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Seuilly


Le nom de cette commune, située au sud-ouest de Chinon, apparaît pour la première fois en 999 sous la forme « in Curte Sulliacensi », signifiant « dans l’Enclos de Sulliacus », toponyme venant du gallo-romain Soliacus ou domaine agricole de Solius. Un autre domaine gallo-romain  se trouvait probablement à Vrilly (voir ci-après), toponyme venant d’Apriliacus ou « domaine d’Aprilius (celui qui est né en avril) ».

À voir dans le bourg

Église Saint-Pierre :

Article https://seuilly.fr/decouvrir-seuilly-2/histoire/

« L’église, placée sous le vocable de Saint-Pierre, fut édifiée au XIIe siècle, mais elle fut dévastée en 1562 par les protestants qui l’incendièrent après l’avoir pillée.


La nef, qui était accompagnée de deux collatéraux, s’effondra et fut, par la suite, supprimée. Elle aboutissait au clocher qui sert de poche à l’église actuelle, dont la nef est constituée par l’ancien chœur. Ce clocher, restauré au XVIIe siècle et peu après 1850, est une tour carrée avec étage de beffroi ajouré de baies jumelles en plein cintre. Sa flèche octogonale est soutenue aux angles par des trompes.

Du côté méridional il est flanqué d’une tourelle d’escalier offrant cette particularité de reposer sur une voûte. La nef actuelle a conservé son mur septentrional du XIIe siècle, qui est celui de l’ancien chœur, avec une fenêtre en plein cintre dont l’arc est mouluré d’un tore retombant sur deux colonnettes à chapiteaux ornés de feuillages. Le collatéral sud fut ajouté peu après 1850, dans le style du XIIIe siècle.


Le chœur moderne, suivi de l’abside à trois pans, a sa voûte timbrée des armoiries d’Alexandre de Lamote-Baracé et de sa femme Thérèse de Virieu [Alexandre Auguste de La Motte-Baracé (1810/1900), fils d’Auguste (1780/1857) (voir Cinais), maire de Seuilly et son épouse Thérèse de Virieu (née en 1814) étaient alors propriétaires du château du Coudray-Montpensier (voir ci-après)], qui le firent construire.

D’après R. RANJARD [Robert Ranjard (1881/1960), médecin et archéologue, voir La Riche] : La Touraine archéologique (Tours, 1930). »

Les vitraux, datés de 1876 à 1879, ont été réalisés par Lucien Léopold Lobin (1837/1892).

Près de l’église, l’ancien presbytère, du 17ème siècle, est devenu un gite, appartenant à la mairie ; voir https://seuilly.fr/wp-content/uploads/sites/369/2018/02/Gite-du-presbytere-entierement-restaure-calme-avec-jardin.pdf

Près de la mairie, on peut voir une statue de Rabelais, œuvre du sculpteur Michel Audiard (né en 1951).

Le lavoir, sur le Quincampoix, en bas de la rue Pierre-Georges Latécoère, a été restauré en 1982.

 

L’abbaye (bourg nord) :

Cette abbaye, où Rabelais commença des études, très scolastiques, si l’on en croit le chapitre 14 de Gargantua, fut d’abord un prieuré, fondé en 1095 par Guillaume II de Montsoreau, seigneur du Coudray-Montpensier (voir ci-après), également seigneur de Montsoreau (Maine-et-Loire) et devenue une abbaye en 1100.

En 1461 un incendie détruisit l’aile droite de l’église abbatiale ; Jeanne de France (1448/1467), épouse de Louis de Bourbon (1450/1487) fit reconstruire le clocher. L’abbaye, qui n’avait plus que quatre moines en 1736, fut alors abandonnée et l’église abbatiale, dévastée par un ouragan en 1751, fut ensuite rasée.

Parmi les abbés, on peut noter

  • Raoul Berruyer (mort en 1440), en 1426, précédemment abbé de Bourgueil.
  • Eustache de Maillé (mort en 1444), précédemment abbé de l’abbaye de Bourgueil
  • Jean de Bourbon, cité en 1486, fils naturel de Louis de Bourbon.
  • François Maurice de Bourdeilles, dit de Couzance, cité en 1786, dernier abbé de Seuilly.

Lors de la guerre picrocholine, les troupes de Picrochole attaquent l’abbaye et commencent par saccager les vignes ; « les pauvres diables de moines ne savaient à quels saints se vouer » et ils entament des « litanies contra hostium insidias (contre les embûches des ennemis) » mais un moine « nommé Frère Jean des Entommeures (…) bien fendu en gueule » trouble le « service divin » pour préserver le « service du vin » et extermine les ennemis avec l’aide des « petits moinillons ».

À la révolution, l'abbaye fut vendue comme bien national à Gabriel François Dujon (1731/1792), seigneur de Bascher à Assay.

Aujourd'hui l'abbaye comprend un ensemble de 5 bâtiments :

La maison de l'Aumônier, appartenant à un propriétaire privé. La façade ouest, sur la rue, montre encore, dans une arcature où se trouve l'une des fenêtres, les traces d'un porche permettant l'accès à la cour. La façade Est est flanquée d'une tour polygonale coiffée d'une pyramide d'ardoises et à la base de laquelle se trouve une porte à linteau cintré.

La chapelle, du 17ème siècle, dite chapelle des visiteurs, est composée d'une nef et d'une abside semi-circulaire située à l'est ; elle n'était plus éclairée que par les trois baies ouvrant au sud avant que la baie ouest ait été récemment rouverte.

La grange aux Dimes, dont le mur ouest est épaulé par dix contreforts. Entre le neuvième et le dixième contrefort est ménagé un passage transversal est-ouest qui donne accès au nord à une galerie orientée est-ouest ; une seconde galerie parallèle à la première et bordant le pignon nord est accessible par une porte ouverte sur le côté ouest. L'une et l'autre sont voûtées en berceau brisé. Elle abrite aujourd’hui une Maison de pays, ouverte d’avril à septembre ; voir Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Un ensemble de constructions imbriquées les unes dans les autres s'échelonnant du 12ème au 19ème siècle comprenant un corps de logis en équerre avec un avant corps à fronton triangulaire se raccordant au mur, soutenu par trois contreforts, de ce qui devait être la salle capitulaire ainsi que la salle du pressoir.

À l'est, dans le clos de l'abbaye, une fuye cylindrique, aux murs de plus d’un mètre d'épaisseur, dont la couverture a été détruite par un incendie dans les années 1960. Elle comporte quatre travées horizontales, séparées par trois cordons, de chacune six rangées de boulins sauf la première qui en a huit. Elle a été restaurée en 2016/2017.

Le clos était entouré de murets dont il ne reste que très peu de parties en bon état et dans lequel des vignes ont été replantées.

Voir André Montoux* : L’ancienne abbaye de Seuilly in BSAT 8.10 1986 (pages 1403/1414)

Certaines parties peuvent être louées ; voir https ://www.chinon-vienne-loire.fr/tourisme/accueil-abbaye-seuilly/

Le logis des Blardières, du 16ème siècle, avec une chapelle du 17ème près du bourg, cité sur la carte de Cassini et, sous le nom des Placardières, sur le cadastre napoléonien (informations données par Tourainissime).

À voir au nord

 

L’Arsenal ou L’Arcenac ou Le Clos des Plantes (chemin du Moulin à vent) :

Maison du 17ème siècle, avec tour d’escalier, tourelle d’angle et fenêtres à croisée de pierre.

La Devinière (nord-est) :

Dans Gargantua, La Devinière est le château de Grangousier, qui possède aussi les « places-fortes » de Chavigny-en-vallée, Gravot et Quinquenais. Le père de François Rabelais, Antoine Rabelais, qui avait lui aussi ces propriétés serait donc Grandgousier et son fils Gargantua serait Rabelais lui-même.

La Devinière est vraisemblablement la maison natale de François Rabelais et à coup sûr sa maison d’enfance.

La maison principale, du 15ème siècle, appartenait à son père : Antoine Rabelais, avocat au baillage de Chinon ; il y avait aussi des vignes, qui produisaient du (bon) vin blanc pineau, ainsi qu’une « saulaie » où Grangousier et son épouse Gargamelle aiment festoyer ; c’est là que, d’une façon bizarre, naît Gargantua.

On dit que cette saulaie se serait trouvée entre le parking actuel de la Devinière et le carrefour de la D 324 (qui vient de Cinais) avec la D 24 (La Roche-Clermault-Seuilly), carrefour qui serait ce « grand Carroi », où les fouaciers de Lerné rencontrent et se battent avec les bergers de Seuilly.

Cette vaste propriété comprend aujourd’hui :

D’immenses caves creusées dans le tuffeau, dont certaines sont les carrières d’où ont été extraites les pierres utilisées pour construire les bâtiments, qui accueillent des expositions temporaires.

Un pigeonnier du 17ème siècle, où se trouve une exposition permanente concernant Gargantua.

Un beau jardin, des vignobles et des terres.

La maison proprement dite, du 15ème siècle, dont le rez-de-chaussée avec son vieil évier à écoulement extérieur et sa cheminée contient une riche collection d’œuvres et de portraits de Rabelais (mais aucun n’est fiable car ils sont tous différents et postérieurs à la vie de Rabelais).

Le premier étage, auquel on accède par un escalier extérieur, comprend :

  • une grande chambre avec un mobilier du 17ème siècle.
  • une petite chambre avec des graffitis dont l’un : 08 aprilis 1509 est attribué (sans preuve) à François Rabelais.

Voir https://www.musee-rabelais.fr/

Verné (nord-ouest)

Manoir construit en 1547 et restauré en 1908 en style néo-gothique ; logis avec 2 échauguettes ; pigeonnier pariétal au nord avec 93 boulins*.

 

À voir au sud

 

Le Coudray-Montpensier

 

Après avoir appartenu, du 11ème au 13ème siècle, à la famille de Montsoreau, le fief passa, au 13ème siècle, à la famille de Marmande (voir La Roche-Clermault).

Parmi les nombreux seigneurs suivants, il y eut :

  • Pierre de Bournan (mort après 1458), écuyer de Louis II d’Anjou (1378/1417), père de Louis de Bournan (mort vers 1474), chambellan de René d’Anjou (1400/1480) et père de Jeanne de Bournan (née vers 1415), maîtresse de Charles 1er de Bourbon (1401/1456) et mère de Louis de Bourbon, qui suit.
  • Louis de Bourbon (1450/1487), amiral de France, et son épouse Jeanne de France (1448/1467), qu’il ne faut pas confondre avec une autre Jeanne de France (1464/1505), fille légitime de Louis XI et de Charlotte de Savoie).
  • Guillaume Poyet (1473/1548), chancelier de François 1er de 1538 à 1545.
  • La famille d’Escoubleau, du 16ème au 18ème siècle) (voir Cinais).
  • Philippe Claude René de La Motte-Baracé (mort en 1768) et son fils, Alexandre de La Motte-Baracé (mort en 1795), dernier seigneur du fief.

Le château fut ensuite la propriété de :

  • Auguste de La Motte-Baracé (1780/1857), fils d’Alexandre et père d’Alexandre Auguste (1810/1900).
  • Maurice Maeterlinck (1862-1949), cité en 1916.
  • Pierre Georges Latécoère (1883/1943), constructeur d’avion.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098114

« Le château a été édifié au 14e siècle et considérablement agrandi et embelli au 15e siècle. Jeanne d'Arc y logea en attendant l'audience du roi. Au 17e siècle, de nouveaux communs ont été bâtis dans la basse-cour, et au 18e siècle ont été ajoutées les écuries. A partir de 1736, l'architecte Aujubault a aménagé, au nord du château, un jardin régulier à compartiments (jardins en terrasses avec un verger et des charmilles). Le château a été racheté par l'écrivain belge Maurice Maeterlinck vers 1916, puis a été acquis en 1930 par l'avionneur Pierre-Georges Latécoère qui a entrepris sa restauration avec l'architecte blésois Henri Lafargue [1892/1962] (en conservant les structures anciennes et le caractère médiéval) et l'architecte-paysagiste Albert Laprade [1883/1978]. Si Laprade conserve les divisions générales de l'espace des jardins, les compartiments sont résolument Art Déco. Ces jardins sont à l'abandon en 1997. Le domaine a conservé du 18e siècle l'essentiel de ses limites et un certain nombre d'éléments : pigeonnier, verger entouré de charmilles, etc. »

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00011757

« Château construit entre 1401 et 1422 par Pierre de Bournan ; agrandi par Louis bâtard de

Bourbon et Jeanne de France : travaux de maçonnerie entre 1480 et 1490 par Jean Pourmène ; communs 17e siècle ; corps de logis accolé à la tour nord-ouest fin 18e siècle, aujourd'hui détruit ; écuries construites par Aujubault au début du 18e siècle ; en 1736, Aujubault fait des degrés qui descendent de la terrasse au jardin ; en 1771, plan pour refaire l'escalier par maître Ferton (ou Freton) ; remanié 19e siècle ; restauré vers 1930 par les architectes Henri Lafargue et Albert Laprade ; chapelle fondée en 1452 ; pierres de linteaux de manteaux de cheminée déplacées au musée Sainte-Radegonde à Chinon »

Pigeonnier cylindrique au nord-est du parc, datant de 1754, avec 1030 boulins*

Après avoir connu bien des vicissitudes, ce château est maintenant (2023) une propriété privée, dont une partie peut être louée : voir https://www.mariages.net/chateau-mariage/chateau-du-coudray-montpensier--e125558

Vrilly (sud-est) (voir préambule) :

Dans ce lieu-dit, cité dès 1029, une ancienne habitation, dont le portail remonte au 14ème siècle, a été remplacé par une maison, elle-même très restaurée et remaniée :

Au sud du lieu-dit : moulin sur le Négron :  l’historien Abel Lefranc (1863/1952), professeur au Collège de France, ayant réalisé en 1912, d’une très riche édition commentée de Gargantua, a démontré que la « Vède » dont parle Rabelais est, en fait le Négron, ce mot signifiant en effet « rivière » en ancien français, et l’on disait alors « la vède Négron ». 

À voir au sud-ouest

Les Perrons :  

Ce toponyme vient du latin petronem, signifiant « grosse pierre ». Le fief, relevant de l'abbaye de Seuilly, appartenait, en 1662, à Jacques Risard, également sieur de La Pommardière (à Beaumont-en-Véron).

Le logis, de la fin du 15ème siècle et remanié au 18ème, avec une cheminée du 15ème au premier étage, comprend, accolé à l’ouest, un bâtiment carré, dont le premier étage a pu servir de pigeonnier et qui renfermerait une chapelle, éclairée par des baies vitrées, aujourd’hui murées.

La Motte :

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Seuilly#Culture_locale_et_patrimoine

« Au xvie siècle, la métairie de la Motte appartient à damoiselle Jehanne du Boy [ou Du Bois] qui demeure « présentement en la maison noble de Chargé, paroisse de La Roche Clermault » lorsqu’elle la vend en 1594. L'acte est signé au château de Chargé, en présence de Nicolas de la Barre et de son épouse Guyonne de Fé, fille de Jehanne du Boy [Guionne Du Fay ou Du Fé, alias d’Ussé, avait épousé en 1574 Nicolas de La Barre, seigneur de Chargé].

Au xviie siècle, elle est entre les mains de la famille Le Cœur, comme d’autres lieux de Seuilly ;

puis, La Motte passe jusqu’en 1751 aux Chesnon, année où elle est vendue à damoiselle Marie Auvinet (apparentée à la famille Chesnon) ; elle restera dans cette famille jusqu’à la fin du xixe siècle.

La ferme de La Motte était une métairie relevant du château du Coudray-Montpensier. La plus ancienne mention connue date de 1508 et concerne une saisie féodale. Le logis principal comporte deux niveaux, avec chacun une grande salle ; celle du rez-de-chaussée possède une cheminée ; à l’étage la salle est directement sous la toiture.

Trois ouvertures comportaient des meneaux de pierre ; l’ouverture nord possède encore une huisserie à meneaux et volets du xvie siècle. Une curieuse loggia, unique en Touraine, agrémente la façade et permet l’accès à l’étage ; sous l’ancien régime, un escalier extérieur à grands degrés permettait d’y accéder ; il a été supprimé à une date inconnue, et remplacé par un escalier de meunier en bois.

Ce bâtiment, en moellons de calcaire et terre, a conservé son caractère d’origine, malgré de nombreuses réparations et reprises de maçonnerie. En 1751, il est dit « en très mauvais état » ; sont-ce les conséquences du tremblement de terre de Loudun ?

Un aveu de 1656 décrit : « un coullombier compossé aveq six cents trous basty a chau et a sable aveq un daum au dessust…Le portail fourni d’une grande porte (?) de bois de chesne clouée et ferée de poutre ».

Ce colombier se trouvait à gauche du portail, dont on aperçoit le pilier droit, à l'emplacement du tas actuel de pierres recouvert de végétation.

La Hémaie : logis du 15ème, avec une tour ayant peut-être servi de pigeonnier.

La Grande-Cour (3 route de La Mélière) : manoir du 17ème s. agrandi au 19ème : tourelle carrée à l’angle sud-ouest ; il y avait un pigeonnier, qui a disparu.

La Mélière : ancien moulin à vent, qui a perdu son toit et ses ailes.

La Bassezière : édifice du 16ème siècle, remanié au 17ème. On accède à cette propriété par un grand portail accosté d'un guichet pour piéton. Tourelle carrée au nord ; cheminée et potager du 18ème à l’étage ; chapelle du 16ème ; pigeonnier en ruine.

 

 


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