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Ligueil


Le nom de cette commune, située dans le sud-est du département, apparaît pour la première fois en 774 dans un diplôme de Charlemagne, sous la forme Lugogalus ou Lugogialus, déformation de Lugoialos. Selon certains, ce toponyme signifie « le champ du dieu Lug » ou « le champ du corbeau », du gaulois lugos, désignant le grand dieu celte de la lumière, accompagné de corbeaux pendant sa course nocturne ; Ce dieu Lug, père de tous les arts et métiers, aurait occupé une place importante chez les Celtes. Jules César l’identifie à Mercure et selon Pline l’ancien, qui avait été procurateur en Gaule narbonnaise et qui connaissait le gaulois, le sculpteur grec Zénodoros (1er siècle après J.C.) avait mis dix ans à réaliser pour les Arvernes une statue de ce dieu pour le prix de 40 millions de sesterces ! (Histoire naturelle, XXXIV, XIX, 45). Son nom se retrouve dans de nombreux toponymes : Laon, Legnica (Pologne), Leyde (Pays-Bas), Loudun, Lugano (Suisse), et, évidemment, Lyon, etc. Mais, selon Pierre Audin, il signifie plus prosaïquement « la clairière du marais » : du gaulois lugu (eau stagnante) et ialo (clairière).

Histoire

Histoire préhistorique et antique :

Plusieurs toponymes indiquent la présence probable de mégalithes néolithiques : le Gros-Chillou, près des Foulons (au nord-est), La Haute-Borne, à Noizay (au sud) et à Bonchamp (au sud-est) ainsi que La Pierre-Levée, près du bourg.

La région fut largement occupée pendant le néolithique et 14 sites de cette époque ont été repérés ; le plus important se trouve aux Sables-de-Mareuil (au nord-est du bourg),  fouillé de 1983 à 1993 (voir ci-après), qui a fourni des structures d’habitat, des sépultures, des outils taillés sur place : haches, grattoirs, lames, burins, perçoirs, pointes de flèches ainsi que de nombreux fragments de céramiques avec des décors imprimés à motif orthogonal, caractéristiques de la « culture de Chambon » (Voir Alain Villes : la céramique de Ligueil in Supplément à la RACF, 27, 2007).

On peut voir au Musée du Grand Pressigny des objets néolithiques et des documents concernant le site des Sables-de-Mareuil.

Ce site des Sables-de-Mareuil a continué à être occupé à l’époque gauloise puis à l’époque gallo-romaine car on y a trouvé un potin gaulois du type à la tête diabolique* avec un taureau au revers, des fibules en bronze et surtout d’importants vestiges d’un établissement gallo-romain : murs, dallages et tuiles (signalés par l’abbé Louis Auguste Bosseboeuf* en 1891). Pendant des années, ce lieu fut appelé « la carrière » par les habitants de Ligueil.

Des domaines agricoles gallo-romains (villae*) existaient probablement à Cerçay, (au nord-est), de Sarciacus ou « domaine de Sarcius (le Réparateur) », à Épigny (au sud-ouest), de Hispaniacus ou « domaine de l’Espagnol » (voir ci-après), à Mareuil, venant de Maroialus (le grand domaine), (voir ci-après), à Noizay, (au sud), de Nautiacus ou « domaine du Marin » et à Nouis, (au nord-ouest), de Novientus ou « le nouveau domaine ».

Une nécropole gallo-romaine a été dégagée vers 1895 dans la rue du Paradis (!), à l’ouest de l’église, et on y a trouvé des sépultures d’enfants et des fragments de céramique.

Enfin, selon certains témoignages, des vestiges d’une agglomération gallo-romaine (fondations, substructions, dallages, tuiles) ont été retrouvés au lieu-dit Courtillette (au nord, à droite de la D 50) et ont fait naître la légende d’une ville disparue.

Deux voies gallo-romaines traversaient le territoire de cette commune : la voie transversale qui reliait la vallée de la Vienne à celle du Cher, venait de Cussay, passait à côté d’Épigny puis par la rue du Paradis (voir ci-dessus) et se dirigeait vers Ciran ; cette voie croisait près de l’église actuelle, (voir ci-après) la voie sud-nord, qui allait de Tournon-Saint-Pierre au Mans, en venant de Paulmy et en sortant de Ligueil par la D 50.

Histoire ancienne et moderne :

Ligueil appartint d’abord au chapitre collégial de l’abbaye Saint-Martin de Tours, puis, à partir d’Eudes ou Odon Clément (cité en 1213) au doyen de ce chapitre, qui avait le titre de baron. Les archives citent, au 13ème siècle, deux Eudes ou Odon Clément : l’un (mort en 1247), qui fut abbé de Saint-Denis et évêque de Rouen et un autre, qui fut doyen de Saint-Martin et archidiacre de Paris, enterré dans l’église Saint-Denis-du-Pas, à Paris (voir Péagu, ci-dessous).

C’est à cette époque qu’un conflit opposa le baron de Ligueil à Dreux V de Mello, seigneur de Loches, qui se prétendait son suzerain ; ce conflit fut réglé par Louis IX, qui prit Ligueil sous son autorité, acte confirmé par Jean le Bon en 1353.

En 1352, le doyen de Saint-Martin était le cardinal Guy de Boulogne (1313/1373).

Richelieu, en tant que doyen du chapitre, fut baron de Ligueil au 17ème siècle.

Sur la baronnie de Ligueil, voir Jacques-Marie Rougé* (cf aussi Maisons anciennes, ci-après) : La baronnie de Ligueil de 1585 à 1780 d’après les registres paroissiaux et Ligueil à la fin de l’ancien régime, suivi du Cahier de doléances in Bulletin et Mémoire de la SAT, 15, 3 et 4.

L’administration directe du domaine était confiée à des « maires ». Parmi ces maires, on peut citer, en 1213, Barthélémy de Payen (également seigneur de Chambon ; voir aussi Grillemont à La Chapelle Blanche) et en 1223, son fils, Geoffroy de Payen,

Par la suite, il y eut, en 1567, Jehan de Périon, seigneur de la Grange, près de Preuilly et de La Grande Caillière à Chaumussay, puis, en 1574, son fils Antoine de Périon, puis, en 1574, Philippe de Périon (mort en 1655), fils d’Antoine, également seigneur de Ré au Petit-Pressigny (voir aussi Ports sur Vienne). Philippe de Périon fut le père de Lucrèce de Périon, qui épousa, en 1582, Antoine d’Aloigny (mort en 1620), seigneur de Rochefort-sur-Creuse, et d’Antoinette de Périon, qui fut l’épouse de Jean de Gébert, seigneur de Noyant-de-Touraine (voir aussi La Mabilière à Courcoué).

Au cours des guerres de Religion, la cité fut ravagée par les protestants en 1562 et par les catholiques en 1569.

Une épidémie de peste surgit en 1589 et dura 4 ans, laissant Ligueil dans un état de désolation totale.

L’usine « à chaux éminemment hydraulique » fut créée en 1879 au nord de la ville et fonctionna jusqu’en 1948. Quant à la laiterie et fromagerie coopérative, fondée en 1903, après la destruction des vignobles par le phylloxéra, elle fabriqua les camemberts Royal Ligueil ou Le Petit Renard, le Carré de Ligueil, le Saint-Paulin Ligueil, etc… jusqu’en 1987 et les installations, à gauche de la route qui va vers Sainte-Maure-de-Touraine, sont aujourd’hui complètement abandonnées ; elles ont été détruites en 2019.

En 1889, la Compagnie des Chemins de Fer Départementaux (C.F.D.) réalisa un réseau ferré appelé l’Étoile de Ligueil et comprenant une ligne allant du Grand-Pressigny à Esvres-sur-Indre (avec correspondance pour Tours) et une ligne allant de Ligueil à Écueillé (Indre), via Loches (avec correspondance pour Le Blanc). Une gare fut construite (aujourd’hui près du camping municipal) et fut utilisée jusqu’en 1949, date de fermeture de ces lignes.

De juin 1940 à mars 1943, Ligueil fut coupé en deux par la ligne de démarcation ; la plus grande partie de la ville était en zone nord ou zone occupée et une petite partie en zone sud ou zone dite libre ; deux petits monuments commémoratifs ont été inaugurés en 2011, l’un au carrefour de la D 99 (qui va vers Paulmy) et de la D 12 (Ciran/Cussay), l’autre au carrefour de la D 59 (allant vers Saint-Flovier) et de cette même D 12, dont la ligne de démarcation suit le tracé sur la commune. Près de ce dernier carrefour, une ancienne loge de vigne avait été transformée en poste de douane !

Le 27 août 1944, trois maquisards : Roger Fontenas (1924/1944), Raymond Fouques (1925/1944) et René Michenet (1920/1944) furent fusillés par les allemands ; le lendemain, le résistant Albert Praud (1902/1944) fut également assassiné en compagnie de son épouse Angelina Brunet-Praud (1904/1944) et de leurs trois enfants âgés de 15 à 11 ans ; ironie tragique, Angelina était originaire de Maillé, où la population avait été massacrée le 25 août !

À voir dans le bourg

En venant de Sainte-Maure ou de Tours, on rejoint l’ancienne route d’Espagne, qui entrait dans la ville par la porte nord. On voit d’abord, au début de la rue Balthazar Besnard, sur la droite l’ancienne auberge de la Croix-Blanche installée dans une maison du 15ème ou 16ème siècle et, sur la gauche la Maison de retraite, ancien hospice pour les personnes âgées et les indigents, édifiée au 19ème siècle, dans un style néo-gothique, sur un terrain appartenant à Élie Besnard, dit du Château (1788/1864) (voir ci-après Notre-Dame-des-Anges), grâce à un legs de Balthazar Besnard (1794/1884), frère d’Élie

En avançant dans la rue, on passe sur un pont construit en 1700 pour faciliter le passage, qui auparavant se faisait à gué, du cortège accompagnant Philippe de Bourbon (1683/1746), petit-fils de Louis XIV, roi d’Espagne sous le nom de Philippe V. Le tablier de ce pont a été refait mais le vieux pont peut encore être vu sous ce tablier.

Église Saint-Martin :

Cette église a été fondée au 12ème siècle, mais il ne reste plus que des vestiges de l’église primitive, dont le plus important se trouve être le mur septentrional de la nef dont le mur sud, reconstruit au 14ème siècle

Le chœur, du 13ème siècle, a été repris au 15ème siècle. Deux grosses colonnes engagées, à l’entrée du chœur, supportent l’arc triomphal.

Sur le mur extérieur sud du chœur, trois baies superposées, l’une en plein cintre, romane, l’autre en arc brisé, gothique, la troisième néo-gothique, dont les deux plus anciennes sont murées, montrent les différentes époques de construction.

La façade et le clocher ont été construits en 1871 par l’architecte Jean Hardion (1858/1932).

Les deux chapelles latérales, l’une au nord, l’autre au midi, de 1878, sont, pour leur part, l’œuvre de l’architecte Eugène Leroux.

À l’intérieur :

  • Statues de La Charité Saint-Martin et de Saint-Martin, au sommet d’un retable du 17ème.
  • Tableaux du 17ème (Sainte Marie-Madeleine), du 18ème (le Viatique eucharistique) et du 19ème (Saint Jean Baptiste et scène de Martyre au bûcher).
  • Vitraux de Julien Fournier et d’Armand Clément.

À gauche de l'église, le porche dit des Templiers est doute l’entrée datant du 16ème siècle de la maison de la famille de Quinemont, (voir ci-après et Crouzilles). La tradition locale voit dans les deux pierres à motifs d’étoiles trouées, qui encadrent l’entrée, la représentation de chaînes de prisonniers.

La Seigneurie abritait le baron-doyen lorsque celui-ci venait à Ligueil.

Quand on est sur la place Gambetta, on voit deux grands corps de logis aux pignons aigus, qui à l’origine n’étaient éclairés que par une grande fenêtre à meneaux dont on voit la trace et qui datent du 15ème siècle.

À gauche un grand pavillon carré est sans doute le reste du donjon d’un château primitif, détruit en 1356 par John Chandos (1320/1369), sénéchal du Poitou et général d’Édouard Plantagenêt, dit le Prince Noir (1330/1376). Une ancienne fenêtre, à deux panneaux, a été transformée en porte, ce qui a entraîné la construction d’un petit perron « aux marches abruptes et inesthétiques » selon André Montoux* (voir Vieux logis de Touraine, tome 4).

Un peu plus à gauche, au fond d’une cour, au début de la rue Reunière, se trouvent les vestiges du bras sud du transept de l’église Saint-Laurent (12ème siècle) construite à l’intérieur d’un monastère datant du haut moyen-âge. En 1562, sa nef fut incendiée par les Protestants. Le chœur avait été conservé pour les messes. A la Révolution, le clocher et une partie du chœur furent détruits.

À droite, deux tours arasées encadrent la façade est ; la tour cylindrique possède une petite salle basse, avec des graffitis indiquant qu’elle a peut-être servi de prison ; l’autre tour, polygonale, abrite un escalier à vis conduisant aux combles dont la charpente en carène de navire inversée est sans doute un reste de l’état primitif ; la porte de chêne, encadrée de trois moulures, est probablement un remontage d’éléments originaux sur un bâti moderne ; elle est surmontée de grosses pierres, qui attestent de la présence de sculptures ; c’était à l’origine la porte d’entrée de la demeure.

Après la Révolution, la propriété, décrétée bien national, fut achetée par Antoine Voyer (mort en 1813), qui avait été fermier-général de la baronnie de 1775 à 1789. La ville l’acheta à son tour en 1921 pour en faire la mairie.

La Chancellerie : cette maison forte faisait partie des constructions qui défendaient la porte sud de la ville, d’où son nom primitif de Petit Châtelet ; Le nom actuel vient du fait que cette demeure appartint au 17ème et au 18ème siècles à des familles de procureurs de la baronnie.

Il ne subsiste du bâtiment d’origine que l’ancien châtelet (à gauche), en petits moellons, éclairé par des fenêtres étroites à deux panneaux ; l’ensemble fut modifié au 16ème siècle et la partie droite a conservé une tour polygonale abritant un large escalier à vis.

Le bâtiment fut de nouveau modifié au 19ème siècle, lorsque la ville l’acheta pour y installer une école de filles.

Maisons anciennes :

La maison Saint-Louis (rue Veneau) date du 15ème siècle. Le nom de cette maison, très dégradée, viendrait de fresques qui représentaient la vie de Blanche de Castille et de son fils Louis IX. Elle appartenait vers 1674 à Pierre de Madaillan, seigneur des Ajoncs, à Balesmes (Descartes) et à son épouse Claude Du Val, veuve d’Antoine Georgis, bailli de Ligueil de 1644 à 1663.

Maison 16ème (2 Place de la République) : maison en briques et pierres ; tourelle d’escalier, disparue à la fin du 19ème. Elle appartenait à la famille de Pierres (voir Épigny, ci-après)

Maison Rougé : rue Aristide Briand : maison du 19ème siècle, construite à l’emplacement d’un logis du 17ème siècle, appartenant à Claude Salis (1637/1686), bailli de la baronnie. Cette maison fut construite par les parents de l’historien et écrivain Jacques-Marie Rougé* (1873/1956).

Maison Coursault : en face de la place du Général Leclerc, construite au 19ème siècle par Ferdinand Collet, architecte de la ville de Loches, dans un style évoquant l’antiquité et le classicisme.

Cimetière : plusieurs fois déplacé, il a été installé au 20ème siècle au bout de l’avenue Léon Bion (755 Goussard) mais plusieurs tombes anciennes y ont été transférées, notamment celles de membres de la famille de Pierres ; il y a aussi un monument aux morts, réalisé par le sculpteur Georges Delperrier (1865/1936), qui réalisa de nombreuses œuvres dans la région, notamment le monument aux morts de Dolus-le-Sec, Loches et Manthelan.

Lavoirs :

Parmi les sept lavoirs qui existent à Ligueil, on peut citer :

  • Le beau lavoir en bois ajourés, situé Place Ludovic Veneau, construit en 1875 devant la maison de retraite Balthazar Besnard.
  • Un lavoir privé, en contrebas de cette maison de retraite.
  • Un lavoir privé, sur L’Esves, rue de la Saulaie.
  • Un lavoir privé, venelle des Écoles.
  • Le lavoir de la rue de Reunière (sud-ouest du bourg), qui fut le premier lavoir public de Ligueil.

À voir au nord

Mareuil (nord-est) :

Le site a été occupé dès le néolithique (voir Histoire préhistorique et antique).

Les fiefs du Grand et du Petit Mareuil appartenaient, en 1478, à Jean de Conflans, puis, du 16ème au 17ème siècle, à la famille Bernier.  en 1718, le seigneur était Louis Constance de Coulanges.

Le château actuel, situé au Grand Mareuil, est une construction du 19ème siècle.

 

 

La Tourmellière (nord-est) :

Le nom de ce fief apparaît en 1468 comme appartenant à Guillaume Bron, archer de la garde écossaise de Louis XI ; le fils de ce dernier, Pierre Bron, obtint rémission en 1495, pour le meurtre de son frère, le prêtre Nicole Bron, qui attaquait leur père.

En 1631, le fief appartenait Jean Morin, lieutenant criminel et maire de Loches, dont la fille, Marie Morin (née en 1624) épousa, en 1642, Hugues de Saint-Jean, qui devint seigneur du fief et qui fut le père de Jean Bernard Louis de Saint-Jean, baron de Pointis (1645/1707), lieutenant-général et corsaire de Louis XIV, seigneur de Chaumussay.

Le propriétaire était, en 1681, Louis Gatian, juge au présidial et échevin de Tours (voir Fondettes), qui le vendit, en 1715, à Joseph Bodin de La Joubardière, dont la fille, Marie Bodin de La Joubardière avait épousé en 1712 Louis Ours de Quinemont, seigneur de Varennes (voir aussi Crouzilles), cité comme seigneur en 1736.

Marie Magdeleine Bodin de La Joubardière (petite-fille de Joseph ?) épousa en 1752 Mathieu Édouard de Couet (mort en 1783), cité comme seigneur en 1752, qui fut maréchal de camp (général de brigade) et qui émigra.

Le château actuel a été construit eu début du 19ème siècle à la place de l’ancien château démoli vers 1808. Une belle allée de marronniers, couverte de cyclamens en septembre conduit au château, invisible.

Moulins sur l’Esves (nord-est/nord-ouest) : L’Esves est une rivière qui coule d’est en ouest, au nord de Ligueil et qui se jette dans la Creuse à Falaise (Les Ormes, commune de la Vienne).

La Touche (nord-est) : il y a aujourd’hui un camping : voir http://m.tupalo.fr/ligueil/moulin-de-la-touche

Edmaine (nord-ouest)

Ce moulin est cité en 1320, sous la forme Moulin du Maine, comme appartenant à Étienne de Mornay (mort en 1332), chancelier du roi Louis X et doyen des chanoines de l’abbaye Saint-Martin-de-Tours.

Le moulin actuel, désaffecté, date du 19ème siècle et le chenal amenant l’eau de l’Esves a été comblé.

À côté, la ferme, de la même époque, possède un pigeonnier-porche renfermant 225 boulins* ; à gauche, on distingue une porte piétonnière, qui a été murée ; cheminée massive à l’étage.

Épigny (sud-ouest) : voir ci-après)

La Jasnière (nord-ouest) est un ancien fief qui apparaît sur la carte de Cassini* ; les bâtiments actuels datent du 17ème siècle ; en 1662, le seigneur en est Robert d’Épigny et, en 1670, François Benoist.

À voir à l’est

La Grenoisière apparaît en 1752 sous cette forme et, sur la carte de Cassini*, sous la forme la Grenoiserie ; la propriété appartenait en 1626 à Louis de Marolles, frère ou cousin (?) de l’érudit Michel de Marolles (1600/1661) (voir Chemillé-sur-Dême et Genillé), puis en 1665 à Jehan de Mons.

Le pigeonnier circulaire du domaine a été transformé en habitation.

À voir au sud

Piégu ou Péagu (sud-est) :

Ce fief est cité, en 1256, sous la forme Fortericia de Podio acuto (la forteresse de la colline pointue) ; il appartenait au doyen de Saint-Martin et, à ce titre Odon Clément, en fut propriétaire en 1213 et le cardinal Guy de Boulogne en 1353 (voir Histoire ancienne et moderne).

En 1360, après la défaite de Poitiers, le roi Jean le Bon signa le traité de Brétigny, qui amputait largement le domaine royal tout en lui redonnant quelques places-fortes, dont Piégu mais deux ans plus tard le château était toujours occupé par Basquin du Poncet, capitaine gascon au service du roi d’Angleterre Édouard III Plantagenêt, qui demanda 8 000 « agnels ou moutons d’or » (monnaie d’or créée au 13ème siècle par Louis IX) pour rendre la place (voir Cormery et Esvres-sur-Indres). Pour se les procurer le maréchal Jean I Le Meingre, dit Boucicaut-le-Brave, frappa d’un impôt exceptionnel les habitants de la châtellenie de Loches.

Au 14ème siècle, il existait à Piégu une chapelle placée sous le vocable de Sainte-Catherine. Divers bâtiments en dépendaient. Au 16ème siècle, on en fit un hôpital, qui est mentionné dans un acte du 5 octobre 1525.

Le manoir actuel, du 15ème siècle, a remplacé la forteresse du mouen-âge.

Chapelle Notre-Dame-des-Anges (sud-ouest)

À la fin du 16ème siècle, fut construite la chapelle Notre-Dame des anges, dite « chapelle de la Bonne Dame des anges » dans un texte de 1594 ; fort détériorée pendant la Révolution, elle fut reconstruite en 1871 par Élie Besnard, dit du Château, né à Ligueil en 1794, auteur d’une Notice historique sur la ville de Ligueil, mort en 1884 et enterré dans cette chapelle (voir la Maison de retraite, ci-dessus).

Épigny (sud-ouest) (voir Histoire préhistorique et antique):

Ce fief, cité pour la première fois en 1397, sous la forme Espaigné, appartenait en 1560 à Pierre de Mons, dont la fille Marguerite de Mons épousa en 1565 Antoine I Pierres, fils du protestant Jean Pierres, écuyer de Renée de France (1510/1574), fille de Louis XII, et père également de Guy Pierres (voir La Mabilière à Courcoué).

Cet Antoine Pierres fut l’ancêtre de René III Pierre, qui fonda en 1716 à Épigny la chapelle Notre-Dame, bénie par « Messire Jacques de Quinemont-Varennes, prestre curé de Varennes ». René III fut le père de Joseph Pascal Pierres (1717/1772), auteur de poèmes et de fables ainsi que de René Antoine Pierres, cité en 1748, lui-même père d’Antoine Anne Joseph Pierres, officier de cavalerie, dernier seigneur d’Épigny

Le château actuel, du 18ème siècle, présente des façades nord et sud identiques. Il a été restauré au 19ème siècle. Son pigeonnier cylindrique possède un toit surmonté d'un lanternon ajouré permettant les allées et venues des pigeons. Là aussi on peut voir en septembre de très beaux cyclamens.


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