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Rillé


Le nom de cette commune, située dans le nord-ouest du département, qui autrefois faisait partie de l’Anjou, apparaît pour la première fois en 845, dans les Actes de Charles II le Chauve, sous la forme Riliacus ou « domaine agricole du gaulois Regulius ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Cette région fut occupée au néolithique et on peut y voir plusieurs mégalithes, notamment, au nord-ouest du bourg, près de Meslay, toponyme venant de Merulacus ou « domaine du germain Merula », le menhir appelé La Pierre Pointue ou La Pierre Saint-Urbain.

Cette pierre, en poudingue siliceux, est haute de 1,25 mètres et n’a que 30 centimètres d’épaisseur. C’était, selon Louis Bousrez* (1848/1912), un des supports d’un dolmen aujourd’hui disparu.

Son second nom est lié à un pèlerinage angevin existant depuis le 13ème siècle pour aller prier dans l’église de Rillé (voir ci-après) sur les reliques de Saint Urbain, qui, dit-on, guérissaient les maladies mortelles ; ces reliques du pape Urbain I (pape de 222 à 230) avaient été remises en 1213 par le pape Innocent III (1160/1216), pape de 1198 à sa mort, à Hardouin IV de Maillé (1197/1245), seigneur de Rillé, pour services rendus à la chrétienté. (voir ci-après Histoire du fief).

Dans Le Bois de Trinquefort, au sud-ouest de bourg, se trouve un alignement appelé Les Trois Chiens, composé de 5 pierres, dont 3 menhirs en poudingue siliceux, hauts de 2,50, 1,80 et 1,50 m. et entre lesquels il y a 2 grosses pierres. Selon la légende, il s’agirait de chiens qui poursuivaient Gargantua et qu’il aurait pétrifiés.

Pour trouver cet alignement, il faut prendre la D 503 en direction de Gizeux et aux Morillandes, un chemin partant à droite vers La Moricelle ; les mégalithes sont à 500 m. environ, sur la gauche.

On peut également noter, dans les environs, le toponyme Pierrebure, qui peut évoquer aussi un mégalithe

Enfin, les restes d’un ancien dolmen : 2 morceaux de tables et 3 blocs en poudingue, sont situés près de La Grande Maison, au nord-ouest du bourg.

Histoire du fief :

Le premier seigneur connu fut, en 1040, Airard ou Auraud de Rillé, dont la fille, Marca de Rillé fut l’épouse de Geoffroy Papeboeuf, cité en 1063 ; la petite-fille de ce dernier, Adélaîde Papeboeuf (née en 1096) épousa Jacquelin de Maillé (1090/1140), seigneur de Maillé (Luynes), qui devint également seigneur de Rillé. En 1248, le seigneur était Hardouin V de Maillé (mort vers 1306), qui participa aux croisades avec Louis IX (Saint Louis).

Le fief resta dans la famille de Maillé (voir Luynes) jusqu’au mariage, au début du 16ème siècle, de Françoise de Maillé (1496/1516), dite la Jeune, avec François de Bastarnay (1465/1513), seigneur de Montrésor et père d’Anne de Bastarnay (1510/1549), épouse de Jean III de Daillon (1494/1557), comte du Lude et sénéchal d’Anjou, également seigneur des fiefs de La Ferrière et de Champchevrier à Cléré-les-Pins.

L’arrière-petit-fils de ce dernier, Timoléon de Daillon (1600/1621) vendit le fief de Rillé, en 1629, à Antoine Coëffier de Ruzé d’Effiat (1581/1632), dit le maréchal d’Effiat, favori de Richelieu, fut écuyer de Louis XIII en 1616, surintendant des finances en 1626, grand maître de l’artillerie en 1629 et maréchal de France en 1631 (voir Channay-sur-Lathan et Cinq-Mars-la-Pile).

Ce dernier fut le père de :

  • Martin Coëffier de Ruzé d’Effiat (1612/1644), lieutenant-général d’Auvergne, père d’Antoine II Coëffier de Ruzé d’Effiat (1632/1719), bailli* de Montargis, compagnon du Régent Louis d’Orléans et membre du Conseil de Régence.
  • Marie Coëffier de Ruzé d’Effiat (1614/1644), qui épousa en 1630 Charles de La Porte (1602/1664), maréchal de France et qui fut la mère d’Armand Charles de La Porte (1632/1713), maréchal de France, époux d’Hortense Mancini (1646/1699), nièce de Mazarin (voir aussi Langeais).
  • Henri Coëffier de Ruzé d’Effiat (1620/1642), marquis de Saint-Mars, favori de Louis XIII et grand écuyer de France, qui fut d’abord protégé par Richelieu mais, ayant conspiré contre ce dernier avec Gaston d’Orléans (le frère de Louis XIII), il fut décapité à Lyon en 1642.
  • Jean Coëffier de Ruzé d’Effiat (1622/1698), abbé du Mont-Saint-Michel, seigneur de Véretz en 1660.

Antoine II Coëffier de Ruzé d’Effiat vendit le fief à Gilles René Lespagnol de La Plante (mort vers 1730) ; son héritier, Jean François Lespagnol de La Plante, à son tour, céda la propriété en 1763 à Jacques Marie Pays (1734/1814), également seigneur de Channay-sur-Lathan, colon à Saint-Domingue, qui émigra et qui fut le dernier seigneur de Rillé. Ce dernier était le fils d’André Donatien Pays, cité en 1740 comme seigneur de Lathan et de Malcombe (voir ci-après) lui-même fils de Donatien Pays (1665/1725)

Histoire moderne et contemporaine :

Le Lathan, qui coule d’est à l’ouest au nord du bourg et qui se jette dans l’Authion, est alimenté par deux sources sur lesquelles se trouvent deux lavoirs :  celui de la Fontaine Saint-Loup (dans la rue du même nom), lavoir couvert du 19ème dont l’eau sort d’un petit édifice conique et un autre lavoir non couvert en contrebas.

Ce cours d’eau faisait aussi fonctionner, à l’entrée de ce qui deviendra le lac de Rillé, le moulin Arrault, moulin à blé au 17ème siècle puis moulin à tan à partir de 1632 ; la roue à augets existe toujours et peut être mise en mouvement pour les visiteurs.

Le lac de Rillé, le plus grand de Touraine, qui s’étend sur 250 hectares, est un lac artificiel créé en 1977 par l’édification du barrage de Mousseau, sur la commune voisine de Breuil (Maine-et-Loire) ; il est formé de deux étangs séparés par une digue : le lac de Pincemaille et le lac des Mousseaux, réserve ornithologique : voir https://lpotouraine.fr/les-oiseaux-du-lac-de-rille/

On y trouve notamment :

À voir dans le bourg

Église Saint-Loup (5 rue de l’église) :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098036

« Le mur sud de la nef, en petit appareil, date du 11e siècle. La façade ouest, précédée d'un porche, est accolée au nord d'une sacristie en saillie du 15e siècle, et d'un clocher de même époque dont la souche conserve des parties du 12e siècle. Au nord, la nef est reliée à un collatéral du 13e siècle, refait au 16e avec deux travées voûtées sur liernes et tiercerons. Transept du 12e siècle dont la voûte du carré fut refaite au 15e siècle, et dont les bras étaient primitivement accompagnés d'absidioles disparues. Le chœur, désaxé, se termine par un chevet plat, ajouré d'une fenêtre en tiers point refaite au 16e siècle. »

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Loup_de_Rill%C3%A9

Au xie siècle, un prieuré est fondé à Rillé ; il dépend de l’abbaye de Marmoutier. Son église, composée d'une nef et probablement d'une abside, est profondément modifiée au cours des siècles suivants.

Au xiie siècle, un transept accompagné de deux absidioles disparues depuis, est accolé à l'est de la nef du siècle précédent. Au début du xiiie siècle, c'est un collatéral qui est construit au nord de la nef, destiné au culte de Saint Urbain [voir préhistoire et antiquité].

Deux siècles plus tard, une sacristie est construite sur la façade occidentale de l'église, dont l'entrée est protégée par un porche ; les percements de la nef sont modifiés ; à la même époque, le clocher est surélevé et pourvu de contreforts. Au xvie siècle a lieu la reprise des voûtes du collatéral5.

L'édifice bénéficie d'une restauration partielle au xixe siècle.

Le portail de l'église, sur son pignon occidental, est protégé par un porche que côtoie une sacristie de même profondeur7.

Derrière la sacristie s'élève un clocher sur plan carré surélevé au xve siècle et doté de contreforts d'angle. Son beffroi est percé de baies géminées sur chacune de ses faces et une flèche octogonale le couronne6..

Le mur méridional de la nef maçonné en petit appareil irrégulier porte encore la trace d'une fenêtre en plein cintre qui a appartenu, comme cette partie de l'église, à l'édifice roman. Cette petite ouverture a laissé place à de grandes baies de style gothique flamboyant. La nef est couverte en charpente intérieurement masquée par un lambris moderne.

Du côté gauche de la nef, un collatéral s'étend entre le clocher et le bras nord du transept ; composé de deux travées voûtées en ogives, il s'ouvre dans la nef par deux grandes arcatures en plein cintre8.

Le transept du xiie siècle se compose d'un carré voûté en croisée d'ogives et de deux bras en berceau brisé. L'emplacement de l'absidiole méridionale reste visible extérieurement : c'est un grand arc appareillé dans le mur oriental du transept.

Au-delà du transept, le chœur, désaxé, est voûté en berceau brisé ; il se termine par un chevet plat percé de trois baies en tiers-point. »

On peut voir dans deux enfeus* deux gisants-reliquaires du 19ème siècle abritant les reliques de Saint Loup et de Saint Urbain (dans le collatéral nord) ; ces reliques avaient été enfouies dans le cimetière pendant la révolution puis replacées dans l’église au moment de la construction des gisants.

Près de l’église, l’ancien presbytère, du 15ème siècle, a conservé une fenêtre à accolade et une tour d’escalier, dont la porte d’entrée est surmontée d’une accolade et d’une niche.

Les fortifications :

Article https://rille.fr/ma-mairie/histoire-et-patrimoine/

« Une motte féodale ? Une croix est dressée sur une butte de 10 mètres de haut environ [lieu-dit la Butte, au nord du bourg], qui pourrait être le témoignage d’une motte féodale qui protégeait le site dès le Xe siècle.

Des fortifications symboles d’une période faste. La porte, qui fait office de symbole de Rillé [lieu-dit le Portail ; un imposant puits du 19ème se trouve aussi dans la rue du Portail], date du XIIIe siècle. Les autres vestiges concernent des remparts (courtines et tours) qui sont du XVe siècle. Par rapport à la situation géographique de la motte féodale et de ces remparts, la porte-symbole n’aurait pas été celle du village, mais l’entrée nord du château féodal aujourd’hui disparu. »

D’autres vestiges des fortifications du 15ème siècle peuvent être vus près de la mairie (tour) et depuis la rue de la Fontaine Saint-Loup (mur et tour).

Deux maisons anciennes existent encore dans le bourg :

  • Une maison du 16ème avec fenêtre à croisée de pierre et linteau de porte montrant une sculpture effacée, rue de l’Église.
  • Une maison du 15ème dans la rue de la Poste (perpendiculaire à la rue de l’Église.

À voir en dehors du bourg

Le Thauron ou Les Thaurons (nord-est)

Manoir construit vers 1850, dans un parc de 2 hectares par les frères Luminais avec 3 baies voûtées sur la façade sud, le plus connu des frères est René Marie Luminais (1788/1870), qui fut député d’Indre-et-Loire de 1848 à 1849 et qui assécha un des nombreux étangs de Rillé.

On peut y louer des chambres d’hôtes. Voir http://www.france-balades.fr/CHAMBRE-D-HOTES/indre-et-loire/les-thaurons/photos.html

Malcombe (nord-ouest) :

Le fief appartenait, en 1508, à François Du Bouchet, en 1582, à René Du Perrou et, en 1740, André Donatien Pays, écuyer, gentilhomme de la vénerie du roi, seigneur de Lathan, Breil et Malcombe, fils de Donatien Pays (1665/1725) (voir Histoire du fief).

Le château, construit au 19ème siècle à côté d’une tour en ruines du 16ème, est composé de grandes pièces aux plafonds couverts de poutres apparentes, aux murs habillés de belles cheminées de tuffeau sculptées, et aux sols couverts d'anciens parquets et tommettes locales.

Le domaine s'étend dans un environnement boisé sur près de 36 hectares, comprenant un bois, un beau parc paysagé, un plan d'eau et une somptueuse piscine.

Trois gites de trois chambres : voir http://www.duvoyage.com/voyager/france/rille/chateau-de-malcombe.html

En vente en ? : voir https://www.avendrealouer.fr/vente/rille-37/b-autre/1-piece/loc-101-17360/fd-2203773389.html

La Briche (au sud) :

Le domaine est situé, en partie sur la commune de Rillé (la ferme industrielle) et en partie sur la commune voisine d’Hommes (le château) séparée de Rillé par l’Authion. La ferme a été créée en 1857 par Jean-François Cail (1804/1871), qui voulait appliquer à l’agriculture le principe de l’intégration verticale.(Voir aussi la ferme de Platé à Neuvy-le-Roi).

Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferme_de_la_Briche

La Planche-au-Chef (sud-ouest) :

Le château avec ses quatre échauguettes et son avant-corps central à fronton triangulaire fut construit vers 1850 sur les plans de l’architecte Jean Charles Jacquemin-Belisle (1814/1869) pour Hippolyte Grados (1818/1881), dont la fille Marie Thérèse Eugénie Grados (1848/1906) épousa en 1866 Maurice de Lancry de Pronleroy (1839/1925) et fut la mère de Geneviève de Lancry de Pronleroy (1871/1942), laquelle fut l’épouse, en 1897, de René de Contades (1864/1919), fils du maire de Gizeux, Arthur Louis de Contades (1824/1898), petit-fils de Louis Gabriel de Contades (1759/1825), seigneur puis maire de Gizeux, propriétaire de Champchevrier à Cléré-les-Pins et des Ricordières à Continvoir.

Il semblerait que ce château, soit abandonné aujourd’hui. Je ne sais pas pourquoi ce château est dit sur les réseaux sociaux château des abeilles ou château Vasiliy Kulik (1956/1989) (tueur en série soviétique) !!! Voir https://www.youtube.com/watch?v=SIRHokcuZDI


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