Monts
Le nom de cette commune, située sur les deux rives de l’Indre, au sud-ouest de Tours, apparaît, selon le site de la commune, en 915, sous la forme Mons villa ou, selon le toponymiste Stéphane Gendron (né en 1964), sous la forme De Monte, dans le cartulaire de l’abbaye de Cormery (référence qui me semble plus plausible).
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Selon Jacques Dubois*, une ferme gauloise se trouvait à La Craye (sud-est, près de l’autoroute A 10).
Des domaines agricoles gallo-romain (villae*) existaient peut-être à Baillé (est), toponyme venant de Baliacus ou « domaine de Balius », à Épiray (nord-est), venant d’Asperiacus ou « domaine d’Aspérus (le Rugueux), au Petit Nétilly (sud-est), venant de Netiliacus ou « domaine de Netilius » et à Rançay (nord-ouest), venant de Ranciacus ou « domaine de Rancius », lieu cité dès 943 dans un Acte de Louis IV d’Outremer (920/956) (voir ci-après).
La voie gallo-romaine, qui longeait la rive gauche de l’Indre, traversait le territoire de Monts et est peut-être reprise par la D 17, qui passe près d’Épiray (au nord-est du bourg).
Le vieux bourg (voir ci-après), où se trouve l’église, situé sur une petite colline, qui a donné son nom à la commune, a sans doute été occupé dès l’antiquité.
Histoire ancienne et moderne :
Des sarcophages carolingiens, découverts Place Drake-Jacques, au sud de l’église, indiquent sans doute la présence du cimetière d’une ancienne église
Une charte de l’abbaye Saint-Julien de Tours mentionne en 1007 le don fait à cette abbaye par Hugues I de Châteaudun, archevêque de Tours de 1003 à 1023, de la terre de Rançay (voir ci-dessus) pour y fonder un prieuré, qui fut occupé jusqu’en 1738.
La crue de l’Indre, en novembre 1770 fut la plus importante et détruisit la plupart des moulins situés sur cette rivière. Parmi ceux-ci, on peut citer, d’ouest en est :
- Moulin des Fleuriaux (au nord-ouest, sur la rive droite) cité dès 1278, restauré en 1822 et recouvert de crépi rose, il est devenu une habitation en 1986.
- Moulin du Breuil (au nord-ouest, sur la rive gauche), dans le parc du château du Breuil (voir ci-après), cité en 1431, doté de 2 roues en 1777, a cessé ses activités en 1904.
- Moulin de La Croix Rouge (rive gauche, en face du moulin de Monts), près du pont, du 18ème siècle, à chaînage de briques, transforme et agrandi en 1881, abrita des blessés pendant la 1ère guerre mondiale et fut le premier siège de la Croix-Rouge de Touraine. Abrite une brocante actuellement.
- Moulin de Monts (3 rue des Ponts, sur une île sur l’Indre), construit en 1735
- Moulin de Beaumer (rue du Val de l’Indre, au nord-est), cité en 1525 et appartenant à Vincent Belyn en 1585 ; détruit en 1837 et transformé en vaste minoterie en 1867 (voir ci-après).
- Moulins de La Fresnaye (voir ci-après) (nord-est, à Vonte, à ne pas confondre avec un autre lieu-dit du même nom à Esvres-sur-Indre), l’un, reconstruit en 1928 avec de faux colombages par François Coty (1874/1934) (voir Artigny à Montbazon), a conservé sa roue. Bras de dérivation.
En 1786, le chimiste et fermier général, Antoine de Lavoisier, régisseur des poudres de 1775 à 1788, crée une poudrerie à Monts la poudrerie du Ripault (au nord-est) et en confie la direction à Jean Riffault (1752/1826), qui sera à la tête du directoire du département en 1793.
Histoire contemporaine :
En août 1825, une explosion, dans la poudrerie du Ripault, tua 12 ouvriers. Après la retraite de Russie, les ouvriers de cette poudrerie furent exemptés de conscription, à condition d'être mariés, ce qui explique sans doute qu’il y eut 23 mariages en 1813, contre 4 à 8 par an habituellement !
La construction de la ligne ferroviaire de Paris à Bordeaux (1845/1848) nécessita la construction sur l’Indre d’un imposant viaduc enjambant la vallée sur 752 m. et inauguré en juillet 1851 par le Président de la République Louis Napoléon Bonaparte, qui n’avait pas encore fait son coup d’état.
Pendant la guerre de 1870, le personnel de la poudrerie du Ripault fut évacué et replié sur Bordeaux. Les troupes prussiennes prirent possession de la poudrerie et en récupérèrent le matériel, qu'elles expédièrent en Allemagne. Dans les premiers mois de 1871, les châteaux de la Roche et de Candé (voir ci-après) furent occupés par des officiers prussiens tandis que mille soldats séjournèrent, plus ou moins longtemps, dans la commune.
Le 3 juin 1937, l’ex roi Édouard VIII (1894/1972) épousa au château de Candé (voir ci-après) l’américaine Wallis Simpson (1896/1986).
Pendant la seconde guerre mondiale, le camp de La Lande (près de la rue des Genêt, au sud-est, où il y a maintenant un mémorial), construit vers 1937 pour loger une partie des ouvriers de la poudrerie fut réquisitionné par la Gestapo et devint un camp d’internement où furent enfermés d’abord 422 juifs, déportés ensuite à Auschwitz, dont le rabbin Moïse Kalhenberg (1883/1942) puis 298 femmes communistes, dont la résistante Paulette Capliez (1922/2019).
Cette période fut également marquée par une nouvelle explosion de la poudrerie en octobre 1943 ; le bilan officiel de la catastrophe s'établit à 55 morts, 19 disparus et 345 blessés, mais il est possible qu'une centaine de personnes aient en en définitive péri.
Il semble bien qu'il n'y eut jamais de bac permanent dans cette commune, mais, selon Mme Patricia Saint-Venant, vice-présidente du Conseil Municipal des Sages, pendant la seconde guerre mondiale, alors que les ponts sur l'Indre avaient été détruits, un bac fonctionna au niveau du moulin-de-Beaumer (voir ci-dessus), au sud-ouest du bourg.
À voir dans le bourg
Église Saint-Pierre-ès-liens :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Monts_(Indre-et-Loire)#Culture_locale_et_patrimoine
« L'église Saint-Pierre-aux-Liens date du xiie siècle mais ne subsistent plus de cette époque que le chevet et une chapelle. Malgré d'importantes réparations faites au clocher en 1733, l'édifice est en mauvais état et, en 1877, la première pierre d'une nouvelle église qui intègre les parties les plus solides de l'ancienne est posée ; les plans sont conçus par l'abbé Brisacier [Pierre Paul Brisacier (1831/1923)], et les travaux durent deux ans. L'élément le plus remarquable de la nouvelle église est son clocher monumental, qui donne au sud sur la place Jacques-Drake [Drake-Jacques] ; ce clocher est cependant fragile et réclame des réparations dès 1892, travaux qui se poursuivent jusque dans les années 1970 en plusieurs étapes. »
On peut voir à l’intérieur :
- Sous la voûte du chœur, une fresque du 12ème siècle, représentant le Christ en gloire encadré par les symboles des quatre évangélistes, découverte lors des travaux de reconstruction de 1877-1879.
- Sous la porte d’entrée, un tableau anonyme de la fin du 18èmesiècle représentant l'apôtre Pierre délivré de sa prison.
- Un portrait de Saint Laurent réalisé par Jules Claude Ziegler (1804/1856) dans le deuxième quart du 19ème siècle.
- Des vitraux de la fin du 19ème siècle, fabriqués par les ateliers Lobin et par Julien Fournier.
- Une icône de la Vierge de Czestochowa, offerte par une famille polonaise de Monts.
- Une fresque moderne, représentant le Jugement dernier, sur l'arc séparant la nef du chœur.
- Une icône d’une Vierge à l’enfant du maître-verrier et artiste-peintre Pierre Petit (1910/1985), sous la fresque du Jugement dernier.
L’article de wikipedia signale aussi une toile de Léonce Ricau (1840/1930), copie du 19ème siècle d'un tableau du Dominiquin (Dominico Zampieri (1581/1641) représentant sainte Cécile ; mais je ne l’ai pas trouvé lors de ma visite de Monts, le 5 mars 2023.
On peut voir dans le vieux-bourg plusieurs maisons anciennes :
N°3 Place Drake-Jacques : une maison à colombages, du 15ème siècle.
Rue Jean Colin :
- N°15 (ou 1 Impasse de l’Église) : une maison du 17ème siècle avec l’inscription suivante, en majuscules : ce logis a esté faict bastir par lovis Severeau 1626.
- N°29 : maison avec porte avec linteau en accolade, surmontée d’une croix.
- N° 33 : portail double avec porte charretière et porte piétonne.
N° 48 Rue Georges-Bernard : maison avec escalier extérieur.
N°16 Rue Tortevoie (le long de la rive gauche de l’Indre) : ancienne auberge Au Lion d’or, aménagée au 18ème siècle dans un manoir du 15ème avec tourelle d’escalier.
N°2 Rue de La Fontaine :petite maison, du 15ème siècle (?).
À voir au nord
Château de la Roche (nord, rive droite) :
Ce fief appartint, en 1530, à Hélie Preston, écuyer, marié à Aliénor Desquartes, ancêtre selon certaines généalogies de René Descartes, vers 1550, à Hélie Odonnet et David Preston, en 1575, à Victor II Brodeau, maire de Tours en 1594/95 également seigneur de Candé (voir ci-après) et de La Chassetière à Notre-Dame d’Oé, maire de Tours en 1594/95, en 1578-1583, à Charles de Nossay, également seigneur d’Izernay à Chambray-lès-Tours et de Thorigny à Veigné, en 1715, à Claude Pierre Testu, dont la fille, Françoise Madeleine Testu, citée en 1755, , épousa en 1730 Christophe Sain de Bois-le-Comte (1708/1767), seigneur de La Baudellière à Esvres-sur-Indre.
À la fin de 18ème siècle, la propriétaire était Madeleine Suzanne Dupin de Francueil (1751/1812), petite-fille de Claude Dupin, seigneur de Chenonceau, qui avait épousé en 1768 Pierre Armand Vallet de Villeneuve (1731/1794), Trésorier général de Paris, mort à la Conciergerie (voir le château de La Brosse à Luzillé), puis en 1796 Joseph Delaville Le Roulx (1747/1803), sénateur de 1799 à 1803.
Un lavoir abandonné, avec double toit central, se trouve dans le parc, à 200 m. au sud-est.
La Fresnaye (nord-est, rive gauche)
Le premier seigneur connu du fief est Jean de La Guespière, vivant encore en 1398. Après lui, on trouve Jean II de Sainte-Maure (mort en 1463), cité dans un acte de 1458, puis, en 1468, Hardouin de La Touche, seigneur des Roches-Tranchelion à Avon-les-Roches, dont le fils, Lancelot de La Touche, cité en 1508, fut le père de François de La Touche, lequel épousa Charlotte de Maillé (née en 1511) et fut le père d’Isabeau de La Touche (1530/1593).
Après la mort de François, Charlotte de Maillé épousa, en 1550, Jacques I de Montgomery (1485/1560), qui avait déjà, d’un précédent mariage, un fils, Gabriel I de Montgomery (mort en 1574), qui fut l’époux, en 1550, de la fille de sa belle-mère, Isabeau de La Touche.
Comme on le sait, Gabriel I de Montgomery eut le malheur, lors d’un tournoi en 1559 de blesser mortellement le roi Henri II. Craignant la vengeance de Catherine de Médicis, il vendit ses domaines et se retira en Angleterre ; converti au protestantisme, il prit part aux guerres de religion, puis fut condamné à mort et exécuté en 1574.
En 1559, le fief avait été acheté par Catherine Mesnager (morte après 1574), fille de Charles Mesnager, seigneur de Candé et de Mettray, maire de Tours en 1540/43, qui avait été l’épouse de François Penigeau (mort avant 1558) et était la mère de François Peguineau, dit de La Motte, cité en 1608, lequel fut le père de Nicolas Peguineau (mort en 1620), lui-même père de Philibert Peguineau, contrôleur général des finances à Tours en 1641 et de Charles Penigeau, qui épousa, en 1622, Catherine Gaultier, fille de Jacques Gaultier (mort en 1624), président au présidial de Tours, maire de Tours en 1619/20, seigneur de La Croisillière à Joué-lès-Tours.
À partir de 1665, le fief passa à la famille Gaultier, parmi laquelle on peut citer un autre Jacques Gaultier (1646/1719), père de Jean François Gaultier (1680/1751), qui épousa en 1719 Madeleine Testu (1690/1773), laquelle, après la mort de son mari, vendit le fief, en 1761, à René Belle (mort vers 1779) et Marie Madeleine Torterüe.
Ces derniers furent les parents de Marie Madeleine Belle, qui épousa, en1776, Louis Jean Voisine de La Fresnaye, ancêtre du chanteur canadien Roch Voisine (né en 1963). Ceux-ci eurent pour enfants :
- Louis Benjamin (1780/1865), père de Benjamin (1810/1904), propriétaire également de Fontiville à Veigné, père de Jacques Albert (1844/1915), qui épousa en 1880 Jeanne d’Auvergne (1854/1903), fille du général de division Louis Henri d’Auvergne (1813/1897).
- Gabriel Jules (mort en 1854), qui épousa en 1817 Anne Alexis Poirier des Bournais, fille d’Alexis Préjean Poirier des Bournais et de Charlotte Drouin de Parçay (épousée en 1793), elle-même fille de Charles Drouin (1705/1774), seigneur de Courcoué.
- Marie Madeleine (morte en 1848), qui épousa en 1812 Louis Charles Drouin (1784/1844), maire de Parçay-sur-Vienne de 1807 à 1812, propriétaire de La Bellonnière à Cravant-les-Coteaux, et qui fut la mère de Julie Madeleine Drouin (1816/1885).
Cet important château, dont il ne restait, au 19ème siècle, que quelques pans de mur, était situé sur le sommet d'un coteau qui domine la vallée de l'Indre. On voit, par un aveu* rendu en 1508, que son ensemble constituait une forteresse. Le logis seigneurial, ayant en son centre un donjon, était entouré de hautes murailles crénelées, défendues elles-mêmes par de profondes douves sur lesquelles se trouvait un pont-levis.
Un autre aveu*, de 1780, nous apprend que le château et ses fortifications existaient encore à cette époque, à l'exception des douves qui avaient été récemment comblées. Dans le même temps, on avait construit, au-dessous de l'ancienne forteresse et près du moulin faisant partie du fief, une nouvelle habitation qui existe encore et que l'aveu *qualifie de maison noble.
Deux moulins banaux dépendaient de la Fresnaye (voir Histoire ancienne et moderne). L'un d'eux devait à la collégiale Saint-Martin de Tours une rente de 6 setiers de froment. Dans la seconde moitié du 14ème siècle, cette rente appartenait à un chevalier nommé Jamet de Limeray, qui la légua par testament, en 1381, aux chapitre de Saint-Martin.
Candé (nord-est, rive droite) : voir https://domainecande.fr/
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cand%C3%A9
« Une maison forte existe probablement sur le site de Candé dès le xe siècle6 ; elle a peut-être remplacé une motte surmontée d'une tour en bois [dite « motte castrale »] ; Macé de Larçay est, en 1313, le premier [seigneur] dont le nom soit connu avec certitude.
En 1499, François Briçonnet (maire de Tours) se rend acquéreur du domaine et fait construire un pavillon de style Louis XII, à l'emplacement de l'ancienne forteresse. Il meurt avant l'achèvement des travaux, terminés par sa fille Jeanne en 1508.
Plusieurs propriétaires vont ensuite se succéder — c'est chez l'un d'eux que meurt, en 1550, le poète Nicolas Bourbon [né en 1503, dit l’ancien] —, sans apporter de véritables transformations au logis principal. La famille Brodeau, entre autres, détient le domaine de 1564 à 1715 [dont Victor II Brodeau, voir La Roche, ci-dessus] : vers 1700, Jean Brodeau [mort en 1712, petit-fils de Victor II], envisage de demander l'érection de Candé au rang de paroisse mais il y renonce face à l'opposition des habitants de Monts.
Le 24 juin 1853, Santiago Drake del Castillo [1805/1871], héritier d'un planteur anglo-cubain et installé à Paris depuis une vingtaine d'années, acquiert le domaine [et] entreprend une modification radicale de la demeure selon les plans de Jacques Aimé Meffre [(1795/1868), architecte de la ville de Tours et archéologue]. Il relie les tours de la façade ouest, construites vers 1840, par une balustrade et fait ajouter un vestibule sur la façade orientale. Dans un second temps, chantier bien plus ambitieux, Drake del Castillo ajoute l'aile nord et son « donjon », dans le style néo-gothique et triple ainsi la superficie habitable. Une chapelle dédiée à Sainte Claire en hommage à Charlotte Claire Spitz [1823/1865], seconde épouse de Santiago, est construite à l'ouest du parc, flanquée d'un bâtiment abritant une école de filles.
En 1871, plusieurs chambres du château sont occupées par des officiers prussiens alors que les écuries sont réquisitionnées pour loger leurs chevaux [27 chevaux furent hébergés et nourris pendant 11 jours]. Malade depuis plusieurs années, fortement éprouvé par la mort de sa seconde épouse en 1865 et ayant très mal vécu l'occupation temporaire du château de Candé par les troupes prussiennes, Santiago Drake del Castillo meurt le 25 octobre 1871 à Candé.
Jacques Drake del Castillo [1855/1918], fils aîné de Santiago, poursuit la voie engagée par son père en innovant dans les techniques agricoles mises en œuvre sur les exploitations du domaine. Il y développe notamment la culture de la vigne. Amateur d'art, il possède à Candé et dans son hôtel parisien plusieurs toiles de Claude Monet [1840/1926], dont il est l'ami, et d'Edgar Degas [1834/1917]. Maire de Monts (1880-1900 et 1904-1918) et député d'Indre-et-Loire (1893-1906), il organise, en 1899 et pour la Touraine, les cérémonies du centenaire de la naissance de Balzac [1799/1850]. Le repas qui clôture ces célébrations se déroule au château de Candé.
À la mort de Jacques Drake, c'est son fils Jean qui reprend les rênes du domaine ainsi que la mairie de Monts, [mais] après sa défaite aux élections municipales de 1925, il quitte définitivement Candé [qu’il vend, en 1927, à] Charles Bedaux [1886/1944] [qui] s'attache surtout à modifier l'aménagement intérieur en conciliant modernité, confort et esthétique.
Le 3 juin 1937, se déroule au château de Candé le mariage du duc de Windsor, ex-roi du Royaume-Uni sous le nom d’Édouard VIII et de Wallis Simpson, par le docteur Charles Mercier, maire de Monts [de 1935 à 1945].
De juin à septembre 1940, une partie du château est mise à disposition de l’ambassade américaine. Après l'armistice du 22 juin 1940 et l'établissement de la ligne de démarcation, le domaine de Candé, en zone occupée, est soumis aux mêmes obligations de réquisition de produits fermiers par l'occupant que les autres exploitations agricoles. En prélude au tournage du film Les Visiteurs du soir (décembre 1942) de Marcel Carné [1906/1996], la comédienne Arletty [1898/1992] y est initiée à l'équitation par son jeune amant allemand Hans Jürgen Soehring [1908-1960]. Lorsque Charles Bedaux meurt le 18 février 1944 [peut-être par suicide, suite à son arrestation par les américains pour collaboration], c'est sa veuve [Fern Lombard (1893/1972) avait épousé Charles Bedaux en 1917] qui devient propriétaire du domaine.
En 1951, Fern Bedaux décide de faire don du château et d'une partie de son mobilier à l'État, s'en réservant l’usufruit jusqu'à sa mort [où] l'État rentre en possession de son don, mais il en transfère la propriété au Conseil Général d’Indre-et-Loire en 1974.
L'architecture du château de Candé témoigne des différentes étapes de sa construction et de son remaniement avec toutefois la conservation, même dans les modifications les plus récentes, d'un style néo-gothique.
Le pavillon construit par François Briçonnet est une bâtisse sur plan carré comportant une douzaine de pièces, pourvue au milieu de sa façade orientale d'une tourelle pentagonale permettant l'accès aux étages. Dans sa partie supérieure, le plan de cette tourelle change pour devenir carré. Les murs sont très épais et les fenêtres sont pourvues de meneaux qui les divisent en quatre.
La première phase d'agrandissement du château, réalisée sous la conduite de Santiago Drake del Castillo en 1854-1855, consiste en la construction de deux tours rondes pourvues à leur sommet de créneaux fantaisie. Ces tours, dans le style troubadour, sont reliées à leur base par une terrasse de plain-pied avec le rez-de-chaussée, et fermée par une balustrade.
De 1864 à 1867, le château est très largement agrandi vers le nord et le nord-ouest avec une série de pièces prenant appui sur le pavillon Renaissance et la tourelle nord-ouest construite dix ans plus tôt, qui sont alors largement masqués. La nouvelle aile mesure plus de 20 m de long. L'élément le plus imposant de cet agrandissement est un donjon faussement défensif, dont la partie supérieure porte des mâchicoulis et qui est couvert, comme les autres parties du château, d'ardoises.
Balzac, qui a eu l'occasion de visiter le château de Candé, sans doute sous la conduite de Jean de Margonne [1780/1858], propriétaire du château de Saché, en fait le théâtre de l'un de ses Cent Contes drolatiques, rédigés à partir de 1831 : le frontispice du troisième tome de l'édition de 1902 représente le château de Candé par Albert Robida [1848/1926].
Au xxie siècle le site accueille diverses manifestations, comme le Festival Terres du Son, l'un des plus grands festivals estivaux de musique de la région, qui depuis 2008 se déroule chaque année sur trois jours dans le parc, mais également des expositions. Depuis 2000, le domaine et le château sont ouverts au public, les pièces du château étant rendues accessibles au fur et à mesure de leur ré-ameublement. »
On peut voir dans le parc un lavoir avec cheminée ainsi que des œuvres d’art modernes, notamment :
- Les Porte-vents d’Alice et Nicolas Stadler (né en 1980). Voir https://www.stadler.fr/
- La Chevauchée insolite et Le Dragon Drake del Castillo de la société MONsTR, fabricant d’objets et d’espaces ludiques et poétiques. Voir https://monstr.fr/
- Audile du Collectif ASCIDIACEA. Voir https://ascidiacea.org/
- La Nymphe des bois du plasticien Loïc Tellier (né en 1966). Voir https://loictellierplasticien.wordpress.com/
- Vol-tige de Claude Alma. Voir http://champrojects.com/Claude-Alma
Ortière (nord-est, rive droite) :
Informations tirées en partie de l’ouvrage d’André Montoux* Vieux Logis de Touraine, Tome III.
Le domaine, cité dès 1201, appartint, en 1486, à Jean Béchot, puis, en 1498, à Étienne Lopin, chanoine de la cathédrale de Tours, en 1543, à Jean Binet, maire de Tours en 1543/44, également seigneur de Nitray à Athée-sur-Cher et de Montifray à Beaumont-la-Ronce, en 1572, à Victor II Brodeau (voir La Roche et Candé, ci-dessus), père d’Henri Brodeau (cité en 1616), en 1696, à Étienne Gravier, bourgeois de Tours et, en 1710, à Léonor Gravier ; selon certaines sources, Étienne Gravier, marquis d’Ortières, fut chargé par Louis XIV d’inspecter en 1685 les ports du Levant mais, selon d’autres documents, ce fut Léonor Gravier d’Ortières, commissaire général de la marine à Marseille, « fils d’un échevin de Tours », qui fit cette expédition.
Claude Pierre Testu acheta ce domaine en 1714 et sa fille, Françoise Madeleine Testu le revendit en 1779 à Pierre-Armand Vallet de Villeneuve, écuyer, trésorier général des domaines de la ville de Paris (voir La Roche, ci-dessus).
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097882
« Le fief relevait du Plessis-lès-Tours. C'est un logis type de la petite gentilhommière du 15e siècle, avec sa tour d'escalier polygonale flanquée au centre de la façade. Le bâtiment principal, rectangulaire, est encadré de part et d'autre de deux petits bâtiments qui ne doivent pas lui être très postérieurs. La disposition des percements a été modifiée au 18e siècle. La façade sud sur la cour était éclairée, de chaque côté de la tour, de fenêtres ayant conservé leur décor gothique. La porte d'entrée, située sur l'un des pans de la tour, présente la même richesse décorative. »
Puits du 15ème siècle dans la cour.
À voir à l’ouest (rive gauche)
Le Breuil : château et manoir (voir aussi moulin, ci-dessus)
Le premier seigneur connu de ce domaine, cité dès 1348, est Pierre Goncé, cité en 1431. Parmi les très nombreuses familles, qui se sont succédées ensuite, on peut noter la famille Hurecoq, citée en 1513 et 1535, la famille Hue, citée en 1550, la famille de La Rivière, citée en 1591 et 1625, la famille Gautier, citée en 1689 et 1701, et la famille Le Roux, citée en 1736, 1738 et 1754. Par la suite, les propriétaires furent les mêmes que ceux de La Roche (voir ci-dessus).
Au 17ème siècle, il y existait une chapelle attenant au logis seigneurial.
Le château actuel a été construit en 1881 dans le style néo-renaissance.
Dans le parc, il y a un manoir du 17ème siècle, dit du Vieux-Breuil, dans lequel se trouve une cheminée monumentale du 16ème siècle, provenant du manoir de La Tardivière (sud-est), dont il ne reste que la grange.
Gites ; voir https://monts.fr/fr/tr/412349/8504/gite-manoir-du-breuil
À voir au sud-est
Le Clôt ou Le Clos :
Le manoir fut construit en 1629 par l'avocat Pierre Lasneau puis vendu en 1646 par sa fille, Anne Lasneau, veuve d'Hillaire Duverger, avocat au présidial de Tours, à Gilles Gautier, sieur de La Cornettière à Saint-Senoch, dont l’épouse s’appelait Marie Lasneau.
Au 18ème siècle, les propriétaires furent Philippe Rochain, cité en 1753, seigneur de La Roderie à Cérelles, dont l’épouse était Élisabeth Lasneau, puis le père d’Élisabeth Leroux de Graveteau (1712/1754), qui avait épousé en 1734 Louis de Maussabré (1700/1779) ; après la mort de sa première épouse, ce dernier épousa en 1766 Marie Françoise Quirit de Vauricher et vendit Le Clos, en 1769, à Charles Augustin Mourruau, maire de Monts en 1815 ; un autre membre de la famille Mourruau, Aimé Mourruau fils, fut lui-aussi maire de Monts de 1846 à 1871 et, en 1925, Jérémie Mourruau, descendant de Charles Augutin, vendit le domaine à un médecin de Paris, M. G. Paisseau, qui s’installa au Clos.
Le manoir, construit en 1629, comporte un corps de logis principal, couvert d’un toit à quatre pans, avec un petit campanile ; date de 1691 dans le grenier ; une cheminée au rez-de-chaussée porte les armes de Gilles Boutault (1597/1661), chanoine de Tours puis évêque d’Évreux ; chapelle et pigeonnier signalés en 1769 mais disparus.
Gites et chambres d’hôtes : voir https://ville-data.com/chambre-d-hotes/chambre-d-hotes-Le-Manoir-du-Clot-37260/Monts/37-16389-37159
Cigogne :
Le fief appartenait, en 1583, à Claude de La Jaille et, en 1629, à Marie Lhuillier, veuve de Daniel Robin père (mort en 1629), échevin de Tours en 1610, également propriétaire de Montizon à Sorigny.
En 1720, Claude François Reverdy (né en 1675), président au grenier à sel de Tours, seigneur également de Longue Plaine à Sorigny, (voir aussi La Girarderie à Joué-lès-Tours) le vendit à André Thomas Clément, greffier en chef au parlement de Metz ; de 1731 à1742, Cicogne appartint à Pierre Paul Bombarde de Beaulieu (1698/1783), membre du Conseil du Roi.
Le manoir, de la fin du 15ème siècle, fut très remanié au 19ème ; il était encore entouré de douves en 1629 ; il a gardé une chapelle avec campanile du 16ème s. mais le pigeonnier a disparu.