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Saint-Laurent-en-Gâtines


Le nom de cette commune, située dans le nord du département, à l’est de Château-Renault, apparaît au 11ème siècle, sous la forme Sanctus Laurentius de Guastina (voir ci-après). Ne pas confondre avec Saint-Laurent-la-Gâtine, en Eure-et-Loir.

Histoire

Extraits de l’article https://saintlaurentengatines.fr/histoire/

« À l’origine le pays de Gâtine se confond avec la forêt du même nom, qui couvre un vaste territoire correspondant au plateau occupant les confins de la Touraine septentrionale et du Bas Vendômois. On trouve peu de traces de cette forêt de Gâtine, chantée par Ronsard [1524/1585], dans la toponymie. Seule la commune de Saint-Laurent, qui était située au cœur de la forêt médiévale, a conservé le nom de Gâtine.

L’histoire du Pays de Gâtine compte surtout à partir de l’époque de son défrichement, au 11ème siècle par Renaud 1er, comte de Vendôme [Renaud de Vendôme (mort en 1016), évêque de Paris de 991 à 1016, comte de Vendôme de 1005 à 1016]. Des chartes, datant des années 1007 à 1020, nous apprennent qu’à cette époque, Saint-Laurent appartenait incontestablement à Marmoutier, qui y avait établi un prieuré, cité dans une série de titres sous le nom de la Grand’Maison [voir ci-après].

La contiguïté de Saint-Laurent avec Château-Renault fut, du XIe au XIV siècle, une source de démêlés continuels entre Marmoutier et ces seigneurs, au sujet de l’exercice de la justice et aussi des redevances auxquelles étaient tenus les habitants de Saint-Laurent.

Jusqu’au début du XIV siècle tout allait plus ou moins bien, entre les habitants de Saint-Laurent et leur seigneur, l’abbé : ils avaient bien trop besoin de sa protection pour se dresser contre lui. Mais le déclin de la féodalité, dû au développement du pouvoir royal, amena plus d’ordre et de sécurité dans la société et le seigneur, autrefois protecteur, apparaissait alors comme un ennemi.

En 1548, pour mettre fin aux difficultés, l’abbé céda à ses adversaires, en toute propriété, 300 arpents de bois [100 hectares environ], qui leur furent sans doute retirés par la suite, sous prétexte de malversations. En 1642, une assez grande quantité de bois fut vendue pour réparer les bâtiments de Marmoutier.

Plus tard, l’abbaye de Marmoutier fut rattachée à l’archevêché de Tours et le fief de Saint Laurent appartiendra à l’évêché jusqu’à la vente des biens nationaux, en 1791. »

Histoire contemporaine :

En 1822, la commune de Chenusson, citée en 1231 sous la forme Chenuçon et venant du gallo-romain Canutcionem ou « propriété de Canutcius », fut rattachée à celle de Saint-Laurent.

À voir dans le bourg

Église Saint-Laurent : Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Laurent_de_Saint-Laurent-en-G%C3%A2tines

« Cette ancienne maison forte et demeure seigneuriale des abbés de Marmoutier, construite au xve siècle, est profondément remaniée dans la seconde moitié du xixe siècle pour remplacer l'ancienne église qui tombe en ruines. Les espaces intérieurs sont réaménagés, une abside est construite et une tour d'escalier transformée en clocher.

Au Moyen Âge, le bourg s'est construit autour d'un prieuré dont ce bâtiment faisait partie. Cet édifice se situe immédiatement au nord-est de l'ancienne église Saint-Laurent, ruinée au milieu du xixe siècle ; entièrement rasée, une place et un carrefour occupent son emplacement.

Le bâtiment initial est mentionné pour la première fois dans des textes en 1494. C'est alors, sous le nom de « Grand'Maison », la maison forte des abbés de Marmoutier. Produits de la dîme et récoltes y sont stockés dans les étages supérieurs tandis que les étages inférieurs sont divisés en pièces habitables pour les seigneurs et leurs domestiques. Le bâtiment est entouré de murs eux-mêmes protégés par des douves [le lavoir se trouvait sur ces douves, dont une partie a été conservée jusqu’en 1976] ; ces éléments défensifs ont pour la plupart disparu. Subsistent toutefois une meurtrière à la base du mur occidental ainsi qu'une partie des bâtiments annexes.

Le bâtiment est vendu comme bien national en 1791. Certaines parties de la Grand'Maison sont louées : à partir de 1835, l'instituteur est logé à son rez-de-chaussée et, deux ans plus tard, des archives et du mobilier communaux sont stockés au premier étage.

Au milieu des années 1850, l'ancienne église Saint-Laurent menace ruine et la commune projette la construction d'une église neuve. Le curé de Saint-Laurent, qui a acquis la Grand'Maison en 1857 pour éviter qu'elle ne soit démolie, décide en définitive de la transformer en nouvelle église paroissiale sous la conduite de l’architecte Gustave Guérin [1814/1881] puis de son fils Charles [1847/1919] malgré la réticence de la commune. Les travaux sont menés de 1862 à 1874 et, en 1876, le curé fait don de la nouvelle église à la commune qui accepte finalement ce don et l'église est consacrée en 18773. Les travaux ne sont toutefois pas terminés puisque le clocher et la sacristie sont bâtis en 1881 et un nouveau portail mis en place en 1899.

La Grand'Maison, sur plan carré de 18 m de côté pour une hauteur de 28 m au sommet du pignon2, est construite en briques avec des chaînages et des cordons de pierre. Les murs extérieurs sont épais de 1,90 m. Le recours massif à la brique s'est imposé au xve siècle au détriment de la pierre, trop rare dans ces régions de sol limoneux où les chemins, en outre, sont impraticables aux chariots en période hivernale et où les matériaux de construction doivent être fabriqués au plus près du lieu où ils seront utilisés. Toutefois, la recherche esthétique est manifeste avec plusieurs couleurs de briques, dont certaines sont vernissées ; l'ensemble compose un décor où les formes géométriques (croix, losanges) côtoient des briques noires disposées aléatoirement.

Le bâtiment est divisé en plusieurs étages5 éclairés par de nombreuses fenêtres à meneaux. Ces étages sont desservis par des escaliers à vis renfermés dans deux tourelles extérieures aux façades occidentales et orientale et de même hauteur que celles-ci. L'organisation intérieure des pièces est difficile à déterminer en raison de l'ampleur des modifications effectuées au xixe siècle mais la surface habitable totale pouvait atteindre 1 000 m² répartis sur sept niveaux.

L'intérieur du bâtiment est largement remanié par la suppression de tous les planchers et cloisons des étages et sa division, dans le sens nord-sud, en une nef et deux collatéraux voûtés en briques recouvertes de plâtre ; ce vaisseau comporte deux travées. La partie supérieure de l'édifice se trouve ainsi isolée par les fausses voûtes qui ne supportent aucun poids. Certaines des baies d'origine sont murées mais leurs meneaux conservés, tandis que de nouvelles baies en ogives sont ouvertes au nord et au sud pour éclairer l'intérieur de la nef.

L'aspect extérieur est profondément modifié. La tourelle orientale est démolie en 1874 — ses vestiges se devinent encore en partie supérieure — et remplacée par une abside à cinq pans dont deux sont éclairés par des rosaces et trois par de grandes baies en ogives ; certains vitraux qui les garnissent proviennent de l'atelier de Julien Léopold Lobin [1814/1864]. Dans un second temps, une sacristie est construite contre le flanc méridional de l'abside. La toiture de la tourelle occidentale est démontée ; la tourelle elle-même est rehaussée en maçonnerie dans le même style que la partie basse et une flèche en bois recouverte d'une toiture en ardoise vient chapeauter l'ensemble qui devient le clocher ; l'escalier à vis d'origine reste fonctionnel. »

On peut voir à l’intérieur deux statues d’une Vierge à l’enfant :

  • Une du 14ème, en bois polychrome.
  • Une du 17ème, en terre cuite polychrome, restaurée en 2012.

À voir en dehors du bourg

La Brosse (nord-ouest) :

Le fief est cité en 1285 sous la forme Erallum de Broceria ; ce mot « erallum » n’existe dans un aucun dictionnaire ; il est possible qu’il vienne du latin « erado », pouvant signifier « défricher » et que la forme de 1285 puisse être traduite par « clairière de la Brosse ».

Les seigneurs de ce fief furent :

  • En 1557, François Cochinard.
  • En 1600, Nicolas de Badoux, père d’Anne de Badoux, qui épousa en 1626 Gilles I de Préaux, gouverneur de Vendôme, fils de Gilbert de Préaux, seigneur de Boissay à Reugny et qui fut la mère de Gilles II de Préaux, mort sans enfant en 1662.
  • En 1667, Urbain de Salmon (1629/1693), père d’Antoine de Salmon (mort en 1715), lui-même père d’Antoine François de Salmon (1696/1746), également seigneur de Chenusson (voir ci-après), dont le fils, Alexandre César de Salmon, cité en 1789, fut le dernier propriétaire du fief.

Le château actuel, construit en 1841, a pris la place d’un château du 15ème siècle.

Chenusson (sud-ouest) (voir Histoire contemporaine) :

Le fief appartenait, en 1731, à Antoine François de Salmon (voir la Brosse, ci-dessus), puis, en 1789, à son fils, Alexandre César.

Il y avait dans cette paroisse le prieuré Notre-Dame, érigé au 12ème siècle ; les bâtiments actuels, du 16ème siècle, sont devenus une habitation privée.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098081

« L'ensemble des bâtiments du prieuré forme un petit hameau. L'église a disparu. Le logis prioral subsiste, constitué par un bâtiment comprenant un rez-de-chaussée. L'intérieur est divisé en trois salles dont l'une conserve une fenêtre à encadrement avec pilastres à chapiteaux Renaissance, et linteau à clé sculptée. Cette grande salle est chauffée par une cheminée à hotte soutenue par des jambages à chapiteaux Renaissance. La hotte conserve une peinture représentant la Vierge allaitant l'Enfant sous les yeux de Saint-Joseph ».

Près de ce prieuré, sur l’autre berge du ruisseau, la chapelle Saint-Roch est une construction du début du 20ème siècle. Elle devait servir de chapelle funéraire à une famille de Chenusson.


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