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Saché


Le nom de cette commune, située sur les deux rives de l’Indre, entre Monts et Azay-le-Rideau, apparaît pour la première fois en 1142 sous la forme Sachaium, venant de Sabiacus ou « domaine agricole* de Sabius ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Selon le Dictionnaire des Communes de Touraine, des bifaces et des racloirs du paléolithique inférieur ainsi qu’un vase protohistorique ont été découverts dans une sablière aux Aunays (au nord-est, hameau en partie sur Pont-de-Ruan).

Du néolithique date La Pierre à Vinaigre, menhir, haut de 1,60 m., en poudingue, situé à 150 m. au nord-est de Chalenton (au sud-ouest du bourg), toponyme venant de Caletonis ou « propriété de Calentus ». Ce nom fait bien sûr référence aux libations faites sur ce mégalithe mais le site Touraine insolite indique une pratique locale « qui consistait à faire flairer à un naïf la roche en question pour s’assurer qu’elle sentait bien le vinaigre et à lui asséner un coup sur la nuque pour lui faire rudement embrasser la pierre ».

Selon ce même site, ce menhir « est accompagné de plusieurs autres blocs plantés en file indienne le long d’un sentier dit Le Chemin-des-Fées [sauf qu’il n’y a pas de sentier !] » et il pourrait s’agir d’un alignement.

Voir ce menhir n’est pas chose aisée car il n’y a pas de chemin ! Il faut prendre à gauche de Chalenton puis traverser, en allant vers le nord-est, un grand champ borné par un rideau d’arbres longeant le ruisseau à sec des Barres ; le menhir se trouve au bout de ce champ juste après les arbres et le ruisseau

La voie gallo-romaine qui suivait la rive droite de l’Indre, venant de Pont-de-Ruan et continuant vers Azay-le-Rideau, est sans doute reprise par la D 84, qui passe à La Basse-Chevrière (voir ci-après).

Celle qui longeait la rive gauche est encore bien visible, après Pont-de-Ruan, au Chemin-des-Aunays, qui passe à la Fontaine-Saint-Martin (voir les lavoirs ci-après) puis à côté des Platereaux (au nord-est du bourg), où a été découvert, vers 1900, un site gallo-romain avec un bassin et un mur de 20 m. de long sur 4 m. de large. Après le bourg, elle est reprise par la D 17, qui passe au Gué Droit (voir ci-après), où l’ancienne voie était rejointe par une voie venant de Chinon, via Villaines-les-Rochers.

Histoire du fief :

Cette châtellenie, relevant de L’Île-Bouchard, appartint d’abord à la famille de L’Île-Bouchard et le premier seigneur connu, cité en 1117 est Peloquin de L’Isle (mort en 1140) ; un certain Guillaume de Saché est cité en 1250 comme seigneur de Pont-de-Ruan et de Saché.

À partir de 1457, le fief fut la propriété de la famille Savary, également seigneur de Pont-de-Ruan avec Nicolas Savary ; son petit-fils, François Savary, cité en 1525, fut le père de René Savary, cité en 1536, lui-même père d’Aimée Savary, dont le mari, François Le Poulchre (né en 1546), auteur de mémoires et de poèmes, fut brièvement seigneur de Saché en 1574.

Le fief passa ensuite à la famille de Rouxelley, suite au mariage en 1550 de Renée Savary, fille de François, avec René de Rouxelley, grand-père d’un autre René de Rouxelley, qui épousa en 1589 Marguerite de Montmorency-Bouteville et qui fut le père de la bienheureuse Marguerite de Rouxelley (1608/1628), inhumée dans l’église (voir ci-après) ; un troisième René de Rouxelley, dit de Saché, descendant du précédent et époux d’Anne Frézeau (1633/1705), dame de Gizeux et de Taffonneau à Veigné, fut le père d’Henri Anne René de Rouxelley, cité en 1723 comme seigneur du fief et en 1732 comme seigneur de Taffonneau à Veigné.

En 1747, Jacques Marie de Villiers (1724/1794), dit Villiers de L’Isle-Adam, propriétaire de Pont-de-Ruan et de Saché vendit ses fiefs à Pierre René Péan de Livaudière, commissaire de marine, mort à Saint-Domingue en 1767, dont la veuve, Françoise Élisabeth Briochet, dame de Villaines-les-Rochet, vendit le fief, en 1777 à Jean Buttet (1730/1802), dernier seigneur du fief. Pour ce qui est de la descendance de Jean Buttet, voir le château ci-après.

Histoire moderne et contemporaine :

Un bac*, permettant de traverser l’Indre et cité pour la 1ère fois en 1560, existait au « port de La Chevrière », près du moulin (voir ci-après) ; La toue* du passage est évoquée par Balzac, qui, dans Le lys dans la vallée (1836), dépeint La Chevrière sous le nom de Clochegourde.

Ce passage fonctionna jusqu’en 1865, date de la construction d’un premier pont, en bois, à l’initiative d’Hippolyte Le Breton de Vonnes (1814/1871), (voir ci-dessous). 

En 1770, « La nuit du 26 au 27 novembre, la rivière de l’Indre a cru en six heures de temps de plus de dix pieds, et en six heures de plus encore, de cinq pieds, ce qui fait pour cette nuit plus de quinze pieds (3 mètres) (…) Elle a emporté tous les ponts qui étaient sur cette rivière, renversé quantité de maisons, elle est entrée dans l’église d’Azay [Azay-le-Rideau]. Elle a noyé des hommes, femmes, enfants et bestiaux (…) les uns se sauvaient qui au faite des maisons, qui à la cime des arbres … »

Pendant la révolution, les chroniques s’arrêtent, la gestion de l’état civil est tenue par les élus communaux. Le premier maire de Saché est élu en 1801, il s’agit de François Joseph Le Breton (1761/1811), propriétaire de La Haute-Chevrière (voir ci-après), maire de 1801 à sa mort, grand-père d’Hippolyte Le Breton de Vonnes (1814/1871), maire de 1856 jusqu’à son assassinat en 1871, également propriétaire du manoir de Vonnes à Pont de Ruan.

Les moulins sur l’Indre : l’Indre, qui coule d’est à l’ouest au nord du bourg, alimentait, avec ses affluents, plusieurs moulins : ce sont d’est en ouest :

Le Moulin vert, dit aussi Moulin de La Basse-Chevrière (voir ci-après), du fait qu’il est situé dans l’île de La Chevrière, en-dessous du château de La Haute-Chevrière (voir ci-après) est cité au 18ème siècle comme appartenant à Pierre François Jacques Le Breton (1732/1773), père de François Joseph (voir ci-dessus), également seigneur de Neuil ; il fut restauré et modifié au 19ème par Jean François de Margonne (1780/1858) (voir Valesnes, ci-après). Il a conservé sa grande roue. Chambres d’hôtes : voir https://www.moulindelachevriere.com/fr

Le Moulin Rouge, au bout de la rue du Moulin Rouge, dit aussi Les Moulins Rouges, cité dès 1117 sous le nom de « Moulin de Saché » fut reconstruit au 16ème siècle ; il était composé, avec ses dépendances « pour le bâtiment du meunier, d’une chambre basse à cheminée, four dedans, antichambre à côté, écurie ensuite, le tout couvert de tuiles, grenier dessus, cour devant et au levant desdits bâtiments, les logements dudit moulin à deux roues tournant et virant, ponts et chaussées, et une petite île contenant environ trente chaînées. » (Acte d’acquisition par Jean Buttet en 1779).

En 1791, Jean Buttet (voir Histoire du fief) reçoit la plainte d’un fermier voisin. Après inspection de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du département en 1792, il se voit contraint de régler les frais de nivellement du cours de l’Indre. Six ans plus tard, le Ministère de l’Intérieur du Directoire ordonnera que l’ensemble des dépenses liées à l’établissement du nivellement de l’Indre soient systématiquement à la charge des propriétaires des moulins.

Le Moulin du Gué-Droit, sur le ruisseau du même nom, est cité au 15ème siècle ; une scierie mécanique s’y installa au 19ème. Selon un site italien (Voir https://www.gites.fr/gites_gites-du-moulin-a-tan-a-sache-37_sache_h5773397_it.htm), il est occupé aujourd’hui par un gite situé 12 rue du Gué-Droit, mais je ne l’ai pas trouvé !

Le Moulin Neuf, sur le Ruisseau du Gué Droit, est indiqué comme datant du 17ème siècle, mais je ne l’ai pas trouvé.

Les séchoirs à tabac :

La culture du tabac se répandit en Touraine entre les années 1950 et 1990 ; de nombreux séchoirs à tabac furent alors construits ; ceux-ci avaient des volets latéraux pour réguler l’aération ; certains ont été transformés en habitation. L’un d’eux se trouve en face du prieuré (voir ci-après). Aujourd’hui le tabac a été remplacé par l’osier, utilisé par les vanniers de Saché et de Villaines-les-Rochers.

Les lavoirs : la commune possédait, à l’extérieur du bourg, trois lavoirs :

  • Au nord du bourg, sur le Ruisseau des Barres et derrière le moulin (voir ci-dessus) : le lavoir du pont.
  • Au nord-est du bourg, sur un bras du Ruisseau des Barres également, le lavoir de la Fontaine-aux-prêtres, sur lequel il y a des repères de crues.
  • Au nord-ouest du bourg, dans le hameau des Aunays (voir Préhistoire et antiquité) : la Fontaine Saint-Martin est une fontaine de dévotions déjà connue des gaulois ; elle a été transformée en abreuvoir et en lavoir puis exploitée en cressonnière au 20ème siècle.

Artistes ayant vécu à Saché :

Jo Davidson (1883/1952), sculpteur (voir Bécheron, ci-après).

Alexander Calder et sa famille :

Alexander Calder (1898/1976), célèbre pour ses « mobiles », s’installa à Saché en 1953 après avoir rendu visite à son futur gendre, Jean Davidson (fils de Jo Davidson), qui épousera en 1955 Sandra Calder (née en 1935), artiste peintre connue sous le nom de Sandra Calder-Davidson :

Alexander et son épouse, Louisa James (1905/1996), achetèrent d’abord, au n°10 rue de La Basse-Chevrière (D 84) une maison du 17ème, dite de François 1er (voir la Basse-Chevrière ci-après).

En 1963, il fit édifier son atelier du Carroi (voir ci-après).

En 1974, il offrit à la commune un mobile, appelé le totem, qui se trouve sur la Place de la mairie.

Yves et Aude Elléouët :

Le peintre, poète et écrivain Yves Elléouët (1932/1975) et son épouse, l’artiste plasticienne Aude Breton (né en 1935), fille d’André Breton (1896/1966), s’installèrent en 1966 à Saché, 4 rue des Marteaux (bourg ouest), à l’instigation d’Alexander Calder.

À voir dans le bourg

Église Saint-Martin-de-Vertou (7 rue Principale) :

N.B : ce saint (527/601), ermite et fondateur de l’abbaye Saint-Martin-de-Vertou (Loire-Atlantique), à qui l’église de Lublé est également dédiée, ne doit pas être confondu avec le célèbre Saint Martin.

Cette église fut construite aux 12ème et 13ème siècles pour ce qui est des 4 travées de la nef et de l’abside puis agrandie au 16ème avec l’adjonction d’une nef latérale, dite aussi collatéral, au nord et d’une chapelle seigneuriale au sud, qui fut une propriété privée jusqu’en 2008..

La façade, à l’ouest, percée d’un oculus polylobé, est précédée d’un porche en charpente, destiné à abriter les personnes qui ne pouvaient pas entrer dans l’église.

Le clocher, à l’est, perdit sa flèche en 1751, à la suite d’un ouragan, et fut alors réhaussé d’un étage, formant ainsi un beffroi, ajouré sur chaque face.

On peut voir à l’intérieur :

  • Dans la nef, une statue de Saint Martin de Vertou, réalisée par le sculpteur Gino Stagetti (1901/1990).
  • Dans le collatéral nord, des stalles en bois sculpté, du 17ème siècle, avec des miséricordes intéressantes, provenant du prieuré du Relay à Pont-de-Ruan.
  • À l’entrée du chœur, sur la gauche, la dalle funéraire de la bienheureuse Marguerite de Rouxelley (voir Histoire du fief), morte en odeur de sainteté, sur laquelle, dit-on, il y eut des guérisons miraculeuses.
  • Sur le maître-autel, un retable en bois doré sculpté, du 18ème siècle.
  • Des vitraux provenant de l’atelier Lobin et de Julien Fournier (voir maitres-verriers tourangeaux*).
  • Dans la chapelle seigneuriale :
    • Un vitrail représentant Marguerite de Rouxelley recevant un scapulaire apporté par la Sainte-famille.
    • Un tableau intitulé Le Jugement dernier, œuvre de l’artiste peintre Isabelle Champion-Métadier (née à Tours en 1947).
    • Les tombes de la famille Métadier (voir le château).

Constructions anciennes :

  • À côté de l’église : l’ancien presbytère (9 rue Principale), construit au 15ème ou 16ème siècle, avec des chaînages d’angle en pierre de taille et un petit pigeonnier comprenant 10 boulins*. 
  • En face, une ancienne auberge (8/12 rue Principale et 1 rue du Château), datant du 15ème siècle et non du 12ème comme le prétend le restaurant situé dans ses murs, Voir https://www.auberge12emesiecle.fr/. Voir aussi

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098050

« La maison présente une façade sur rue à pans de bois dont l'encorbellement est soutenu par des solives en bout taillées en corbeaux en quart de rond. Au premier étage, trois fenêtres sont à meneaux de bois. Perron de pierre à double rampe. Au rez-de-chaussée, deux salles étaient chauffées par des cheminées à hotte moulurées qui ont été vendues dans la première moitié du 20e siècle. »

  • Un ancien prieuré (n° 5, rue Principale) appartenant à l’abbaye de Beaumont-les-Tours et abandonné en 1752 car, l’année précédente, une tempête avait fait tomber le clocher de la chapelle sur la nef.
  • Une maison du 16ème ou 17ème siècle (2 rue du Château), avec des fenêtres à meneaux.

Château et Musée Balzac :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098051

« Le château d'époque féodale, a subi des modifications à la fin du 16e et au 18e siècle. Du château primitif restent une tour cylindrique, vestige de l'ancienne enceinte ; la base d'une autre tour incorporée dans le château actuel ; une partie des douves. Honoré de Balzac était reçu à Saché par les Margonne, amis de ses parents. Il y séjourna pendant sa jeunesse, puis chaque année de 1829 à 1838 pour des séjours de plusieurs semaines. Il y écrivit entre autres "Le Lys dans la vallée", "Eugénie Grandet", "Le Père Goriot", "La cousine Bette", "Louis Lambert" et "La recherche de l'Absolu". La salle à manger, aménagée en 1802, est ornée de papiers peints et de boiseries de style Directoire. La chambre de Balzac est tendue de papier, et possède un trumeau de boiseries Louis XVI ainsi qu'une cheminée de marbre noir du 19e siècle. »

Le château fut acheté en 1777, en même temps que le fief (voir ci-dessus), par le riche négociant Jean Buttet ; celui-ci fut le père de Perrine Françoise Buttet (morte en 1791), qui épousa Henry Joseph de Savary (1752/1832), ami de Bernard François Balzac (1746/1829), le père d’Honoré ; leur fille, Anne Jeanne Françoise de Savary (1783/1841), fut l’épouse de son cousin germain, Jean François de Margonne (1780/1858), fils de François Hippolyte Margonne (1755/1790), époux en 1778 de Marie Martine Buttet, la seconde fille de Jean Buttet.

Ce Jean François, propriétaire des châteaux de Saché et de Valesnes (voir ci-après), sera le parrain et le protecteur d’Honoré de Balzac (1799/1850) ainsi que l’amant de sa mère, Anne Charlotte Laure Sallambier (1778/1854), avec qui il eut un fils, Henry Balzac (1807/1858). Selon Balzac, Jean François de Margonne fut aussi le père de Marie Alix Salleyx (1816/1895), à qui il légua ses biens. Il fut également propriétaire du Plessis à Thilouse.

Par la suite, le château fut la propriété, en 1902, de Norbert Bodin, ancien régisseur du château, dont la fille, Marie Louise Bodin fut l’épouse d’Henri Lecoy (né en 1853), qui fut le père d’Élisabeth Lecoy (1890/1973), laquelle épousa en 1916 dans le château de Saché, l’écrivain collaborateur René Benjamin (1885/1948), prix Goncourt en 1915 pour son roman Gaspard, propriétaire du château du Plessis à Savonnières.

Le château fut ensuite acheté, en 1921, par Maurice Suzor, qui le revendit, en 1926 au pharmacien Paul Métadier (1872/1956), maire de Royan de 1923 à 1930 et de 1935 à 1939, qui créa le Musée Balzac en 1951 avec son fils, Bernard Paul Métadier (1918/2021), dit Paul Métadier, professeur à la faculté de pharmacie de Tours, maire de Saché de 1971 à 1983, qui donna le château au département en 1958 mais qui resta conservateur du musée jusqu’en 2001.

Les collections du musée, constituées grâce aux donations de la famille Métadier, contiennent environ 2300 pièces (sculptures, peintures, imprimés, manuscrits, estampes, dessins, photographies, matériel d'imprimerie, mobilier).  Elles ont également été enrichies par plusieurs grandes acquisitions du département d’Indre-et-Loire.

Sur le musée : voir https://www.musee-balzac.fr/

À voir au nord du bourg

La Basse-Chevrière (au nord-est) :

Maison dite François 1er : maison du 16ème siècle, en partie à colombage et avec pigeonnier comprenant 8 boulins*, achetée en 1955 par Alexander Calder (voir Artistes ayant vécu à Saché).

La Gouacherie (10 rue de la Basse-Chevrière) : l’année suivante, il acheta aussi l’ancienne maison de la Cheveryère, du 15ème siècle, habitée jusqu’en 1925 par le passeur du bac*, qui permettait la traversée de l’Indre pour rejoindre le bourg avant la construction des ponts (Histoire contemporaine).

Maison Ray Sutter (31 rue de la Basse-Chevrière) : le peintre et maître-verrier Raymond Sutter (1920/1988), dit Ray Sutter, vécut dans cette maison de 1953 à sa mort et y installa plusieurs de ses vitraux.

Le Carroi (à 800 m. au nord-ouest) : en 1963, Calder fait édifier d’après les plans de l’architecte Jean-Claude Drouin (1933/2020), un immense atelier de 300 m2 sur deux niveaux au lieu-dit le Carroi. À son décès, il légua cet atelier à une Fondation, qui en fit une résidence d’artistes, où furent accueillies, entre autres, l’artiste serbe Marina Abramović (née en 1946) ou l’artiste américaine Samara Golden (née en 1973). Voir http://www.atelier-calder.com

La Haute-Chevrière (au nord-est) :

Le premier seigneur connu de ce fief, cité en 1428, fut Jean de La Barre. Par la suite il fut la propriété des familles Le Berruyer (voir Cheillé), Savary (voir Histoire du fief) et d’Aloigny, suite au mariage, en 1540 de Jeanne Savary avec Louis d’Aloigny (voir Pont-de-Ruan).

Ces derniers furent les parents de François d’Aloigny (mort en 1620), père de Jacques d’Aloigny, cité en 1600, lui-même père d’un autre François d’Aloigny, mort en 1661 et inhumé dans l’église, dont la fille Marie Thérèse d’Aloigny (morte en 1722) fut, elle-aussi, inhumée dans l’église ; cette dernière avait épousé en 1667 Artus de Chérité et fut la mère de Charles Gabriel de Chérité, cité en 1727, également seigneur de Vonnes à Pont-de-Ruan et de Valesne (voir ci-après).

Pierre François Jacques Le Breton (1732/1801) hérita de La Chevrière en 1767 ; ce dernier fut le père de François Joseph Le Breton, dit de Vonnes (1761/1811), dont le fils, François Le Breton de Vonnes (1789/1856), fut lui-même le père d’Hippolyte Le Breton de Vonnes (1814/1871), maire de Saché de 1856 jusqu’à son assassinat en 1871 (voir Histoire contemporaine).

Voir aussi André Montoux : (…) La Haute Chevrière à Saché, in BSAT 41. 1986

Article https ://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098052

« Ancien fief [cité au 13ème siècle comme] relevant de Colombiers [Villandry]. Ce lieu fut utilisé par Balzac, dans « Le lys dans la vallée », pour illustrer « Clochegourde », château de Mme de Mortsauf, en lui donnant l’aspect de « Vonnes », manoir voisin [à Pont-de-Ruan]. Le château de la Chevrière a été transformé. La porte d’accès s’ouvre dans une architecture divisée en trois travées par des pilastres soutenant l’entablement et un fronton triangulaire. Du côté de la cour se trouvent deux petites échauguettes polygonales. De part et d’autre de la porte se développe un bâtiment de servitude aboutissant à un pavillon carré. »

Article https ://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00011356

« Portail [en cours de restauration en 2023] porte la date 1699 ; deux corps de bâtiment 18e siècle ; adjonctions au 19e siècle ; pavillon daté 1867 ; grange milieu 19e siècle. »

Le château est entouré d’un parc, créé au début du 20ème siècle par le paysagiste Louis Decorges (1872/1940)

Gite : voir https ://www.touraineloirevalley.com/gites-et-meubles/gite-du-domaine-de-la-chevriere-sache/

Bécheron (au nord-ouest) :

Voir André Montoux : le manoir de Bécheron à Saché, in BAVC 9.2 1988.

La première propriétaire connue de ce fief fut Jeanne Maurelle, citée en 1464 ; il appartint ensuite, du 17ème au 18ème siècle, à la famille Dadde, dont fit partie Charles Dadde (1629/1706), inhumé dans l’église de Saché, puis à une famille Dupuy : Louis Dupuy (mort en 1751 et inhumé dans l’église) fut le grand-père de Françoise Louise Hélène Dupuy, qui épousa en 1782 Pierre François Torterüe, cité comme maire de Saint-Gilles (voir L’Île-Bouchard) en 1807 et 1812. Leur fille, Hélène Torterüe (morte en 1851) fut l’épouse d’Alexis Huré (mort en 1840), orfèvre à Tours et la mère d’Édouard Huré (1809/1856), aumônier de l’armée d’Orient en Crimée de 1854 à sa mort, qui, à la mort de sa mère, revendit la propriété.

En 1926, le manoir fut acheté par le sculpteur américain Jo Davidson (voir Artistes ayant vécu à Saché, ci-dessus) qui y restera jusqu’à sa mort en 1952 et qui aménagea cette vieille demeure en transformant l’immense grange en atelier tout en gardant sa belle charpente. Son fils ainé Jacques y habita de 1953 à 1972.  Le 9 avril 2011, une plaque commémorant la présence en ces lieux du sculpteur Jo Davidson a été posée sur le portail d’entrée du manoir.

Le manoir, du 16ème siècle, conserve un imposant pigeonnier circulaire.

À voir à l’est du bourg

Valesne :

Après avoir appartenu, au 15ème siècle, à la famille de Sainte-Maure, le fief passa à la famille de Baraton, suite au mariage de François de Baraton, cité en 1527, avec Antoinette de Sainte-Maure (voir Montreuil-en-Touraine, Rivarennes et Saint-Épain).

Ce fief, qui était joint au fief de Saché et de La Haute-Chevrière (voir ci-dessus) fut acheté, en 1777 par Jean Buttet, dont l’épouse était Perrine Poulet (1738/1812) ; à la mort de cette dernière, le château de Valesne, qui était alors en ruines, fut la propriété de sa petite-fille, Anne Jeanne Françoise de Savary, épouse de Jean François Margonne.

Dans Le lys dans la vallée, Balzac donne à ce château le nom de Château de Fraspesle.

Le château appartint ensuite à la famille Métadier et Jacqueline Massy-Métadier le donna en 2006 à la Fondation « Art et Paix » qui en fit un centre international de rencontres d’artistes et un lieu de réflexion sur l’inspiration artistique.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA37000026

« La partie centrale du château a été reconstruite à la fin du 15e siècle. Ce corps de logis, desservi par une tourelle d'escalier polygonale, a été prolongé au cours du deuxième tiers du siècle suivant par deux ailes transversales lui donnant un plan en H. Les baies du corps central présentent un décor flamboyant, ainsi que les croisées et demi-croisées des ailes transversales. Le décor intérieur, les façades et les toitures ont été restaurés et modifiés au début du 20e siècle. La grande salle de l'étage conserve un ensemble de peintures murales datant des alentours de 1925, œuvres du peintre Raphaël Delorme [1886/1962]. Les panneaux évoquent la vie à la fin de la Renaissance dans le cadre du château. Le domaine a conservé intacts les aménagements de l'architecte paysagiste Louis Decorges [1872/1940].

Chambres d’hôtes : voir https://valesne.fr/

À voir au sud-ouest du bourg

Le Boulay ou Le Petit-Boulay :

Article https://www.sache.fr/activites/tourisme/

« Le manoir du Boulay a été édifié au XVème siècle, puis largement remanié au XIXème siècle. Blotti dans la petite vallée du ruisseau de Villaines, il comporte deux parties parallèles avec une tour en saillie sur la façade méridionale. Il a été très restauré au XIXème siècle. Construit en tuffeau local et dévoilant une belle tour ronde à poivrière, l'édifice comporte des angles et encadrement de fenêtres réalisés en pierre de taille et est recouvert d'un beau toit d'ardoises plates. Ce dernier est habillé de frontons triangulaires décoratifs, situés au-dessus des ouvertures du second étage et habillant remarquablement la bâtisse. Classé au titre des Monuments Historiques, il est un précieux témoignage de l'architecture médiévale. »


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