Mosnes
Le nom de cette commune, située sur la rive gauche de la Loire, à l’est d’Amboise, apparaît pour la première fois en 862, dans un acte de Charles II le Chauve*, sous la forme Medonna, venant, semble-t-il, du patronyme gaulois Matona.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Trois haches et un poignard néolithiques ont été trouvés à Grand-Village (au sud du bourg) et une hache néolithique d’importation en dolérite de Bretagne a été découverte à La Poterie, au nord du bourg et au bord de la Loire.
La voie gallo-romaine qui suivait la rive gauche de la Loire, traversait le territoire de cette agglomération, qui, à l’époque gallo-romaine était une étape (mansio) se trouvant encore chez les Carnutes*, la frontière avec les Turons* se trouvant au Vau (à l’ouest du bourg), à la limite avec la commune voisine de Chargé.
Cette étape de Mosnes est mentionnée dans la Cosmographie* de l’Anonyme de Ravenne (7ème siècle), qui disposait semble-t-il de cartes ou d’itinéraires de l’antiquité.
Cette voie est encore visible au Grand Village, site occupé dès le néolithique, ce qui laisse supposer qu’elle reprenait une voie gauloise et peut-être même préhistorique.
Histoire du fief :
Le premier seigneur connu du fief de Mosnes, confondu avec celui des Thomeaux (voir ci-après), fut Raoul de Monne et appartint ensuite à la famille Dudoit (mais, selon les archives, on trouve aussi les graphies Du Doit, Dudouet, Du Douet et Du Douët !), citée en 1431, 1479, 1483, 1515 et 1535, puis aux familles de Périon, citée en 1587, 1604 et 1606, et Quétier, citée en 1606 et 1665.
En 1677, le propriétaire du fief, Louis de La Mothe-Villebret (1658/1753), fils de l’ingénieur militaire de Louis XIV, François II de La Mothe-Villebret (1628/1678), le vendit à Jean René Le Roy.
Histoire contemporaine :
Un passage sur la Loire, dit de La Poterie, mentionné en 1848 existait entre La Poterie (commune de Mosnes), où l’on accède facilement par l’actuelle rue du Pont et La Bagourne (à l’ouest de la commune de Veuves, dans le Loir-et-Cher).
En 1883, l’ingénieur ordinaire des Ponts-et-Chaussées proposa de supprimer officiellement le bac de la Poterie « qui n’avait pas d’adjudicataire depuis plus de 10 ans », malgré une subvention annuelle de 50 francs* proposée par la commune de Mosnes ; il estimait en effet que ce passage n’avait jamais eu d’importance « à cause de la proximité de celui du Haut-Chantier » (à Limeray) et qu’il était devenu sans intérêt « par suite de la mise en exploitation de la gare du chemin de fer à Veuves ». Cependant l’ingénieur en chef estima qu’il était préférable de maintenir le statu quo.
Néanmoins, ce passage dut être supprimé peu après car en 1900 le Conseil Municipal de Mosnes demanda son rétablissement ; ce qui lui fut refusé pour la raison qu’il « ne servait que des chemins vicinaux ».
On peut noter que plusieurs moulins à vent se trouvaient sur les hauteurs du village, au sud du bourg :
- Un moulin-cavier*, transformé en calvaire en 1887.
- Le moulin des Hauts-Noyers, du 18ème siècle, qui a fonctionné jusqu’en 1925, mais qui a maintenant perdu ses ailes.
- Le moulin de La Brosse, transformé en habitation.
À voir dans le bourg
Église Saint-Martin : informations tirées de l’article https://www.mosnes-infos.com/leglise
Selon Grégoire de Tours*, Saint Perpet* aurait fondé au 4ème siècle la première église de Mosnes. Il n’en subsiste aucun vestige. Les éléments les plus anciens de l’église actuelle remontent au 12ème siècle. Le carré de transept (sous le clocher), le chœur et le clocher sont romans. La nef était à l’origine fermée par des murs percés de petites baies, à l’emplacement des piliers actuels, et couverte d’une charpente. A l’extérieur, l’abside (chœur) est la partie la mieux conservée. Ses baies étroites, en plein cintre, et les modillons (corbeaux) sculptés soutenant la corniche sont caractéristiques de l’époque romane.
En 1545, l’église fut doublée au sud, vers la route, par un collatéral. Cette date est inscrite sur la niche au-dessus du portail desservant le collatéral. Accosté de colonnes et surmonté d’une niche, ce portail Renaissance s’inspire de l’antiquité, alors que les voûtes d’ogives à l’intérieur sont héritées du gothique flamboyant du 15ème siècle. Deux chapelles furent également élevées de chaque côté du chœur.
En 1740, la foudre renversa la flèche en pierre du clocher, qui fut remplacé par une charpente, moins coûteuse à établir. La corniche à modillons* marque la limite des murs romans conservés.
Le collatéral sud, dont les voûtes menaçaient de s’écrouler fut entièrement restauré en 1854. Deux voûtes et un pilier furent reconstruits. Les encadrements des baies et leurs réseaux furent refaits d’après les profils anciens.
Dès 1855, on projeta d’agrandir l’église par la construction au nord d’un second collatéral, reproduisant en tous points celui du sud. Ce collatéral fut réalisé par étapes. En 1862, sa façade est terminée, comme l’indique la date inscrite sur le fronton. La façade de l’église romane fut entièrement restaurée, et le portail refait dans le style du 12ème siècle.
En 1881, la nef, qui avait conservé un lambris revêtant la charpente, fut voûtée en briques et plâtre, à faux joints de pierre de taille. Ce chantier s’échelonna sur une trentaine d’années, avec trois architectes. Après ces travaux de gros-œuvre, le mobilier fut entièrement renouvelé, avec la pose de vitraux et d’autels.
On peut voir à l’intérieur :
- Un Christ en croix du 15ème siècle, en bois peint.
- Une Vierge à l’enfant, du 18ème siècle, en bois doré.
- Un tableau du 18ème siècle représentant L’Assomption et le Couronnement de la Vierge.
- Un chemin de croix en terre cuite du 19ème siècle, provenant de l’église Saint Florentin d’Amboise. »
- Les vitraux réalisés entre 1887 et 1894 par Julien Fournier et offerts par des paroissiens, dans lesquels s’affirment son goût pour les détails et les compositions élaborées. Voir
https://doyenne.amboise.catholique37.fr/fileadmin/paroisse/Amboise/telechargement/Paroisse_SMVA/13_-_decembre_lettre_St_Martin_vvf.pdf
Près de l’église, impasse de La Fontaine, une maison du 15ème siècle a gardé une fenêtre à croisée de pierre.
Dans l’impasse de La Fontaine également, le lavoir est caractérisé par un bassin ovale, du 17ème siècle. Sa charpente en bois a été refaite à la fin du 19ème siècle. Il est alimenté par l’eau d’une source se trouvant 700 m. plus haut, au Bois-Gaulé. Il a été doté d’une échelle de crue, où sont notées les crues de 1846, 1856 et 1866. Selon une ancienne du village, ce lieu était appelé « la Chambre des Députés » en raison des débats passionnés, qui s’y tenaient parfois.
Château des Thomeaux (près de la mairie) (voir aussi histoire du fief) :
Après avoir appartenu aux familles Dudoit, de Périon et Quétier, il fut vendu en 1677 à Jean René Le Roy par Louis de La Mothe-Villebret (1658/1753).
De la fin du 17ème siècle au 18ème siècle, le domaine appartint à la famille Perceval (dont fit partie Noël Jacques de Perceval (1769/1848), député d’Indre-et-Loire de 1816 à 1823) qui fit construire le château actuel. Vers 1900, le comte Poirot de Scellier fit construire la grande cheminée de chêne dans l’aile nord. Vers 1920, le château fut acheté par la comtesse de La Villeboisnet, qui y reçut, entre autres, Georges Courteline. Vers 1939, il fut acquis par les sœurs de Saint-Charles de Nancy, qui le revendirent.
À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le Ministère du Travail racheta le château, qui fut d’abord occupé par des services administratifs, puis laissé à l’abandon à partir de 1980.
C’est en 2001 que Christophe Villemain (né en 1965 et maire de Mosnes depuis 2014) en devint acquéreur et restaura les bâtiments, pour les transformer en hôtellerie : voir https://www.domainedesthomeaux.fr/
À voir en dehors du bourg
À l’ouest/sud-ouest :
Château de La Barre : cet endroit, situé à la sortie de Mosnes, sur la route allant à Amboise (D 751) est indiqué sur la Carte de Cassini, au 18ème siècle. Le château actuel date du 19ème siècle. Chambres d’hôtes et spa : voir https://www.lechateaudelabarre.fr/
Château du Pin : le fief appartenait en 1694 à Claude Lebeau, officier de la maison du roi. Le château actuel a été construit au 19ème siècle. Quatre gites : voir https://www.gites-domainedupin.com/
Au sud
Château du Sentier : le seigneur du fief était, en 1654, Louis Des Francs, maréchal des logis du Roi, et, en 1742, Auguste Le Large, inconnu par ailleurs ; peut-être s’agit-il d’Augustin Le Large d’Ervau (1683/1750), né à Tours, capitaine des vaisseaux du roi et seigneur d’Anzan à Noizay. Le château actuel est du 19ème siècle.
Gite dans le parc : voir https://www.gites-touraine.com/location-vacances-Gite-Le-Sentier-a-Mosnes-37G23541.html