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Notre-Dame-d'Oé


Le nom de cette commune, située au nord de Tours, apparaît pour la première fois en 852, dans les Actes de Charles II le Chauve, sous la forme Adeodus, venant d’Odacus ou « domaine agricole d’Odus ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Le site a été occupé à l’époque gauloise comme le montrent les découvertes faites en 2005 par l’INRAP à l’occasion de fouilles préventives dirigées par Nicolas Fouillet, ingénieur à l’INRAP, au lieu-dit Le Tertreau (au sud-ouest du bourg) avant la création de la Zone d’activités de L’Arche-d’Oé 2.

Là a été découvert un établissement rural turon* implanté entre 125 et 100 avant JC ayant la forme d’un rectangle de 96 m. sur 53 m. comprenant 8 bâtiments élevés sur des poteaux, sans doute 2 habitations et 6 greniers, ainsi que 3 puits et 3 vastes fosses.

Cette ferme fut restructurée entre 20 avant JC et 120 après JC avant de devenir une villa* gallo-romaine, avec des bâtiments maçonnés et un chemin empierré au sud du site, conduisant sans doute à la voie gallo-romaine (voir ci-après) qui passait à 450 m. à l’ouest.

Là aussi ont été trouvés 7 000 tessons de céramique ainsi que de nombreux objets en fer, en bronze, en verre et en os.

Une agglomération gauloise ou gallo-romaine existait vraisemblablement à Mazières, venant du latin Maceriae, signifiant « les Ruines » mais constituant en fait le centre du vieux village avec le château et l’église. À proximité se trouve aussi le lieu-dit Couleuvrou, venant du latin colombarium signifiant « nécropole à incinération ». Non loin, à l’est, il y a aussi le lieu-dit Cussé, venant de Curtiacus ou « domaine de Curtius ».

Les archives indiquent aussi que 4 tombes gallo-romaines contenant des pièces de monnaies ont été découvertes en 1861 mais sans indiquer le lieu de cette découverte.

La voie gallo-romaine allant de Tournon Saint-Pierre au Mans traversait la commune du sud au nord ; elle est aujourd’hui reprise au Carroi-du-Chat par la rue Jean Rostand, qui, après Champaigné, devient l’avenue-de-Champaigné, passant à L’Hôpitau et aboutitissant dans la rue du Vieux-Bourg. On retrouve l’ancienne voie un peu avant La Martinière, avec la rue-de-La-Perrée, qui franchit le ruisseau du même nom puis avec la rue-de-l’Aquitaine, prolongée par un chemin conduisant aux Guessières, sur la commune de Chanceaux-sur-Choisille.

Histoire ancienne :

La paroisse faisait partie de la prévôté d’Oé, créée en 1119, qui regroupait 7 paroisses et qui dépendait de la collégiale Saint-Martin de Tours.

Parmi les seigneurs de cette prévôté, on peut noter, en 1620, François Briçonnet, aumônier de Louis XIII, en 1720, Alexandre Milon de Mesme (1688/1771), aumônier de Louis XV, évêque de Valence de 1725 à 1771, seigneur de Boisbonnard à Villeperdue, puis Claude Joseph de Simiane (1679/1768), doyen de l’église Saint-Agricol à Avignon de 1717 à 1743, évêque de Saint-Paul-les-Trois-Châteaux de 1718 à 1743.

Histoire moderne et contemporaine :

La gare ferroviaire (rue de la Mairie) fut mise en service en 1867, sur la ligne allant de Brétigny-sur-Orge (actuellement dans l’Essonne) à La Membrolle-sur-Choisille, aujourd’hui halte ferroviaire sur la ligne Tours/Châteaudun. Cette gare a été rénovée en 2020.

À voir dans le bourg

Mazières (voir Préhistoire et antiquité) :

Ce fief appartenait, en 1750, à André Phellion, procureur de la corporation de la soie à Tours, puis, en 1757, à Jacques Fulgence Phellion, garde cette même corporation. En 1787, le seigneur était François Charles Picault (mort en 1798), ancien colon de Saint-Domingue, lieutenant-général au bailliage* de Tours.

Dans ce fief se trouvaient l’église et le château.

Église Notre-Dame (rue de l’église) :

Une chapelle existait en ce lieu dès 862. L’église actuelle a été construite au 11ème siècle puis remaniée en 1540 et 1720. Elle comprend une nef de cinq travées et un chœur éclairé par cinq fenêtres en plein cintre.

Le 2 juin 1902, le clocher fut touché par la foudre. Deux voûtes s'effondrèrent et une brèche apparut sur le côté nord.

Le château :

Ce château appartenait au 16ème siècle à l’humaniste René Fame (1500/1540), traducteur d’Érasme (1466/1536). En 1802, le château fut acheté par Charles Bonnin de La Bonninière (1768/1836), conseiller général de 1811 à 1830, député de 1813 à 1816 (voir Beaumont-la-Ronce) ; il fut occupé par les allemands pendant la seconde guerre mondiale. Acheté par la municipalité en 2013, il est devenu la mairie en 2015.

Le château actuel date du 18ème siècle ; le fronton avec des armes de la famille de Beaumont a été ajouté au 19ème siècle.

Des vestiges de l’enceinte du 16ème siècle (base de deux tourelles) existent encore dans la rue du Vieux-Bourg.

La grange de la ferme du château (à l’est) pourrait dater du 13ème siècle.

La Noue (rue de la Saintrie, à l’ouest de la mairie) :

Ce manoir du 16ème siècle, restauré au 19ème, appartint à Jean Lebebvre (1883/1957), petit-fils de l’industrie Jean Baptiste Lefebvre (1819/1893)

L’Hôpitau (rue de l’Hôpitau, au sud-est de la mairie) :

Cette ancienne maladrerie fut achetée, en 1698, par Charles Thomas Lesné. Au début du 19ème siècle, le domaine appartint au littérateur Antoine Bruguière de Sorsum (1773/1823), lointain parent d'Alfred de Vigny (1797/1863), qui fut secrétaire particulier de Jérôme Bonaparte (1784/1860).

Le château actuel, du 18ème siècle, avait une chapelle, interdite en 1787 ; sa façade est couronnée d'un fronton triangulaire. Escalier avec rampe en fer forgé. Charpente remarquable. Puits mitoyen. Deux petits pavillons, contemporains du château, accostent la grille d'entrée au parc. Restauré vers 1905, le bâtiment contient actuellement une dizaine de logements privatifs.

On peut aussi voir dans le bourg :  

Rue de l’Église :

  • Une maison du 16ème siècle, avec étage à colombage (n°7).
  • Un vieux puits, avec une roue en bois.
  • Une fontaine, du sculpteur Bernard Sellier (né en 1942).

Impasse du Lavoir : le lavoir municipal, sur le Ruisseau la Perrée.

Place de la mairie : un travail à ferrer, du 19ème siècle, servant au ferrage des chevaux et des bœufs.

La Chassetière (sud-ouest du bourg) :

Le premier seigneur connu, en 1521/28, Jehan Brodeau, marchand de fourrures à Tours, fut le père du poète Victor I Brodeau (mort en 1540), valet de chambre de François 1er, qui avait épousé en 1528 Catherine de Beaune, nièce du célèbre Jacques de Beaune ; Victor II Brodeau, fils de Victor, également seigneur de Candé à Monts, secrétaire d’Henri IV, fut maire de Tours en 1594/95 et le fils de ce dernier, un troisième Victor, vendit le fief en 1656 à François Besnard (mort vers 1670).

De 1668 à 1723, une partie du fief fut la propriété de Joseph Aubry, lieutenant-général au bailliage* de Tours et maire de Tours en 1719/1720.

La fille François Besnard, Madeleine Besnard épousa en 1676 René I Le Gras, conseiller au bailliage*de Tours et fut la mère de René II Le Gras, né en 1680 et mort en 1765, trésorier de France et général de finances en la généralité* de Tours, lui-même père de René III Le Gras (né en 1725), chevalier d'honneur au bailliage* de Tours, dont le fils, René IV Le Gras, lieutenant des maréchaux de France, maire de Tours de 1821 à 1828, vendit la propriété en 1782 à Philippe Vallée, dit de Hautmesnil.

Philippe Vallée (1712/1783), ingénieur en chef de la généralité* de Tours, fut le père de Pierre Philippe Vallée (1745/1826), ingénieur en chef du département d'Indre-et-Loire, lui-même père d’un autre Philippe Vallée (né en 1811), père de Philippe Louis Vallée (né en 1843).

Une chapelle est mentionnée dans le Registre de visite des chapelles du diocèse de Tours, en 1787.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097898

« Le manoir, dont la date de 1720 est gravée sur l'une des portes, serait dû à René Le Gras, inspecteur des fermes générales et seigneur de la Chassetière. Il est constitué par un bâtiment rectangulaire se développant entre deux pavillons non saillants sur les façades. Il est prolongé au nord par un bâtiment de servitudes occupé par la cuisine et les communs. Un pavillon construit au 19e siècle a été ajouté au sud, à l'alignement du manoir. La façade Est est précédée d'une cour d'honneur limitée au sud par un second bâtiment de servitudes datant du 18e siècle. A l'ouest, un jardin à la française sépare le manoir d'un parc boisé. »

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame-d%27O%C3%A9#Culture_locale_et_patrimoine

« Manoir de La Chassetière : élégant manoir avec étage mansardé ; dans le parc subsiste un cadran solaire pédiculé de 1723 [cadran horizontal circulaire, sur colonne]. Construit au début du xviie siècle par Victor Brodeau, descendant de Jean Brodeau, marchand pelletier à Tours, qui possédait déjà la propriété en 1521. Mais l'architecture de l'édifice infirme cette opinion. La date de 1720, gravée au-dessus d'une porte de la façade ouest semble être celle de l'édification du bâtiment. Les Brodeau vendirent le domaine en 1656 à François Besnard, bourgeois à Tours. Au début du xviiie siècle une partie du fief appartenait à Joseph Aubry [maire de Tours en 1719/1720 (voir ci-dessus)] et une autre à Le Gras, inspecteur des fermes générales, dont les descendants furent seigneurs de la Chassetière jusqu'en 1782. Ce fut peut-être René Le Gras qui construisit le château actuel. En 1782 celui-ci fut acquis par Philippe Vallée (dit du Hautmesnil), ingénieur en chef de la généralité de Tours (qui participa à la construction du Pont de Pierre sur la Loire à Tours). »

À voir au nord-est

La Chaise :

Ce fief, qui relevait de la prévôté d’Oé, appartenait, depuis le 13ème siècle, à l’abbaye Notre-Dame de Beaumont-lès-Tours (ancienne commune intégrée à Tours en 1845), dont les abbesses étaient tenues, lors de leur prise de possession, d'offrir au prévôt d'Oé un gobelet d'argent. Le domaine de La Chaise fut vendu, comme bien national, le 18 juillet 1791.

La grange, du 16ème siècle, a conservé ses murs mais la charpente a dû être refaite suite à un incendie.

La Sourdelle :

Manoir du 19ème siècle. Chambres d’hôtes actuellement ; voir https://www.touraineloirevalley.com/chambres-dhotes/domaine-de-la-soudelle-notre-dame-doe/


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