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Saint-Étienne-de-Chigny


Le nom de cette commune, située sur la rive droite de la Loire, à l’ouest de Luynes, apparaît pour la première fois en 1290, dans le Pouillé de Tours (registre qui dénombrait les biens d'un clergé), sous la forme parrochianus de Chigné, toponyme venant de Canniacus ou « domaine agricole de Cannius ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Une œnochoé (vase pour servir le vin) étrusque en bronze, dont l’anse est ornée d’un dieu souriant, datée par le professeur Raymond Chevallier (1929/2004) du 6ème siècle avant JC, a été découverte en 1864 à Pont-Clouet (voir ci-après) et se trouve maintenant dans les collections de la SAT.

Une villa gallo-romaine* ayant été habitée du 1er au 4ème siècle après JC a été découverte par Jean Petit à l’Arnerie (nord-ouest) et photographiée par Jacques Dubois*. Elle mesurait 50 m. sur 35 m ; on y a notamment retrouvé un bâtiment rectangulaire comprenant 5 pièces sur le petit côté d’une cour de 42 m. sur 25 m., des restes de murs avec enduit de mortier rose et de tuiles plates ou creuses, des fragments de poteries communes (cruches, pots, amphore) et de poteries sigillées (vase, coupe). Voir Jean Petit, in BSAT 39, 1981 (pages 709/719) et Jacques Dubois*, in BSAT 40, 1983 (page 419)

Des domaines agricoles gallo-romains (villae*) existaient dans doute Andigny (voir ci-après), toponyme venant d’Andeniacus ou « domaine d’Andenius », à Lournay (au nord), toponyme venant de Lauriniacus ou « domaine du gallo-romain Laurinius » et à Maulnay (au nord-est), toponyme venant de Mausonacus ou « domaine du gaulois Mausona ».

La voie gallo-romaine*qui suivait la rive droite de la Loire traversait la commune d’est en ouest, en entrant à la Croix de la Chappe, où une voie secondaire, reprise par la D 126 montait vers Le Serrain (commune de Semblançay), en suivant le cours de la Bresme, et la voie Poitiers/Le Mans, en passant par Pont-Clouet (voir ci-dessus).

Cette voie, reprise par la D 76 puis par la D 952 est encore bien visible peu après la sortie de la commune, au Ponceau (commune de Cinq-Mars-la-Pile), où une voie secondaire montait peut-être vers le nord, en passant près de l’Arnerie (voir ci-dessus).

Histoire du fief d’Andigny :

Le fief de la paroisse dépendait de celui d’Andigny (voir ci-après), dont le premier seigneur connu fut Claude d’Angrie, cité en 1121. Un de ses descendants, Geoffroy d’Angrie, également seigneur d’Andigné dans le Maine et Loire, cité en 1300 sous le nom de Geoffroy I d’Andigné, fut le grand-père de Geoffroy II d’Andigné (mort en 1390)

Au 15ème et 16ème siècle, le fief appartint à la famille Binet, parmi laquelle on peut citer Jacques Binet, gouverneur du château de Tours en 1535 (voir Athée-sur-Cher, Chançay et Fondettes).

En 1562, le seigneur était Claude II de l’Aubespine (1510/1567), également propriétaire du fief de Couzières à Veigné, maire de Tours en 1557/58, secrétaire d’état de François 1er.

Par la suite, le fief fut la propriété de la famille Le Breton.

Histoire moderne et contemporaine :

La commune est composée de deux villages. L’origine du village niché dans la vallée de la Bresme se trouve au Vieux Bourg mais actuellement c’est la partie qui s’étend sur le plateau de la Gâtine Tourangelle sur la rive droite de la Loire et où se trouve la mairie, qui représente l’essentiel de la commune, cette partie s’étant développée avec l’essor de la batellerie. Ces deux parties furent réunies en 1963.

La Bresme, qui coule du nord vers le sud-ouest à l’est de la commune et qui, sur une partie de son cours, sert de limite avec Luynes, alimentait, du nord au sud, les moulins suivants :

  • Moulin à tan, cité en 1811.
  • Moulin Hodoux, cité en 1611 (voir Luynes).
  • Moulin Glabert, cité en 1789.

Les moulins à vent : article https://www.saintetiennedechigny.fr/histoire-et-patrimoine/

« Mais pourquoi diable des moulins à vent alors que la Bresme a permis l’installation de plusieurs moulins à eau, plus faciles à utiliser car indépendants des caprices du vent ? La réponse tient au changement climatique, non pas au réchauffement, mais au petit âge glaciaire qui a marqué la fin du XVIIIème siècle. Cette période froide et humide a provoqué de mauvaises récoltes, rendant plus précaire encore la ressource alimentaire ; situation aggravée par le gel hivernal qui bloquait l’écoulement des rivières et par là même les roues des moulins. Les meuniers ne pouvaient alors plus moudre un grain déjà fort rare et les disettes qui en ont résulté font partie des causes de la révolution de 1789. C’est pour pallier ces difficultés que les meuniers ont décidé d’investir dans des moulins à vent, et si quatre moulins à vocation meunière ont été édifiés, il ne reste aujourd’hui que les vestiges de trois constructions, celui de Lournay s’étant écroulé en 1806. Le moulin du Buisson Ragot est implanté au bord du coteau qui surplombe la Reynière. Il est maintenant cerné par les habitations des Terres Rouges [au-dessus du Pont-de-Bresme]. Les sources diffèrent sur les dates de sa construction : 1782 ou 1790, ce qui est plus probable. Il cesse toute activité avant 1860. Le moulin du « Pot au Beurre », situé sur le plateau dans le secteur ouest de la commune est daté de 1789. Au-dessus de l’entrée, on peut observer le dessin d’une maison surmontée d’une croix dans lequel s’inscrit un ostensoir. Cela signifierait qu’il était habilité à moudre le froment destiné à la fabrication des hosties pour les offices religieux. Il possédait des ailes en toile et une queue d’orientation qui ont disparu vers 1811.

Ces deux moulins, dont il ne reste que les tours maçonnées, sont aujourd’hui propriété communale. Le moulin de Briquelou [tout au nord-ouest], construit vers 1835, actionnait des pilons de bois qui servaient à broyer la terre destinée à la fabrication de briques puis de carreaux. Il cesse son activité vers 1900 et a depuis été transformé en château d’eau.

À voir au Pont-de-Bresme

Église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs : construite entre 1860 et 1867 en style néo-gothique par Gustave Guérin (1814/1881) avec des vitraux de l’atelier Fournier-Clément (voir maîtres-verriers-tourangeaux*)

Le lavoir, adossé à l’une des tours des murs du château d’Andigny (voir ci-après), est alimenté par une source.

Statue Pen Gwen : article https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/saint-etienne-de-chigny/pen-gwen-a-pris-place-a-l-entree-du-bourg

« Œuvre composée en pierre d'Esteillades et de Chauvigny, « Pen Gwen » a été réalisée par Jean le Doussal lors du symposium de sculpteurs de Mauves-sur-Loire (Loire-Atlantique) de 1987. Donnée à la commune en 2010 par la volonté de sa femme Arlette, elle attendait, depuis, d'être rapatriée. Grâce à la participation d'un généreux donateur qui souhaite rester anonyme, c'est maintenant chose faite. Placée en bord de Loire à l'entrée du bourg, « Tête blanche » (traduit du breton) est orientée vers l'ouest en direction de la mer et de la Bretagne natale de son auteur. »

Au n° 65, quai de la Loire, une maison réunit des éléments, qui vont du 16ème au 19ème siècle.

Andigny  (voir Préhistoire et aniquité et Histoire du fief) :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098315

« A l'origine existait une villa romaine. Au 19e siècle, le manoir est morcelé. Un plan de 1756 le montre dans son unité, avec puits, fontaine et fuye. Il est formé de deux corps de logis accolés. La façade longeant le chemin communal a été refaite au 20e siècle. Un escalier à vis de Saint-Gilles [escalier qui s’élève en tournant sur lui-même] conduit au premier étage où se trouve une grande cheminée dont la hotte est décorée d'une fresque représentant le débarquement de Sainte Marthe en Provence. Une autre cheminée du rez-de-chaussée porte également sur sa hotte une inscription du 16e siècle. De ce manoir dépend une chapelle creusée dans le roc. Sa façade est percée d’une porte et de deux baies géminées dont les piédroits sont décorés de motifs du 16e siècle. »

À voir dans le vieux bourg

Église Saint-Étienne :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098076

« L'église se compose d'une nef unique terminée par un chevet plat, coupée par un transept, le tout couvert par une charpente lambrissée. Les entraits [poutres horizontales] octogonaux montrent à leurs assemblages avec les sablières et les poinçons des renforts en forme de gueules d'animaux fantastiques ou de figures humaines. Le clocher de charpente a été installé sur la deuxième travée de la nef. Ses quatre poteaux d'angle inclinés reposent sur les extrémités d'entraits des fermes courantes, ces entraits étant soulagés sous cet assemblage par des corbeaux de pierre portés par des pilastres engagés dans les murs de la nef. Le clocher se compose d'un campanile sur plan carré à la base, terminé par une flèche octogonale élancée. Les parois de la nef, du transept et du chœur sont ornées de trente écussons en bas-relief sur plaques rectangulaires. Une peinture murale a été découverte sous l'enduit à faux joints. »

Cette église du 13ème siècle fut reconstruite au milieu du 16ème, à l’initiative de Jean IV Binet, petit-fils de Jacques (voir Histoire du fief) en 1542. Le portail d’entrée est décoré de 4 blasons.

On peut voir à l’intérieur :

  • Une peinture du 15ème siècle, représentant un pape non identifié (pop-culture) ou Saint Clément (Tourainissime).
  • Un vitrail du 16ème siècle figurant la crucifixion avec les portraits des donateurs : Jean Binet et son épouse Jeanne de La Lande.
  • Des fonts baptismaux et un bénitier du 16ème siècle.
  • Un tableau du 17ème comportant la Vierge, l’enfant Jésus et Saint Jean Baptiste.

Près de cette église, se trouve aussi une ancienne statue de la Vierge.

Autour de l’église, il y a plusieurs maisons anciennes, dont une, appelée la Maison des Planches, du 12ème siècle, refaite au 16ème, avec un pignon élevé et une porte en plein cintre, considérée comme une ancienne chapelle.

À voir au nord du vieux bourg

Les Grandes Maisons : des trois corps de logis de ce domaine, il en reste deux, dont l’un, avec des murs en colombages et un balcon en bois, date du 15ème siècle.

Beauvais ou Beauvois :

Le fief de Beauvais, qui relevait de Maillé (Luynes) appartenait en 1452 à dame Baudelle ; le dernier propriétaire fut, en 1789, le capitaine d’infanterie Jacques Marie François de La Béraudière.

Hôtel 4 étoiles actuellement : voir https://www.beauvois.com/

« L’histoire du Château de Beauvois débute au XVe siècle, date de sa construction. [Alors nommé « Château de Beauvais », ce qui signifiait « Château du beau vallon », il fut acquis au XVIIe siècle par le duc Charles Albert de Luynes [Charles d’Albert (1578/1621) 1er duc de Luynes], grand fauconnier et favori du roi Louis XIII, qui fréquenta assidûment les lieux pour des parties de chasse au gibier sur les terres du domaine. Vendu à deux reprises à de grandes familles françaises, le Château fut en partie détruit lors de la Révolution française de 1789. Sa tour ronde, au centre des deux ailes, échappa à la destruction et témoigne aujourd’hui de son histoire par son architecture vieille de six siècles. Renommé « Domaine de Beauvois » en 1966, il appartient aujourd’hui à La Maison Younan [chaîne d’hôtels de luxe, appartenant au milliardaire californien d’origine iranienne Zaya Younan (né en 1963)], qui œuvre pour faire revivre le faste du château d’autrefois, en ouvrant ses portes à ceux qui désirent vivre des moments d’exception en ses murs. »

Pont-Clouet :

Le fief appartenait en 1525 à Jehan Charruau, également propriétaire de Maugrignon à Luynes ; ce fut par la suite un relai de diligences.

Le manoir actuel, du 15ème siècle, présente des fenêtres à croisée de pierre et une porte en plein cintre sur la façade sud.

Lournay (nord-ouest) :

Le fief, qui relevait de Bréhémont, appartenait, en 1464, à Jacques de Lournay, qui, cette année-là, obtint rémission pour le meurtre de Pierre Pihier, prieur de l’abbaye de Seuilly, en 1525, à René de Lournay, en 1573, à François de Lournay, également seigneur de Fouinais à Pernay. En 1655, René de l'Hôpital le vend au chanoine de Tours, Pierre de Grannon (1612/1695), également propriétaire de La Baillardière à Berthenay.

Le logis, du 16ème siècle, était jadis entouré d’une double enceinte et de douves. La chapelle, qui portait la date de 1429 ou de 1529 ainsi que le pigeonnier ont été détruits en 1840.

La Cartonnière (nord-ouest) : pigeonnier-porche carré.

À voir au sud du vieux bourg

La Roussellière (sud-est) : le manoir date du 17ème siècle mais une grande lucarne a été ajoutée en 1740.

 


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