Saint-Antoine-du-Rocher
Cette commune, qui se trouve au nord-ouest de Tours, a d’abord été, au 6ème siècle, la paroisse de Sanctus Petrus de Bella Valle (Saint-Pierre-de-Belle Vallée), puis, au 9ème siècle Sanctus Antonius de Rupe (Saint-Antoine-du-Rocher), toponyme venant du fait que ce Saint-Antoine, dit de Touraine (moine de l’abbaye de l’abbaye Saint-Julien de Tours, vivant au 6ème siècle), y serait devenu ermite (voir ci-après).
Histoire
Préhistoire : dolmen et menhir :
Le Dolmen de La Grotte-aux-Fées, le plus important de Touraine, daté de l’âge du bronze, est situé à la limite sud-ouest de la commune en direction de Mettray sur le lieu-dit du Moulin de-Rechaussé, au bord de la Choisille. À l’origine, il était recouvert par un tumulus de 22 m. de long sur 16 m. de large. Il est formé de 3 tables de 6 m. sur 5 m. reposant sur 8 supports de 3 m. de haut ; composé de 3 chambres, ce serait en fait, selon Louis Bousrez* (1848/1912), le principal élément d’une allée couverte.
L’un de ces supports, formant cloison, est un polissoir néolithique existant à cet emplacement avant la construction du dolmen.
Il est aussi appelé le Château-des-Fées ou la Maison-des-Fées, car il aurait été édifié en une nuit par 3 fées pour être leur domicile, selon une légende, indiquant aussi que si les pierres étaient déplacées, elles reprendraient leur place dans la nuit !
On y a retrouvé des ossements, des lames en silex, des fragments de poteries, des charbons de bois et une perle de calcite ainsi que, à proximité, des haches polies.
Un menhir disparu, appelé la Pierre-qui-Vire, se trouvait dans les environs du dolmen et un autre dolmen*, lui aussi disparu, s’élevait près du Plessis (sud-ouest).
Histoire du fief :
Le fief, qui relevait de l’archevêché de Tours, appartint, au 16ème siècle à la famille Des Croix ; Pierre Des Croix (mort vers 1535), fut le père de Jean Des Croix, qui épousa en 1545 Anne de La Trémoille ; lesquels furent les parents de Bénigne Des Croix (née en 1558), épouse, en 1570, de René de Coutances (1545/1602), seigneur de La Celle-Guenand
Les Moulins :
Il y avait 4 moulins dans l’agglomération : 3 sur le Saulay, affluent de La Choisille, qui coule du nord vers le sud à l’ouest du bourg et 1 sur La Choisille, qui passe à l’extrême sud du bourg ; ce sont, sur le Saulay, tous les trois au sud-est du bourg :
- Le moulin d’Ardrée (rue du Moulin d’Ardrée) est cité en 1828.
- Le moulin du Bondonneau (2 rue du moulin) a fonctionné de 1769 à 1959 ; visite gratuite sur rendez-vous au 06 76 61 36 13.
- Le moulin de la Gibaudière (route des Pilaudières) est cité en 1747.
Sur la Choisille, le moulin d’Abas (en bas), 4 route de Tours, est cité en 1828 et accueille maintenant des réceptions ; voir https://www.lemoulindabas.com/
La ligne de chemin de fer :
La ligne Tours/Le Mans, qui passe à l’ouest du bourg, en longeant le Saulay, fut construite en 1858 et il y avait une gare à Saint-Antoine-du-Rocher ; cette gare sera détruite au début du 20ème siècle et c’est maintenant un « point d’arrêt non géré (PANG) ».
Le 29 juillet 1925, un déraillement provoqué par la vitesse excessive du convoi (90 km/h au lieu de 30 km/h) provoqua la mort de 19 personnes ; de nombreuses cartes postales illustrent cette catastrophe ferroviaire.
À voir dans l bourg
Église Saint-Antoine (4 rue des Écoles) :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_Saint-Antoine-du-Rocher
« La construction de l’actuelle église de Saint-Antoine-du-Rocher commence au xie siècle. Elle est construite sur le coteau et domine le bourg. Cette église pourrait être construite sur les ruines d'un lieu de culte plus ancien, la paroisse étant attestée dès le VIe siècle. L'église est par la suite modifiée aux xve et xvie siècles. L’édifice est restauré à la fin du xixe siècle, en 1895 et 1896.
Cet édifice est placé sous le vocable de Saint Antoine, moine du vie siècle venu vivre en ermite dans une grotte au bord d'une source. Cette grotte et cette source sont situées dans le bourg de Saint-Antoine-du-Rocher où une chapelle a été érigée au milieu du xixe siècle. Cette église dépendait de l’abbaye Saint-Julien de Tours.
Cette église possède une large nef unique, prolongée par un chœur rectangulaire fermé par un chevet plat. La nef de l’église est surmontée d’un clocher avec coupole coiffée d'une croix, d'un coq et d'un paratonnerre. Dix vitraux permettent à la lumière de pénétrer dans l'édifice : un à l'est, un autre à ouest, cinq vitraux sur le mur sud et trois sur le mur nord.
Le chevet de l'Église paroissiale est percé d’un grand vitrail sans remplage couronnée par un tympan ogival. Ce vitrail, datant de la première moitié du xvie siècle, représente la Fontaine de vie. La croix portant le Christ est dressée au milieu d'un pressoir où tombe en jets le sang du Christ. Ce sang vermeil s'échappe de la cuve par quatre mascarons représentant les attributs des quatre évangélistes : l’aigle de saint Jean, la tête d’ange de saint Matthieu, le bœuf de saint Luc et le lion de saint Marc. Les apôtres, Marie et Sainte Madeleine contemplent une scène qui trouve toute sa résonance dans un pays de vignoble. Ce vitrail a fait l’objet de plusieurs restaurations, notamment de 1895 à 1896 par Joseph Prosper Florence, et au xxe siècle.
Les autres vitraux de l’église ont été offerts dans les années 1890. Ils ont été réalisés par Joseph-Prosper Florence.
L’église renferme également un panneau de bois peint portant la date de 1594. Il est vraisemblablement un fragment d’un polyptyque ; les autres panneaux ayant disparu. Il se décompose en sept cartouches qui relatent six scènes de la vie de Saint Claude de Besançon [607/699]. Chaque scène est accompagnée d'une légende rédigée en français et constituée de deux vers. Au milieu du panneau, le cartouche central représente saint Claude en habit d’évêque : aube blanche, chape bleue rehaussée de liserés d'or, gants rouges ornés de chevalières et de l'anneau épiscopal et mitre blanche et or. Claude est assis sur un trône inscrit dans un décor architecturé. De sa main droite, il fait le geste de bénédiction, de sa main gauche, il porte la croix archiépiscopale.
Les deux chapelles latérales encadrant le chœur abritent chacune une statue en céramique signée Charles Jean Avisseau [sculpteur et céramiste (1796/1861)]. Réalisées en 1837 et 1838, elles représentent la Vierge Marie écrasant le serpent et Saint Antoine.
Le clocher abrite une cloche datée de 1431. »
Chapelle et source Saint-Antoine (entre la rue de la Poste et la rue de la Chapelle) :
Selon la tradition, un moine de l’abbaye Saint-Julien-de-Tours, prénommé Antoine, serait venu s’installer comme ermite dans une grotte de la région, où une chapelle fut ensuite bâtie ; cette grotte était près d’une source, qui avait la réputation de guérir les problèmes de peau et qu’Antoine, dit-on, avait interdite aux femmes car, n'ayant jamais connu les désirs de la chair, il prétendait qu’elles en troublaient la pureté.
La chapelle et la source furent restaurées en 1842 puis en 1969. On peut voir dans la chapelle deux sarcophages mérovingiens, découverts en 1978 à Ardrée (voir ci-après) ainsi que, dans la grotte, le gisant de l’ermite, œuvre de Charles Jean Avisseau (1796/1861).
Lavoir (rue du Lavoir) :
Construit en 1905 sur le Saulay, au sud-ouest du bourg, il fut utilisé jusque dans les années 1960 et restauré en 1998 ; le site a été aménagé en espace de pique-nique.
À voir en dehors du bourg
La Prévenderie (nord-ouest) :
Le fief appartint, comme celui du Plessis (voir ci-après), à la famille Aubry ; cette famille, bien connue en Touraine (voir https://books.openedition.org/pur/25425?lang=fr), descendait de Gilles Aubry (mort en 1624), conseiller au Présidial de Tours et échevin perpétuel de cette ville en 1617.
Son arrière-petit-fils, Joseph Aubry (1685/1751), également propriétaire de La Chassetière à Notre-Dame-d’Oé, maire de Tours en 1719/21, fut le père de Joseph Jean Aubry (1719/1763), également propriétaire d’Izernay à Chambray-les-Tours, La Roche-Buard à Charentilly et La Bouchardière à Joué-lès-Tours, maire de Tours en 1762, qui fut lui-même le père de Joseph Robert Aubry (1751/1832), dit Aubry-Patas, 1er Président au Bureau des Finances de Tours et maire de Tours de 1801 à 1803.
Le château actuel, construit au 19ème siècle, a abrité l’ambassade du Luxembourg en 1940.
La Mulonnière (ouest) :
Le domaine, qui appartenait à la famille Aubry (voit La Prévenderie, ci-dessus et Le Plessis, ci-après), fut vendu comme bien national à la Révolution. Parmi les propriétaires suivant, on peut noter Jean Baptiste Julien Belle (mort en 1883), maire de la commune de 1865 à sa mort, fils d’un autre Jean Baptiste Julien (1740/1810), notaire à Neuvy-le-Roi et député à la 1ère Assemblée Nationale de 1791 à 1792, puis, de 1917 à 1936, Maurice Rougé, qui modernisa le château et fit construire dans le parc un grand pavillon avec chapelle, appelé la Maison Rouge ; par la suite Marie Josèphe Thérèse Choyer (née en 1925), héritière du château, épousa en 1946 Jean Noël Charles Marie de Gaulle (née en 1926), neveu du général Charles de Gaulle (1890/1970).
Lieu de réception et d’hébergement aujourd’hui : voir https://www.laforetdesarts.com/le-chateau/. 06 07 91 36
Le Plessis (sud)
Le fief appartenait à la famille Aubry (voir La Prévenderie et La Mulonnière, ci-dessus), qui fit construire en 1705 le château actuel, de style Renaissance, qui fut occupé, de 1929 à 1931 par le dramaturge américain Eugène O’Neill (1888/1953), prix Nobel de Littérature en 1936, puis, en 1940, par l’ambassade de Bulgarie.
Hôtel : voir http://www.reservehotels.fr/__n100934_2785_chateau-du-plessis.html
Ardrée (63 route du Dolmen au sud-est) :
Le premier seigneur connu de ce fief fut Claude Coustely, cité en 1618, également propriétaire du château de Valmer à Chançay, comme son père Jean Coustely, maire de Tours en 1562.
Parmi les propriétaires suivants on peut citer, en 1713, François Thibault Dubois, maire de Tours de 1711 à 1714 et père de Julien Thibault Dubois (1686/1753), lui-aussi maire de Tours de 1747 à sa mort.
Au 19ème et 20ème siècle, le château appartint à la famille Mame : l’imprimeur Ernest Mame (1805/1883), cousin d’Alfred Mame (1811/1893), propriétaire du château de Beauvais à Ballan-Miré, fut le père de Gustave Mame (1830/1893) ; il fut aussi maire de Tours de 1849 à 1865 et député de 1859 à 1869. C’est cette famille qui fit construire le château actuel, en style néo-classique, avec un parc, dessiné par le paysagiste Eugène Bülher (1822/1907), dans lequel on peut voir un pigeonnier avec 30 plages d’envol, occupant le grenier d’une dépendance, ainsi qu’une tour hexagonale à clocheton, qui est peut-être un ancien pigeonnier.
En 1940, le château abrita l’ambassade d’Espagne
Hôtel-château : voir https://chateau-d-ardree-saint-antoine-du-rocher.hotelmix.fr/
Le Pin (sud-est) :
Le château, qui appartint au 18ème siècle aux familles Berruer (voir Monnaie) puis Aubry (voir ci-dessus), est un ancien manoir du 15ème siècle, défendu par une tour rectangulaire avec meurtrières.
La Borde (sud-est) :
Le fief appartenait, au 17ème siècle, à Charles Drouin (1606/1672), également seigneur de La Couture à Courçay, maire de Tours en 1657/58.
Le château, du 17ème siècle, a été surélevé et remanié à la fin du 19ème siècle.
On peut voir près du château 3 chênes pédonculés, qui font respectivement 4,10 m, 6,25 m. et 6,25 m. à 1 m. du sol.