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Rivière


Le nom de cette commune située sur la rive gauche de la Vienne, en face des Loges (voir ci-après), extrémité est de Chinon, apparaît pour la première fois au 10ème dans une charte de l’abbaye de Marmoutier, sous la forme Riparia, signifiant « Celle qui est sur la rive ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

On a découvert aux Naîtrés (voir ci-après) des silex taillés du paléolithique ainsi que deux sarcophages gallo-romains, dont l’un se trouve dans l’église du Vieux-Cravant à Cravant-les-Coteaux, avec de la céramique sigillée* du 1er siècle après JC.

Près du chemin des Plantes (voir ci-après), une villa* et un temple, avec deux sarcophages du 4ème siècle après JC, ont été trouvés et fouillés.

Deux voies gallo-romaines traversaient la commune : la voie qui longeait la rive gauche de la Vienne, venant d’Anché, empruntait l’actuel Chemin des Plantes qui conduit dans le centre de la commune ; elle est continuée par le Chemin de la Croix-Rouge et le Chemin des Naîtrés, qui passe à côté de ce lieu, dont le toponyme, venant du gallo-romain Natteriacus (domaine de Natterius) indique qu’il y avait probablement là un domaine agricole (villa*) ; elle arrivait ensuite au Pressoir (Chinon, rive gauche), avant de se diriger vers Candes-Saint-Martin.

Cette voie croisait au niveau de la mairie actuelle la rue des Lavandières, qui reprend une ancienne voie allant de Poitiers à Azay-le-Rideau ; cette rue aboutit au bord de la Vienne, où un gué permettait d’arriver aux Loges, à la limite entre Chinon et Cravant-les-Coteaux ; comme on l’a vu dans l’article sur cette dernière commune, ce gué sera utilisé jusqu’au 12ème siècle pour aller de Chinon à Poitiers.

Histoire du fief :

Ce fief ; qui était une châtellenie dépendant de Champigny-sur-Veude, appartint, du 10ème au 15ème siècle à la famille de L’Isle-Bouchard. Au 16ème siècle, la seigneurie passa à la famille Veau de Rivière par l’intermédiaire de Renée Berruyer, fille de Martin Berruyer, seigneur de Rivière, qui fut l’épouse de Claude Veau, mort en 1595 et inhumé dans l’église (voir ci-après). Parmi leurs descendants, on peut noter Urbain Veau de Rivière, cité en 1665, également seigneur du Pont-Amboisé à Luzé ainsi que Louis René I Veau de Rivière (mort en 1755), époux de Geneviève Agnès Le Breton (1736/1818), fille de François Jean Le Breton, procureur du roi au bailliage* de Chinon et seigneur de La Chatellière à Maillé. Leur fils, prénommé également Louis René II, cité en 1756 et 1789, fut le dernier propriétaire du fief mais le château (voir ci-après) resta dans cette famille.

À voir dans le bourg

Église Notre-Dame :

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Rivi%C3%A8re

« D'après les chroniques, l'origine de l'église est ancienne car saint Martin* [316/397] et sainte Radegonde [519/587] seraient venus y prier. Cependant, elle n'apparaît dans un texte qu'à partir de la fin du xie siècle.

Bouchard Ier, seigneur de L’Île-Bouchard [en fait Bouchard II, cité en 1020], aurait reçu en dot la terre de Rivière à son deuxième mariage avec Aanor [?]. Bouchard II [Bouchard III (mort en 1070 ou 1071), fils de Bouchard II] a donné l'église de Rivière à l’abbaye de Marmoutier, en 1070-1071.

L'église est saccagée par les protestants en 1562. La nef a été amputée de deux travées occidentales au xviie siècle et un nouveau portail avec un porche couvert en appentis ont été construits. L'église a été restaurée au xixe siècle.

C'est une église à nef unique et chevet plat muni d'une abside rectangulaire datée de la fin du xie siècle. Une crypte se trouve sous le chœur qui est légèrement surélevé. L'église se poursuivait plus à l'ouest avant 1562.

Des peintures murales datant de la construction de l'église ont subsisté à l'angle occidental du mur sud et sur le mur nord, sous l'appentis. L'église a été restaurée au xixe siècle. Un cycle de peinture a alors été réalisé sur les parois intérieures de la nef par le comte de Galembert [Louis Marie Charles de Bodin (1813/1891), peintre et archéologue, vice-président de la SAT de 1871 à 1874] vers 1864. »

Dans une des trois chapelles, une peinture représente la rencontre légendaire entre Saint Martin* et Saint Mexme (5ème siècle)

Dans la crypte, divisée en trois nefs de trois travées, se trouve une Vierge à l’enfant du 17ème ou 18ème siècle ainsi que, dans une chapelle latérale, les gisants des seigneurs de Basché (commune d’Assay), dont celui de Louise Du Puy (morte en 1583), fille de René Du Puy, cité en 1507 comme seigneur de Basché et du Bois-de-Veude à Anché.

Sous le porche qui précède l’entrée, on peut voir une peinture murale du 12ème siècle, représentant la résurrection de Lazare, restaurée en 1996 (sur cette restauration, voir BAVC 10.4 2000, pages 379/388).

Sur cette église, voir aussi :

André Salmon (1818/1857), archiviste de la ville de Tours : Notice historique sur Rivière, in MSAT 1865, pages 185/196 (publication posthume).

Pierre Souty (1898/1975) : Les seigneurs de L’Île-Bouchard au 11ème siècle, in BAVC 5.7 1952, pages 195/195.

Le château (11 rue des Lavandières) (voir aussi Histoire du fief) :

Après la Révolution, le château appartint à Joseph Veau de Rivière (né en 1767), fils de Louis René II, lui-même père de Joseph Désiré (1803/1900), dont la fille, Léonie Veau de Rivière (née en 1828), épousa en 1859 Henri Louis Dujon (1830/1862) (voir Faye-la-Vineuse).

Ce dernier, qui était le fils du maréchal de camp Michel Menou Dujon (1776/1841), propriétaire de Sassay à Ligré (voir aussi Chezelles), fut le père de Marie Thérèse Dujon (1861/1930), laquelle épousa en 1884 Charles Aynard de Monteynard (1853/1923) et fut la mère de Pierre de Monteynard (1888/1956). Cette famille de Monteynard est toujours propriétaire du château.

Le château actuel fut construit en 1850 en style néo-troubadour par Joseph Désiré Veau de Rivière sur les vestiges d’un ancien château médiéval. Ses vignes, exploitées depuis le moyen-âge, ont été reconverties en exploitation biologique en 2020 par la famille de Monteynard.

Voir https://chateauderiviere.com/our-story/

Dans cette même rue, on peut voir les marques des crues de 1913 et 1923.

À voir en dehors du bourg

Le moulin d’Argenson (où, à l’est du bourg ?), cité dès 1142 sous la forme Molendinum ad Argentium, in flumine Voda (Moulin près d’Argentius, sur la Veude), n’apparaît ni sur la carte de Cassini*, ni sur la carte IGN ; par contre il est indiqué en 1855 comme « usine destinée à moudre le blé et l’écorce, sur la rivière de la Veude, dans les communes d’Anché et Rivière »

Le fief appartint, au 12ème siècle à Guillaume de Rivière puis, en 1183, au fils de ce dernier, Savary de Rivière et à Gaudin de Beugny, également seigneur de Saint-Benoît (Saint-Benoît-la-Forêt). Parmi les propriétaires suivants, on peut noter, en 1689, Catherine de Pommereau, également propriétaire en partie des Hautes Brétignolles à Anché puis, en 1718, Madeleine Angélique de Montault, propriétaire aussi de La Haute-Chancelée à Ligré, veuve de Pierre Guillaume Martineau (1643/1706), seigneur d’Anché.

Au Vau-Charrette (sud-ouest), on peut voir des habitations troglodytiques.


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