Saunay
Le nom de cette commune, située dans l’extrême nord du département, à la limite avec le Loir-et-Cher et au nord-est de Château-Renault, apparaît pour la 1ère fois chez Grégoire de Tours sous la forme Vicus Solonacensis ou « agglomération du domaine agricole du gaulois Solonis ».
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Des silex polis du néolithique ont été récoltés vers 1920 près de L’Érable, à l’est du bourg.
À l’époque gallo-romaine, il y avait déjà une agglomération (vicus) (voir ci-dessus) où Saint Martin* détruisit le temple pour fonder une église (voir ci-après).
Un domaine agricole (villa*) existait sans doute à Méré (au sud-ouest, à la limite avec Château-Renault), cité en 984 sous la forme Miriacum ou « domaine de Marius ».
Une voie gallo-romaine allant de Tours à Chartres, via Monnaie, Auzouer-en-Touraine et Saunay est bien attestée ; elle est reprise, à la sortie de Saunay par la rue du Stade, qui va vers Villechauve (Loir-et-Cher) ; cette voie existait encore à l’époque mérovingienne puisqu’une Vie de Saint Léger, écrite au 7ème siècle et relatant la translation des reliques de Saint Léger (mort en 678) vers Poitiers, indique que le cortège passa à Saunay, où il y eut un miracle.
Selon Pierre Audin*, une voie venant d’Amboise et passant à Pocé-sur-Cisse arrivait aussi à Saunay.
À la sortie de Saunay, à droite de la rue du Stade, dans le cimetière actuel, on a trouvé en 1912 un trésor monétaire enfermé dans un vase de terre protégé par un coffret en bois, dont on a retrouvé la serrure en bronze ; ce trésor était composé de 203 monnaies romaines en bronze ou en argent, allant de Volusien (empereur de 251 à 253) à Aurélien (empereur de 270 à 275).
Histoire ancienne :
Un cimetière mérovingien, dans lequel des sarcophages du 8ème siècle ont été retrouvés et qui continuait probablement une nécropole gallo-romaine, fut suite remplacé par l’ancien cimetière qui était sur l’actuelle Place de l’Église au centre du bourg
Il y avait à Saunay un prieuré, appartenant à l’abbaye Saint-Julien de Tours, dont le prieur était le seigneur du fief, qui relevait de Château-Renault.
Histoire moderne et contemporaine :
Le Gault, petite rivière coulant du nord-est au sud-est, prenant sa source à Saint-Cyr-du-Gaut (Loir-et-Cher) et se jetant dans la Brenne, à Château-Renault, coule au sud du bourg en alimentant trois moulins : le Petit-Moulin (au nord-est), le Grand-Moulin (au sud-ouest) et le moulin de Grené (au sud-ouest).
Le Petit-Moulin et le Grand Moulin, figurent au 18ème siècle sur la carte de Cassini*.
Le moulin de Grené, ancien moulin à tan, était un fief appartenant en 1523 à Louis Thibaut, écuyer, maître des eaux et forêts d'Amboise et de Montrichard (voir aussi Bresseau, ci-après) ; notons qu’un Jean Thibaut (fils de Louis ?), mort en 1560, également maître des eaux et forêts d'Amboise et de Montrichard, fut l’épouse de Françoise d’Argy (morte en 1555), tante de Lancelonne (voir ci-après).
Les propriétaires suivants furent, en 1606, Aimée Thibaut (fille ou petite fille de Louis ?), qui, cette année-là, le vendit à Antoine de Maslon (mort vers 1610) ; l’épouse de ce dernier, Lancelonne d’Argy (1582/1622), descendante de Pierre I d’Argy, épousa ensuite Claude de Voisines, cité en 1614 ; ces derniers vendirent le fief, en 1614, à Jacques de Rigné, seigneur de La Guérinière à Dame-Marie-les-Bois.
Le sculpteur et peintre autodidacte Camille Mortier (1897/1991) habitait aux Frémondières (au nord-est du bourg) (voir aussi Château-Renault).
À voir
Église Notre-Dame (centre-bourg) :
Cette église du 11ème siècle, grandement remaniée jusqu’au 16ème, a sans doute pris la place d’une église primitive fondée par Saint-Martin (voir Préhistoire et antiquité).
La charpente en lambris et l’abside en cul de four datent du 16ème siècle.
On peut voir à l’intérieur :
- La plaque funéraire du prêtre Alderamnus (mort en 874), fondateur de l’église Saint-Gervais (voir ci-après), ainsi que sa reproduction, faite en 1847.
- Une peinture murale du 14ème siècle, installée dans une chapelle latérale.
- Un retable en chêne doré, qui proviendrait du couvent des Récollets de Château-Renault.
- Un vitrail de Julien Fournier, daté de 1894 et figurant Saint Hubert, Saint Martin ainsi que Sainte Madeleine.
Ancienne église Saint-Gervais (centre-bourg)
Cette église était située en face de l’église Notre-Dame, de l’autre côté de la Place de l’Église ; elle a elle aussi été fondée au 11ème siècle, à l’époque, où il y avait alors deux paroisses dans le bourg.
Elle a été transformée en habitation en 1720.
Bresseau (au sud-ouest du bourg) :
Ce fief, relevant de Château-Renault, appartenait vers 1540 à Jehan Thibaut, maître des eaux et forêts d'Amboise et de Montrichard puis en 1545, à Louis Thibaut (son fils ?) (voir le moulin de Grené). Le propriétaire suivant fut, vers 1550, Clément de Fenouillet, également seigneur de Valbrenne à Neuville-sur-Brenne.
Le manoir, du 16ème siècle, a été complètement restauré.