Sublaines
Le nom de cette commune, située au sud-est de Tours et au sud de Bléré, apparaît pour la première fois au 9ème siècle, dans une charte de Louis 1er le Pieux, sous la forme in Sublena villa signifiant « dans le domaine agricole de Sybilinus » ou « dans le domaine de la source ».
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Les témoignages du néolithique sont particulièrement nombreux dans la région ; on peut notamment citer : Le dolmen de Villaine, Les Buttes des Danges, La Pierre-aux-Œufs, La Pierre-du-Pas-de-la-Mule-de-Saint-Martin et Le Grand Ormeau.
Le dolmen de Villaine (voir Gérard Cordier* in Gallia Préhistoire 15.1, 1972).
Ce dolmen* se trouve à 500 m. au sud-ouest de Villaine et à 700 m. au nord-ouest de La Barbillonnière, dans un champ portant le nom de Les Petits-Prés sur le cadastre.
La toute première description de ce dolmen de Villaine a été donnée par Louis Bousrez* (1848/1912) en 1894 in Les monuments mégalithiques de la Touraine : « [...] c'est peut-être plutôt une crypte qu'un dolmen. La table est presque au niveau du sol, elle est supportée d'un côté par une pierre dont les dimensions ne peuvent être définies parce qu'elle est presque enterrée ; de l'autre côté, la table semble posée sur le sol même. Une excavation très petite, où l'on a peine à se glisser existe dessous. Ce dolmen a été fouillé, peut-être pas complètement, peut-être a-t-il été comblé en partie [...] La table a 3 m de diamètre et est presque ronde. Le dessus n'a que 80 cm d'élévation au-dessus du sol, quelques grosses pierres se voient dans les environs. »
Ce dolmen servait d’ossuaire et abritait les restes d’au moins 140 individus.
Les fouilles, faites par Gérard Cordier* (1924/2014) ont mis à jour 300 pièces en silex (poignards, lames, grattoirs, pointes de flèche), 9 pièces en os (pics en bois de cerf et objets de parure) et un millier de tessons de céramique, dont ceux de vases en forme de pots de fleurs, qui peuvent être vus au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye.
Les Buttes-des-Danges (voir Gérard Cordier* in BSPF 47.11/12, 1950
« Les Danges de Sublaines sont deux buttes situées à 2 kilomètres au Sud-Est de ce bourg. Elles sont distantes de 190 mètres de centre à centre et situées sur une ligne voisinant la direction Est-Ouest. Elles sont figurées sur l'atlas cadastral rénové de Sublaines, section B, lieu-dit « Les Buttes », la butte Ouest, la plus petite est dans la parcelle В 949, la butte Est s'étend en partie sur les parcelles В 972-971-970. La hauteur de la première paraît voisiner 2 à 3 mètres, celle de la seconde 4 à 5 mètres ».
Selon Louis Dubreuil-Chambardel* (1876/1927) (voir Sur les mots « Dange » et Dube » in BSPF 8.2, 1911) « le mot « dange » indique une motte de terre artificielle ou naturelle. Il faut distinguer les Danges de Saint-Quentin [tout au nord du bourg] et les Danges de Sublaines [dites aussi les Buttes, de l’autre côté du Chemin de Montrichard, qui sert de limite entre les 2 communes et qui serait peut-être un ancien chemin romain]. »
L’historien Alexandre de Salies (1815/1883) écrit dans son Histoire de Foulques Nerra (Paris, Dumoulin, 1874) : « Quant aux Danges, elles reposent sur un terrain où l'on a trouvé déjà bien des débris romains, vases funéraires, couches de ciments, briques à rebord, médailles, etc. En fouillant dans la plus grande des Danges on a aussi trouvé des lames d'épées fort rouillées... Il est certain que le mystère qui enveloppe ces étranges et historiques monuments serait curieux à découvrir. Leur présence dans une plaine dont la terre s'attache tellement aux pieds lors qu'elle est mouillée qu'elle y forme des monceaux énormes avant qu'on puisse s'en défaire a aussi inspiré une singulière légende aux habitants du pays. Ils prétendent que ces éminences sont la terre que Gargantua secoua de ses bottes un jour qu'il traversait la Champagne après une grande pluie et ils les appellent en conséquence les dépatures de Gargantua […] une voie romaine qui coupe le plateau entre Sublaines et Luzillé, vient passer entre les Danges ».
Bien que, selon une chronique du 12ème s., il s’agirait de 2 mottes que Clovis (roi des Francs de 481 à 511) et Alaric II (roi des Wisigoths de 484 à 507) firent édifier pour marquer les limites de leurs états respectifs, il est maintenant certains que ces buttes sont des tumuli existant déjà au néolithique puisqu’un anneau-disque de cette époque y a été trouvé vers 1875 ; ce serait, selon Gérard Cordier* qui y a fait des fouilles de 1962 à 1968, un objet de parure ayant une signification religieuse.
Pour sa part, Gérard Cordier* y a surtout découvert des témoignages du Premier âge du fer ou Hallstatt (-1 000/-450), visibles au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye, à savoir : une urne cinéraire à motif géométrique portant une figure de char attelé, un très beau canard en bronze et, dans le plus grand, les restes probables d’un char, ce qui ferait de ce tumulus une « tombe à char », rite funéraire d’inhumation réservé aux élites celtes.
Une urne cinéraire en verre, contenant des ossements calcinés, a également été trouvée près des Danges.
Dolmen* La Pierre-aux-Œufs : d’après une carte dressée par Louis Dubreuil-Chambardel*, ce mégalithe se situait à environ 1 km au Sud-Ouest, près de Homme (voir ci-après). Louis Bousrez* signale sa destruction vers 1890.
La Pierre-du-Pas-de-la-Mule-de-Saint-Martin : il s’agit d’un polissoir fixe qui se trouve à l’est de la D 31, immédiatement après une aire de pique-nique, près du Bois-du-Pas-Saint-Martin, au nord du bourg. Encore à la fin du siècle dernier, des monnaies étaient déposées dans l'une ou l'autre des 14 cavités de ce bloc de pierre, dans l'espoir de combattre la stérilité. Les dévots pensaient y reconnaître l'empreinte d'un sabot du cheval de Saint Martin et l'empreinte laissée par un des pieds du célèbre thaumaturge, représentée par 7 perforations, trace des clous de sa chaussure. On montrait également l'empreinte du bout de son bâton pastoral.
Le Grand-Ormeau, sur ce site, au nord du bourg, les fouilles de sauvetage, faites lors de la construction de l’A 85, ont mis à jour des vestiges allant du néolithique à l’époque gallo-romaine (à voir au Musée du Grand-Pressigny), notamment :
- Un système de palissades monumentales délimitant un camp néolithique de plus de 10 hectares, dans lequel on a découvert des sépultures de la « culture de Chambon » et des artéfacts dont les plus anciens remontent à 3 500 ans avant JC.
- Un grand bâtiment de l’âge du bronze, accompagné de nombreux fragments de céramique.
- Des fossés de l’époque gauloise, organisant un système de parcelles agricoles ainsi que des objets (torques, épées) de cette époque.
- Des vestiges d’une villa gallo-romaine* et de la voie* allant de La Celle-Saint-Avant à Amboise (voir ci-après).
Des vestiges du néolithique existaient aussi à :
- La Pierre-de-La-Croix-de-La Main (à 1,8 km à l’est du bourg) : menhir de 3 m. qui s’est affaissé en 1870 et qui a été détruit en 1945.
- Les Sillons-de-Gargantua : polissoir fixe en poudingue, vu en 1909 (où ? par qui ?) mais disparu aujourd’hui.
- La Pierre-à-Vitet, toponyme au nord-ouest du bourg, qui indique peut-être l’existence d’un mégalithe disparu.
Par ailleurs :
Un petit couteau à douille, mesurant 12 cm, de l’âge du bronze a été trouvé à La Marinerie, au nord-est du bourg.
Au lieu-dit Beauce, au nord-ouest du bourg et à l’ouest de la D 31, on a découvert un puits construit en pierres plates posées les unes sur les autres sans ciment, profond de 10 m. et creusé sur plus de 8 m. dans le rocher ; il fut comblé volontairement par 11 couches de terre et 10 couches de pierres alternées. On y a trouvé des coquilles d’escargot disposées en cercle, de nombreux ossements d’animaux (chiens, chats, sangliers, cerfs, chèvres, lièvres, fouine, renard) enterrés entiers pour la plupart, des fragments de vases, un bracelet, une fibule et un anneau en fer. Ce puits a été considéré comme un puits funéraire gaulois par Louis Dubreuil-Chambardel* puis comme un ancien silo à grains reconverti en puits à offrande par Jean-Mary Couderc* (1936/2016).
L’époque gallo-romaine enfin est surtout représentée par plusieurs voies :
La voie qui allait de Port-de-Piles à Amboise (portion de l’ancienne voie d’Espagne), étudiée complètement par Pierre Audin*, est encore visible au nord-ouest, sous la forme d’un chemin se dirigeant vers la Folie (commune de Bléré), en longeant la lisière ouest du Bois Gaulpied et en servant de limite entre Sublaines et Bléré.
Une partie de cette voie a été découverte par Grégory Poitevin (INRAP Centre) lors de la construction de l’autoroute A 85 et voici ce qu’il écrit dans son rapport : « La voie est tout d'abord constituée d'une couche argileuse sur laquelle est disposé un radier de pierre calcaire sans organisation particulière. Un second niveau de pierre très compact recouvre le précédent. Un léger bombement dans la partie médiane du tracé assure l'évacuation des eaux pluviales sur les côtés. L'ensemble de la construction, large de 6,68 m, est contenu par de grosses pierres posées sur chant. Deux fossés latéraux sont apparus de chaque côté de la voie lors de la fouille. L'emprise totale de l'aménagement est alors de 27,76 m. Ces fossés servent au drainage des eaux de pluie et à séparer clairement l'espace public du chemin et les parcelles de terre qui sont des propriétés privées. L'espace libre entre les fossés et la voie servait au passage des cavaliers et aux troupeaux. » Voir https://www.inrap.fr/le-chemin-d-espagne-4025#
Le Chemin-Chaussée, ancien chemin fait avec des pierres liées par de la chaux, est visible, à l’est, où il longe la limite entre la commune avec Luzillé ; c’est sans doute une ancienne voie gallo-romaine venant de Montrésor pour aller vers Bléré, où il rejoignait la voie gallo-romaine allant de La Celle-Saint-Avant à Amboise ; avant les Buttes des Danges, il croise une autre ancienne voie, dite Chemin-de-Montrichard ou Chemin-de-Saint-Martin, venant de Loches et allant, comme son nom l’indique, vers Montrichard ; il passe ensuite à l’est du menhir La Pierre-de-La-Croix-de-La Main et du dolmen de Villaine.
Notons enfin qu’à la Barbillonnière, au nord-est du bourg, on a découvert des vestiges d’une ancienne villa gallo-romaine* ainsi qu’une meule de cette époque.
Histoire ancienne, moderne et contemporaine :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Sublaines#Histoire
« Le site de Villaine a révélé l'existence d'une vaste nécropole mérovingienne, plus de 200 tombes creusées directement dans le substrat calcaire, accompagnées de quelques bijoux ; un tiers des sépultures avait appartenu à de jeunes enfants, ce qui fait dire à certains archéologues que cette nécropole pourrait avoir été utilisée à l'occasion d'épidémies sévissant dans la seconde moitié du 6ème siècle.
Au 9ème siècle, un diplôme de Louis le Pieux cite Sublaines comme appartenant aux chanoines de Saint-Martin de Tours, et c'est encore le cas au moins jusqu'au 13ème siècle. À l'occasion de la construction de la zone industrielle du Bois Gaulpied [voir Antiquité, ci-dessus], un souterrain-refuge complet (escalier, salles aménagées, bancs, puits) a été mis au jour ; daté d'avant la fin du 11èmesiècle, il pourrait faire partie d'un ensemble de dispositifs militaires construits dans la région pendant la guerre que se livraient alors les comtes d’Anjou et de Blois pour la possession de la Touraine.
La voie antique Amboise-Poitiers [voir Antiquité, ci-dessus] devient Chemin de Saint-Jacques, l'un des itinéraires vers le pèlerinage galicien ; elle restera très fréquentée jusque vers 1780 et la construction d'une nouvelle route de Paris vers l'Espagne, passant par Tours (future N10).
En 1578, le village est partagé entre un fief laïc tenu par Pierre Barétin [Pierre Barentin ; le propriétaire était, en 1673, Gilles Deodeau] et un fief religieux, celui de la mairie, qui relève d'Amboise. Le fief dit « la mairie » est selon toute apparence celui du maire, administrateur local des biens au nom des propriétaires, en l'occurrence les chanoines [de Saint-Martin de Tours].
Pendant la Révolution, quelques incidents émaillent la vie de la commune : le 6 floréal an IV (26 avril 1796), l'adjoint et agent municipaux, « lesquels, ne sachant ni lire, ni écrire, ne peuvent tenir l'état civil », sont suspendus ; même sanction est demandée le 4 floréal an VII (24 avril 1799), pour les mêmes motifs, contre deux Sublainois occupant les mêmes fonctions. En 1790, la commune de Sublaines demande à être déchargée de sa contribution patriotique, en raison de la misère qui règne dans la commune. Il est même ajouté que certains habitants « seraient morts de faim, sans le secours charitable de leur curé qui s’est entièrement sacrifié pour eux... ».
À voir dans le bourg
Église Saint-Martin :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martin_de_Sublaines
« L'église est un édifice du début du xiie siècle, mais dont la nef a été remaniée au xve siècle. Elle dépendait à sa construction de la collégiale de Saint-Martin qui fut confirmée dans cette possession par l'archevêque Gilbert (1119) [Gilbert de Maillé, évêque de Tours de 1118 à 1125] et par le pape Alexandre III (1177) [pape de 1159 à 1181].
L'orientation de l'édifice est « classique », nef à l'ouest et chevet à l'est.
La nef unique est couverte d'un plafond voûté en plâtre qui masque la charpente. Elle est percée de deux portes en plein cintre, une à l'ouest et une au nord ; ces deux ouvertures ont perdu une partie de la décoration qui les surmontait.
Une travée de section carrée relie la nef au chœur ; elle est voûtée d'une croisée d'ogives massive, propre à supporter le clocher qui s'élève au-dessus d'elle ; deux baies géminées surmontées d'un oculus éclairent cette travée. Ce clocher roman, de plan carré, présente sur l'ensemble de son pourtour deux arcatures encadrant des baies en plein cintre au nombre de deux par face. Le clocher est couvert d'une toiture pyramidale en ardoise.
Le chœur est composé d'une travée unique voutée en berceau brisé et terminé par une abside en cul-de-four à cinq pans percée de cinq baies en plein cintre et dont la corniche repose sur des modillons sculptés.
Une cuve baptismale en pierre, du xiie siècle, se trouve à l'intérieur de l'église, ainsi qu'un banc d'œuvre du xve siècle. L'église Saint-Martin de Sublaines renferme également trois objets inscrits dans la base Palissy :
- une cloche en fonte de 1740, d'un poids d'environ 100 kg.
- un port-cierge en bois peint du xixe siècle, décoré d'une croix et de motifs floraux.
- deux statues des xve et xvie siècle en tuffeau peint en blanc puis doré, représentant respectivement Saint Yves et un saint inconnu.
- [il y a également une statue en bois de Saint Martin, du 16ème siècle, selon https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM37001446].
À l'occasion de la reprise de la nef au xve siècle, les murs ont été ornés de peintures redécouvertes à la fin du xxe siècle sous un enduit de plâtre. À dominante rouge foncé, elles représentent des personnages en costumes d'époque, dont une femme qui pourrait être sainte Barbe ».
On peut également voir à l’intérieur :
Une statue de la Vierge à l’enfant, du 15ème et de Sainte Catherine, du 16ème, selon https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/sublaines-eglise-saint-martin/
4 verrières de la seconde moitié du 19ème, attribuées au maître-verrier Amédée Bergès, actif à Toulouse entre 1857 et 1892, selon https ://tourainissime.blogspot.com/search/label/Sublaines
À voir en dehors du bourg
Les Quentins (au nord-est) :
Le vieux puits est recouvert par une dalle plate.
Cours (au nord-ouest) :
Le domaine, qui appartenait en 1735 à Louis Charles Gabriel Christophe de Vernou (né en 1704 et décédé, selon les sources, en 1761 ou 1772 ou 1784 !), capitaine d’infanterie au régiment de Guyenne, également seigneur de Bonneuil à Saint-Génard (deux-Sèvres), fut vendu cette année-là à Bernard Robin, également propriétaire du Persillère à Ferrière-sur-Beaulieu.
La fille de ce dernier, Marguerite Françoise Robin fut l’épouse de Maximilien Debit (mort en 1778), procureur au grenier à sel de Loches, père de Marthe Marguerite Thérèse Debit, laquelle épousa en 1777 Nicolas Adrien Pillault (1749/1813), maire de Loches de 1780 à 1790 et fils de Nicolas François Pillault (mort en 1795), maire de Loches de 1765 à 1769, propriétaire du Rocheron à Ciran.
Le fils de Nicolas Adrien, Nicolas Henry Joseph Pillault l'aîné, avocat à Paris, revendit la propriété en 1850.
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferme_de_Cours
« À l’origine de cette métairie il y eut peut-être une ancienne cour (curtis) carolingienne, ensemble de bâtiments clos pour un riche propriétaire et ses domestiques, mais seule la toponymie évoque cette hypothèse. Ce fut très certainement plus tard une métairie appartenant à la collégiale Saint-Martin. Le plus ancien bâtiment de la ferme est la tour, datant probablement de la seconde moitié du 16ème sècle, servant de pigeonnier mais ayant aussi certainement une fonction défensive. Les autres bâtiments sont ajoutés ou reconstruits ultérieurement, comme la grande méridionale qui date de 1864.
Une tour carrée servait de porche d'accès à la cour de la ferme grâce à deux arcs en plein cintre ; celui situé à l'ouest est totalement muré alors que du côté oriental, il ne l'est que partiellement. L'étage supérieur est occupé par un colombier ayant conservé ses trois rangées de boulins*, ménageant au total 150 nids. Une corniche de pierre installée à mi-hauteur de la tour était destinée à recevoir les pigeons et à leur permettre de pénétrer à l'intérieur. La maçonnerie fait appel au petit appareil irrégulier en moellons avec des chaînages d'angle en pierres de taille. L'ensemble des bâtiments enserre une cour trapézoïdale dont la tour occupe l'angle sud-ouest.
Homme (au sud)
Cette ferme fortifiée, dont le nom vient peut-être du latin ulmus (orme), appartenait, au début du 19ème siècle à Pierre Boissé et Catherine Bigot, son épouse. Après leur décès, leurs enfants vendirent, en 1818, une partie des bâtiments à Louis Fillon et Marie Gaudeau. Devenue veuve, cette dernière revendit le domaine, en 1840, à son gendre, Jean Girollet (né en 1808), conseiller municipal de Sublaines en 1852, père d’Étienne Girollet (1838/1894).
Voir Martine Laîné : file:///C:/Users/POSTE/Downloads/hommes-manoir-actuellement-ferme.pdf
« L’actuelle ferme de Homme, appelée parfois Le Pavillon, est composée de bâtiments de différentes époques. Le plus ancien est un logis-porche de la seconde moitié du 16e siècle. Les autres bâtiments (logis, granges) peuvent être daté des 19e et 20e siècles. La qualité de construction du logis-porche indique que la ferme actuelle est en fait un ancien manoir, dont il ne reste que ce pavillon. Au début du 19e siècle, Homme est désignée en tant que métairie.
Au cours du dernier quart du 20e siècle, de grands hangars en tôle ont été construits à l’extérieur de la cour pour les besoins de l'exploitation.
Le logis-porche et une construction en pierre de taille de plan massé comprenant un étage carré et couvert d’un toit en pavillon. Le niveau supérieur a été abaissé car les pilastres sont interrompus. Le porche, voûté en berceau finement appareillé à joints vifs, est partiellement bouché car une dépendance y a été aménagée. Les façades est (sur cour) et ouest sont percées d’une grande arcade encadrée de deux pilastres à bossages jusqu’à mi-hauteur, et à chapiteaux doriques. Côté cour subsiste une fenêtre à meneau, en grande partie bouchée. Le toit couvert d’ardoise laisse dépasser une haute souche de cheminée en brique et pierre de taille. On sait que la cheminée qui s’y trouvait a été remontée au château de Marcilly-surMaulne.
Divers bâtiments sont construits dans le prolongement du mur nord dont une grange en moellons avec fenil au-dessus ; elle est couverte d’un toit à longs pans en tuile mécanique. Un logis en rez-de-chaussée, en moellon enduit avec encadrement des baies en pierre de taille prolonge cette grange. Ce bâtiment est couvert en tuile plate récente.
En fond de cour, perpendiculairement au logis, se trouve une grange à porche, accolée à un second logis qui n’est plus utilisé comme tel. Cette grange possède une charpente à pannes ; les entraits reposent sur les murs gouttereaux.
Bornant la cour à l’est, subsiste une mare dont deux des bords sont retenus par un mur en moellons. Un édicule à auvent en moellons et pierres de taille servait à abriter les porcs. »
Le nom de cette commune, située au sud-est de Tours et au sud de Bléré, apparaît pour la première fois au 9ème siècle, dans une charte de Louis 1er le Pieux, sous la forme in Sublena villa signifiant « dans le domaine agricole de Sybilinus » ou « dans le domaine de la source ».