Skip to main content

Souvigny-de-Touraine


Le nom de cette commune, située à l’extrême est du département, juste avant Vallières-les-Grandes (dans le Loir-et-Cher) et à côté d’Amboise, apparaît au 11ème siècle, sous la forme Salviniacum, venant du gallo-romain Silvaniacus ou « domaine agricole de Silvanius » (voir ci-après).

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Des vestiges paléolithiques (bifaces et grattoir) ont été découverts au sud-ouest du bourg, aux Sables et à Montoussant (voir ci-après).

Un atelier néolithique était situé à la Fontaine du Saule, au sud-ouest du bourg ; celui-ci a livré 280 silex taillés et polis, dont 56 lames, 43 nucléi, 16 grattoirs. Voir Gérard Cordier* in BSPF 42 1/3, 1945 (pages 38/42).

À l’époque gauloise, un lieu de culte était caractérisé par une source sacrée, qui alimente encore le lavoir communal.

Un autre site gaulois existait sans doute à l’ouest du bourg, sur la rive gauche de l’Amasse, comme l’ont montré les photographies aériennes, ayant révélé une enceinte et des fossés ; les céramiques trouvées là permettent de penser que ce site était encore occupé à l’époque gallo-romaine, alors que ces lieux étaient à la frontière entre les Turons* et les Carnutes.

À Mazeure (voir ci-après), toponyme indiquant la présence de ruines antiques, à l’ouest du bourg, sur la rive droite de l’Amasse, il y avait probablement une autre villa* gallo-romaine (à moins que celle-ci ne soit celle de Silvanius).

Histoire ancienne, moderne et contemporaine :

L’Amasse, qui prend sa source à Pontlevoy (Loir-et-Cher) et qui se jette dans la Loire à Amboise et qui coule d’est en ouest, au nord du bourg, faisait fonctionner plusieurs moulins :

  • Le moulin de La Fontaine, cité en 1612 : il appartenait, en 1700, à Louis de La Mothe-Villebret, propriétaire également du Moulin de Vandon et seigneur du fief (voir ci-après), qui le vendit, par acte du 21 février 1707, à Jean René Le Roy. En 1769, Étienne-François, duc de Choiseul-Amboise, qui en était devenu propriétaire, vers 1768, le céda à François Pierre Du Cluzel (1734/1783), intendant de Touraine, pour y établir des moulins à organsin (fil de soie). Vers 1794, il fut vendu, comme bien national, sur Marie Adélaïde de Bourbon (1753/1821), dite Mademoiselle de Penthièvre, veuve de Louis Philippe d’Orléans (1747/1793), dit Philippe-Égalité.
  • Le moulin du bourg, cité au 18ème siècle.
  • Le moulin de Vandon: cité en 1487, sous la forme « moulin de Vaudon », comme appartenant à Pierre Du Plessis. Par acte du 24 septembre 1513, le peintre et enlumineur Protais de Porteville le vendit à Jacques Le Meignan, contrôleur d l’artillerie du roi. Le 17 juillet 1515, celui-ci le céda à Guillaume Le Moyne, valet de chambre du roi. En 1520, il appartenait à François de Barville (mort en 1562), archer de la garde du roi. En 1707, le propriétaire était Louis de La Mothe-Villebret, également en possession du Moulin de La Fontaine (voir ci-dessus) et dès lors l’histoire de ces deux moulins se confond. Gite : voir https ://www.booking.com/hotel/fr/gite-du-moulin-de-vandon.fr.html
  • Le moulin de Mazeure: cité en 1612

Histoire du fief :

Ce fief, relevant d’Amboise, appartenait en 1707 à Louis de La Mothe-Villebret (1658/1753), abbé de Notre-Dame de Doualas en Bretagne également seigneur du Feuillet (voir ci-après), d’Aspremont, du Moulin-à-vent (voir ci-après), du Moulin de La Fontaine et du Moulin de Vandon (voir ci-dessus) ainsi que de Thomeaux à Mosnes. Cette année-là, ce dernier vendit ses biens à Jean René Le Roy.

Par la suite, les propriétaires furent, en 1749, le maréchal de France Louis de Conflans, marquis d’Armentières (1711/1774), qui était aussi seigneur de Chargé, Limeray et Saint-Règle, puis, en 1763, le célèbre duc Étienne François de Choiseul (1719/1785) (voir Amboise).

À voir dans le bourg

Église Saint-Saturnin :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098119

« La façade s'ouvre par une porte en plein cintre à deux rouleaux, dont le deuxième retombe sur deux pilastres accostés de colonnettes. La nef aboutit à une travée de chœur sous-jacente au clocher, et voûtée sur une croisée d'ogives de section carrée, retombant sur les chapiteaux de colonnes engagées, décorés de monstres ou de palmettes. L'abside polygonale, refaite au 17e siècle, est couverte d'une fausse voûte de plâtre. Une chapelle ajoutée au 15e siècle s'ouvre dans le mur sud de la nef. »

On peut voir dans cette église du 12ème siècle, agrandie au 16ème et 17ème siècle :

Une cuve baptismale cylindrique, du 12ème ou 13ème s., constituée d’un monolithe de 1 m. de diamètre, avec les traces de fixation d’un ancien couvercle.

Quatre statues du céramiste Charles Jean Avisseau (1796/1861), en terre cuite peinte : Vierge de l’Immaculée Conception, dite Vierge au serpent (chapelle seigneuriale), Saint Saturnin (chœur), Saint Vincent (pilier à droite du chœur) et Saint Éloi (pilier à gauche du chœur).

Une horloge de la fin du 19ème siècle, réalisée par les établissements Prost Frères (François Désiré et Joseph Auguste), de Morez dans le Jura, restaurée en 2004 par Gilles Clément, horloger à Tours.

Un vitrail de Julien Fournier et Amand Clément (1840/1895), figurant Le Sacré Cœur de Jésus, ainsi qu’un autre de Lucien Léopold Lobin (1837/1892), représentant Le Lys Virginal.

Près de l’église, en contrebas du bourg, le lavoir, du 18ème siècle, restauré au 19ème, est alimenté par une source, qui passe pour être une ancienne fontaine sacrée gauloise (voir préhistoire et antiquité).

 

À voir en dehors du bourg

Le Feuillet (au nord-est) :

Le fief, cité dès 1328, appartint au 15ème siècle à la famille de Chastenet, avec Michel de Chastenet, cité en 1464, maître d’hôtel de Charles VIII, puis passa en 1513 à la famille Moreau, suite au mariage de Jeanne de Chastenet, fille de Michel, avec Jean IV Moreau, chef d’un régiment d’infanterie à Marignan*.

En 1619, le fief est acheté par Jean Baptiste de La Mothe-Villebret, capitaine au régiment de Normandie, mort en 1622 au siège de Montpellier*, grand-père de François II de La Mothe-Villebret (1628/1678), lieutenant-général et ingénier militaire Louis XIV, qui érigea pour lui le fief en vicomté ; ce dernier fut le père de Louis de La Mothe-Villebret (voir histoire du fief).

Par la suite, les propriétaires furent les mêmes que ceux du fief, c’est-à-dire, le maréchal de France Louis de Conflans, marquis d’Armentières (1711/1774), puis, en 1763, le célèbre duc Étienne François de Choiseul (1719/1785, pour qui le fief fut réuni à sa baronnie d’Amboise.

Le manoir, du 16ème siècle, est caractérisé par une porte, défendue par une bretèche et une herse, une tour carrée, qui flanque l’aile secondaire, au nord ainsi que par une tour circulaire en ruines, à l’angle nord-ouest de l’enceinte.

Il est représenté sur un tableau du peintre et graveur Jean Pierre Houël (1735/1813), qui est au Musée des beaux-arts de Tours, ainsi que sur un dessin d’Hubert Robert (1733/1808) (collections du Musée du Louvre). Voir Bernard Girard : Deux vues (…) du château du Feuillet, in BSAT 43 1993 (pages 973/979).

Mme Brigitte Thouveny, qui, avec son mari, a acheté le domaine en 1995 et qui a modelé le jardin en 6 parties (La terrasse, La promenade des douves, Le jardin des ruines, Le jardin d'iris, La cour intérieure, Le parc récemment planté d'arbres de collection), ouvre ce jardin sur rendez-vous. Voir https://www.jardins-de-france.com/nos-missions/voyages-et-visites/archives/jardins-secrets-jardins-du-chateau-du-feuillet

Le Moulin-à-vent (nord-ouest) :

Cette ferme, du 16ème/17ème siècle, dépendait du Feuillet et a eu les mêmes propriétaires. Elle possède une importante grange mais il n’y a aucune trace du moulin, que laisse supposer le toponyme.

Les étangs de Jumeaux (au sud) :

Le grand étang (12 hectares) et le petit étang (5,5 hect.), alimentés par des sources souterraines, abritent de nombreuses espèces de poissons (carpes, brochets, gardons, etc.) et on peut y observer une grande variété d’oiseaux (canards, cygnes, hérons, etc.)

Montoussant (au sud-ouest) :

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Prieur%C3%A9_de_Montoussan

« Une première thèse fixe la fondation de Montoussan vers 1150 par Hugues III d’Amboise [en fait Hugues II (1135/1210)], sous le prieur Étienne de Lissac [Étienne de Liciac (1139/1163)]. Alfred Gabeau [1834/1907], ne date la fondation du prieuré qu'à partir de 1198 sous Sulpice III d’Amboise [(mort en 1218), fils d’Hugues II]. Ces deux thèses ne sont nullement contradictoires, Hugues III d'Amboise ayant pu faire un premier don sans l'inscrire dans une charte, et son fils, Sulpice III, agrandir le monastère en faisant transcrire les biens et les coutumes dans une charte.

En 1317, le prieuré de Montoussan fut rattaché à celui de Bois-Rahier à Tours [prieuré qui se trouvait dans l’enceinte de l’actuel lycée Grammont et qui fut détruit en 1781], c'est-à-dire qu'il ne fut plus habité par des moines), mais donné en fermage à une famille qui l'exploitait et payait une redevance à Bois-Rahier.

Bien que n'étant plus habité par des moines, la chapelle resta un lieu de pèlerinage jusqu'à la Révolution et on célébrait une messe le 8 septembre puisqu'elle était dédiée à la Nativité de la Vierge.

En 1744, le prieuré fut supprimé quelques années avant la suppression de l'ordre grandmontain (1772), et sa propriété attribuée au grand séminaire de Tours. La chapelle fut alors totalement délaissée et servit en 1789 de cellier.

En 1792, l'ancien prieuré fut vendu comme bien national avec son domaine.

En 1826, le duc d’Orléans (futur roi des Français Louis-Philippe [1773/1850]) acheta la propriété, fit démolir les bâtiments au nord de l'église en 1842 et fit planter les dépendances en bois.

Confisqué en 1852 par le régime du Second Empire, le domaine du prieuré fut restitué en 1871 à la princesse de Saxe-Cobourg [Clémentine d’Orléans (1817/1907)], fille du défunt roi Louis-Philippe.

De nos jours, les ruines de l'église sont encore propriété privée, les terrains sont toujours exploités en bois. »

Voir aussi http://prieure.montoussan.free.fr/


Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User