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Orbigny


Le nom de cette commune, située dans le sud-est du département, à la limite avec l’Indre, et au nord-est de Loches, apparaît au 5ème siècle sous la forme Orbona, dans le Testament de Saint Perpet, et au 6ème siècle, dans Histoire des Francs de Grégoire de Tours, sous la forme Orbaniacus. Ces toponymes laissent à penser que leur origine est le gallo-romain Urbaniacus signifiant « le domaine agricole de l’Urbain » ou peut-être le gaulois Orbaniacus, qui viendrait du gaulois Orbios (l’Héritier).

Histoire

En dehors des artefacts néolithiques de surface, on peut signaler une petite hache plate de l’âge du bronze trouvée à l’est du bourg, entre L’Estang et Ferté.

La découverte de nombreux fragments de minerai de fer permet de supposer qu’il y avait dans le secteur une industrie métallurgique dès la préhistoire, hypothèse confortée par les toponymes Le Mineray et Les Noues Fondues, au sud-est du bourg.

En dehors du domaine indiqué par le toponyme de la commune, d’autres domaines gallo-romain (villae*) existaient sans doute à Céphou, au sud du bourg (voir ci-après) venant de Cofiacus ou « domaine de Cofius » et à Ville (au nord-est), venant du latin villa.

Une voie gallo-romaine reliant la vallée de la Vienne à celle du Cher, venant de Montrésor et se dirigeant vers Céré-la-Ronde traversait le territoire, en passant près de Céphou (voir ci-dessus et ci-après).

Au moyen-âge, le fief appartenait au trésorier du chapitre de la cathédrale de Tours. Au 13ème siècle, l’archevêque de Tours, Jean de Faye (archevêque de 1208 à 1228) arbitre un différend entre ce trésorier et Geoffroy I de Palluau (1160/1236), seigneur de Montrésor ; la charte publiée à cette occasion suggère l’existence d’une limite matérielle mesurant 140 x 75 m. autour de la « villa de Orbegneio », située autour de l’église et dont les vestiges seraient les rues Henri-Bonin et Sylvain-et-Médéric-Gervais.

L’Olivet, qui prend sa source à Orbigny avant de se jeter dans l’Indrois près de Montrésor et qui coule du nord vers le sud à l’ouest de la commune, faisait fonctionner, au sud-ouest du bourg, trois moulins, qui ont travaillé jusqu’au début du 20ème siècle : La Touche, qui continue à moudre des farines animales, Le Néreau et le moulin de l’Olivet.

Ce dernier, qui a conservé tout son mécanisme et dans lequel il y a toujours le four à pain, est cité en 1763 dans un acte de Me René Thenon, notaire à Tours ; il a été acheté en 2004 par M. Roelof Swart de nationalité hollandaise.

En 1908, une laiterie coopérative s’est installée à la sortie sud du bourg ; elle a employé jusqu’à 40 personnes et a fonctionné jusqu’en 1976.

À voir dans le bourg

Église Saint-Vincent (4 rue Jeanne d’Arc) :

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Vincent_d%27Orbigny

« La construction d'une église vouée à Saint Vincent à Orbigny est très ancienne puisqu'elle remonte, selon les écrits de Grégoire de Tours*, à l'épiscopat de son prédécesseur Euphrône [évêque de Tours de 556 à sa mort en 573, cousin maternel de Grégoire de Tours] dans le troisième quart du vie siècle. À la même époque, Euphrône fonde aussi à Tours une basilique dédiée à saint Vincent. Les deux églises étaient probablement pourvues de reliques du saint rapportées d'Espagne par Childebert 1er [roi des Francs de 511 à 558].

Ce premier édifice, dont aucune trace ne subsiste, a peut-être laissé la place à une autre église dont quelques vestiges sont inclus dans la nef romane de l'église actuelle, construite vers la fin du xie siècle. C'est cette église qui est à plusieurs reprises remaniée aux xive et xve siècles.

Sa façade et les trois premières travées de sa nef sont datées de la fin du xie ou du début du xiie siècle. L'avant-chœur, sur base carrée, est abattu jusqu'à mi-hauteur des murs pour être reconstruit et voûté au xiiie siècle. Au xive siècle, sa voûte est détruite et quatre piliers massifs sont ajoutés aux quatre coins. Ce dispositif a pour rôle de supporter les assises du clocher.

Le chœur roman, certainement muni d'une abside semi-circulaire, est reconstruit au xiiie siècle en style gothique ; le chevet est désormais plat. Sa voûte et ses baies peuvent être rattachées au xve siècle.

L'église se compose, de l'ouest vers l'ouest, d'une nef à vaisseau unique. Du côté sud, des contreforts plaqués simulent trois travées de longueur inégale, le mur nord de la nef étant dépourvu de contreforts ; quatre autres contreforts rythment la façade. Le mur nord montre des vestiges, en petit appareil, sur lesquels ont été remontées les maçonneries de la nef. Vient ensuite un avant-chœur moins large que la nef, composé d'une travée sur plan carré qui supporte le clocher. L'édifice est terminé par un chœur à chevet plat, de même largeur que l'avant-chœur ; il est épaulé par six contreforts, deux sur chaque mur gouttereau et deux au chevet ; une sacristie est accolée au mur nord du chœur. Sur le mur sud de l'avant chœur et du chœur se distingue bien la reprise de construction du xiiie siècle, la maçonnerie ancienne formant un ressaut.

Les charpentes (nef, clocher et chœur) sont en bois et la couverture en ardoises.

Deux portes s'ouvrent dans la nef. L'une, romane, est percée dans la façade [à l’ouest] ; la seconde, plus tardive [de 1661], permet d'accéder par le sud à la travée médiane de la nef. Trois baies en plein cintre s'ouvrent dans le mur gouttereau sud de la nef, deux du côté nord. Un oculus surmonte le portail ouest et remplace une baie en plein cintre dont l'arc est toujours visible. L'avant-chœur est éclairé par une baie sur chaque face latérale, tout comme le chœur qui dispose en outre d'une large baie pratiquée dans son chevet.

Michel de Marolles [1600/1681], abbé de Beaugerais [à Loché-sur-Indrois] est, en 1629, le parrain de l'une des cloches de l'église, comme en témoigne une inscription gravée sur cette cloche. Cette cloche, ainsi qu'une autre au moins, ont disparu. En 1924, ce sont deux nouvelles cloches qui sont montées dans le clocher.

Le portail ouest de l'église, contemporain de la façade, est de style roman, en plein cintre ; son arc comporte trois voussures décorées de tores et de chevrons, reposant sur des chapiteaux. Un escalier accolé à la façade permet d'y accéder. La porte sud de l'église, plus tardive — une inscription laisse penser qu'elle a été percée ou restaurée en 1661 —, est surmontée d'une dalle de pierre gravée de la devise républicaine « REPUBLIQUE FRANÇAISE - LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE ». Cette dalle a remplacé en 1983 une plaque métallique portant la même inscription et posée vers 1906.

Si les baies de la nef sont en plein cintre, celles de l'avant-chœur et du chœur sont en ogive. La baie fermant le chœur à l'est est pourvue d'un vitrail qui provient des ateliers Lobin [voir maîtres-verriers tourangeaux*], tout comme celui situé à l'entrée de la nef, daté de 1883 et qui représente Saint Blaise. Un autre vitrail de la nef, de 1947, représentant Sainte Marie-Madeleine porte la signature de Lux Fournier [1868/1962]. »

Près de l’église, le monument aux morts a été sculpté en 1920 par Georges Delpérier (1865/1936).

Dans le bourg (où ?), une maison du 15ème siècle a une porte en plein cintre dont la clé porte un écu qui a été bûché.

Le cimetière, 1 rue Baptiste Mariet, a été installé à l’ouest du bourg en 1838 sur un terrain appartenant aux propriétaires du château de L’Estang (voir ci-après), qui, en échange, obtinrent à perpétuité une parcelle où ils purent faire édifier en 1874 une chapelle, avec des vitraux provenant des ateliers Lobin, qui abrite 15 sépultures de la famille Pellegrain de Lestang. Cette chapelle a été rénovée en 2021/2022 ; le dôme a été refait et la porte en chêne massif a été changée à l’identique.

Le lavoir communal se trouve à l’est du bourg (rue du Lavoir), sur l’Olivet.

Au nord-est du bourg, L’Orangerie (12 rue de la Tuilerie) est un manoir du 19ème siècle, dans le parc duquel il y a une éolienne Bollée* de 1910. Chambres d’hôtes : voir https://chambre-dhote-lorangerie.business.site/

À voir au nord

La Cossonnière : ce fief, cité en 1507, appartenait, en 1666, à la Chartreuse du Liget (Chemillé-sur-Indrois). Sa chapelle est mentionnée dans le Registre de visite des chapelles du diocèse de Tours, en 1787.

Ferté (nord-est) :

Ce fief, cité en 1205 dans la charte 78 du Cartulaire de l’abbaye de Villeloin (Villeloin-Coulangé) sous la forme Feritatem, signifiant « forteresse » appartenait en 1206 à Macé Aguillon, puis, au 14ème siècle à la famille Barbe (sans doute la même famille qui est citée comme propriétaire de La Bussière à Loches, de 1270 à 1305) et, en 1410, à Jean Du Pont.

La fille de ce dernier, Marguerite Du Pont, épousa en 1430 Fiacre de Cigogné, ancêtre probable de Louis Gaëtan de Cigogné (1753/1820), qui partit aux USA en 1783 ; rentré en France en 1791, il devint agent municipal d’Orbigny en 1796 puis maire de la commune sous le Consulat et l'Empire.

Le manoir, du 15ème siècle, agrandi au 18ème, encore entouré de douves, présente une tour circulaire du 15ème dans la cour intérieure.

La Lardière (nord-est) :

Aux 17ème et 18ème siècle, le fief appartint à la famille de Beauvilliers, dont fit notamment partie Paul de Beauvilliers (1648/1714), dit Duc de Beauvilliers, ministre d’état de Louis XIV, également seigneur de Le Liège, ainsi que son demi-frère, Paul Hippolyte de Beauvilliers (1684/1776), dit Duc de Saint-Aignan, ambassadeur en Espagne, membre du Conseil de Régence en 1719 et membre de l’Académie Française.

Le logis, construit au 16ème siècle, était fort probablement, à l'origine, un pavillon de chasse. Une lucarne percée d'un oculus constitue l'élément architectural le plus notable de cet ensemble.

Selon une tradition locale, le château primitif se trouvait dans les bois, à une centaine de mètres, là où subsiste un terre-plein entouré de larges fossés.

Dans les années 1950, un petit trésor de pièces d'or et d'argent, certaines à l'effigie de François 1er, fut découvert à la Lardière.

Gite : voir https://www.touraineloirevalley.com/gites-et-meubles/la-lardiere-orbigny/

La Brétêche (nord-ouest) : le fief appartenait au 18ème siècle à l’abbaye de Villeloin (Villeloin-Coulangé). Le château actuel date du 19ème siècle.

À voir à l’ouest

Le Mousseau

Texte inspiré par l’article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_du_Mousseau

Les seigneurs du fief, relevant de Montrichard, furent, en 1484, Hippolyte Dufour, en 1677, Jean Charbonnier, en 1720, Pierre Dupont de Mousseau, huissier de la Chambre du régent Philippe II d’Orléans (1674/1723), en 1727, François Étienne Dupont de Mousseau, receveur des fermes du roi, en 1757, Philippe Dupont et en 1775, Françoise Marguerite Dupont, femme de Jean-François Gaultier de La Richerie.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le maquis Lecoz, dirigé par Georges Dubosq (1903/1946), un aventurier repris de justice qui se faisait appeler « capitaine Lecoz », s'installa au château dès les premiers jours de septembre 1944. De là, il mena plusieurs opérations de véritable Résistance mais aussi de pillage des demeures environnantes et d'exécutions sommaires jusqu'au début du mois d'octobre 1944. Voir aussi Beaumont-Village, Céré-la-Ronde et Loches.

Le château actuel fut construit dans le style Louis XIII, en pierre de taille et briques, entre 1876 et 1880, par Olivier Law de Lauriston, petit-neveu du financier John Law (1671/1729). Une chapelle fut aménagée au dernier niveau du corps central.

À voir au sud

Céphou :

Le fief, cité dès 1099 sous la forme Cofiacus (voir Histoire), appartenait en 1653 à René Adriansin, également seigneur de Ballage à Louestault, dont la fille, Marie Adriansin épousa François de Menou, cité en 1668, seigneur de La Roche d’Alais à Marray. Leur fils, Charles Alexandre de Menou, cité en 1746 mourut sans enfant et son fief de Céphou, passa à sa nièce Marie Thérèse de Menou, citée en 1764, qui le vendit en 1769.

Mais à la suite d’un recours en retrait lignager déposée par Madeleine Adriansin (née en 1733), descendante de René, celle-ci récupéra le domaine de Céphou, qu’elle vendit à son tour en 1783.

Parmi les nombreux propriétaires suivants, on peut noter Antoine Auguste Chicaneau (né en 1814), qui fut préfet du Loir-et-Cher de 1851 à 1853 et qui acheta en 1856 Céphou, où il mourut en 1875.

Du château, qui, au 18ème siècle, avait encore des douves, un pigeonnier et une chapelle, il ne reste qu’un corps de logis quadrangulaire et, à l’angle sud-ouest, une tour ronde au toit en poivrière.

Beauchêne et Train (sud-est)

Le Chêne de Beauchêne mesure 26 m. de haut et 6,60 m. de diamètre (à 1 m. du sol) ; sa taille dite « en têtard » a provoqué une dégradation de la partie centrale, qui est creuse et remplie de terreau, selon le propriétaire.

Le Chêne de Tain mesure 16 m. de haut et 6 m. de diamètre à 1 m du sol.

L’Estang (sud-est)

Le fief, qui relevait de Montrésor, appartenait, en 1470, à Jeanne d'Argy, qui, cette année-là, le vendit à Jean de Sorbiers, qui avait épousé en 1452 Perrine d’Argy. Il fut ensuite la propriété d’Olivier de Nouroy, également seigneur de La Charpraie à Perrusson, père de Jean I de Nouroy, lui-même père de François de Nouroy, cité en 1512 et de Jean II de Nouroy (mort entre 1554 et 1560), père d’Anne de Nouroy (morte après 1583), épouse d’Antoine I de Jussac (mort en 1575) et mère de François I de Jussac (1540/1593), cité en 1584, seigneur de La Celle-Saint-Avant et des Roziers à Pouzay.

Au 18ème siècle, le propriétaire du domaine était Noël Charles Pellegrain (1681/1758), père de Charles Noël Pellegrain de Lestang (1729/1787), lui-même père de Jean François Louis Pellegrain de Lestang (1756/1824), qui épousa, en 1789, Adélaïde Marie Henriette de Vigny (1768/1816), fille de Claude Louis Victor de Vigny (1730/1807), oncle du poète (voir La Borde à Neuillé-Pont-Pierre).

Ces derniers furent les parents de Pauline Françoise Henriette Pellegrain de Lestang (née en 1793), ancêtre d’Hubert Jahan de Lestang (1911/1973), qui légua la propriété à sa nièce Béatrice Barré de Saint-Venant (née en 1948), épouse d’Emmanuel Benoît du Rey (né en 1942), fils de Félix Benoit du Rey (1909/1987), propriétaire du château de Châtigny à Fondettes.

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_l%27Estang

« Le château de l'Estang, est construit au xve siècle mais il est très largement remanié un siècle plus tard.

Après avoir été assailli par les Anglais pendant la Guerre de Cent ans, le château manque d'être pris d'assaut par les habitants de Loches qui manquent de grain et croient en trouver à l'Estang. Il est ensuite investi en 1590 par une bande de pillards se prétendant Ligueurs. De là, ils rançonnent les propriétés avoisinantes. Ils sont délogés par le corps d'armée basé à Loches.

En 1678, le domaine est racheté par Noël Pellegrain du Cluzeau [ce Noël Pellegrain, dit du Cluzeau, fut le père de Noël Charles Pellegrain, lui-même père de Charles Noël Pellegrain de Lestang (voir ci-dessus)]. Il reste dans la famille Pellegrain de Lestang durant quatre générations. Jean François Louis Pellegrain de Lestang représente la noblesse tourangelle aux États généraux de Tours, avant d'émigrer sous la Révolution. Son épouse, Adélaïde de Vigny, restera à L'Estang.

Le château de l'Estang est restauré à plusieurs reprises, notamment au xviiie siècle7, puis de 1890 à 1964 sur des plans de l’architecte Achille Lafargue [cette indication est évidemment inexacte ! Il y eut bien, semble-t-il, à la fin du 19ème siècle, un architecte du nom d’Achille Lafargue, mais celui-ci n’est intervenu qu’en Bretagne ; par contre il y eut deux autres architectes du nom de Lafargue : Pierre Marie Arsène Lafargue (1852/1931), cité dans les archives comme le restaurateur du château de L’Estang, et père de l’architecte Henri Lafargue (1892/1962)]. Une cheminée provenant du château de l'Isle Savary à Clion dans l’Indre y est installée en 1959.

Le château du xxie siècle conserve de la forteresse du xve siècle une tour cylindrique équipée de mâchicoulis et d'un chemin de ronde. Le corps de bâtiment principal est complété de deux ailes en retour d'angle dont l'une, au sud-ouest, est très remaniée au xviiie siècle — elle comporte une tourelle d'escalier polygonale — tandis que l'autre, au nord-est, se termine par une chapelle.

Une galerie d'honneur ouverte sur la cour intérieure occupe le rez-de-chaussée du bâtiment principal. Certains des chapiteaux surmontant les colonnes des arcades sont décorées aux armes de la famille de Noroy (Norroy ou Nouroy) à laquelle le château appartenait au xvie siècle, et qui se blasonnent ainsi : d'argent à la fasce de gueules [bande centrale rouge], sommée d'un lion issant, de sable [surmontée de la moitié supérieure d’un lion noir]. L'architecture et la décoration de cet ensemble évoquent la galerie Charles d'Orléans au château de Blois. Plusieurs baies du même bâtiment principal ont conservé leurs meneaux et sont toujours surmontées de gables.

Une fuie circulaire au toit conique surmonté d'un lanternon se dresse dans le parc. »

La Ragonderie (sud-est) : tour octogonale dont le dernier étage servait de pigeonnier.


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