Saint-Christophe-sur-le-Nais
Le nom de cette commune située au nord-ouest du département et proche de la Sarthe vient probablement de ecclesia castelli quod dicitur S. Christophori c’est-à-dire « l’église du château appelée Saint-Christophe », citée en 1050 dans une charte de l’abbaye Saint-Florent de Saumur, qui aurait donné son nom à la paroisse. On trouve ensuite, en 1306, Sainct Christofle, en 1357, Sainct Christofle-en-Touraine et finalement, en 1938, Saint-Christophe-sur-le-Nais.
Histoire
Histoire du fief :
Il est vraisemblable que la seigneurie fut fondée vers 1025, avec une place-forte (voir ci-après), en même temps que celle de Châteaux (Château-la-Vallière), par Hugues II d’Alluyes et qu’elle resta dans cette famille jusqu’à Marguerite d’Alluyes (1230/1267), petite-fille de Jean II d’Alluyes (1180/1248), qui participa en 1214 à la bataille de Bouvines* à côté de Philippe Auguste (1165/1223) et qui, avec l’autorisation de ce dernier, créa une foire, où l’on pouvait acheter des chevaux venant d’Espagne.
Au début du 15ème siècle, le fief appartenait à Jean I de Valois-Alençon (1385/1415), 1er duc d’Alençon, mort à la bataille d’Azincourt*, dont le fils, Jean II de Valois-Alençon (1409/1476), 2ème duc d’Alençon, vendit la seigneurie à Hardouin de Bueil (1347/1439), évêque d’Angers. À partir de cette époque, la châtellenie de Saint-Christophe fut confondue avec le fief de Châteaux.
Histoire moderne et contemporaine :
Des tanneries sont mentionnées dans la paroisse dès 1627. En 1790, la tannerie située 10 rue des Tanneurs (au nord-est du bourg, à côté de l’Escotais) est notée comme appartenant à Antoine Soloman (né en 1700) (voir le Bas-Sion, ci-après).
Les tanneries de Saint-Christophe sont visibles sur le grand tableau intitulé Vue panoramique de Saint Christophe, peint par l’industriel Eugène Hilarion (1841/1919) en 1903 et visible à l'hôtel de ville (voir Monuments commémoratifs ci-après). Ce dernier, installa dans une ancienne tannerie sise au n° 6 rue des Tanneurs, une usine de boutons de nacre qui fonctionna jusqu’en 1914. Redevenue ensuite une tannerie, elle fonctionna jusque dans les années 1960. Bien que le bâtiment ait été incendié en 1984, il subsiste des éléments témoignant du fonctionnement de la tannerie : des crochets fixés, en haut des murs, qui permettaient de suspendre les peaux et un égout dallé, destiné à l'évacuation de l'eau, et dans la partie Sud-Ouest des bassins, qui servaient au trempage des peaux.
L’Escotais, dit aussi le Nais, qui coule du sud vers le nord, à l’est du bourg, et qui se jette dans le Loir, faisait fonctionner trois moulins ; ce sont, du sud au nord :
- Les Grands-Moulins (rue du Moulin-à-tan, dans le bourg, au nord-est de la mairie) : moulin à farine, qui appartenait en 1643 à Jacques Bodin. D'après Jean Poussin (1930/2017), maire de la commune de 1970 à 2001 puis de 2008 à 2014, ce fut ensuite un moulin à tan, destiné aux tanneries proches.
- Moulin Basset (rue du moulin Basset, au nord) : ce moulin à farine doit peut-être son nom à Philippon Basset qui, en 1558 possédait des terres près de la Plissonnière (au nord du bourg). Il fut acquis en 1710 par Jacques Viau. René Poisson, dit le jeune, est cité comme meunier en 1732. Reconstruit en 1850. Le mécanisme a été conservé, ainsi qu'une partie de la roue. Derrière le moulin subsiste un bâtiment peut être daté du 18ème siècle.
- Moulin Bouleau (tout au nord, un peu avant l’autoroute A 28) : moulin à blé cité en 1558. Il fut vendu en 1711 par Louis Couradin, sieur de Launay. En 1771, Mathurin Blanvillain tenait le Moulin-Bouleau. Il fut vendu comme bien national en 1793, sur Charles de Longueval d'Harancourt (1771/1855), qui avait émigré. Transformé en moulin à tan en 1857.
La commune possédait deux lavoirs sur le Nais :
- Le lavoir du Gué-Couvert (rue de l’abreuvoir, au nord-est du bourg), aménagé en 1837.
- Le lavoir de la Perrine (voir ci-après).
À voir dans le bourg
Église Saint-Christophe (rue des Pèlerins, au nord-est du bourg) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000038
« L'existence d'une première église est attestée dès le 11e siècle., puisqu'en 1069, Hugues III d'Alluyes [né vers 1018, fils d’Hugues II (voir histoire du fief)], seigneur de Saint Christophe, fit don de l'église dédiée à Saint Christophe, située dans l'enceinte du château, aux moines de l'abbaye de Saint Florent de Saumur. Actuellement les différentes parties de l'église témoignent des périodes successives de construction : L'abside semi circulaire a conservé, à l'extérieur, au-dessus des ouvertures l'appareillage des pierres dit en écaille de poisson, typique du 12e siècle, elle n'est pas dans l'axe médian du chœur à chevet plat élevé au 13e siècle et son accès intérieur au reste de l'église a été fermé partiellement lors de l'installation des grands retables au 18e siècle. Du 12e siècle, subsiste également, à l'intérieur, sur le mur Nord du chœur 2 colonnes jumelles ornées de chapiteaux à motifs végétaux. Le chœur montre à l'extérieur, un mur pignon Ouest et un toit plus élevé que celui de la nef, ce qui a fait dire que l'église actuelle était la réunion de 2 édifices, l'un réservé aux moines et l'autre occupé par les paroissiens. Or, il s'agit bien d'un seul et même édifice, l'actuelle nef ne peut pas être une ancienne église avec chœur, mais une nef construite ultérieurement (13e siècle, 14e siècle ?) après le percement intérieur du mur Ouest du chœur actuel. C'est au 13e siècle également que l'intérieur du chœur roman, occupé autrefois par la sacristie dédiée à Saint Léonard, a été doté d'une voûte d'ogives et qu'a été construite la chapelle saint Nicolas, dite aussi chapelle priorale, située au Nord du chevet, devenue l'actuelle sacristie. Au 16e siècle, l'église est agrandie par la construction du collatéral Nord, si les fenêtres du mur Nord ont été refaites au 19e siècle, celle du mur Ouest serait originelle. La chapelle sainte Catherine, actuellement dédiée à Saint Gilles (et construite au 15e siècle) est modifié. Le clocher édifié à l'angle sud-ouest de la façade serait attribué au curé Jehan Delaunay (curé en 1505) , dont le nom figure sur la corniche du contrefort Sud-Ouest. Les siècles suivants furent plutôt consacrés à l'embellissement intérieur de l'église. En 1838, une triple ouverture est percée sur le mur Sud de la nef, remplaçant l'ancienne porte du 13e siècle, actuellement bouchée, de la façade Ouest. D'importants travaux de restauration ont eu lieu de 1990 à 1997. »
À voir à l’intérieur :
- Peintures murales des 14ème et 15ème siècles.
- Statue Vierge à l’enfant du 14ème siècle, restaurée en 1992.
- Dans le chœur, retable central avec tableau le Résurrection (16ème ou 17ème) et la statue monumentale (4,45 m. de haut) de Saint Christophe, sculptée en 1173 par Mathurin Roquantin : Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM37001402
« Ensemble formé par l'autel et le retable central avec la statue de saint Christophe, les 2 autels et retables latéraux. Le retable central, en pierre, est peinte en blanc et orné au centre d'un tableau peint à l'huile sur toile, encadré de pilastres en marbre noir veiné de blanc et de chapiteaux dorés. Il est surmonté d'un entablement en pierre peinte en blanc orné de rinceaux dorés, couronné d'une niche en pierre blanche, sur fond bleu, encadré de pilastres en marbre rouge veiné de blanc, dans laquelle se trouve la statue de saint Christophe. d'une niche en pierre peinte en bleu-vert, à volutes dorées, dans laquelle se trouve la statue de sainte Catherine, et encadrée par 2 pots à feu en pierre peinte en bleu-vert. » (contradiction à voir).
- Statue en bois Christ en croix (18ème siècle).
- Vitraux d’Étienne Lobin (1868/1932) et de Jean Prosper Florence, dont un, de 1900, sur lequel figure Jeanne d’Arc Saint Christophe et Jeanne d’Arc devant l’église de Saint-Christophe ainsi qu’un autre de 1902, offert par Eugène Hilarion (voir Histoire moderne et contemporaine), représenté avec son épouse sur le vitrail.
Ancien presbytère (1 rue des Pèlerins) :
Cette maison, construite sans doute au 15ème siècle, fut modifiée à la fin du 17ème ou au 18ème siècle (ouvertures, escalier, cheminées) ; confisquée comme bien national, elle ne fut pas vendue mais resta la propriété de la commune, qui y logea l’instituteur, puis, à partir de 1812, le curé ; elle est actuellement (2023) louée à un particulier.
Vestiges du château (rue du vieux château) :
Le château construit vers 1025 par Hugues II d’Alluyes (voir Histoire du fief) subit l’assaut des anglais pendant la Guerre de cent ans puis cessa d’être habité et tomba en ruines. Sur un plan de 1789, il subsiste un petit bâtiment rectangulaire placé dans l’angle nord-est de l’enceinte, qui est actuellement (2023) envahi par la végétation et qui se situe dans la partie du cimetière agrandie en 1855.
Monuments commémoratifs :
Monument aux morts (près de l’église), réalisé par le sculpteur Médéric Bruno (1887/1958), professeur à l’école des Beaux-Arts de Tours ; il représente un poilu, avec, en-dessous, l’inscription « on ne passe pas » ; restauré en 2015.
Monument du docteur Fulgence Raymond, né à Saint-Christophe en 1844, mort en1910, chef de clinique à la Salpetrière, érigé devant la mairie par sa veuve en 1913 et réalisé par Raymond Bigot (1872/1953), peintre et sculpteur ; le buste ayant été pris et fondu par les allemands pendant la seconde guerre mondiale, il ne reste que le socle.
Monument du docteur Raphaël Blanchard, né à Saint-Christophe en 1857, mort en1919, professeur à la faculté de médecine de Paris, érigé devant la mairie par sa veuve en 1924 et réalisé par Raymond Bigot ; le buste ayant été pris et fondu par les allemands pendant la seconde guerre mondiale, il ne reste que le socle.
Monument d’Eugène Hilarion, industriel, né à Saint-Christophe en 1841, mort en1919 ; il légua toute sa fortune à la commune, qui lui éleva (où ?) en 1925 un monument réalisé par le sculpeur Georges Delperrier (1865/1936) ; le buste ayant été pris et fondu par les allemands pendant la seconde guerre mondiale, il ne reste que le socle.
Maisons anciennes :
- Rue des Caves Blanches, n°8, (à côté de la mairie) : maison du 16ème siècle avec un pigeonnier comprenant 69 boulins*, modifiée au 19ème siècle. Elle appartenait probablement en 1772 à Louis Étienne Honoré Martel de Gaillon (1745/1805), seigneur d'Epeigné-sur-Dême et de Chemillé-sur-Dême.
- Rue Eugène Hilarion, n°12, (au nord de la mairie) : Bourg l’abbé: cette maison du 18ème siècle appartenait au début du 19ème siècle à André Louis Soloman (1727/1806), maire de 1800 à 1801, neveu du tanneur Antoine Soloman (voir Histoire ancienne et moderne et le Bas-Sion). Sur le cadastre de 1834, 3 bâtiments sont visibles : le logis, qui a gardé le même plan qu'actuellement, un bâtiment en L, à l'Est du logis, en bordure de la place, et un autre petit bâtiment, situé au Nord-Ouest, qui, eux, ne subsistent plus. Cette demeure est ainsi décrite dans un acte notarié de 1839 : « une maison située au haut de la place, nommée Bourg Labbé, composée au rez-de-chaussée d'une salle de compagnie éclairée par une porte vitrée donnant sur un parterre, une salle à manger au bout du couchant, éclairée d'une croisée vitrée donnant sur la cour, d'une chambre à coucher à la suite, une cuisine à côté et 2 petites pièces à la suite dans l'une desquelles se trouve la cage d'escalier, une office au côté. Au premier, 2 belles chambres à cheminée, 2 cabinets au bout et 2 cabinets sur l'office ; grenier et combles dessus couverts en ardoise et tuiles ». C'est à cette époque qu'est percée la route dite de Saint-Aubin, actuellement avenue Hilarion, passant devant la façade Sud. Elle appartient depuis 1981 à Jean Poussin, maire de Saint-Christophe, de 1970 à 2001 puis de 2008 à 2014, qui l'a restaurée avec soin.
- Rue Chaude ((au nord de la mairie) :
- N°10 : maison du 18ème siècle, avec un épi de faîtage en terre cuite :
- N°11 : maison (19ème) des médecins Antoine Mançais (1833/1868), né et mort dans cette maison, médecin à Paris et de son neveu, Raphaël Blanchard (1857/1918) (voir Monuments, ci-dessus), né dans cette maison, professeur à la faculté de médecine de Paris.
- Rue des Potiers (au nord-est de la mairie) :
- N°10 : maison du 18ème siècle, qui faisait partie de la faïencerie.
- N°12 : maison du 17ème siècle, dite Maison des dauphins (nom venant d’une enseigne en forme de dauphin, qui y était pendue), achetée en 1739 par Pierre Epron, qui fonda une faïencerie à Saint-Christophe en 1738 ; à sa mort en 1767, la maison passa à sa fille, Marguerite Epron, qui avait épousé en 1754, Michel Pierre Lebrun, procureur fiscal et notaire du duché de la Vallière. En 1857, elle était la propriété d’un de ses descendants par alliance, François Ernous, maire de Saint-Christophe de 1878 à 1893 ; elle fut agrandie en 1863 et il est possible que la façade ait été refaite à cette époque.
- Place Jehan d’Alluyes (au nord-est de la mairie)
- N°5 : ancien hôtel des Glycines (18ème/20ème) : il est formé de 2 bâtiments : l'un situé 2 avenue Hilarion qui avec son toit en croupe très pentu semble avoir le volume d'une construction du 18èmesiècle. L'autre bâtiment à un étage, qui lui est contigu, donne sur la place. Sur les cartes postales du début du 20ème siècle, on voit qu'il portait le nom de café de la ville et que les chaînages d'angle étaient ornés de pilastres cannelés et qu'une corniche à modillons soulignait l'aplomb du toit. Ce bâtiment a été surélevé d'un étage au milieu du 20ème siècle, s'alignant sur l'autre bâtiment.
- N°6 : la Perrine (17ème) : elle est décrite dans un acte de 1829 comme « une maison composée d'un logement de maître, précédé d'une grande cour, caves sous le bâtiment, une dépendance composée d'une remise, 3 écuries, enfin un hangar, une boulangerie et une grange en un bâtiment près du portail d'entrée, et un autre bâtiment neuf, ayant un escalier extérieur avec un petit jardin » ; une grange fut construite en 1846.
- N°14 : ancien hôtel du Croissant (18ème), agrandi en 1865.
- N°16 : maison de la Patoiserie (18ème/19ème) : un acte de 1701 indique « maison consistant en une chambre basse, grenier et comble dessus, cave, cour, jardin, joignant à la ruelle qui descend au champ de foire aux grands moulins » ; un autre acte de 1819 indique quant à lui « maison nommée la Patoiserie, composée par bas de 3 chambres à cheminée, 2 cabinets, 1 escalier en bois pour aller au grenier, par haut, 2 chambres à feu, grenier et comble dessus en charpente, couverte en tuiles et bardeaux, cave voûtée en son entrée sous dite maison ; 2 écuries, grenier dessus en charpente, couverte de bardeaux, cour, issues, jardin, puits dans la cour, le tout entouré de murs, droit de passage avec cheval chargé et charrette à partir du portail d'entrée de la cou, à aller au marché ».
- Rue des Rabines, n°1, (au sud de la mairie) : les Rabines (14ème/19ème) : le fief appartenait, en 1735, à François Balthazar Dangé d'Orsay (1696/1777) ; un acte notarié de 1742 décrit ainsi la maison « composée de 3 chambres, antichambre, cabinet, masure au bout du bâtiment, grange, écurie, cour, jardin, issues, caves, terres labourables et vignes » ; il y a aussi une cave voûtée, vraisemblablement du 14ème siècle, au 1er étage, une monumentale cheminée, dont les corbeaux triangulaires permettent une datation de la fin du 15ème siècle. Dans le prolongement du conduit, une autre cheminée au 2ème étage, date de la fin du 18ème siècle.
À voir au nord
La Forêt : il ne reste de ce château que son pigeonnier, qui avait perdu son toit, refait en 2011, mais a conservé 15 rangées de 40 boulins*, ou, plus exactement 687 boulins* selon un graffito. Un Jean de La Forêt, seigneur de ce fief, est cité en 1586.
À voir au nord-est
Gesnes ou Gênes :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000114
« Une 1ère mention hypothétique est faite du fief de Gesne au 12ème siècle, quand le comte d'Anjou, Geoffroy le Bel [Geoffroy V d’Anjou (1113/1151), dit Plantagenêt], donne la dîme de ce domaine à l'abbaye Saint Florent de Saumur, dont dépendait aussi le prieuré de Saint Christophe. Les mentions attestées commencent au 17ème siècle. Gesne qui appartenait à la famille de Genetay est vendu pour la partie concernant le fief en 1604 à Philémon Voisin, « porte manteau du roi ». En 1648, Pierre Dunoyer [voir le Bas Sion, ci-après], bailli de Saint Christophe, acquiert la métairie, puis le fief ; il ne semble pas qu'il y ait une demeure seigneuriale, elle fut construite soit par Pierre Dunoyer, soit après son décès en 1679, par son fils Jean Dunoyer [également seigneur de Guesnes à Fondettes et de La Colassière à Saint-Paterne-Racan], lieutenant général du duché Pairie de la Vallière. Lors du décès de Jean-Jacques Dunoyer [fils de Jean, également seigneur de Saché à Saint-Paterne-Racan] en 1762, un inventaire dressé pour l'estimation des biens décrit la maison comme « composée de 2 pavillons et mansarde au milieu, ayant 100 pieds de long, distribuée par le bas en cuisine, 3 chambres de maître, 2 salles séparées d'un vestibule, 2 cabinets ; et par le haut 4 chambres de maître, greniers régnant sur les mansardes, le tout couvert d'ardoises, une cave sous le dit bâtiment ». En 1772, Gesnes est vendu à Jacques Etienne Bourgault Ducoudray [son fils, Jacques Étienne Bourgault Ducoudray sera maire de 1811 à 1816] ».
Il y avait une chapelle, un pigeonnier, une écurie et une orangerie, qui ont disparu.
Vaudésir :
Ce fief appartenait, en 1532, à René Bonamour, marchand à Tours, qui fit construire le manoir (voir ci-après). Il fut ensuite acheté, en 1558, par François de Massicault, marchand à Tours, dont la fille, Jeanne de Massicault, veuve de Guillaume d’Argouges, transmit le château, en 1593, à sa fille Claude d’Argouges, laquelle épousa en 1625 François Testu et fut la mère de Claude Testu, trésorier de France à Tours. La famille Testu, également propriétaire du château de La Roche à Monts, resta en possession de Vaudésir jusqu’en 1719.
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000113
« Au moment de sa construction, en 1532, le château est décrit, comme « une grande maison garnie de 7 cheminées, 4 tours au coin de la maison, une chapelle, un colombier, cours, courtines et jardin, le tout enclos de fossés ». Le procès-verbal des réparations du 7 février 1720 précise l'état des bâtiments : « 3 bâtiments bâtis en comble et couverts d'ardoise, le bâtiment Est était composé au rez-de-chaussée d'une cuisine, d'un office, d'un vestibule avec escalier, et 2 celliers, à l'étage d'une chambre et d'un cabinet et de 2 salles à cheminée, à l'extrémité de cette aile, un escalier de bois à marches tournantes desservait l'aile Est et la galerie ». L'ensemble des bâtiments construits au 16e siècle a gardé son unité architecturale. Les communs situés au Sud du château peuvent d'après la forme de la toiture dater du 17e 18e siècle. »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098067
« Entouré de douves qui subsistent, mais sont en partie asséchées, et que franchit au sud un pont, le manoir comprend à l'est un corps de logis principal dont le rez-de-chaussée a son sol plus bas que celui de la cour. Un escalier extérieur conduit à l'étage supérieur. A son angle sud-est, ce bâtiment est accompagné d'une tour de défense carrée plongeant dans la douve. Au nord de la cour, une aile comprenant une galerie à arcades au rez-de-chaussée et un couloir au premier, relie une tour carrée contenant une vis de pierre et contigüe au bâtiment précédent, à un pavillon occupant l'angle nord-ouest de la cour. »
Gite dans les anciennes écuries : voir https://www.vallee-du-loir.com/offres/gite-les-ecuries-au-manoir-de-vaudesir-saint-christophe-sur-le-nais-fr-3018649/
Bas-Sion ou La Roche-de-Sion :
Article http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/manoirs-indre-loire-manoir-a-st-christophe-manoir-bas-sion.html
« Cet ancien fief, cité en 1295, sous le terme de "terroer" de Syon comprenait le Haut et le Bas Sion. Ce nom a peut-être été rapporté par les croisés revenant de Terre Sainte. Il est aussi nommé Roche Sion. Pierre Dunoyer, [voir Gesnes, ci-dessus] se disait en 1657, sieur de La Roche Sion. Son fils Henry Dunoyer, qui devint religieux Jacobin à Blois, la vendit à Jean Dunoyer, son frère, en 1682, qui la lègue à son fils Jean Jacques Dunoyer. La métairie fut vendue comme bien national à la Révolution au curé de Saint-Christophe, François Sébastien Bruneau [curé de 1782 à 1791]. Lors de sa vente, une description du Bas-Sion est donnée « : Deux chambres à feu au rez-de-chaussée, cabinet à côté, grenier, comble couvert en ardoise, caves, pressoir, écuries et grange ».
En 1823, le manoir fut acquis par Antoine Soloman [voir Histoire ancienne et moderne]. La tour d'escalier sur la façade Nord a dû être ajoutée dans la seconde moitié du XIXe siècle, car elle n'apparaît pas sur le plan cadastral napoléonien datant de 1834. Sa construction a peut-être été réalisée pour donner un caractère seigneurial et ancien à la demeure, car l'allure générale de l'édifice offre plutôt des caractéristiques architecturales d'une construction du XVIIIe siècle. Les lucarnes sont un ajout récent.
La demeure est située au Nord du bourg, le long de l'Escotais. Bâtiment en calcaire moellon enduit couvert d'un toit en croupe. Chaînages d'angle et encadrement des baies en pierre de taille. Une tour cylindrique en pierre, située au centre de la façade Nord abrite un escalier en vis en bois, elle est couverte d'un toit conique. La fenêtre centrale de la façade Sud, dont l'appui est supporté par deux consoles en forme de volutes, est encadrée d'un grand arc en plein cintre formant une sorte de fronton. »
À voir à l’est
Chapelle Saint-Gilles :
Article http://s682569273.onlinehome.fr/mairie_st_Christophe_sln/site/visiter/patrimoine/chapelle/
« L’acte de fondation de la chapelle a été rédigé le 23 juillet 1122 dans l’église de Châteaux (Château-la-Vallière). Par cet acte, Pétronille, veuve de Geoffroy de Sonzay [voir aussi Sonzay], donnait au prieur et aux religieux de Saint-Christophe tous les biens qu’elle possédait à Châteaux, à condition qu’ils bâtissent et desservent près de leur prieuré un sanctuaire en l’honneur de saint Gilles. L’édifice, construit sur le coteau de la rive droite de l’Escotais, à 750 m à vol d’oiseau de l’église et du prieuré, en bordure de l’ancienne route de Saint-Christophe à Tours, dépendait de l’abbaye Saint-Florent de Saumur.
À proximité, se tenait certainement la célèbre foire aux chevaux de Saint-Christophe. Au début du XVe siècle, la chapelle est reconstruite par le prieur de Saint-Christophe, Jehan Gratius. Des fresques, recouvrant les murs et les voûtes, ont sans doute été réalisées à cette époque. [Ces fresques, décrites en 1891 par l’abbé Louis Auguste Bosseboeuf (1852/1928), ont disparu.]
Au XVe siècle, un cimetière jouxtait la chapelle.
Au XIXe siècle, un pèlerinage rassemblait, tous les premiers septembre, de nombreux fidèles venus particulièrement de l’Anjou et du Maine. Une procession se rendait en chantant de l’église paroissiale à la chapelle ; les mendiants s’alignaient le long du parcours, espérant des aumônes. En Touraine, saint Gilles passait pour guérir le cancer, parfois appelé « mal de saint Gilles.
En 1979, l’édifice a été restauré par la municipalité avec l’aide de toute la population. La chapelle abrite trois statuettes du XIXe siècle en terre cuite polychrome : un saint moine représentant peut-être saint Benoît (à gauche), saint Christophe (au centre) et saint Gilles (à droite). Au mur sud : une statue très naïve en tuffeau dite « Vierge au lévrier ».
L’édifice actuel qui date du XVe siècle, se compose d’une nef unique percée de trois baies en arc en plein cintre (fenêtre sur le mur sud, porte sur le mur nord et grande porte surmontée d’une fenêtre sur la façade ouest). La façade ouest est surmontée d’un clocheton en ardoise dans lequel est placée une petite cloche, d’un diamètre de 30 à 40 cm, fondue par Peigney en 1821. À l’intérieur, la voûte est constituée d’un lambris de couvrement refait sur le modèle de celui de l’église paroissiale. Un Christ en croix, en terre cuite peinte, est placé sur le poinçon de la poutre du chevet. L’autel à gradins, en bois, est orné de l’agneau aux sept sceaux. Il est entouré d’une bordure formée de grappes de raisins et de fleurs. »
Clos Saint-Gilles :
Article http://patrimoine-de-france.com/indre-et-loire/st-christophe-sur-le-nais/le-clos-saint-gilles-0.php
« Demeure fin XVIIIe de style directoire attenant à la chapelle. L'édifice est bâti en tuffeau avec un fronton triangulaire sculpté typique du Directoire. Sa façade est orientée au sud-sud-ouest face à la chapelle. A l'arrière de la bâtisse subsistent les restes d'une douve, toujours en eau qui à l'origine et selon des plans anciens, faisait le tour de la propriété.
La bâtisse comporte une partie centrale (surmontée du fronton) faisant face à l'allée d'accès principale et deux ailes latérales. Elle comporte un étage. Elle présente en outre d'intéressants piliers de tuffeau aux chapiteaux sculptés, tant dans la cour qu'au portail extérieur donnant sur la rue Saint Gilles.
Au cours du XIXe, le Clos Saint Gilles (ou Villa saint Gilles), a eu un temps la vocation de pension de famille, le propriétaire étant alors M. Mongendre, maire de Saint Christophe [il s’agit en fait de Charles Jacques Bongendre, maire de 1858 à 1868]. Au début du XXe, elle a été habitée par des négociants en vin, ainsi que le témoigne la présence d'un ancien pressoir (toujours en état) dans une des granges, ainsi que des fûts sculptés reposant sur des coussins sur les piliers d'entrée de la propriété. »
lieu anciennement fortifié et entouré de douves, dont il reste une portion au nord-ouest. La demeure actuelle date du 18ème siècle.