La Chapelle-sur-Loire
Le nom de cette commune, située sur la rive droite de la Loire, dans l’ouest du département, apparaît en 1415, sous l’appellation La Chapelle Blanche en Anjou ; elle fut nommée ensuite, en 1477, La Chapelle Blanche sur Benais puis, en 1671, La Chapelle Blanche en Vallée, Les Trois Volets en 1794 (voir la chapelle N.D. du Bon Secours, ci-après) et enfin La Chapelle-sur-Loire, en 1820 (voir l’église).
Histoire
À l’époque gallo-romaine, cette région faisait partie du territoire des Andécaves*, dont la capitale était Juliomagus Andecavorum (Angers) et elle dépendra de la sénéchaussée de Saumur jusqu’à la Révolution.
La commune a été profondément marquée par la rupture de la digue dans la nuit du 3 au 4 juin 1856, qui provoqua une inondation ; l’eau monta de 7 m. comme l’indiquent les marques de crue ; l’église fut épargnée mais le cimetière qui s’étendait devant elle fut complètement emporté et des cadavres furent retrouvés au Port d’Ablevois, à plus de 2,5 km à l’ouest.
Un château, que son propriétaire avait appelé Boureauflaire parce qu’il avait été construit sur les ruines d’un château qui aurait été édifié au 15ème siècle par Louis Tristan L’Hermite, qui, par ailleurs fut grand prévôt de Louis XI (c’est-à-dire juge et non bourreau !) fut complètement détruit.
Pendant la seconde guerre mondiale, l’instituteur Fernand Obligy (1883/1944) participa à la Résistance dans le réseau Libération-Nord ; arrêté et déporté, il fut gazé à Hartheim (Autriche) le 21 août 1944.
À voir
Église de la Translation Saint-Martin :
Selon la tradition, le corps de Saint Martin*, mort à Candes, fut transporté par bateau en direction de Tours et les buissons des rives de la Loire se seraient couverts de fleurs blanches. Cette abondante floraison de l’aubépine fit donner au chemin de la rive droite de la Loire le nom de « voie blanche », d’où proviennent les toponymes de « La Chapelle-Blanche » et du « Port-d’Ablevois » (alba via, « route blanche »).
Une église, citée en 1177, figure parmi les possessions de la collégiale Saint-Martin. Détruite par une inondation en 1450, elle fut reconstruite par les chanoines au début du 16ème siècle, puis restaurée en 1693.
La façade est précédée d'un porche sur plan trapézoïdal, voûté d'ogives. L'église comprend une nef accompagnée de deux collatéraux, voûtés sur croisées d'ogives. Les trois vaisseaux sont terminés par un chevet plat. Hormis les percements de la façade et la fenêtre éclairant la seconde travée du bas-côté nord, de style Renaissance, toutes les fenêtres sont en style flamboyant.
Elle possède un vitrail principal relatant l’ordination de Martin, évêque de Tours, le 4 juillet 371 ainsi qu’un ex-voto datant de 1810, réplique d’un navire de guerre à trois mâts du 18ème, appelé le Saint-Martin.
Rue du Docteur-Verneau, au nord-ouest de la mairie, se trouve l’ancien lavoir.
Au 27 rue de Tours, à l’est du bourg, l’ancienne auberge des mariniers, du 19ème siècle, porte, au-dessus d’une ancre sculptée dans un écusson, l’inscription AU SOUVENIR DE LA MARINE.
Les Trois-Volets :
Ce hameau important se situe sur la rive droite de la Loire, à l’entrée est de la commune ; l’abbaye de Bourgueil y possédait une métairie, vendue comme bien national en 1792.
On peut encore y voir des maisons datant des 15ème et 16ème siècle ainsi qu’une ancienne auberge encore active dans les années 1960, comme le montrent plusieurs cartes postales.
La chapelle Notre-Dame de Bon Secours :
Une première chapelle a été édifiée en 1667 par Jacques Boureau, prévôt de Langeais ; détruite en partie par une crue de la Loire en 1707, elle fut restaurée l’année suivante grâce à un don royal de 1 000 livres
C’est un grand édifice rectangulaire, dont la façade est particulièrement soignée. La porte de plein cintre est encadrée de deux pilastres couronnés de chapiteaux corinthiens finement sculptés ; un fronton triangulaire couronne la façade. La présence, en arrière de cette dernière, d’un pignon plus élevé, laisse à penser que ce bel habillage de pierres de taille appareillées a été rapporté lors d’une campagne de travaux postérieure.
L’intérieur, d’une grande sobriété, est couvert d’un plafond lambrissé et plâtré.
À côté de cette chapelle, un collège, sans doute dirigé par les chapelains, dont le dernier fut, en 1789, Louis Jacques Coulon, fonctionna jusqu’à la Révolution, époque où l’édifice, qui était déjà en mauvais état, fut vendu comme bien national et servit de pressoir.