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Thilouze


Le nom de cette commune située au sud-ouest de Tours apparaît pour la première fois au début du 13ème s. dans le Cartulaire de l’archevêché de Tours, sous la forme Telosa, variante en langue d’oil de Tilosa, venant de tilietum, signifiant « lieu planté de tilleuls ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Le Menhir de La Pierre-Levée, dit aussi La Rouère-Judas, se trouve au nord-ouest du hameau de Genetay (nord-est du bourg) : mesurant 1,80 m. de haut sur 1,50 m. de large et 0,50 m. d’épaisseur, il était couché et a été redressé en 1967.

Des domaines gallo-romains existaient sans doute à Givraizay (sud-est), venant de Gabriasiacus ou « domaine de Gabriasius » et à La Villière (nord-est), toponyme signifiant « domaine rural ».

Venant de Saint-Épain, où elle porte le nom de Grand Chemin, la voie gallo-romaine allant de Poitiers au Mans est encore bien visible à Thilouze sous le nom de Voie-Ferrée ; ce toponyme, que l’on trouve aussi sous la forme Chemin-Ferré désigne souvent une ancienne voie romaine ainsi nommée soit par référence aux scories de fer qui parfois servaient à consolider les voies romaines, soit, selon la définition du Littré, : chemin « dont le fond est ferme et pierreux et où l’on n’enfonce point ».

Ce chemin passe à l’ouest du bourg et longe pendant plusieurs km la limite entre Thilouze et Villaines-les-Rochers. Il a été photographié d’avion, en 1980, par Jacques Dubois*, à côté de La Charpenteraie. Il entrait ensuite sur la commune actuelle de Pont-de-Ruan entre La Pacotterie et La Pinardière.

Histoire ancienne, moderne et contemporaine :

Il existait deux fiefs dans la paroisse : celui de la Seigneurie et celui de la Mairie, qui relevaient tous deux de l’archevêché de Tours. Le fief de la Mairie appartenait, au début du 16ème siècle à Thomas d’Érian (né en 1487), également seigneur de La Rochère à Noizay. Le propriétaire en était, en 1624, Joseph de La Rivière, qui possédait aussi le fief de Breuil à Monts.

La paroisse fut dévastée par les protestants en 1587 (voir Le Châtelet et La Ripaudière, ci-après).

La Thilouze, dit aussi le Ruisseau du Pont-Thibaud, qui prend sa source à Neuil et qui coule du sud vers le nord, pour se jeter dans l’Indre à Pont-de-Ruan, en passant à l’est du bourg, alimentait deux lavoirs :

  • Le lavoir communal, rue des Lavandières (au sud-est de la mairie).
  • Un lavoir privé, en forme de trapèze, avec des murs incurvés, rue de la Boulogne (au nord-est de la mairie).

Balzac évoque la commune et Le Plessis (voir ci-après) dans La pucelle de Thilouze, qui fait partie des Cent contes drolatiques (1832/1837).

Le graveur sur bois Victor Dutertre (1850/1937) est né à Thilouze.

Nicole Avezard (née en 1951), la Lucienne des Vamps, qui, durant son enfance, passa souvent ses vacances à Thilouze, cite quelquefois, dans ses spectacles, des personnes de la commune (voir Bellevue à Mouzay).

À voir dans le bourg

Église Saint-Antoine-du-désert :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098126

« D'une église primitive datant du 9e ou 10e siècle, subsiste le mur de chevet du chœur, en petit appareil. La nef, reconstruite au 12e siècle, a été restaurée et couverte d'une charpente avec lambris moderne. Elle aboutit à un chœur carré, voûté sur croisée d'ogives. Au 16e siècle, la nef a été doublée d'un collatéral avec lequel elle communique par trois arcades en arc brisé. Les trois travées sont voûtées en croisées d'ogives dont les clés armoriées ont été bûchées. Ce bas-côté aboutit à une chapelle latérale au chœur. Ce dernier est flanqué, au sud, d'un clocher dont la partie supérieure a été refaite au 16e siècle. La salle du rez-de-chaussée est voûtée sur une croisée d'ogives moulurées d'un tore et retombant sur des culots décorés de figures humaines. »

On peut voir à l’intérieur :

  • Un tableau du 17ème (dans la sacristie), représentant la Vierge rendant visite à Sainte Élisabeth.
  • Une chaire du 17ème avec 2 panneaux peints : la Vierge avec Sainte Anne et bouquet de fleurs.
  • Dix vitraux de Lucien Léopold Lobin (1837/1892) ; le tympan du vitrail Saint-Antoine et Saint-Roch, figurant des anges en prière est du 16ème siècle.

À voir en dehors du bourg

Le Châtelet (à l’est) :

Le premier seigneur du fief du Grand-Châtelet, qui relevait de l’archevêché de Tours, fut un certain abbé Du Bouchet, chanoine de Saint-Martin de Tours, cité en 1300 ; Geoffroy Du Chastelet est ensuite cité en 1370. Parmi les propriétaires suivants, on peut noter :

  • René Gallebrun, cité en 1521, qui fit reconstruire le château.
  • René de Souvigny, cité en 1583, dont la demeure fut dévastée par les protestants en 1587.
  • Adrien Luthier (1613/1680), propriétaire de 1636 à 1649, également seigneur d’Armançay au Louroux.
  • Gilles Anguille Des Ruaux, cité en 1725, président trésorier au bureau des finances de Tours, qui était aussi seigneur de Thais à Sorigny et qui légua ses biens à sa nièce, Marie Louise Ducasse (morte en 1789) (fille de Dominique Ducasse), épouse de Pierre de Lawernhes, trésorier général des turcies et levées de la Généralité de Tours; ces derniers possédèrent en outre Cottereau à Saint-Branchs, la Trévandière à Tauxigny, la Belle Jonchère à Veigné ainsi que La Ripaudière (voir ci-après).

Pendant la seconde guerre mondiale, l’écrivain mauricien Loys Masson (1915/1969), qui participa par ses poèmes à la lutte contre le nazisme avec Louis Aragon (1897/1982), se réfugia au Châtelet en 1943/44 et son roman La Douve est inspiré par ce séjour.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098125

« Ancien fief relevant, au 14e siècle, de l'archevêché de Tours. Occupant le côté nord d'une enceinte dont les courtines ont disparu mais dont subsistent les douves, le château comprend un bâtiment rectangulaire flanqué, à chacun de ses angles, d'une tour cylindrique. La tour sud-est loge une vis de pierre. Les tours nord et les façades principales ont été reparementées en moyen appareil au 16e siècle. La porte en plein cintre était précédée, au nord, par un pont-levis franchissant les douves. La chapelle, située à l'ouest et contigüe au château, comprend une nef couverte d'une voûte sur croisée d'ogives à moulures prismatiques. »

Sur le Châtelet, voir Jacques Maurice (1902/2001) : Thilouze les trois châteaux, in BAVC 7.9 1975 (pages 895/897). Sur La Ripaudière (voir ci-après), pages 897/898. Sur Le Plessis (voir ci-après), pages 899/1901.

Gîte et chambres d’hôtes : voir https://lechatelet-loirevalley.fr/fr/accueil/

Le Plessis (à l’ouest), dit aussi Le Plessis-Gerbault ou Le Plessis-Thilouze :

Ce fief, qui dépendait d’Artannes et de Montbazon, après avoir appartenu en 1446 à Jacques de La Porte, qui fit construire le château, ayant une tour d’escalier polygonale sur la façade ouest, fut acheté par Thomas Thornton (1435/1469), membre de la garde écossaise de Louis XI, dont descend la famille Tourneton, qui fut propriétaire du fief du 15ème au 18ème siècle.

Mathurin de Tourneton (mort en 1553), petit-fils de Thomas Thornton, cité en 1524, qui avait obtenu rémission, en 1496, de Charles VIII, pour avoir tué un prêtre, l’ayant attaqué après avoir saccagé ses chènevières (lieu où pousse le chanvre), fut l’ancêtre de Louis Henri de Tourneton (1706/1770), qui vendit la propriété, en 1734, à Marie Anne Lecorchée, veuve de Charles Sellier.

En 1828, le domaine fut acheté par Jean François de Margonne (1780/1858), le bien connu propriétaire de Saché, qui légua ses biens de Touraine à son petit-cousin, André Jean Baptiste Salmon de Maison Rouge (1782/1858), qui fut le père de Marie Angélique (1814/1892) et d’André (1818/1857), archiviste de Tours et vice-président de la SAT, ainsi que, après un second mariage, de Joseph Amédée (1832/1903) ; ce dernier resta seul propriétaire du château, qu’il modifia et agrandit  en ajoutant deux ailes d’un seul niveau.

Voir aussi Jacques Maurice, ci-dessus.

La Ripaudière (au sud) :

Ce fief, qui relevait de l’archevêché de Tours, appartenait, vers 1300, selon le dictionnaire de Carré de Busserolles à Étienne Gerbault (ce qui peut paraître un peu bizarre, quand on sait que Le Plessis était aussi appelé Le Plessis-Gerbault) ; mais, selon le cartulaire de l’archevêché, cité par Jacques Maurice (voir ci-dessus), le premier propriétaire aurait été Martin de La Ripauldière !

De 1530 à 1660, le fief fut la propriété de la famille Darmoyen ou Darmoyens ; un membre de cette famille, René Darmoyens de La Ripaudière fit parler de lui en 1526 en tuant ou en se faisant tué par son cousin Gilles de Montfort, seigneur d’Esvres-sur-Indre (les sources divergent à ce sujet).

Comme Le Châtelet (voir ci-dessus), La Ripaudière fut dévastée en 1587 par les protestants et appartint par la suite à Gilles Anguille Des Ruaux et à Pierre de Lawernhes.

Le manoir, reconstruit au 19ème siècle, a conservé son pigeonnier-porche du 16ème siècle avec un lanternon, contenant une cloche datée de 1739 avec l’inscription Domine sit nomen benedictum (que béni soit le nom du seigneur) et « Moyne m’a faite ». Étienne Le Moyne et son frère, François sont des fondeurs de cloche bien connus au 18ème siècle.

La Chaume-Fortunière (au sud-est) : puits du 19ème siècle, avec toit en bâtière (à 2 pentes).

Les Bruneaux (au sud-est) à vérifier.


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