La Ferrière
Le nom de cette commune, située dans le nord du département et au nord-ouest de Château-Renault, apparaît pour la première fois en 1040, dans une charte de Geoffroy II d’Anjou, sous la forme ferraria (installation pour travailler le fer). La paroisse a pour origine la clairière créée dans le bois de La Ferrière, en limite des généralités de Tours et d’Orléans.
Histoire
À l’époque gauloise, l’agglomération faisait partie du pagus Vindocinensis (pays de Vendôme) et du territoire des Carnutes*.
Selon Carré de Busserolle*, on a trouvé « des traces de forges gauloises en divers points ».
Histoire du fief :
Le premier seigneur connu est, au 11ème siècle, Mainard de La Ferrière, dont le fils, Constant de La Ferrière, est cité vers 1065. Par la suite, il y eut, en 1300, Jean II d’Amboise (1235/1303), dit de Berrie, également seigneur d’Amboise, de Bléré et de La Guerche, petit-fils d’Hugues IV d’Amboise (mort en 1218), qui avait épousé Marguerite, dame de Berrie (dans la Vienne), lui-même fils d’Hugues II d’Amboise (1135/1210). Ce Jean II fut excommunié en 1280 pour ses exactions contre l’abbaye bénédictine de Pontlevoy (Loir-et-Cher).
En 1539, le propriétaire du fief était Jean III de Daillon (1494/1557), seigneur également du Lude, chambellan de François 1er (voir Cléré-les-Pins), qui fut le père de Guy de Daillon (1530/1585), lui-même père de François de Daillon (1570/1619), gouverneur de Gaston d’Orléans (fils de Henri IV).
Le fief fut acheté en 1611 par Charles Du Plessis-Liancourt (1551/1620), gouverneur de Paris, qui avait épousé, en 1594, Antoinette de Pons (1560/1632), première dame d’honneur de Catherine de Médicis ; le monument funéraire de ce couple se trouve dans l’église Saint-Martin de Liancourt (Oise). Ces derniers furent les parents de Roger Du Plessis-Liancourt (1598/1674) et de Gabrielle Du Plessis-Liancourt (1596/1672), qui épousa en 1611 François V de La Rochefoucauld (1588/1650) et qui fut la mère du mémorialiste François VI de La Rochefoucauld (1613/1680) (voir Abilly et Ferrière-Larçon).
Ces derniers vendirent le fief en 1646 à René de Toutant, qui fut le père de François de Toutant, cité comme seigneur en 1669 et de Louise Urbane de Toutant, qui épousa en 1669 René de Rancher (mort vers 1693) (arrière-petit-fils d’Antoine III Rancher, voir Huismes), lieutenant-général et qui fut la mère de Paul François de Rancher (1674/1769), lui-même père de François Michel Antoine de Rancher (né en 1712), cité comme seigneur en 1750, 1785 et 1789, qui fut le dernier seigneur de La Ferrière.
Ce François Michel Antoine de Rancher fut notamment le père de Charlotte Françoise Félicité Odile de Rancher (1760/1788), qui épousa en 1783 Alexandre César de La Tour-du-Pin, marquis de Vissec (Gard), et qui, après sa mort, à 28 ans, fut inhumée dans l’église (voir ci-après) ainsi que de Rosalie Thérèse de Rancher (1761/1842), qui édifia dans le village en 1826 un monument en l’honneur de son second mari, Jean François de Pérusse des Cars (1747/1822), lieutenant-général et 1er maître d’hôtel de Louis XVIII. Cette dernière avait d’abord épousé Alexandre Roger Du Pouget de Nadaillac (1744/1794) et fut la mère de Sigismond Du Pouget de Nadaillac(1787/1837), maréchal de camp et député de la Haute-Vienne en 1814.
À voir
Église Saint-Nicolas :
Construite vers 1016 par Renaud de Vendôme, évêque de Paris de 991 à 1017, elle fut remaniée au 16ème siècle en style flamboyant puis au 18ème ; elle contient notamment, outre la dalle funéraire de Charlotte de Rancher (voir Histoire du fief), une Vierge à l’enfant du 17ème ainsi que des vitraux de Lucien Léopold Lobin (1891) et de Lux Fournier (1955).
Sur la Place de l’église, un arbre de la Liberté de 25 m. de haut a été planté en 1791.
Le château actuel, dans l’ouest du bourg, avec un pigeonnier, a été reconstruit au 19ème siècle, à la place d’un édifice plus ancien.
L’ancien lavoir se trouve au sud-ouest du bourg sur la route qui va à Marray.