Tauxigny
Le nom de cette commune, située au sud-est de Tours, apparaît pour la première fois en 790 dans un diplôme de Charlemagne qui cite une « Villa quae dicitur Talsiniacus », c’est-à-dire « une propriété agricole appelé Talsiniacus, (soit domaine agricole de Talesinus) ».
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Des vestiges néolithiques ont été trouvés à Malicorne (au sud-est du bourg), où il y avait également deux dolmens, détruits en 1893, qui étaient nommés Les Palets-de-Gargantua, et près duquel passait une voie gallo-romaine (voir ci-après).
Une hache polie a été découverte en 1973 dans le bourg et un mortier-meule fabriqué à partir d’un galet de granite rose a été trouvé à La Gaudinière, au nord-est du bourg (voir Gérard Cordier* (1924/2014), in RACF 30, 1991).
Le toponyme La Haute-Borne, au nord du bourg et à l’est de la D 82 (voir ci-après) indique sans doute la présence d’un mégalithe disparu et deux grandes lames néolithiques y ont été recueillies par le propriétaire du terrain.
D’importants vestiges de villae gallo-romaines* ont été vus d’avion par Jacques Dubois* (1926/2016) (voir BSAT 38, 1976 et 41, 1987).
Près d’Aubigny, (voir ci-après), toponyme cité en 774 sous la forme Albiniacus ou « domaine d’Albinus », au lieu-dit La Place, a été vue une structure ramassée autour d’une cour carrée, avec d’un côté une habitation, peut-être à galerie et, d’un autre côté, un bâtiment plus simple ; une petite structure carrée se trouve au milieu du mur d’un 3ème côté. Au sol, Jacques Dubois* a ramassé des fragments de tuiles à rebord.
Près des Loges (au sud-ouest), au lieu-dit Les Grands-Champs, a été vu un grand établissement rectangulaire, avec bâtiments sur cour ainsi que 3 constructions plus simples aux alentours. Dès 1896 (voir BSAT 10, 1895/96) on y a trouvé des fragments de briques ou de tuiles, de poteries et d’une grande meule, dont un morceau peut être vu au Musée du Grand Pressigny, ainsi que des monnaies. Louis Bousrez* (1848/1912) pensait alors que c’était « l’emplacement d’une agglomération assez considérable ».
Près de Villiers, (au nord-est), toponyme venant de villaris ou « domaine agricole annexe », au lieu-dit Les Terres-Crevées, a été vue une grande construction avec 2 cours et des bâtiments d’habitation ; au sol, Jacques Dubois* a ramassé des fragments de tuiles et de poteries communes ou sigillées* ; il a aussi vu, à 500 m. de là, un grand carré de 15 à 20 m. de côté, qui était peut-être une nécropole réservée aux membres de la famille des propriétaires de cette villa.
Enfin, près de Toizay (au nord-est), toponyme venant de Totiacus ou « domaine de Totius », hameau dépendant aujourd’hui de Courçay mais qui fit partie de Tauxigny jusqu’en 1833, au lieu-dit La Lande, qui jouxte la limite actuelle entre Tauxigny et Courçay, a été vue une cour rectangulaire avec une construction incluse dans un côté de cette cour. Au sol, Jacques Dubois* a trouvé des fragments de tuiles et de poteries.
La voie gallo-romaine qui allait de La Celle-Saint-Avant à Amboise, reprise par la D 82, entrait sur le territoire de la commune actuelle, près de Malicorne (voir ci-dessus) et elle suivait ensuite pendant plusieurs kilomètres la frontière entre Tauxigny et Dolus-le-Sec.
Une autre voie ancienne, reprise par une route qui entre sur la commune à Aubigny (voir ci-dessus), passe à La Place ; elle est ensuite continuée par un chemin qui traverse la D 82, passe près de La Haute Borne (voir ci-dessus), puis entre Villiers et Toizay (voir ci-dessus), quitte la commune au lieu-dit La Haute-Brosse pour entrer sur la commune actuelle de Courçay. C’est « le vieux chemin de Loches », plus direct que les routes actuelles selon les anciens et datant de l’antiquité, selon Raymond Mauny*(1912/1994).
Histoire ancienne, moderne et contemporaine :
Le fief appartenait au 8ème siècle à Saint-Martin-de-Tours ; Alcuin, abbé de 796 à 804, le donna, au début du 9ème siècle, à l’abbaye de Cormery.
Un autre fief important de la paroisse était le fief de La Brosse (nord-est du bourg), qui relevait de la châtellenie de Bray (aujourd’hui Reignac-sur-Indre), fut la propriété, du 13ème au 15ème siècle, à la famille de La Brosse ou de La Broce.
Pierre I de La Brosse (mort en 1224), cité en 1213, fut le père de Jean de La Brosse (mort en 1271), abbé de Cormery de 1268 à 1271, et de Pierre II de La Brosse (mort en 1252), sergent du roi Louis IX, lequel légua une rente à l’ancienne église Saint-Révérend de Nouâtre pour fonder une messe d’anniversaire.
Ce dernier fut le père de Guillaume de La Brosse, mort en 1270 à Tunis, où il avait accompagné Louis IX (1214/1270), ainsi que du célèbre Pierre III de La Brosse, né vers 1230 et pendu à Montfaucon en 1278, chambellan de Louis IX puis de Philippe III le Hardi (1245/1285), également seigneur de Langeais et de Châtillon-sur-Indre, lequel eut pour fils Perrot de La Brosse, cité en 1268 (voir Perrusson).
Par la suite les seigneurs furent, en 1398, Odenet de La Brosse et, avant 1432, Plotart de la Brosse.
L’Échandon, qui prend sa source à Manthelan et qui coule du sud vers le nord pour se jeter dans l’Indre à Esvres, passe à l’ouest du bourg en faisant fonctionner les moulins suivants (du sud au nord) :
Moulin de Requeugne ; cité en 1770 sous la forme « Moulin de Recueil » ; il faisait partie d’un fief appartenant à l’abbaye de Cormery, qui, en 1419, le concéda à rente perpétuelle à Jean Roy. En 1644, ce domaine appartenait à Jean II de Vonnes (1621/1677), seigneur d’Azay-sur-Indre et de Fontenay-Isoré à Saint-Bauld ; en 1662, à Pierre Seguin ; en 1760, à Pierre de Lawhernes, contrôleur des guerres, propriétaire également de Cottereau à Saint-Branchs et de La Belle Jonchère à Veigné. Chambres d’hôtes : voir https://www.valdeloire-france.com/chambre-hotes-location/les-moulins-de-requeugne/
Moulin du bourg : cité en 1424 comme appartenant à l’abbaye de Cormery ; minoterie au 19ème siècle ; en 1879, il avait une roue à pales et trois paires de meules.
Moulin de Ligoret : cité en 1791 en tant que bien national, appartenant au séminaire Saint-Charles de Tours. Entièrement rénové. Gite de groupe appartenant à la Communauté de Communes : voir https://www.moulindeligoret.fr/ Il est dominé par les vestiges d’un moulin à vent.
Moulin Neuf : cité en 1826. Il appartient actuellement (2023) à Claudette Oligo, ancienne directrice de l’école et maire de Tauxigny de 1971 à 2001.
Moulin de Richêne : cité en 1338 dans une charte de l’abbaye de Cormery.
Un four à chaux fut construit en 1878 à Pont-Habert, au sud-ouest du bourg
Article https://www.tauxignysaintbauld.fr/le-village/patrimoine/le-four-a-chaux-de-pont-habert/
« Les pierres à chaux étaient entassées dans le four sur une voûte en calcaire. Le feu était allumé sous cette voûte et entretenu plusieurs jours, le temps nécessaire pour que le calcaire se transforme en chaux. Un escalier permettait au chaufournier des allées et venues entre le foyer et le dessus du four.
Ce four à chaux a été construit par Prosper Boutet en 1878, sur une terre appartenant à François Boutet fils, maçon à Montouvrin [sud du bourg]. Prosper Boutet, chaufournier, né le 24 juin 1854 aux Hautes Maisons [ouest du bourg], décédé le 2 mai 1884 à 29 ans, est le fils de Pierre Boutet et de Françoise Girard (1833-1858) ; l’exploitation du four passe en 1891 à Pierre Boutet son père, maçon au bourg, remarié à Anne Béal. En 1910, Abel Besnard, le beau-frère de Prosper par sa demi-sœur Eugénie Louise Boutet, reprend l’affaire familiale. »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37001567
« Four à chaux construit par Prosper Boutet, en 1878, sur une terre appartenant à François Boutet, fils, maçon à Montouvrin, Tauxigny. Il passe en 1891 à Pierre Boutet-Béal, maçon au bourg, et en 1910, à Abel Besnard-Boutet, tout à la fois constructeur mécanique, exploitant de machines agricoles et fabricant de chaux. Bien que les magasins soient considérés comme démolis et le four en ruines, en 1926, les éléments qui subsistent sont encore considérables actuellement. Avant 1914, le four a cessé son activité. Actuellement, le site est à l'abandon. On relève le patron chaufournier et 1 ouvrier en 1881, 2 ouvriers en 1885, 1 ouvrier en 1886. En 1885, le salaire des ouvriers était de 4 à 5 francs pour une journée de 12 heures. Le logement n'était pas assuré sur le site. »
En 1898, Auguste Paillaud (1866/1936) créa une fromagerie à Tauxigny ainsi que les Grandes Laiteries de Touraine à Villeloin-Coulangé, qui développa de nombreuses laiteries en Touraine.
Les membres de la Résistance de Tauxigny permirent à beaucoup de franchir la ligne de démarcation, qui suivait la D 58, entre Tauxigny et Reignac-sur-Indre. Parmi eux, il y eut notamment Georges Biéret (1908/1942), instituteur, Léon Germain (1900/1944) et Marie Murzeau (1891/1971).
Construit dans les années 1990, l’Observatoire Astronomique a été rénové en 2020 ; il est ouvert chaque vendredi et dimanche ; il propose également des activités et des stages. Voir www.astrotouraine.fr
En 2018, la commune de Saint-Bauld fut réunie à celle de Tauxigny pour former la commune nouvelle de Tauxigny-Saint-Bauld.
À voir dans le bourg
Église Saint-Martin et presbytère :
Article https://www.tauxignysaintbauld.fr/le-village/patrimoine/leglise-saint-martin-et-son-presbytere/
« L’église actuelle de Tauxigny a été construite au 12ème siècle (le clocher), puis modifiée au 15ème siècle (le chœur rectangulaire à chevet plat et son transept), puis la façade et la nef ont été reconstruites au 19èmesiècle. Cette église remplace celle édifiée en 998 par Thibault, abbé de Cormery [Thibault 1er, abbé de 997 à 1006].
Le clocher-tour du 12ème siècle présente deux étages de fenêtres en plein-cintre, mais sa flèche octogonale a été érigée au 15ème siècle.
Fin 15ème/début 16ème, Tauxigny se dote de plusieurs chapelles dont deux dans l’église : la chapelle Sainte Barbe dans le collatéral nord nouvellement construit vers 1450, et la chapelle Sainte Madeleine où est inhumé André Béguin, curé qui l’a fondée.
En 1839, la sacristie est reconstruite. Entre 1842 et 1844, le collatéral nord est construit avec des surcoûts pour la commune, liés à la présence de la cave creusée illégalement par le curé. A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, de gros travaux de consolidation et de transformation sont effectués pignon ouest et collatéral nord.
Les vitraux : Plusieurs périodes et plusieurs maîtres-verriers sont intervenus sur l’église de Tauxigny.
Julien Léopold Lobin (né le 8 février 1814 à Loches, décédé en 1864) ; on observe un vitrail daté de 1858 au fond de l’église, proche du porche, représentant la Vierge Marie, avec la date du 8 décembre 1854. Cette date correspond à la définition du dogme de l’Immaculée Conception par le pape Pie IX [pape de 1846 à 1878]. Les vitraux du chœur sont également de Lobin, datés de 1858. Amand Clément [1840/1895], natif de Chédigny, a été élève du précédent. Il signe les 4 vitraux du collatéral sud de 1891. Ces vitraux dédiés à Saint Gaspard, Saint Paul, Saint Albéric et Veni Coronaberis [« Viens, tu seras couronnée » : début du psaume sur le Couronnement de la Vierge] portent également la mention « Chédigny » où était installé l’atelier du verrier.
Luc Fournier [Lux Fournier (1868/1962) mais je pense qu’il s’agit plutôt de son père, Julien Fournier ; voir maîtres-verriers tourangeaux*], maître-verrier à Tours, également élève de Lobin et associé de Clément en 1873, pour le collatéral nord ; il signe 3 vitraux. On peut observer Saint Joseph (1911), Saint Lidoire et Sainte Cécile (1912). On peut également observer au fond de l’église un vitrail représentant un ange à gauche s’adressant à une femme à droite, ce qui pourrait laisser penser à l’Annonciation.
Le Tabernacle en bois doré date du 18ème siècle. De nombreuses têtes d’angelots ornent ce tabernacle, dont la porte est encadrée par des anges, tandis que d’autres figures angéliques portent triomphalement la couronne surmontant la croix. Ce tabernacle a été restauré au début du 21ème siècle. Vous pourrez observer à droite de ce tabernacle, deux reliquaires dédiés à Saint Martin et à la Sainte Croix.
La clef de voûte du chœur porte les armoiries des Châteaumeillant, d’argent à trois bandes rouges [pas une de ces armoiries ne correspond à celles des Châteaumeillant et je n’ai pas réussi à trouver quel était le rapport entre l’église de Tauxigny et la famille de Châteaumeillant].
Le presbytère a été acquis par la commune et transformé en bâtiment destiné aux associations (centre aéré, accueil des jeunes, salle pour les associations). Son jardin est traversé par la collecte de fontaines qui sont captées et qui circulent à travers le bourg, en passant par le lavoir [voir ci-après]. A l’angle du jardin, on observe les restes d’une ancienne tour qui marquait l’enceinte du prieuré [voir ci-après]. »
Le prieuré (à côté de l’église) :
Ce prieuré appartenait à l’abbaye de Cormery ; il en reste une haute bâtisse du 15ème siècle, couverte d’un toit en pente, avec une fenêtre à meneaux au 1er étage et une tourelle enfermant un escalier circulaire sur la façade arrière.
Après être entrée en possession du fief, l’abbaye y installa un prieuré-cure. Parmi les prieurs, on peut noter : le bénédictin Jacques de Billy de Prunay (1535/1581), humaniste ayant traduit les textes grecs des pères de l’église mais aussi poète ; son disciple Jehan Chatard, né à Tours en 1567, qui lui succéda. En 1697, Samuel de Ronsard, arrière-petit-neveu du poète, et en 1715 Olivier Victor Poitevin, docteur en Sorbonne.
Ce prieuré fut supprimé en 1716 par l’archevêque Mathieu Ysoré d’Hervault (1647/1716), archevêque de Tours de 1693 à sa mort, et réuni au petit séminaire de Tours. Le logis, vendu comme bien national, abrita une boulangerie, avant de devenir une maison d’habitation.
Chapelle Notre-Dame de la Pitié (53 rue Haute, au sud-est de la mairie) :
Article https://www.tauxignysaintbauld.fr/lancienne-chapelle-notre-dame-de-pitie/
« En 1480, Pierre Sauvage, abbé de Cormery, fait ériger une chapelle à l’usage des moines [du prieuré], sous le vocable de Notre-Dame de Pitié [Pierre Sauvage, n’était pas abbé de Cormery mais moine dans cette abbaye et prieur de Tauxigny].
La chapelle se compose d’une nef rectangulaire à deux croisées d’ogives, comme en témoignent les six contreforts. Cette nef est flanquée, au nord-ouest, d’une tour hexagonale contenant une vis de pierre et permettant l’accès à une loggia située au-dessus de la porte d’entrée, trois des corbeaux la soutenant sont encore visibles.
Les seules ouvertures d’origine se trouvent sur les deux pignons ouest et est. Au pignon ouest, on peut voir les traces de la porte d’entrée en anse de panier, encadrée par deux petites fenêtres encore ouvertes. Cette porte était surmontée d’une baie à réseau flamboyant.
Au-dessus de la porte, se trouve un petit bas-relief représentant une Vierge à l’Enfant, entourée de trois croissants, le tout inscrit dans une étoile stylisée. Ce dernier est un ex-voto commémorant la victoire de Lépante, le 7 octobre 1571, victoire de la flotte de la Sainte Ligue du Pape Pie V [pape de 1566 à 1572] sur la flotte de l’Empire Ottoman.
Au pignon est, le chevet comporte aussi une baie flamboyante qui se trouvait au-dessus de l’autel. Une autre ouverture qui éclairait les combles est aussi du XVème siècle.
Au chevet étaient enterrés les moines, à même le sol et à une profondeur minimale en raison du rocher sur lequel est construite la chapelle.
Sous la moitié occidentale se trouve une cave voûtée dont une extrémité est murée et accrédite la théorie de l’existence de souterrains reliant différents lieux stratégiques.
Les deux pignons étaient surmontés d’une étoile de pierre, l’une orne une lucarne d’une maison du bourg et celle du pignon est a disparu mystérieusement dans les années 1990.
La chapelle a été convertie en une habitation « d’une pièce avec cheminée, le reste à usage de grange »
Elle a été réquisitionnée durant la seconde guerre mondiale pour héberger une quarantaine d’Allemands qui surveillaient le premier tracé de la ligne de démarcation [voir Histoire contemporaine]. »
À l’angle de la rue du Vieux-Lavoir et de l’impasse des Douves (au sud de la mairie), le lavoir a été construit dans la seconde moitié du 19ème siècle, suite à la loi du 3 février 1851 qui octroyait une subvention de 30% pour la construction de lavoirs publics dans un souci d’hygiène.
Ce lavoir, alimenté par les sources du coteau, captées au niveau de la maison des Sources, comporte deux bassins : le rinçoir en amont, le lavoir proprement dit en aval, ainsi qu’une cheminée permettant de faire bouillir le linge. Il a été restauré en 1982 par un groupe de bénévoles.
À voir en dehors du bourg
Aubigny (au nord) (voir Antiquité) :
Article https://www.tauxignysaintbauld.fr/les-points-dinteret-dans-la-campagne/
« Aubigny se situe au nord de la commune. On trouve ce lieu-dit dès le viiième siècle sous les noms d’albiniacus, villa albiniaco au ixème, albigneium au xième, guingneria de aubigneyo [gagnerie (métairie) d’Aubigny] en 1338 et Aubeigné, Aubigné au xvème.
En 774, Charlemagne confirma la possession d’Aubigny au Chapitre de Saint Martin. Plus tard, Aubigny fut donné à l’abbaye de Cormery, sous Alcuin [voir Histoire ancienne]. L’abbaye ne possédait pas en entier le territoire d’Aubigny. Elle avait la villa de ce nom et une gaignerie ou métairie qu’elle conserva jusqu’à la Révolution. A cette dernière époque, la partie d’Aubigny qui était en sa possession comprenait cent cinquante arpents de terre et quelques bâtiments. Le tout fut vendu en 1791 au profit de l’Etat pour 48 000 livres. L’autre partie d’Aubigny, formant aussi une métairie appartenait en 1791 à Eléonore Louise Berthé de Chailly et Gaspard Jean Joseph Olivier de Pignol de Rocreuse [voir Pont-Long, ci-après].
Depuis, Aubigny a été transformé, modernisé, pour en faire l’exploitation agricole [voir https://agriculture.e-pro.fr/indre-et-loire/d-aubigny_f1398594] que vous pouvez observer en passant sur le chemin de La Place à Bau. »
Il reste là de vieux bâtiments se mirant dans une mare.
Chanteloup (nord-est) :
Ce domaine est cité en 860 dans la charte 23 du Cartulaire de Cormery sous la forme Canta Lupa (endroit où la louve chante). La métairie, appartenant à l’abbaye de Cormery, fut vendu en 1791 comme bien national. Sur chacun des pignons du vieux logis, il y avait un pigeonnier mural.
La Trévandière ou La Trévaudière (nord-ouest) :
Article https://www.tauxignysaintbauld.fr/les-points-dinteret-dans-la-campagne/
« C’est Guillaume Sauvage, abbé de Beaugerais [Loché-sur-Indrois], qui édifia la chapelle dédiée à Notre-Dame de Lorette entre 1533 et 1537. [Ce dernier, de la même famille que François Sauvage (voir Pocé-sur-Cisse) et que Pierre Sauvage (voir ci-dessus Chapelle N. D. de la Pitié) avait été aussi prieur de Tauxigny et était propriétaire du Puy-Gibault à Loches]. Le titulaire du fief, figurant sur le rôle de l’année 1539 pour un revenu annuel de 6 livres, était René Sauvage [mort en 1552], neveu de Guillaume. La « Trévaudière », comme on l’appelait alors, passa par la suite à Claude de Montfort [cité en 1559 comme seigneur d’Esvres-sur-Indre] du chef de sa femme Marie, sœur de René Sauvage, puis aux de Launay [Il y eut sous l’ancien régime plusieurs familles de Launay ! De laquelle s’agit-il ?]
A la fin de XVIIème siècle, les cadets de la maison de Vonnes possédaient la Trévandière. Jean François de Vonnes, seigneur de la Trévandière y naquit le 22 septembre et fut baptisé à l’église de Tauxigny le 6 octobre 1670 [fils cadet de Jean II de Vonnes, voir le moulin de Requeugne, ci-dessus]. On sait combien ses excentricités lui donnèrent une réputation de mauvais aloi et le conduisirent quelque temps dans les cages du donjon de Loches. [Voir Abbé Michel Bourdérioux* in BSAT 30 1950 (pages 89/90)].
Dans la seconde moitié du siècle suivant, Louis Andrault vendit la propriété à Pierre de Lawhernes, directeur des Domaines à Tours [voir le moulin de Requeugne]. Celui-ci envisagea de transformer le vallon en étang mais renonça à son idée en 1772. Après sa mort, ses biens furent partagés le 7 juin 1793 et la Trévandière resta indivise entre deux héritières. Elles vendirent la Trévandière le 22 juillet 1793 par adjudication après la huitième enchère à Joseph Alexandre Archambault de Beaune [1765/1813], notaire à Tours. Ce dernier déclara « le sixième jour du deuxième mois de l’an II » que cet achat avait été fait pour Pierre Gohuau de Saint Jean, demeurant à Tours [Gatien Pierre, trésorier de France au bureau des finances de la généralité* de Tours]. Le domaine avait alors une étendue d’environ 68 arpents. Le fermier Laurent Boutet finit par acquérir la Trévandière que ses descendants en ligne directe possèdent encore [voir le four à chaux, ci-dessus].
A cette époque et depuis 1787, la chapelle était interdite jusqu’à nouvel ordre. Déjà le registre de 1777 en soulignait le délabrement en ces termes : « service pas assuré depuis plus de vingt-cinq ans. Marbre interdit de droit. Quelques crevasses aux murs. Ni Christ, ni carton. Une seule chasuble verte pour l’office et une noire ». Le chapelain d’ailleurs ne touche pas toujours ses revenus. Ne voit-on pas un moment Charles de Berthet, seigneur de Pontlong [Charles Joseph de Berthé, voir Pont-Long, ci-après], refuser en 1773 de payer 25 boisseaux d’avoine auxquels il est tenu comme possesseur de la plus grande partie de la frêche de la Galluère qui doit, à ce moment-là, 100 boisseaux de froment et 32 d’avoine.
Un procès-verbal d’expertise, dressé à la Révolution, fait état d’un escalier hexagonal de onze pieds de diamètre à vis en bois qui a disparu et d’un petit bâtiment avec le rez-de-chaussée « qui servait de prison avec cachot au fond ». Le logis était flanqué à l’angle sud d’une chapelle dont quelques vestiges sont visibles dans la grange qui l’a englobée. Une fenêtre en arc brisé a été murée dans le pignon. Pour en condamner une autre, on a utilisé un panneau sculpté en pierre d’environ un mètre de côté. A droite, deux personnages décapités se tiennent debout de part et d’autre de la croix. Le motif principal est constitué par une sorte de monument qui ressemble à une maison, transporté par quatre anges, tous plus ou moins mutilés, en rapport avec le vocable du sanctuaire Notre-Dame de Lorette.
A l’extérieur, au-dessus de l’emplacement de la porte primitive, une large dalle surmontée d’une coquille représente un ange la main gauche levée devant une femme qui le contemple ; est-ce là le signe de l’Annonciation ? Entre eux, un blason d’or où l’on discerne encore vaguement un croissant et l’étoile des Sauvage qui portaient « d’azur à trois croissants d’or et une étoile de même en cœur », comme on peut l’observer à une clef de voûte de l’église Saint-Laurent de Beaulieu-lès-Loches. »
Pont-Long (ouest) :
Ce fief, qui relevait du château d'Azay-sur-Indre, appartenait, en 1559 à Jean de La Couste ; en 1572, à René Du Breuil, également seigneur d’Azay-sur-Indre ; en 1696, à Gabriel de Berthé, dit de Chailly, qui avait fait fortune comme marchand de fourrure en « Nouvelle-France » (Québec actuellement).
Ce dernier fut sans doute le père de Charles de Berthé, cité en 1732, père de Charles-Joseph de Berthé de Chailly (1738/1809), ancien officier de marine, cité en 1789, dont la fille, Louise-Éléonore, épousa en 1785, Gaspard Jean Joseph Olivier de Pignol, baron de Rocreuse (1751/1828). Ce dernier, qui s'illustra lors de la guerre d'indépendance américaine, acheta la l’abbaye de Cormery avant d’émigrer en 1791 ; revenu en France, il dirigea des actions contre-révolutionnaires, telles que l’attaque en 1796 de la maison de Boisseau, agent municipal de Saint-Bauld puis devint maire de Tauxigny de 1807 à 1828 ; il fut le père de Louise Raymonde de Pignol (1800/1871), laquelle se maria en 1829 à Frédéric Édouard de Roquefeuil (1798/1850), maire de Tauxigny de 1843 à 1847.
De plan rectangulaire, le logis seigneurial a été prolongé au sud-ouest par un pavillon. La porte d’entrée du 18ème siècle, est encadrée par deux pilastres doriques soutenant un fronton courbe. Trois lucarnes en pierre surmontées d’un fleuron éclairent les combles. Le pigeonnier circulaire, de 1634, est maintenant en ruines.
La Boissière (sud) :
Article https://www.tauxignysaintbauld.fr/les-points-dinteret-dans-la-campagne/
« Ancien fief du xvème siècle, le hameau appartenait [au 16ème siècle] à Macé de Coqueborne qui épousa Guillemine, fille de Jehan Hubaille [marchand de soies à Tours en 1544, cité comme seigneur de La Grande-Couture à Courçay en 1535]. De ce mariage naquit Thomas de Coqueborne, qui fut aussi seigneur de la Boissière. Le nom de cette famille semble être lié aux archers de la garde écossaise du roi de France [cette famille descend sans doute de Georges Cokburn ou Cokbourne, lieutenant de la garde écossaise de Louis XII, cité en 1503 comme seigneur de Courcoué].
Quand on arrive à la Boissière depuis les Loges, on est très agréablement surpris d’observer cette entrée avec ses pilastres, son porche. »
Le Parc (sud-ouest) : pigeonnier hexagonal.
Centre équestre : voir https://www.pagesjaunes.fr/pros/58084317 et https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/morgane-et-yann-ouvrent-le-haras-de-keos