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Rouziers-de-Touraine


Le nom de cette commune, située à 16 km au nord-ouest de Tours et au nord-est de Semblançay, apparaît en 1184, dans le cartulaire de l’archevêché de Tours, sous la forme S. Symphorianus de Rosariis, venant du latin Rosarium, signifiant « Endroit où les roses abondent ».

Histoire

Histoire du fief :

Parmi les seigneurs de cette châtellenie, qui relevait de l’archevêché de Tours, le Dictionnaire de Carré de Busserolles cite, en 1553, Antoine de Jussac mais je me demande s’il ne s’agit pas d’une confusion entre ce fief de Rouziers et le fief de Roziers à Pouzay, dont Antoine I de Jussac (mort en 1575) était de façon certaine le propriétaire, avec beaucoup d’autres fiefs.

En fait, du 16ème au 18ème siècle, la seigneurie fut la propriété d’une famille Du Bois, installée en Touraine suite à l’achat en 1447 de Maran à Nouzilly et de Fontaine (voir ci-après), par Jean I Du Bois (mort avant 1502), maître d’hôtel de Charles VII ; ce Jean I fut le père de Jean II Du Bois (1452/1539), contrôleur général des finances de Charles VIII ; le fils de ce dernier, Astrémoine Du Bois (mort en 1594), maire de Tours en 1564/65, fut le père d’Antoine Du Bois (1541/1627), cité comme seigneur de Rouziers en 1598, également propriétaire de La Brèche, à Parçay-sur-Vienne, ambassadeur aux Pays-Bas, qui se fit oratorien après la mort de son épouse en 1600.

Cet Antoine Du Bois, dont le cœur repose dans l’église (voir ci-après), fut le père de Pierre Du Bois de Givry (1574/1650), lui-même père de Jean III Du Bois, cité en 1658 comme seigneur de Rouziers, de Madeleine Du Bois (née en 1612), épouse de Racan (1589/1670) et de Louis Du Bois de Givry (1620/1699), lieutenant-général en 1657, grand bailli de Touraine en 1662, également seigneur de Neuvy-le-Roi, dont le fils Louis Thomas Du Bois de Givry (1668/1742), dit Olivier de Fiennes, fut aussi lieutenant-général et grand bailli de Touraine.

La fille de Jean III, Angélique Isidore Du Bois épousa en 1693 César de Coutance, seigneur de Saint-Antoine-du-Rocher et la fille de Louis Thomas, Antoinette Madeleine Du Bois de Givry (1730/1761), quant à elle, en 1742, Charles Léonard de Baylens (1718/1781), cité comme seigneur en 1742, dont la fille Henriette Rosalie de Baylens (1745/1772) épousa en 1767 Maximilien Alexis de Béthune (1750/1776), duc de Sully, cité comme seigneur en 1767. Leur fille, Maximilienne Auguste Henriette de Béthune (1772/1833), duchesse de Sully, fut la dernière propriétaire du fief.

À voir dans le bourg

Église Saint-Symphorien (2 Place de l’église) : Église du 12ème siècle, agrandie au 16ème et restaurée en 2012/13, avec des modillons et des pierres sculptées à l’extérieur ; à l’intérieur :

  • Vierge à l’enfant en bois peint du 14ème siècle.
  • Chapelle seigneuriale, dite des Cinq Plaies, avec les armoiries de la famille Du Bois sur la clef de voute et une plaque indiquant que repose là le cœur d’Antoine Du Bois (mort en 1627) (voir Histoire du fief.
  • Orgue de 1830, provenant de Grande Bretagne, installé en 1830.
  • Vitraux de Lux Fournier.

Près de l’église :

  • Ancien presbytère, du 18ème, reconnaissable à sa croix gravée sur le pignon ouest.
  • Ancien bureau de poste, du 19ème.

Dans l’ancienne école, se trouve le Musée Outils et objets d’hier.

Les Grandes Maisons ou Hôtel de la Cour (dans le bourg, au nord-est) :

L’ancien logis seigneurial, du 16ème siècle a été presque totalement reconstruit au 19ème. Il fut acheté en 1946 par le colonel Paul Lannusse (1895/1981) et son épouse, l’américaine Florence Conrad (1886/1966), fondatrice du groupe des ambulancières Rochambelles, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Une aile ancienne, avec une tourelle quadrangulaire, subsiste au nord ; des deux tourelles du 19ème, il ne reste, à gauche, qu’une fine tourelle en poivrière.

À voir au nord

Fontaine :

Le fief, appelé, au 16ème siècle, La Fontaine, Fontaines Maran et Fontaines Roziers fut acheté en 1447 par Jean I Du Bois, qui fit construire le château actuel puis resta aux seigneurs de ce fief. Voir Histoire du fief.

La dernière propriétaire, Maximilienne Auguste Henriette de Béthune (1772/1833), après l’exécution de son premier mari, Edmé de Béthune (1770/1794), épousa, en 1802, le maréchal de camp, Eugène Alexandre de Montmorency-Laval (1773/1851), qui, après le décès de son épouse, vendit le château au chirurgien Louis Tonnellé (1803/1860).

De l’ancien château fortifié et entouré de fossés, subsistant au nord, qui fut reconstruit vers 1820, il reste notamment le pavillon d’entrée, percé d’une porte en plein cintre et d’un guichet, précédés jadis par un pont-levis.

L’Encloître-en-Chaufournais :

Un prieuré fut fondé dès 1103, au lieu-dit Chaufournais, venant de Calphorniacus ou domaine de Calphornius, par Robert d’Arbrissel (1047/1117) ; ce dernier, surtout connu pour avoir fondé l’abbaye de Fontevraud dans le Maine-et-Loire, créa aussi de nombreux prieurés, comme celui de Rives à Abilly ou du Relay à Pont-de-Ruan.

Ce prieuré, qui prit le nom de La Cloistre en 1285 puis de Lancloistre au 18ème et de L’Encloître au 19ème, fut dévasté et en partie détruit pendant la guerre de Cent ans. En 1520, Jean d'Arquené, prieur de L'Encloître, fit rebâtir une partie de l'église et la salle de l'Habit, et répara les charpentes en 1559. En 1579, Françoise de Bailleul (morte en 1617), dite la maréchale de Souvré du fait de son mariage avec le maréchal Gilles de Souvré (1540/1626), gouverneur de Touraine, donna la somme de 1.176 livres pour reconstruire les murs de clôture du couvent. L'année suivante, Astremoine Du Bois (voir Histoire du fief), fit bâtir une infirmerie, à ses frais, pour 1.287 livres, et légua au couvent, pour être employée en réparations, la somme de 400 livres qui lui était due par Racan. 10 ans après, l’abbé de Marmoutier, Charles III de Bourbon (1554/1610), fils naturel d’Antoine de Bourbon et demi-frère d’Henri IV, fit don d'une somme assez importante pour réédifier une partie du cloître.

Au début du 18ème siècle, l'église était en très mauvais état. Le couvent étant parvenu à réunir les fonds nécessaires, on commença la reconstruction qui fut achevée en 1631. Le 28 avril de cette année, Gilles Boutault (1597/1661), ancien archidiacre de l'église de Tours et évêque d'Aire puis d’Evreux, consacra le nouvel édifice et le grand autel (voir aussi Le Clôt à Monts).

Le 22 octobre 1759, l'archevêque de Tours prononça la suppression du prieuré et déclara ses biens réunis à la mense abbatial de Fontevraud.

L'église Notre-Dame, vendue comme bien national, en 1791 et devenue une grange, est composée d’une grande nef rectangulaire et d’une porte romane en plein cintre. Les propriétaires actuels ont entrepris depuis 2013 une belle restauration, avec l’aide de la Sauvegarde de l’art français.

Les bâtiments claustraux sont du 16ème siècle. On peut aussi voir un cadran solaire sur le mur sud de l’église.

Voir https://www.facebook.com/people/Prieur%C3%A9-de-LEnclo%C3%AEtre-en-Chaufournais/100071566419134/

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/rouziers-de-touraine-eglise-notre-dame-de-lencloitre-en-chaufournais/

Rochefort (nord-est) : Le fief appartint à la famille Barentin (voir Monnaie et Sublaines). Le château actuel date du 19ème siècle.

Les Tenières (nord-est) : il y avait dans ce hameau un chêne tricentenaire mesurant, en 2003, 28 mètres de haut pour une circonférence de 6,20 m. à 1 m. de sol mais cet arbre, dont le tronc était creux, est tombé en 2016.

À voir à l’est

La Violière :

Le fief appartint au 18ème siècle à une famille Mercier, avec Catherine Mercier (morte en 1754), épouse de François Goutard (1676/1763), échevin de Tours et président du tribunal de commerce, sa sœur, Marthe Mercier, qui épousa en 1721 Pierre IV Champoiseau (1695/1770), administrateur de l’hospice de Tours, et une de ses nièces, qui fut l’épouse d’Antoine Girollet (mort en 1771), président du bureau des finances de Tours et seigneur de Cangé à Saint-Avertin ; la fille de ce dernier, Marie Madeleine Catherine Girollet (1751/1825) épousa en 1777 Henry de Fontenay (1753/1834), officier municipal de Tours en 1790 et 1791, député d’Indre-et-Loire en 1796.

Le château, du 17ème siècle, a été remanié en 1855 : la partie ancienne est limitée par deux pignons à rondelis. La chapelle, mentionnée en 1787, existe toujours, en bordure du chemin.

Gite : voir https://www.valdeloire-france.com/organiser/hebergements/gites-et-locations/gite-de-la-violiere

Beau Chêne : le château, du 17ème siècle, appartint à la famille Du Bois (voir histoire du fief). Dans la cour, le pigeonnier, avec un poulailler au rez-de-chaussée, est du 19ème siècle. L’ambassade de Suisse y résida en 1940


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