée par le québécois François Le Gardeur de Repentigny (1720/1769), lieutenant de vaisseaux, qui avait épousé en 1766 Marguerite Jeanne Mignon, sœur de Philippe Jean Baptiste Mignon, procureur des finances de la généralité* de Tours de 1762 à 1768 (voir Nitray à Athée-sur-Cher). Ces derniers la vendirent en 1777 à François Mossion, receveur des aides à Chinon.
Après plusieurs mutations, La Girarderie fut acquise en 1898 par Jacques Drake del Castillo (1855/1918), déjà propriétaire du château de Candé à Monts, maire de Monts de 1890 à 1900 puis de 1904 à 1906, député de 1893 à 1906.
Le manoir, du 17ème siècle, a des lucarnes à fronton triangulaire ; il y avait une chapelle, détruite vers 1960.
Chambres d’hôtes : voir https://www.lovehomeswap.fr/home-exchange/france/joue-les-tours-manoir-du-xviii-ieme-siecle-dans-un-parc
N.B. Narbonne est cité dès le 5ème siècle sous la forme Orbona ; le fief tire son nom d’un certain Aimery de Nerbona, cité en 1153 dans une charte du chapitre de Saint-Martin.
La plus grande partie des bâtiments fut démolie en 1762. Plusieurs fiefs de Joué-lès-Tours, celui de La Frèche-des-Vingt-Sept-Arpents, paroisse de La Ville-aux-Dames, celui de La Guétrie, paroisse de Saint-Pierre-des-Corps, ainsi que ceux de Trogues et de Boizé, paroisse de Trogues, relevaient de Narbonne.
La Borde (sud-est) :
Le domaine appartenait, en 1644, à Pierre Boutet, en 1666, à son fils, Louis Boutet (mort en 1719), président en l'élection de Tours, qui épousa en 1677 Marguerite Decop.
En 1719, Étienne de Mangot, chanoine de l'église Saint-Venant de Ballan-Miré, propriétaire, vendit La Borde à François Dupuy, marchand fabriquant en soie, qui la revendit, en 1721, à Gilles Lefebvre (1685/1759), qui fut le père de François Michel Lefebvre (1714/1798), trésorier de France de 1766 à 1786, également propriétaire de Panchien à Luynes.
Ce dernier fut le père de Michel Élie Joseph Lefebvre (1759/1825), dit de Montifray (voir Beaumont-la-Ronce), également trésorier de France de 1786 à 1790, lui-même père d’un autre François Michel Lefebvre (1786/1853), dit de Montifray, qui vendit le domaine, en 1831 à Pierre Chauvin, négociant.
En 1972, La Borde fut acquise par la commune de Joué-lès-Tours, qui y a ouvert, en 1984, un centre de loisirs, reconstruit en 2019 ; voir https://www.jouelestours.fr/carte/accueil-de-loisirs-la-borde/
Le manoir, construit au 18ème siècle par François Michel Le Febvre et entouré d’un domaine viticole du noble-joué, présente une façade symétrique avec un fronton triangulaire, percé d’un oculus.
La Bouchardière (sud-est) :
Ce lieu, appelé le Petit-Izernay au 17ème siècle, est situé à proximité de Chambray-lès-Tours, où se trouvait le fief d’Izernay.
En 1530, ce fief appartenait à Pierre Forget d’Avizé, receveur général des tailles, maire et capitaine-gouverneur de Tours en 1530/31, également seigneur de La Branchoire à Chambray-lès-Tours, de La Dorée à Esvres-sur-Indre, d’Avisé à Limeray et de Gauguin à Sorigny.
Les propriétaires suivants furent, en 1651, Jacques de La Tremblaye-Robin ; de 1697 à1730, Pierre Le Vasseur ; en 1759, à Joseph Jean Aubry (mort en 1763), maire de Tours en 1762, également seigneur d’Izernay à Chambray-lès-Tours ; en 1769, Bernard Coussillan, contrôleur ordinaire des guerres à Tours, également seigneur d’Izernay à Chambray-lès-Tours.
Le manoir, des 17ème et 18ème siècle, possède des combles à la Mansart, éclairées par 5 lucarnes : 3 à fronton courbe et 2 plus petites à tympan triangulaire. La chambre, dite de d’Artagnan, est chauffée par une grande cheminée à hotte pyramidale. La chapelle, dédiée à Saint-Claude, date de 1689 et un petit vitrail porte les armes de la famille Dumas de Polard, propriétaire de La Bouchardière au 19ème siècle.
La Coudraye (sud-ouest) :
Le fief appartenait, vers 1630 à Jean Gascoin, bourgeois de Tours ; en 1644, à Jean Le Roy qui le vendit cette année-là, au protestant Charles Bouilly, marchand à Tours. Ce dernier avait épousé en 1639, au temple de l’église réformée, Suzanne de Toulieu (1621/1673), fille du médecin Pierre de Toulieu (voir la Frazelière, ci-dessus) et s’exila à Genève avant la Révocation de l’Édit de Nantes.
Les propriétaires suivants furent d’abord un des fils de Charles, René Bouilly (mort en 1722), puis un de ses petits-neveux, Jean Bouilly (mort en 1756), contrôleur des gabelles à Richelieu. Ce dernier fut le père de Jean François Bouilly (1729/1762), qui épousa Marie Anne Barnabé (1738/1816) ; ils furent les parents de l’écrivain Jean Nicolas Bouilly (1763/1842) (voir Lavaray à Fondettes), qui vendit la propriété, en 1795 et employa une partie des fonds à l'achat de Fontenailles, à Rochecorbon.
Le manoir, du 17ème siècle, est un bâtiment dont le rez-de-chaussée comprend des celliers et salle de servitude de part et d'autre d'un couloir accessible sur chaque façade par un escalier de pierre à double rampe. La façade principale présente une travée médiane surmontée d'un fronton triangulaire soutenu par des pilastres. Une porte en plein cintre donne accès, au nord, au parc du manoir. Aux angles nord-ouest et nord-est de l'enclos se trouve un pavillon carré. La toiture a été refaite au 19ème siècle, quand le manoir a été prolongé à l'est et à l'ouest par des ailes.
À voir ailleurs
Beauregard (quartier des Deux Lions, au nord-est ?) :
La métairie de Beauregard est citée en 1704 et la closerie en 1796.
Le manoir de la Closerie de Beauregard, du 15ème siècle, remanié au 17ème, a conservé sa chapelle, dont la charpente est ornée de tête d’animaux.
Franc-Palais (rue du Franc-Palais, au nord-ouest ?) :
La propriété comprend 2 bâtiments : l’un du 18ème siècle et l’autre, pastiche du premier, en briques, de 1920.