Le Liège
Le nom de cette commune, qui se trouve au nord-est de Loches, apparaît pour la première fois au 11ème siècle, dans une charte de l’abbaye de Beaumont-lès-Tours, sous la forme Legium, venant du patronyme gallo-romain Laevius.
Histoire
Histoire antique :
Le dolmen de La Pierre-Levée, situé au sud-ouest du bourg, est aussi appelé le dolmen d’Hys car il se trouve non loin du hameau d’Hys, sur la commune de Genillé.
Dans son Inventaire des mégalithes d’Indre-et-Loire (1963), Gérard Cordier* décrit ce dolmen circulaire composé d’une table d’environ 5 m de diamètre recouvrant largement 5 supports de 1 m à 1,60 m de long, jadis enfouis dans un tumulus. Les interstices des dalles de la table sont colmatés par un blocage de pierre et d’argile. Les blocs sont en calcaire lacustre (supports) et poudingue (table). Il fut fouillé vers 1920 par Louis Dubreuil-Chambardel*, qui y découvrit des ossements humains, des silex polis et des objets en bronze.
Jacques Dubois*, in BSAT 43, 1993, indique avoir photographié une enceinte protohistorique près du château du Courbat (voir ci-après).
Un domaine agricole gallo-romain (villa*) se trouvait sans doute à Arpentigny, au nord-ouest, venant de Arpentiniacus ou « domaine d’Arpentinius »
Histoire du fief :
La première propriétaire connue est Guillemine de Noroy ou de Nozay (voir Le Courbat, ci-après), citée en 1450, veuve de Robert de Signy, qui fut la mère de Louis de Signy, père de Jeanne de Signy, laquelle épousa Robinet d’Orléans (mort en 1507) ainsi que de Hugues de Signy, cité en 1480, qui eut pour épouse Catherine d’Orléans, sœur de Robinet, dont la fille, Marguerite d’Orléans, se maria, en 1500, avec Olivier de Maignac.
Le seigneur suivant fut, en 1699, Paul de Beauvilliers (1648/1714), fils de François Honorat de Beauvilliers (voir Draché) et frère de Paul Hippolyte de Beauvilliers (1684/1775), membre de l’Académie Française.
Paul de Beauvilliers, chef du Conseil des finances de Louis XIV, épousa en 1671 Henriette Louise Colbert (1657/1733), fille de Jean Baptiste Colbert (1619/1683), et fut le père de Marie Henriette de Beauvilliers (1685/1718), qui épousa, en 1703 Louis de Rochechouart-Mortemart (1681/1746), général des galères, père de Charles Auguste de Rochechouart-Mortemart (1714/1743), brigadier des armées du roi.
En 1771, le propriétaire du fief était Louis Joseph de Marolles, né en 1728, descendant de François de Marolles (voir Genillé).
À voir dans le bourg
Église Saint-Martin :
L’édification de la nef de cette église date du 12ème siècle ; le chœur, l’abside et le clocher furent ajoutés au 15ème siècle.
À l’intérieur, on peut voir :
- Les stalles, du 15ème siècle et leurs miséricordes.
- Un Christ en croix du 16ème.
- Un tableau du 18ème ou 19ème siècle, représentant une Nativité.
- Un vitrail, où figure l’Annonciation.
Ancien logis seigneurial :
Cet ancien et modeste château, de la fin du 15ème siècle, fut saisi à la Révolution et transformé en relais de poste jusqu’au 19ème siècle.
À voir ailleurs :
Le Courbat (nord-est)
NB] les indications ci-dessous sont, pour la plus grande part, tirés des articles de l’abbé Michel Bourdérioux (voir BSAT 37, 1973, pages 285 à 288) et de Bernard Bienvault (1829/2010) (voir BSAT 44, 1996, pages 859 à 863).
Les fiefs joints du Courbat et de La Hardonnière, appartenaient, en 1450, à Gilbert d’Augustin, suite à son mariage avec Guillemine de Noroy [dans l’histoire du fief, ci-dessus, cette dernière est dite veuve de Robert de Signy mais elle épousa ensuite Gilbert d’Augustin.] et ils restèrent dans cette famille jusqu’à Pierre d’Augustin (mort en 1658), intendant d’Henri II de Lorraine, 5ème duc de Guise et archevêque de Reims.
Par la suite, le propriétaire fut l’historien Pierre Charles Levesque (1736/1812), père de la femme de lettres Marie Louise Rose Levesque (1768/1849), qui épousa en 1799 François Romain de Pétigny (1738/1811), maire du Liège de 1792 à sa mort, père de l’historien et archéologue François Jules de Pétigny (1801/1858).
Les propriétaires suivants furent, en 1802, le futur général Joseph Rogniat (1776/1840), époux d’Octavie de Pérignon (1804/1857), qui fit construire, en 1845, la chapelle et père de Joséphine Marie Mélanie Rogniat (1838/1859), laquelle épousa, en 1857, Geoffroy de Chateaubriand (1828/1889), petit-neveu du célèbre François René de Chateaubriand (1768/1848) et père de Marie Louise Mélanie de Chateaubriand (1858/1918), laquelle vendit le domaine, en 1882, à Louis Joseph Giraud (mort en 1916), père du général Henri Giraud (1879/1949) et du médecin Georges Giraud (né en 1882), nés tous deux au Courbat (voir la villa de Breuil à Genillé).
Le château, du 18ème siècle, avec son parc de 80 hectares, est maintenant un établissement de santé : voir https://www.anaslecourbat.fr/
Le dolmen d’Hys (sud-ouest) : voir Histoire antique.