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Montbazon


Le nom de cette commune, située au sud de Tours, apparaît vers 590 dans Histoire des Francs de Grégoire de Tours sous la forme Mons Basonis ou « Mont du germain Baso ».

Histoire

Extraits de l’article https://fr.wikipedia.org/wiki/Montbazon#Histoire

« De la préhistoire à l’antiquité :

Les terrasses alluvionnaires de la vallée de l'Indre ont livré des outils paléolithiques (bifaces, racloirs, nucléus). Des silex et des tessons de poterie, sur un autre site proche de l'Indre, témoignent de l'occupation humaine au néolithique.

Un chemin probablement antique, traverse l'Indre au moyen d'un ou plusieurs gués, un peu en amont du pont moderne. Passant non loin du cimetière de Montbazon, il escalade ensuite le plateau pour passer au sud du château d'Artigny et se diriger vers Artannes, étant brièvement souligné par la limite communale entre Montbazon au nord et Sorigny au sud.

Moyen-âge :

Une charte rédigée entre 996 et 1006 indique que les moines de Cormery se plaignent auprès du roi que Foulques Nerra [965/1040], construit un castellum sur leur terre de Montbazon [voir ci-après].

Dès 997, le donjon passe aux mains des adversaires de Foulques en la personne d’Eudes II de Blois [983/1037]. Foulques réussit à le reprendre quelques années avant sa mort.

En 1175, Henri II Plantagenêt [1133/1189], héritier des anciens comtes d'Anjou, lance d'importants travaux d'agrandissement du site castral avec la construction de la tour ronde de l'entrée ainsi que des murailles. Après la mort [de celui-ci], profitant que Richard Cœur de Lion [1157/1199] soit retenu prisonnier par l'empereur germanique Henri VI [de Hohenstaufen (1165/1197)], Philippe Auguste [1165/1223] intrigue avec Jean-sans-Terre [1166/1216], le frère de Richard Cœur de Lion, et, se fait donner Montbazon.

En 1206, Philippe fait don de la forteresse à Philibert Savary [il s’agit en fait de Philibert de Montbazon, mort en 1206, ancêtre de la famille de Montbazon, qui posséda la seigneurie de Montbazon jusqu’au 16ème siècle], déjà propriétaire du château de Villandry [anciennement Colombiers]. Sous Saint Louis [Louis IX (1214/1270)], des maisons commencent à se construire au pied de l'éperon, de part et d'autre d'un bras de l'Indre et forment un petit bourg. Une partie de la population réside dans les faubourgs mais dépend de la paroisse de Veigné. Les marchés se déroulent dans le faubourg de la Butte-Rabault, sur l'emplacement de la moderne place des Marronniers, et deviennent progressivement, avec ceux de Château-Renault, les plus importants de la Touraine.

Au début de septembre 1356, le Prince Noir [Édouard Plantagenêt (1330/1376)] et une partie de ses troupes cantonnent à Montbazon mais, apprenant la prochaine arrivée de Jean le Bon [1319/1364] venant d'Amboise, les Anglais évacuent la ville et se replient vers Châtellerault.

Temps modernes :

Dans les années 1470, peut-être à l'instigation de Louis XI, la ville de Montbazon est fortifiée. L'enceinte protège d'une part la ville, sur la rive gauche de l'Indre où elle se rattache aux murailles du château et d'autre part le faubourg de l'Aumône, entre deux bras de l'Indre. La porte des Moulins [voir rue des Moulins, ci-après], sous laquelle passe la rue du même nom au sud-est de l'enceinte, en est l'ultime vestige.

La seigneurie de Montbazon devient un comté en 1547 [1569, en fait] par décision d’Henri II [en faveur de Louis VI de Rohan-Guémené (1540/1611)]. En mai 1588, le comté est érigé en duché-pairie pour Louis VII de Rohan-Guémené (1562/1589) par Henri III. Comme Louis VII de Rohan meurt sans postérité dès 1589, Henri IV renouvelle ce statut en faveur d’Hercule de Rohan-Guémené, frère de Louis VII. En 1699, ce duché est le plus riche et étendu du royaume, après celui d'Orléans : il couvre 1 800 km2 sur 41 paroisses et s'étend de Joué-lès-Tours au nord à Abilly au sud [en comprenant les seigneuries de Sainte-Maure et de Nouâtre].

Au milieu du xviiie siècle, la route royale d'Espagne de Paris aux Pyrénées est percée dans la ville, à l'ouest et au pied de la citadelle médiévale.

En novembre 1770, des pluies importantes sur les bassins versants de l'Indre et de son affluent l’Indrois provoquent la plus importante crue de la rivière enregistrée jusqu'au xxie siècle. Si elle ne fait pas de victimes à Montbazon, les habitants ayant pu quitter leurs domiciles inondés pour se réfugier sur les hauteurs, les dégâts matériels sont très importants. »

Annexe : la famille de Rohan-Guémené, propriétaire du fief de Montbazon

  • Louis III (mort en 1498), suite à son mariage avec Renée Du Fou.
  • Louis IV (1490/1527), fils de Louis III.
  • Louis V (1513/1557), fils de Louis IV.
  • Louis VI (1540/1611), fils de Louis V, fait 1er comte de Montbazon par Henri II et 1er prince de Guémené par Charles IX ; capitaine d’une compagnie de 50 hommes.
  • Louis VII (1562/1589), fils de Louis VI, 1er duc de Montbazon.
  • Hercule I (1568/1654), fils de Louis VI, 2ème duc de Montbazon, serviteur d’Henri III et d’Henri IV, grand veneur de France, lieutenant-général d’Île-de-France, gouverneur de Paris.
  • Louis VIII (1598/1667), fils d’Hercule I, 3ème duc de Montbazon, grand veneur de France, époux de sa cousine germaine Anne de Rohan (1606/1685), fille de Pierre, lui-même fils de Louis VI et père par ailleurs de Louis de Rohan, dit le chevalier de Rohan (1635/1674), décapité pour avoir comploté contre Louis XIV.
  • Charles II (1633/1699), fils de Louis VIII, 4ème duc de Montbazon, gouverneur de Dourdan.
  • Charles III (1655/1727), fils de Charles II, 5ème duc de Montbazon, pair de France.
  • Hercule II ou Hercule Mériadec (1688/1757), fils de Charles III, 6ème duc, pair de France.
  • Jules Hercule Mériadec (1726/1788), fils d’Hercule II, 7ème et dernier duc de Montbazon, lieutenant-général/
  • Henri Louis Marie (1745/1809), fils de Jules Hercule Mériadec, dit le Prince de Guémené, brigadier (général de brigade) des armées du roi, fait faillite avec son père en 1783, dernier seigneur de Montbazon, émigre et meurt à Prague. Son fils, Charles IV de Rohan-Guémené (1764/1836), général dans l’armée des émigrés, sera fait pair de France par Louis XVIII.

L’Indre, qui entoure Montbazon de 3 côtés faisait fonctionner plusieurs moulins, notamment à l’est du bourg, dans la rue des Moulins :

l’ancien Moulin des Raverins (aujourd’hui des Avrins), cité en 1460, qui possédait trois roues, deux pour la farine et une pour actionner une machine fabriquant des armures à Harnois, utilisée pour la fabrication des armures. Détruit par un incendie en, 1893, il fut reconstruit dans un style anglo-normand. Son parc formé de plusieurs îlettes reliées par des passerelles fut créé par le paysagiste Eugène Bülher.

le grand moulin ducal.

article https://www.moulinsdetouraine.org/pages/Le_Grand_Moulin_Ducal_de_Montbazon-5899896.html

« La première mention qui nous est connue, indique qu’il appartient à Jean de THAIS en 1358, avant de passer aux Ducs de Montbazon en 1555, comme moulin banal.

Les Princes de ROHAN, Ducs de Montbazon, le louaient aux familles de meuniers qui fournissaient des gages de bonne moralité religieuse, contre diverses rétributions payées mensuellement en farines et produits de basse-cour !

En 1776, un acte notarié spécifie que le moulin comprend « deux roues avec leurs tournants, virants et ustanciles (…) et, qu’il est neuf ». Sans doute a-t-il été reconstruit après cette importante crue de la rivière [celle de 1770].

Le moulin banal et les biens sont mis sous séquestre en 1782 suite à la faillite du Duc de Rohan, et administré par le syndic Pierre de Clémencerie. Un acte du 5 messidor an IV (23 juin 1796) indique : « les ci-devant moulins banaux situés commune de Montbazon sont saisis biens nationaux et vendus à un marchand de Tours, le citoyen Henri Lournand, pour 11.700 Livres ». L’acte d’estimation donnait une valeur de 31.660 Livres ! Le cadastre indique en 1819 que le moulin mesure environ 30 m de long avec seulement un rez-de-chaussée. (…).

 Il possède toujours en place en dessous des bâtiments, les deux roues à aubes en bois ; l’arbre moteur est en acier. La petite roue à un diamètre de 4,80 m, largeur 1,70m (trente pales), et la grande un diamètre de 7m, largeur 4,80 m (cinquante-six pales).

Aujourd’hui, le domaine bien entretenu, sur la rivière large à cet endroit, a été transformé en résidence privée par sa propriétaire actuelle, qui propose un gîte rural de caractère à des hôtes de passage, dans le centre de cette agréable commune, chargée d’histoire de la vallée de l’Indre. » Voir  http://moulinmontbazon.blogspot.com/

À l’ouest du bourg, le moulin d’Artigny et le moulin de la Bray, où l’on peut louer un gite de groupe : voir https://www.gitedegroupe.fr/gite-groupe-Si-8667.html.

À voir dans le bourg

Église Notre-Dame de Bonne Aide : l’entrée de cette église se trouve rue des Moulins et le chevet de l’abside donne sur la Place André Delaunay.

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Montbazon

« Lorsque la paroisse de Montbazon est créée, vers 1550, une chapelle appartenant à l’abbaye de Cormery mais jusque-là dépendante de la paroisse de Veigné fait office d'église paroissiale. Cette chapelle est d'ailleurs citée en 1123 dans le cartulaire de l'abbaye. Il subsiste de cet édifice un massif de maçonnerie qui fait saillie à droite de la porte latérale, près de l'angle nord-ouest de l'église moderne. Plusieurs remaniements et reconstructions partielles se succèdent, dont celle du clocher enjambant la rue des Moulins mais en 1767 la décision de reconstruire entièrement l'église, en mauvais état, est prise.

Une église construite sous Louis XV lui succède, plus étendue vers l'ouest que le sanctuaire actuel. Le chantier, entamé en 1767, n'est terminé qu'en 1785 et l'église est pillée par les habitants en novembre 1793.

Elle est reconstruite au même emplacement entre 1850 et 1853 ; le clocher qui enjambait la rue des Moulins est détruit mais l’église s'étend davantage vers le nord et la place de la Mairie.

Ce nouvel ensemble manquant d'unité, l’architecte diocésain Gustave Guérin [1847/1881] élabore un plan d'agrandissement ; les travaux se déroulent de 1861 à 1863. Le décor est peint en 1863-1864 par Henri Grandin [1825/1902].

Les murs de la nef sont revêtus intérieurement de peintures réalisées au pochoir qui, dans un décor d'arcades en trompe-l’œil, mettent en scène la Vierge et Saint Jean-Baptiste. Le chœur est lui aussi décoré de fresques mosaïquées représentant Saint Gatien et Saint Martin. La charpente en bois et les voûtes sont également décorées.

Deux statues, représentant Jeanne Marie de Maillé [Bienheureuse (1331/1414)] et Sainte Barbe figurent à l'intérieur de l'édifice. »

On peut aussi voir à l’intérieur des vitraux de l’atelier Lobin (1855) et de Julien Fournier (1875) ainsi que la dalle funéraire de Jean Rousseau (1631/1713), seigneur de La Grange Rouge (voir ci-après), bailli de Montbazon puis d’Artannes, intendant de Charles III de Rohan-Guémené ;

Maisons et bâtiments anciens :

Place André-Delaunay (cette place porte le nom du résistant André Delaunay (1911/1944) :

  • Maison à colombage, à droite, à l’angle de la Place et de la rue Emmanuel Brault (Emmanuel Brault fut maire de Montbazon de 1878 à 1902).
  • Maison de l’image, à gauche, à l’angle de la Place et de la rue Emmanuel Brault ; c’est sans doute une ancienne auberge, dont le nom venait d’un poteau planté devant sa façade et portant une statue de Notre-Dame. Cette maison fut reconstruite en 1844 par le général Louis de Bouillé (1769/1850), apparenté à Charles IV de Rohan (1764/1836), fils d’Henri Louis Marie (voir Annexe, ci-dessus).

Rue Emmanuel Brault (ancienne route d’Espagne) :

  • N°8 : L’Hôtel Dieu, fondé au 15ème siècle par Françoise de La Rochefoucauld (morte en 1461), petite-fille de Guy VIII (voir ci-après).
  • N°23 : Maison à colombage.
  • N°30 : Maison à colombage, en partie au n°66 rue des Moulins.

Rue des Moulins (cette longue rue longe la motte castrale et on peut voir sur la droite plusieurs maisons condamnées par l’éboulement d’une partie de motte) :

  • N°11/13 : Maison à colombage du 15ème siècle, s’appuyant sur une ancienne porte de l’enceinte urbaine, dite Porte des Moulins, construite en 1471 et partiellement détruite en1790.
  • N°33 : Maison à colombage.
  • N°37 : Maison à colombage et entrée de la Ruelle des Anges, dont l’autre entrée se trouve à droite de la mairie.
  • N°45 : Porte de l’ancien presbytère.
  • N°56 : Maison ancienne, en partie ruinée.
  • N°66 : Maison à colombage, en partie au n°30 rue Emmanuel Brault (voir ci-dessus).

Rue Putsinus (bourg nord-est) :

  • N°15 : Maison romane. Voir https://monumentum.fr/maison-medievale-pa00135297.html « Cette maison a été construite à la fin de l'époque romane, entre la fin du 11e et le début du XIIIe siècle, probablement à la fin du XIIe siècle. Il s'agit d'un bâtiment trapézoïdal, en maçonnerie de petit appareil, réalisée en meulière. Cette demeure urbaine médiévale est organisée de façon caractéristique, avec rez-de-chaussée à usage professionnel et pièce unique d'habitation à l'étage, probablement surmontée d'un comble. » Une tourelle d'escalier, maçonnée au rez-de-chaussée et à colombages au premier étage, flanque le mur nord de la maison.

L’Hôtel-Dieu : N°8 rue Emmanuel Brault

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel-Dieu_de_Montbazon

« En 1698, l'hospice est rattaché à l'hôtel-Dieu de Tours. En 1799, les bâtiments sont désaffectés et transformés en tannerie.

Ne subsiste plus de l'édifice au xxie siècle que la chapelle de l'aumônerie, anciennement dédiée à Saint-Blaise [patron des tanneurs] dont la nef est reconvertie en habitation tandis que l'unique travée du chœur est transformée en remise.

L'hôtel-Dieu est implanté en bordure d'une rue de Montbazon qui, à l'époque de la construction de l'édifice et jusque vers 1750, se prolongeait par le pont permettant de traverser l’Indre. Cette voie constituait, jusqu'au percement de la route royale d’Espagne [puis N 10, désormais D 910] et l'édification d'un nouveau pont, le point de passage de l'itinéraire de Paris vers le sud-ouest de la France en passant par Tours.

La chapelle est composée d'une nef simple, sans collatéraux, prolongée par un chœur que termine un chevet plat. Les trois baies de la nef sont murées, mais l'une d'elles conserve ses remplages [armature en pierre d’un vitrail] de style gothique flamboyant. Les autres bâtiments de l'hôtel-Dieu proprement dit se développaient à l'ouest de la chapelle, le long de l'actuelle rue Emmanuel-Brault.

La façade présente un motif, bûché, représentant deux anges tenant un blason composé des armoiries des familles de La Rochefoucauld et d’Estouteville, Françoise de la Rochefoucauld ayant épousé Jean d'Estouteville [selon le panneau explicatif, il s’agirait plutôt du blason des famille de La Rochefoucauld et de Mirabeau].

Encastrée dans un trottoir quelques centaines de mètres plus loin [63 rue Nationale] une tête sculptée provient peut-être d'une corniche de l'hôtel-Dieu. »

Derrière la mairie, le lavoir, sur un petit bras de l’Indre, avec une cheminée, a été construit en 1836, remanié en 1864 et restauré en 2006.

Le site castral de Montbazon (sud-ouest du bourg) voir aussi le moyen-âge, ci-dessus :

Un premier château est construit, vers 1425, en face du donjon, par Guy VIII de La Rochefoucauld (1355/1428), qui avait épousé vers 1395 Marguerite de Craon, dame de Montbazon, Nouâtre et Sainte-Maure-de-Touraine. Par la suite, le fief passa à la famille de Rohan suite au mariage de Renée Du Fou, fille de Jean Du Fou et de Jeanne de La Rochefoucauld (morte vers 1499, petite fille de Guy VIII, avec Louis III de Rohan-Guémené (mort en 1498).

À partir d’Hercule de Rohan (1568/1654), 2ème duc de Montbazon, frère de Louis VII de Rohan (1562/1589) et fils de Louis VI de Rohan (1540/1611), lui-même arrière-petit-fils de Louis III, les seigneurs de Montbazon préfèrent d’autres résidences et le site est abandonné.

Les biens de Rohan, qui avaient émigré, sont vendus comme biens nationaux. De 1823 à 1852, un sémaphore Chappe (voir Marigny-Marmande) fut installé sur le donjon et en 1866, c’est une statue géante de la Vierge à l’enfant, haute de 9,5 m. financée par l’impératrice Eugénie de Montijo, qui fut élevée, à l’instigation de l’abbé Étienne Chauvin, curé de Montbazon de 1840 à 1890.

En 1922, le château est acheté puis restauré par l’architecte américain William Perry Dudley (1891/1965) et sa compagne, l’artiste-peintre Lilian Whitteker (1881/1979), enterrée au cimetière de Montbazon.

Le site est ouvert au public depuis 2003.

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Site_castral_de_Montbazon

« Le donjon est conservé sur une hauteur d'environ 26 à 28 m et comporte trois niveaux bien identifiés, alors qu'il devait s'élever au moins à 36 m avec un étage supplémentaire. Les deux niveaux de sa partie inférieure, la plus ancienne, sont appareillés en moellons de silex et de calcaire lacustre avec mise en œuvre par endroits de l’appareil en arête-de-poisson tandis que les angles des murs ainsi que les contreforts, présents sur les faces septentrionale et orientale — il en existait aussi à l'ouest mais ils sont détruits lors de la construction de l'avant-corps, et peut-être au sud, disparus lors d'une réfection du parement—, sont composés de blocs de remployés sans être retaillés au préalable. Le troisième et le quatrième niveau, plus récents, font appel aux mêmes matériaux pour la maçonnerie bien que l'appareil soit plus irrégulier, mais les chaînages d'angle et la reprise des contreforts sont réalisés en blocs de tuffeau. Cette structuration est largement perturbée par des reprises et des réfections ultérieures. Toutes les faces sont percées, extérieurement comme intérieurement, par des trous de boulins* à des niveaux variables et à des espacements irréguliers.

L’avant-corps ne mesure intérieurement que 7 × 4 m. Il s'élève à l'origine à hauteur du premier étage de la tour maîtresse et comporte deux niveaux séparés par un plancher. À l'image de le tour maîtresse, son unique accès se fait par une porte percée dans sa face ouest au niveau de son étage qui correspond aussi au premier étage de la tour maîtresse avec lequel il est en relation de plain-pied. Le rez-de-chaussée de l'avant corps est sans doute accessible grâce à un escalier intérieur en bois ou en pierre. Son rez-de-chaussée est peut-être affecté au stockage et son angle sud-ouest a pu accueillir un puits à l'époque médiévale, comme c'est le cas pour la période contemporaine. Il ne subsiste de cet ouvrage que son mur occidental, renforcé par trois contreforts plaqués et percé de deux baies en plein cintre ainsi qu'une petite partie du mur septentrional en retour.

La chemise vient protéger au sud la tour maîtresse et son avant-corps ; elle délimite ainsi une haute-cour dont le niveau de sol est celui de la motte plaquée contre la tour maîtresse et qui a pu être aménagée en jardins au bénéfice du seigneur. À l'est, elle prend appui sur le mur du donjon et à l'ouest sur celui de l'avant-corps. Sa reconstruction s'opère en réutilisant les pierres qui la constituaient dans son premier état, par économie de matériaux.

L'angle sud-est de la chemise est renforcé par une tour pleine, qui semble plus destinée à assurer la solidité de l'ensemble que sa défense. La tour de l'angle sud-ouest, dite « tour philippienne », plus tardive que la précédente, avec son propre avant-corps protecteur, ses latrines qui indiquent une occupation permanente, peut-être des gardes, ses trois niveaux séparés par des planchers et ses meurtrières à chaque niveau, est clairement défensive. Son crénelage, toutefois, comme celui du mur occidental de la chemise, datent du xxe siècle.

Lorsque William Dudley et Lilian Whitteker viennent habiter à Montbazon, ils logent dans une tour située contre l'enceinte et qui est peut-être le dernier vestige du château du xve siècle. Cette tour est toutefois très endommagée : l'accès à l'unique chambre habitable se fait par une échelle extérieure et les nouveaux arrivants doivent cuisiner dans une baraque en bois dans la cour. Des travaux sont immédiatement entrepris pour rendre les lieux plus confortables.

La tour (« tour Lilian ») est très largement reconstruite dans un style médiéval et couronnée de créneaux, tout comme une partie de l'enceinte attenante qui est conservée. Un architecte tourangeau construit, appuyé à l'enceinte, un petit manoir de style néogothique (« logis William ») complété d'une gloriette tournée vers la ville. Le rez-de-chaussée du manoir est aménagé en cuisines et les chambres, éclairées par des lucarnes, sont à l'étage, dans les combles. Au xxie siècle, de simples verrières remplacent les vitraux posés par Dudley mais volés dans les années 1980.

La chapelle castrale : ce petit édifice religieux dédié à Saint Georges, de construction médiévale (xiie siècle) et se superposant partiellement à un édifice plus ancien dont il réutilise certaines des substructions, est composé d'une nef simple, sans bas-côtés, longue d'au moins 23,5 m — son portail, à l'ouest, n'est pas localisé —, et d'un chevet plat flanqué de deux chapelles terminées par des absidioles semi-circulaires. La chapelle méridionale, large de 9,5 m, pouvait être celle réservée au seigneur et est utilisée à plusieurs reprises comme chapelle funéraire.

Il semble que la chapelle castrale ait, vers le xive siècle ou un peu avant, perdu temporairement sa fonction religieuse au profit d'un atelier de métallurgie. Il n'en subsiste plus que les premières assises des murs mises au jour lors de fouilles réalisées au début des années 2010. »

À voir au nord

Le logis de La Bréanderie a été édifié au 15ème siècle, avec des pignons à rondelis et des fenêtres à croisée de pierre, puis modifié au 18ème siècle : grande baie à meneau de bois et pigeonnier, aujourd’hui disparu.

La Pommeraie : Le manoir a été construit en 1904 dans le style Louis XII.

La Grange Rouge (nord-est)

Article de Patricia Pillorger [née en 1965] du Centre Généalogique de Touraine : voir https://blog.cgdt37.com/g-comme-la-grange-rouge-manoir-a-montbazon/

« Le manoir est composé d’une vieille demeure datant du XVème siècle et d’un bâtiment plus moderne dominé par un pavillon datant du XIXème. La partie XVème ne comprend qu’un rez-de-chaussée et un grenier ; celle du XIXème un rez-de-chaussée, deux étages et un grenier.

Il semble que le nom de « La Grange Rouge » provienne de sa couverture en tuile avec sa peinture au « sang de boeuf » diluée à l’huile de lin, qui servait d’insecticide.

[Après avoir appartenue, au 18ème siècle à la famille Rousseau (voir église ci-dessus), la Grange Rouge fut la propriété, en 1750, de] Jean Martin Guimier, valet de la chambre du Roi, né le 19 février 1700 à Tours, fils de Jean Guimier, seigneur de la Championnière à Veigné Il épouse le 16 mars 1744 à Sorigny Gillette Debouchet [Claude Gillette Du Bouchet (1717/1757)], fille du sieur Robert Dubouchet [Du Bouchet, propriétaire] de la Girardière à Sorigny.

Gillette décède chez son frère, l’abbé Luc Philippe Robert Debouchet [Louis Philippe Robert Du Bouchet (mort en 1781)], chanoine de Saint-Martin à Tours, le 15 décembre de la même année. Le couple n’a pas d’enfants, leurs neveux seront leurs héritiers.

[La Grange Rouge fut, à partir de 1752, le relais de poste de Montbazon ; c’est à cet endroit que le matin du 1er juillet 1815, une calèche jaune sans armoiries et capote relevée s’arrêta. Elle emmenait le général Nicolas Léonard Baegert (1770/1840), chargé, selon ses dires, d’une mission urgente et quatre personnes, dont son soi-disant secrétaire, un gros homme en frac bleu qui somnolait sur le siège arrière. Pierre Gabriel Rolland, le maître de poste, ne reconnut pas Napoléon, qui essayait de s’enfuir en Amérique.]

Peu d’informations sont connues sur l’histoire architecturale de cette demeure avant que le bâtiment et le parc de 15 hectares ne soient acquis par la commune de Montbazon à la fin de l’année 1958, où elle est décrite dans l’acte de cession comme « une maison de maitres comprenant au nord une galerie s’ouvrant sur un salon formant la pièce du milieu et donnant au midi sur un perron ; salle à manger, office, cuisine, lingerie, et cage d’escalier ; au premier étage, une chambre à coucher avec cabinet de toilette et quatre chambres de maitre ; au deuxième étage, une chambre à coucher avec cabinet de toilette et quatre chambres de domestiques plus un grand grenier ; vieux bâtiment attentant à la maison comprenant seulement un rez-de-chaussée dans lequel se trouve une grande chambre de maitre et trois pièces de servitudes ; grenier au-dessus ; habitation de closier, remises, écuries, buanderie, pressoir, servitudes diverses, cours, jardins, potager d’agrément, bosquets, pièce d’eau et pelouses ».

Depuis son acquisition par la municipalité, la demeure a d’abord été utilisée comme logement pour un adjoint du maire, âgé et indigent. Au début des années 1970, le terrain sera consacré aux loisirs d’abord un terrain de football, puis deux cours de tennis. En 1971, la construction d’une piscine a été votée mais le projet ne verra jamais le jour. En 1973, au vu du taux de fréquentation exceptionnel du camping installé depuis quelques années, des aménagements de celui-ci sont décidés : création d’un chalet de réception, construction de blocs sanitaires, délimitation des emplacements, extension des réseaux électriques et des points d’eau. L’année qui suit, c’est la création d’un mini-golf. Au cours de la décennie suivante, le bâtiment de la Grange Rouge va être rénové et aménagé pour y accueillir les activités socio-culturelles. En 2022, ce lieu est toujours destiné aux sports, aux loisirs et à la culture. Les bâtiments et les installations bénéficient actuellement d’une restauration complète [toujours en cours en 2023] répondant aux dernières normes techniques et environnementales. »

Voir aussi https://www.lebonguide.com/hebergements/camping/la-grange-rouge_793868

À voir à l’est

La Vennetière (27 rue de la Vennetière) :

Après avoir appartenue, comme La Grange Rouge, à la famille Rousseau, cette propriété fut acquise, en 1745, par Jean Martin Guimier.

Elle appartenait, en 1783, à Charles Charpentier, propriétaire également de l’auberge de l’Écu d’or à Joué-lès-Tours. Ses héritiers firent ensuite construire sur le domaine l’auberge de La Grenouillère, qui, à la fin du 19ème siècle, prit le nom de La Courtille, restaurant qui existe toujours (voir https ://www.thefork.fr/restaurant/auberge-de-la-courtille-r719849)

À voir au sud

Bazonneau (sud-est) :

Il subsiste là une motte de 40 m. de diamètre sur 14 m. de haut, entourée d’un fossé, qui est peut-être un vestige des fortifications annexes du site castral, on peut aussi voir, dans la cour d’un logis du 16ème siècle, un puits, recouvert d’une pierre plate, portant la date de 1570. Bien que j’ai arpenté deux fois ce chemin de Bazonneau, je n’ai pas trouvé ce logis !

Artigny (sud-ouest) :

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_d%27Artigny

« Édifié entre 1360 et 1380, le château fort le Puy d'Artigny était un bastion fortifié du château de Montbazon, construit dans le cadre d'un système militaire établi le long de l’Indre pour défendre la ville de Tours contre l'armée anglaise. Jean d'Artannes, capitaine gouverneur de Montbazon, en était le propriétaire au xve siècle.

Le château fut démoli en 1769 par son propriétaire, Joseph Testard de Bournais [ce dernier n’apparaît pas dans les archives, qui citent par contre, en 1739 et en 1749 René François Joachim Testard des Bournais (mort en 1764), seigneur du Puy, trésorier de la généralité* de Tours, père de Luc René Testard des Bournais, mort en 1780, également trésorier général et de Gillette Marguerite Louise, qui épousa en 1772 Jacques Nicolas Lambron de Maudoux] qui le remplaça par une demeure épargnée par la Révolution puis remaniée au cours du XIX° siècle.

En 1912, le parfumeur François Coty [(1874/1934) pseudonyme de Joseph Marie François Sportuno] acheta le château. Séduit par le site, mais jugeant l'édifice sans grâce ni ordre, mal posé sur la falaise dominant l’Indre, il fait raser cet ensemble assez hétéroclite pour construire, avec l'aide de l'architecte Emmanuel Pontremoli [1865/1956], un grand château dans le style du xviiie siècle, ainsi qu'une chapelle réplique quoique « réduite au quart » de celle du château de Versailles, reliée par un passage souterrain à une crypte prévue pour sa famille.

Au début de la Première guerre mondiale, les travaux ralentissent mais une équipe réduite continue à travailler et Coty fait transformer le château encore inhabité en hôpital pour les soldats blessés. De 1912 à 1928, date de la fin partielle de ce chantier d'envergure qui durera au total vingt-et-un ans, Coty participe et supervise tous les aspects, des plans à l'exécution, avec une utilisation avant-gardiste du béton, installation de portail électrique, chauffage central délivré par des grilles ouvragées (toujours utilisées), ascenseurs. Coty y employa 150 personnes, artistes, architectes, artisans et ouvriers. Le sculpteur Denys Puech (1854-1942) réalisa une allégorie de style xviiie sur le tympan du fronton de l'avant-corps central sur la vallée de l'Indre.

Cette demeure somptueusement décorée et meublée comprenait quatre appartements de maître, une centrale électrique, un système d'air conditionné, des ateliers de tailleur et de bottier, un salon de coiffure, une chambre froide réservée aux fourrures de Madame et des invités, un dressing équipé de multiples placards. Le bureau de Monsieur, au premier étage, était une pièce circulaire surmontée d'une coupole au plafond peint en 1926-1927 d'une fresque en trompe-l'œil par Charles Hoffbauer (1875-1957), représentant sur quatre panneaux de 2,5 × 5 m un bal costumé au château avec famille et amis.

En 1936, les collections d'art réunies par le parfumeur dont la fortune avait été fortement entamée par le krach de 1929, un train de vie princier, sa prodigalité, son divorce et le coût de son empire de presse sont vendues aux enchères. À sa mort, le château avait été placé sous séquestre sur ordre d'un tribunal.

En 1940, le château est occupé par le Ministère de la Marine qui le fait camoufler par un enduit de goudron, puis il reste vide quelques mois. De 1941 à 1942, il est investi par les troupes allemandes, il devient ensuite une annexe pour les grands blessés de l'Hôpital de Tours, puis un refuge pour les habitants de Lorient en Bretagne, évacués après les bombardements. Puis, jusqu'en 1946, il sert de maternité. En 1947, la famille de monsieur Coty en reprend possession. En 1959, sa fille Christiane [1904/2005] vend à René Traversac le château vide, la chapelle, le pavillon de chasse, les communs et un moulin, sur 29 hectares.

Après 2 ans et 2 millions d'euros de travaux, au cours desquels la bibliothèque est transformée en « salon-bar » offrant une collection unique de cognacs, armagnacs, portos et whiskies, « Le Relais d'Artigny » ouvre fin 1961 et devient la première entreprise hôtelière de la région Centre.

Artigny est toujours propriété du groupe hôtelier familial « Grandes Étapes Françaises », dont Pierre Traversac est le président. Ce château-hôtel compte 56 chambres, 1 salle de restaurant, une piscine extérieure et un spa. En septembre 2012, le château d'Artigny obtient une cinquième étoile (nouvelle classification hôtelière). »

Voir https://www.grandesetapes.com/chateau-hotel-artigny-loire/

Selon un article paru dans la Nouvelle République le 02/05/2021 : « en 1639, le château échut à Achille de Gast, fils du fameux « mignon » d’Henry III. [Achille Du Gast, fils de Michel Du Gast, dit le marquis Du Gast, seigneur de Montgauger à Saint-Épain, gouverneur d’Amboise, colonel des gardes sous Charles IX et Henri III, fut le père de Claude Marie Du Gast (morte en 1724), compromise dans l’affaire des poisons]. Sa petite fille Claude-Marie, appelée Mademoiselle d’Artigny, fut impliquée dans la fameuse affaire des poisons sous Louis XIV. C’est à Jacques Lambron de Maudoux, capitaine de fauconnerie, que l’on doit en 1769 la construction du troisième château simple gentilhommière de style Louis XV selon un plan en forme de « T » sur une façade de 70 m dominant l’Indre et couronnée de lucarnes à chapeau de gendarmes typiques de cette époque.


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