Tours
La ville actuelle de Tours résulte de la fusion, au 14ème siècle, du castrum (voir ci-après), partie est de Caesarodunum, fortifiée au 4ème siècle, et, à l’ouest, de Châteauneuf, constitué autour du tombeau de Saint Martin (voir ci-après).
Préhistoire et Antiquité :
Il a été démontré que le site fut occupé d’une façon peu dense par les Turons*, dont une citadelle importante se trouvait sur la rive droite de la Loire à Fondettes et qui disposaient à cet endroit d’un pont permettant d’attendre la rive gauche. Des traces de cette occupation ont été retrouvées, notamment dans le quartier des Halles : rues Julien-le-Roy et Néricault-Destouches, hôpital de Clocheville, où l’on a découvert des débris de céramiques, dont un morceau d’assiette en céramique grise portant le graffito Caranus Optatus (patronyme associant un nom celtique et un nom latin) ainsi que 14 potins à la tête diabolique*, considérés généralement comme la monnaie des Turons*.
Entre 10 avant JC et 10 après JC, l’empereur Auguste fonda Caesarodunum dont le nom apparaît pour la première fois vers 150 après JC, dans la Géographie de Ptolémée (100/168), sous la forme grecque Kαισαρόδουνον, signifiant « la citadelle de César » ; cette capitale des Turons, devenus gallo-romains, fut ensuite appelée Civitas Turonorum, « la Cité des Turons », dénomination ayant donné Tours (voir le musée des Beaux-Arts, ci-après).
Vers 370 après JC, devant la menace des invasions barbares, des fortifications, utilisant souvent les pierres des anciens monuments, furent élevées, autour d’une surface réduite de Caesarodunum, appelée le castrum, englobant l’ancien amphithéâtre ainsi que la cathédrale et le château (voir ci-après).
Il ne peut être question d’indiquer, dans le cadre de cet article, toutes les très nombreuses trouvailles faites sur ce site et nous nous borderons donc à présenter le patrimoine qui peut encore être vu, parfois difficilement.
Les ponts :
Le plus ancien, dit pont de L’île-Saint-Jacques, daté des années 30/50 après JC, se trouvait à l’est du pont Wilson et reliait les deux cités à la rive droite de la Loire, où passait une voie importante allant d’Orléans à Angers. Il aurait été utilisé jusque dans les années 300.
Le second, dit pont de L’île-Aucard, se trouvant à l’est du pont de fil, fut vraisemblablement édifié au 4ème siècle, au moment où la population de la cité se replia dans le castrum* (voir ci-après). Ce pont permettait de rejoindre Marmoutier, où Saint Martin* s’était installé quand il était devenu évêque de Tours en 371.
Des rangées de pieux supportant ces deux ponts peuvent encore être vues quand la Loire est basse.
L’amphithéâtre :
Construit sur une butte, à l’est de la cathédrale actuelle, entre 117 et 138 après JC, il avait la forme d’une ellipse mesurant 122 m x 94 m et pouvait accueillir 14 000 spectateurs.
Il fut agrandi au milieu du 2ème siècle pour atteindre 156 m x 134 m et il put alors accueillir 34 000 spectateurs. Il fut ensuite transformé en citadelle au 3ème siècle puis intégré en partie dans les fortifications du castrum*.
D’importants vestiges peuvent encore être vus mais beaucoup se trouvent dans des caves privées. Voici le relevé des vestiges fait par Joël Thibault (qui publie de nombreuses photos sur wikipedia, sous son nom ou sous le pseudonyme d’Arcyon 37) : rue de la Bazoche (n° 3, 5 et 7), rue Racine (n° 5 et 7), rue du Général-Meusnier (n° 4, 6, 8, 10, 12, 14 et chevet de la chapelle des Lazaristes), rue Manceau (n 1, 3, 4, 5, 6, 8, 11, 13), rue des Ursulines (Cour des archives départementales).
Le Castrum :
Dans la première moitié du 4ème siècle, à l’est de l’agglomération, là où se trouvait l’amphithéâtre, une enceinte fortifiée, nommée généralement « enceinte du castrum » est construite avec des matériaux de réemploi provenant des monuments situés en dehors de l’enceinte ou même d’autres agglomérations comme Amboise.
Cette enceinte, qui avait un périmètre de 1 245 mètres englobant une surface de 9 hectares, était renforcée par des tours circulaires ou polygonales et était percée par quatre portes fortifiées ou par des poternes.
La porte nord donnait accès au pont sur la Loire, la porte sud était l’entrée monumentale du castrum* et avait été aménagée avec des vomitoires de l’amphithéâtre, les portes est et ouest donnaient accès à la voie suivant la rive gauche de la Loire*.
La poterne dite du sud-est, située à l’est de l’amphithéâtre et ayant conservé le dallage de son sol creusé de deux ornières provoquées par la circulation des chariots, permettait d’emprunter une voie se dirigeant vers Saint-Avertin, où passaient une voie suivant la rive gauche du Cher et une autre allant vers Tournon Saint-Pierre.
Voici, selon wikipedia, ce qui peut encore être vu :
Les fondations sont accessibles dans les caves du Musée des beaux-arts (voir ci-après) ainsi que dans des caves voisines ; parmi les éléments de remploi, on y voit des blocs sculptés (7), des colonnes sciées (8), deux blocs gravés célébrant la Civitas Turonorum Libera « la cité libre des Turons » (9 et 10) et un chapiteau carré (11).
Deux poternes sont encore visibles, au sud-est, jardin des Vikings, la poterne conservant le dallage de son sol intact et au nord-ouest, quai André-Malraux.
Plusieurs tours sont conservées : la tour d’angle « de l’Archevêché » au sud-ouest dans une dépendance du Musée des beaux-arts, place François-Sicard, la tour « du Petit-Cupidon » au sud-est, rue du Petit-Cupidon, arasée à hauteur de la courtine, ainsi que les vestiges de trois autres tours, l'arrondi de la première se devinant dans les maçonneries en élévation de la tour sud de la cathédrale, la base des deux autres se situant à l’entrée du cloître de la Psalette.
Des coupes du rempart sont visibles à l’entrée de la rue Fleury, côté sud (on y distingue très bien la structure interne de la muraille) et contre la tour nord de la cathédrale ainsi qu’à l’intersection de la rue-des-Maures et du quai André-Malraux ou au niveau de la chapelle Saint-Libert, quai André-Malraux (siège de la SAT).
D’importantes portions de la courtine (mur entre 2 tours) subsistent encore. La plus longue se trouve dans le « Jardin des Vikings », rue-des-Ursulines, depuis l’amphithéâtre jusqu’à la tour du Petit-Cupidon ; sur cette portion de courtine, on peut voir une brèche que la tradition attribue aux Normands lors de l'un de leurs raids pour tenter de s'emparer de Tours en 903. Le mur est conservé sur la presque totalité de sa hauteur, depuis les soubassements en grand appareil de remploi jusqu’au sommet de la courtine, hormis les créneaux ; en raison des réfections successives, l’opus mixtum d’origine (chaînage de briques alterné avec un appareil de pierres régulier) n'apparaît plus que par places. Derrière des immeubles de la rue-du-Petit-Cupidon et de la rue-du-Port-Feu-Hugon, des cours intérieures limitées à l’ouest par l’enceinte permettent de voir des portions de courtine où le petit appareil (opus incertum) est bien conservé. Côté septentrional, les bases du mur nord de la chapelle Saint-Libert et du Logis des Gouverneurs, quai André-Malraux, sont constituées du rempart lui-même et, plus à l’ouest, une autre portion de courtine ayant constitué le soubassement du château de Tours rejoint la poterne du nord-ouest et la tour d’angle.
L’abbaye de Marmoutier (voir ci-après) :
Cette abbaye, située au nord-est de Tours, sur l’ancienne commune de Sainte-Radegonde, rattachée à Tours en 1964, fut fondée par Saint Martin*, devenu évêque de Tours, sur un site occupé dès le 1er ou le 2ème siècle après JC, qui était peut-être une étape (mansio) sur la voie Orléans/Angers*. On peut encore y voir les cellules (cellae) occupées par Saint Martin* et ses compagnons ainsi que des vestiges du réfectoire.
La Société archéologique de Touraine (SAT) possédait de nombreux artéfacts de la préhistoire et de l’antiquité, dont la plupart furent exposées jusqu’en 2008 dans l’Hôtel Gouïn (voir ci-après).
Après la regrettable fermeture de ce musée, les collections de la préhistoire (silex, poteries, outils), furent confiées au Conseil Départemental ; qui les déposa au Musée du Grand Pressigny.
Les collections de l’antiquité (vases grecs ou étrusques, poteries, verreries, bijoux gaulois ou gallo-romains) furent déposées auprès de la ville de Tours ; certaines peuvent être vues au Musée des Beaux-Arts (voir ci-après) ou lors d’expositions temporaires.
La SAT a conservé en gestion directe un certain nombre de documents écrits ou photographiques, des monnaies, des médailles et des sceaux, qui se trouvent dans la Chapelle Saint-Libert, achetée et réhabilitée par la SAT dans les années 2010.
Histoire ancienne, moderne et contemporaine : principales dates
508 : après sa victoire contre le roi des Wisigoths, Alaric II à Vouillé (près de Poitiers) en 507, Clovis (466/511, roi des Francs, célèbre son triomphe à Tours.
524 : Clotilde (future Sainte Clotilde) (474/545) se retire à Tours dans l’abbaye Saint Martin, où elle décède.
573 : Georgius Florentius Gregorius, dit Grégoire de Tours* (538/594), devient évêque de Tours. Il fait reconstruire en 590 la première cathédrale de Tours (voir ci-après).
796 : le théologien anglais Alcuin (735/804), conseiller de Charlemagne (742/814), devient abbé de Saint-Martin de Tours (voir ci-après).
800 : Luitgarde d’Alémanie (776/800), 4ème épouse de Charlemagne, meurt dans l’abbaye Saint-Martin et est inhumée dans la tour, dite Tour Charlemagne (voir ci-après).
853 et 903 : Tours est prise par les Vikings (dits aussi les Normands).
918 : édification d’une enceinte autour de l’abbaye Saint-Martin (Castrum novum ou Châteauneuf), qui bat monnaie et frappe le denier tournois, qui deviendra la livre tournois et remplacera la livre parisis.
941 : Thibaud I, dit Thibaud le Tricheur (910/978), comte de Blois, devient comte de Touraine.
1016 : Foulques III Nerra (965/1040), comte d’Anjou, devient comte de Touraine. Cette possession est confirmée par son fils Geoffroy II d’Anjou (1006/1060), dit Geoffroy Martel, après la bataille de Nouy en 1044 (voir Saint-Martin-le-Beau)
1151 : Henri II Plantagenêt (1133/1189) ajoute le comté de Touraine à ses nombreuses possessions et fait agrandir le château de Tours en 1160 (voir ci-après).
1166 : la première cathédrale de Tours (voir ci-après) est détruite lors des luttes entre Louis VII (1120/1180) et Henri II Plantagenêt ; la construction de la cathédrale Saint-Gatien commence peu après, en 1170.
1212 : le comté de Touraine est intégré au domaine royal par Philippe Auguste (1165/1223), qui confirme la charte de la commune de Châteauneuf.
1308 : Philippe le Bel (1268/1314) réunit à Tours les États généraux, qui condamnent les Templiers.
1356 : la ville de Tours est créée par Jean II dit le Bon (1319/1364), suite à la construction d’une nouvelle enceinte, englobant Caesarodunum et Châteauneuf (voir Antiquité, ci-dessus).
1408/1409 : le roi Charles VI (1368/1422) et le dauphin (futur Charles VII) se réfugient à Tours, où Jeanne d’Arc séjourne en 1429.
1435 : Charles VII (1403/1461) réunit à Tours les États généraux, qui ratifient la Paix d’Arras, mettant fin à la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons (voir ancien archevêché, ci-après).
1454 : Charles VII crée la généralité* de Tours.
1462 : Jean Briçonnet, dit l’Aîné (1420/1493) devient le 1er maire de Tours.
1463 : Louis XI (1423/1483) achète le château de Montils-lez-Tours (futur château du Plessis-lez-Tours à La Riche) et s’y installe.
1562 : les protestants s’emparent de la ville.
1589 : Henri III (1551/1589) se réfugie à Tours et se réconcilie avec Henri de Navarre (futur Henri IV) avec qui il signe un traité d’alliance dans le château du Plessis-lez-Tours.
1589/1594 : Henri IV (1553/1610), devenu roi, installe son gouvernement à Tours.
1591 : Charles I de Lorraine (1571/1640), 4ème duc de Guise, enfermé dans une tour du château, dite depuis « tour de Guise » (voir ci-après), après l’assassinat de son père, Henri I de Lorraine (1550/1588), 3ème duc de Guise, dit Henri le Balafré, s’échappe de cette tour et devient le chef de la Ligue.
1849//1865 : l’imprimeur Ernest Mame (1805/1883) est maire de Tours ; il sera aussi député d’Indre-et-Loire de 1859 à 1869.
1866/1875 : le banquier Eugène Goüin (1818/1909) est maire de Tours ; il sera aussi député d’Indre-et-Loire de 1871 à 1875 et maire de Fondettes de 1884 à 1892.
1870 : Léon Gambetta (1838/1882) et le gouvernement provisoire se réfugient à Tours.
1919/1925 : Camille Chautemps (1885/1963) est maire de Tours ; il sera aussi député d’Indre-et-Loire de 1919 à 1928.
1920 : le Congrès de Tours entérine la division du Parti Socialiste et la création du Parti Communiste Français. Ce congrès se tint dans la salle des Manèges, aujourd’hui disparue, qui jouxtait l’église Saint-Julien.
1940 (10/13 juin) : le gouvernement se réfugie à Tours ; le Président de la République Albert Lebrun (1871/1950) s’installe dans le château de Cangé, à Saint-Avertin.
1940 (20/22 juin) : une partie du centre-ville est détruite par le grand incendie consécutif aux bombardements allemands.
1944 (mai) : une partie de la ville est détruite par les bombardements alliés.
1944/1947 : le journaliste et résistant Jean Meunier (1906/1975) est maire de Tours ; il fut aussi député d’Indre-et-Loire de 1936 à 1958.
1959/1995 : le gaulliste Jean Royer (1920/2011) est maire de Tours ; il fut aussi député d’Indre-et-Loire de 1958 à 1997.
1995/2014 : le socialiste Jean Germain (1947/2015) est maire de Tours. Il se suicidera suite à l’affaire des mariages chinois.
À voir
Pour ne pas alourdir exagérément cet article, je me suis limité aux principaux monuments ; pour une liste complète, voir Tourainissime, l’excellent site de Christian Nicolas.
À voir dans l’ancien Caesarodunum)
L’enceinte de l’ancien castrum, édifiée au 4ème siècle (voir Antiquité), est continuée aujourd’hui par la rue des Ursulines (au sud), les rues du Petit-Cupidon et du Pont-Feu-Hugon (à l’est), la rue Lavoisier (à l’ouest) et l’avenue André-Malraux (au nord).
La cathédrale Saint-Gatien :
Cette cathédrale a été édifiée entre 1170 et 1547, à la place d’une première église, dédiée à Saint-Maurice et aménagée au 4ème siècle par Saint Lidoire (évêque de Tours de 338 à 371) dans la maison d’un sénateur romain ; cette première église fut incendiée en 561, reconstruite en 590 par Grégoire de Tours* et détruite en 1166 (voir Histoire).
On peut notamment voir à l’intérieur :
(cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-Gatien_de_Tours) :
- Les vitraux (ceux du chœur datent du 13ème, ceux de la nef du 15ème et les deux rosaces du transept du 14ème).
- Le tombeau des deux enfants, morts en bas-âge, de Charles VIII (1470/1498) et de son épouse Anne de Bretagne (1477/1514) avec 2 gisants réalisés par l’école du sculpteur Michel Colombe (1430/1515), qui était à l’origine dans l’abbatiale Saint-Martin (voir ci-après). C’est le premier monument introduisant en Touraine un décor à la manière italienne.
- Les peintures murales du 14ème siècle, dont l’une représentant Saint Martin* (au fond de la chapelle du tombeau).
- Le tabernacle de Chambord, œuvre du 17ème siècle, en chêne plaqué d’ébène et d’ivoire, provenant d’une chartreuse et déposée dans le château de Chambord de 1963 à 2005.
- Plusieurs tableaux, dont La présentation de la Vierge au temple, daté de 1744, de Jean Desvergnes, L’adoration des bergers, attribuée à Simon Vouet (1590/1649) Le sacre de Saint-François de Sales de Nicolas Hallier (1635/1686), Le denier de César de Jean Augustin Franquelin (1798/1839), Le couronnement d’épines de Louis Henri de Rudder (1807/1881), L’ordination de Saint Martin de N. Marquet, peintre de Loches du 17ème siècle, Saint Augustin, daté de 1826, d’Élisa Boutillier.
- Les vitraux modernes de Max Ingrand (1908/1969), réalisés entre 1950 et 1960 pour les tympans des portails de la façade ouest.
Honoré de Balzac (1799/1850), né à Tours dans un immeuble disparu, situé au n° 53 rue Nationale, et élève de 1804 à 1807 dans la pension Le Guay (aujourd’hui 57 rue de la Scellerie), cite souvent dans son œuvre des lieux tourangeaux, et notamment la cathédrale Saint-Gatien, dans Le curé de Tours (paru en 1832), nouvelle dans laquelle l’abbé Birotteau, vicaire de la cathédrale, habite au n° 8, rue de la Psalette.
Le cloître de la psalette (au nord de la cathédrale) :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Clo%C3%AEtre_de_la_Psalette
« À partir du Haut Moyen Âge, le cloître est le lieu de travail des chanoines de la cathédrale Saint-Gatien de Tours. Les bâtiments actuels sont construits à partir du xve siècle grâce au mécénat de l'archevêque Jean de Bernard [Jean Bernard (1386/1466), archevêque de Tours de 1441 à sa mort] et achevés au xvie siècle. Le cloître de la Psalette tient son nom du chant des psaumes qui s'élevaient de l'école de musique attenante.
À la fin de la période médiévale, le chapitre - l'assemblée des chanoines - connaît une grande activité culturelle grâce à son scriptorium et sa bibliothèque, une des plus riches de France. Le chapitre est dissous durant la Révolution en 1793, et la bibliothèque dispersée
L'escalier à vis, dans l'angle nord-est, attribué à Bastien François [le sculpteur Bastien François est aussi l’auteur, en 1511, de la Fontaine de Beaune], a l'aspect d'une réplique en miniature de celui du château de Blois »
Dans la bibliothèque, au 1er étage, les vitraux, créés par Max Ingrand, illustrent la thématique des arts libéraux. Voir https://www.cloitre-de-la-psalette.fr/decouvrir/les-vitraux-de-max-ingrand
Ancien archevêché (aujourd’hui musée des beaux-arts) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098132
« Le palais des Archevêques fut construit sur les substructions de l'enceinte gallo-romaine, dont il a respecté la tour d'angle sud-ouest. Du palais du 12e siècle subsiste un corps de logis formant la partie orientale de l'ensemble et qui fut l'Officialité [voir ci-après]. Au 15e siècle, l'archevêque Jean de Bernard [Jean Bernard (1386/1466), archevêque de Tours de 1441 à sa mort] éleva entre ce bâtiment et la tour romaine un édifice qui a disparu. Au 17e siècle, l'archevêque Bertrand d'Eschaux [(1556/1641), archevêque de 1617 à sa mort] entreprit la reconstruction, terminée en 1658, du palais. Enfin, de 1753 à 1755, l'archevêque Rosset de Fleury [Bernardin de Rosset de Fleury (1718/1781), archevêque de 1750 à 1773] construisit un second palais, [avec un fronton triangulaire], doublant celui du 17e siècle. L'ensemble comporte aussi des écuries du 17e siècle et une porte d'entrée [en hémicycle], élevé en 1775. L'ancien archevêché a été transformé en musée des Beaux-Arts en 1905. »
Au nord du palais et perpendiculaire aux deux bâtiments principaux (aujourd’hui Place Grégoire de Tours), l’aile dite du synode, édifiée au 12ème siècle et modifiée au début du 16ème par Martin de Beaune, (archevêque de Tours de 1519 à sa mort en 1527), abrita les États généraux de 1535 (voir Histoire) ; c’était aussi le siège de l’Officialité (tribunal ecclésiastique de l’archevêché) avec un balcon, d’où les sentences étaient proclamées.
Le musée des beaux-arts (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_des_Beaux-Arts_de_Tours) contient une importante collection de peintures et de sculptures, notamment des tableaux de :
- Andrea Mantegna (1431/1506).
- Pierre Paul Rubens (1577/1640).
- Hyacinthe Rigaud (1602/1674).
- Rembrandt (1606/1669).
- Carle Van Loo (1705/1765).
- Joseph Vernet (1714/1789).
- Hubert Robert (1733/1808).
- Jean Pierre Houël (1735/1813) :
- Vue du château du Feuillet à Souvigny-de-Touraine (1769)
- Vue de Paradis près de Chanteloup (1769)
- Vue de la Loire entre Amboise et Lussault (1794)
- Jean Auguste Ingres (1780/1863).
- Eugène Delacroix (1798/1863).
- Edgar Degas (1834/1917).
- Claude Monet (1840/1926).
- Max Ernst (1891/1976).
- Olivier Debré (1920/1999).
Ainsi que les sculptures de :
- Jean Antoine Houdon (1741/1828).
- Auguste Rodin (1840/1917).
- Alexander Calder (1898/1976).
Dans les souterrains, la ville organise régulièrement des visites permettant de voir les vestiges des remparts du castrum, parmi lesquels se trouve la pierre portant l’inscription CIVITAS TURONORUM LIBERA ; souterrains visités le dimanche 18 février 2024.
Dans une annexe, à gauche du musée, subsiste une tour de l’enceinte gallo-romaine du castrum, construite en opus mixtum (voir antiquité).
Dans la cour d’honneur, on peut voir un cèdre du Liban, planté en 1804, qui mesure 31 m. de hauteur et 7,50 m de circonférence (à 1 m. du sol), dont les branches couvrent une surface de 600 m².
Enfin, dans les écuries, se trouve la dépouille de l’éléphant Fritz, né vers 1820 et étranglé en 1902, alors qu’il était devenu incontrôlable lors d’une parade dans les rues de Tours.
Devant le musée, le square François Sicard (sculpteur 1862/1934), réalisé en 1864 par le paysagiste Eugène Bülher (1822/1907), contient la statue de Michel Colombe et une stèle en verre, dédiée à Balzac (voir ci-dessus), réalisée en 2000 par le maître-verrier Jean-François Wiart.
Maison dite de Justice des bains (15ème s.) place Grégoire de Tours :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00071306
« Edifice construit, suivant la tradition à l'emplacement des anciens thermes romains [d’où son nom] ; réalisé sans doute vers 1470, le bâtiment abritait la Justice du chapitre Saint-Gatien dite Justice des bains [cette justice des chanoines était différente de l’Officialité (voir ci-dessus)].
Dans sa forme actuelle, il se présente comme un hôtel particulier avec un corps de logis principal faisant saillie sur la place du 15e siècle et abritant la Justice, une aile en retour d'équerre du 17e siècle au nord avec un portail 17e siècle à l'ouest, le reliant à un autre corps de logis 15e siècle remanié 17e siècle ; tous les percements furent remaniés au 18e siècle ; annexe du séminaire après 1815, il fait partie du lycée Paul Louis Courier depuis 1905 ; restauré en 1927 et 1976 : bâtiment ouest et portail démolis. »
Maison canoniale (maison des chanoines) (15ème s.) n°1 place Grégoire de Tours :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098199
« Bâtiment rectangulaire élevé de deux étages sur rez-de-chaussée. L'une des fenêtres du premier étage a conservé le décor de son linteau, avec deux consoles décorées de personnages.
La façade nord-est a deux fenêtres anciennes, l'une et l'autre ayant conservé leur linteau mouluré, soutenu par des consoles décorées de personnages, d'angelots ou d'animaux. Une aile moderne a été ajoutée en retour d'équerre. »
Le château :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Tours
« Il résulte de deux périodes de construction, la partie initiale du xve siècle en pierres de taille, amputée à l'est en 1800 et la partie rajoutée (facile à distinguer au nord) à l'ouest du xixe siècle (1826) également en pierres de taille, complétée d'un remodelage général de la façade sud, dans un style caserne pour harmoniser l'ensemble avec la cour d'honneur et du percement de fenêtres supplémentaires à l'étage sur les deux façades. Construit face à la Loire, son soubassement est constitué des restes de la fortification du castrum gallo-romain ; trois fenêtres à raz-du-sol y seront percées pour les besoins de la salle de garde du rez-de-chaussée du logis. Il comporte 3 niveaux habitables (combles comprises) qui ne communiquent pas à l'étage entre la partie ancienne et nouvelle. Chacune a son escalier datant tous les deux du xixe siècle et on y trouve des cheminées monumentales dans la partie ancienne. Le niveau supérieur mansardé laisse apparaître en intérieur une magnifique charpente composée de trente poutres. Les bâtiments qui le reliaient au château de Tours dans sa période caserne ont été détruits. Son nom actuel, perpétué du temps de la caserne, rappelle qu'il servit notamment à loger les gouverneurs militaires de Touraine qui devaient probablement occuper le 1er étage, tandis que le rez-de-chaussée était réservé à la troupe. »
En 1591, Charles I de Lorraine (1571/1640), 4ème duc de Guise, s’échappa de la tour nord, dite depuis « tour de Guise » et devint le chef de la Ligue.
Les bâtiments, vendus comme bien national à la Révolution, furent occupés jusqu’en 1960 par l’armée, sous le nom de « caserne général Meusnier », du nom de Jean Baptiste Meunier, né à Tours en 1754 et mort en 1793, lors du siège de Mayence, qui fut aussi un savant reconnu et dont le buste, réalisé par le sculpteur Henri Frédéric Varenne (1860/1933), se trouve dans le Jardin des Prébendes.
Construit entre les 2 tours au début du 19ème siècle, le Logis de Mars, fut récupéré par la ville en 1968 et abrita, de 1984 à 2000, l’Historial de Touraine ainsi que l’Aquarium tropical de Touraine, aujourd’hui à Lussault-sur-Loire.
Depuis 2001, c’est un lieu d’exposition, en partenariat avec le musée du Jeu-de-Paume, depuis 2010.
La ville de Tours travaille actuellement (2024) à la création, dans le bâtiment nord, d’un Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP), ayant pour objectif la sensibilisation, l’information et la formation de tous à l’architecture et au patrimoine. En attendant l’ouverture, la Ville a ouvert un espace de préfiguration dans l’Hôtel des ducs de Touraine (voir ci-après).
À voir dans le centre-ville
Abbaye et Basilique Saint-Martin :
Ancienne abbaye :
Le corps de Saint Martin*, mort à Candes et transporté à Tours, fut inhumé dans un cimetière situé au bord de la voie gallo-romaine qui longeait la rive gauche de la Loire ; en 437, l’évêque Saint Brice* (mort en 444) fit construire un édifice en bois pour abriter le tombeau, puis, en 470, l’évêque Saint Perpet* (évêque de 460 à 491) fit édifier une première basilique, centre d’une abbaye, que les pèlerinages enrichirent considérablement.
L’église abbatiale, devenue en 817 une collégiale, desservie par des chanoines, après avoir été incendiée par les Normands en 853 puis en 903, fut entourée d’une enceinte fortifiée (Châteauneuf).
Reconstruite plusieurs fois, la collégiale, qui était complétée par un cloître, reconstruit entre 1508 et 1519, accueillit les funérailles de Louis XI en 1483.
Pillée pendant les guerres de religion, l’édifice se délabra progressivement et fut démoli de 1797 à 1802. Il n’en subsiste que la tour Charlemagne, la tour de l’Horloge et la chapelle Saint-Jean.
Tour Charlemagne (rue des Halles) :
Cette tour, qui surmontait autrefois le bras nord du transept, doit son nom au fait que Luitgarde d’Alémanie (776/800), 4ème épouse de Charlemagne, y a été inhumée après sa mort (voir Histoire).
La ville a aménagé à son sommet un belvédère, d’où l’on a, paraît-il, une vue admirable sur la ville mais il faut gravir 248 marches pour y accéder !
Tour de l’horloge (86 rue des Halles) :
Cette tour, dite autrefois « tour du trésor », située au-dessus de la partie sud de l’entrée, était couronnée d’une flèche pyramidale, remplacée en 1795 par un dôme surmonté d’un lanternon, avec une cloche, provenant d’une ancienne église et servant à sonner l’ouverture ou la fermeture des marchés ainsi qu’avec une horloge, qui a donné son nouveau nom à la tour.
Chapelle Saint-Jean (angle rue Rapin/rue Julien Leroy) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098141
« Au sud-ouest du cloître Saint-Martin, et incluse dans les maisons canoniales d'un couvent du 18e siècle, la chapelle fut construite aux 13e et 14e siècles, à la place d'un oratoire plus ancien. Cet édifice antérieur, probablement du 12e siècle, aurait succédé lui-même à un autre dont il est fait mention au 6e siècle. C'est un édifice rectangulaire des débuts du gothique, couvert d'une fausse voûte de plâtre en berceau brisé et divisé par des arcades en tiers-point. A hauteur de la première travée, le mur latéral nord était percé d'un porche en arc brisé à triple tore. »
Basilique actuelle :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Martin_de_Tours
« Le fervent catholique Léon Papin-Dupont [(1797/1876), dit le Saint Homme de Tours (voir La Gaillardière à La Croix-en-Touraine)] annonça la redécouverte du tombeau de Saint Martin le 14 décembre 1860, ce qui permit de rétablir le culte martinien et de relancer un projet de restitution du site grandiose. Le projet de l'architecte Alphonse Baillargé [1821/1882] fit l'objet d'une longue et ardente controverse, ses partisans souhaitant un édifice à l'emplacement et avec les dimensions de l'ancien, ce qui supposait la suppression de la rue des Halles, importante artère commerciale de la ville percée après la démolition de 1802. L'écrivain René Boylesve [1867/1926], fit de cet épisode de « la guerre des basiliques » l'argument principal de son roman Mademoiselle Cloque [paru en 1899]. Finalement un compromis fut trouvé en 1884 entre la municipalité et l'archevêché : le nouveau bâtiment, plus petit que l'ancien, lui serait perpendiculaire (orienté nord-sud) et ne partagerait avec lui que l'emplacement de l'ancien chevet, au-dessus du tombeau de saint Martin. Les travaux commencèrent en 1886, la crypte avec le tombeau fut inaugurée en 1889, l'église en 1890, et l'ensemble de la maçonnerie fut achevé en 1902, permettant d'ouvrir l'édifice au culte l'année suivante. Le cardinal Maurin [Louis Joseph Maurin (1859/1936), archevêque de Lyon de 1916 à sa mort] consacra l'édifice comme basilique le 4 juillet 1925, et l'aménagement du parvis fut terminé en 1928.
Le 17 février 2014, la statue de saint Martin (statue de bronze sur structure d'acier, haute de plus de quatre mètres et pesant 2,4 tonnes, réalisée en 1875 par Jean Baptiste Hugues [1849/1930), sculpteur, également auteur d’une partie de la façade de la gare et du fronton de l’hôtel-de-ville], et située au sommet du dôme de la basilique, est déposée en raison d'un risque de chute dû aux intempéries hivernales. À cette occasion, une boîte en plomb contenant un os attribué au saint, relique placée en 1889 dans le bras droit de la statue, y est découverte ; la boîte renferme également des reliques de trois autres évêques de Tours (Saint Brice*, Saint Perpet* et Saint Grégoire-de-Tours).
Le 2 juillet 2016, la statue restaurée est exposée au public dans la cour de l'hôtel de ville. Contrairement au projet municipal initial qui voulait une dorure intégrale, la statue est en bronze patiné, seul le pallium, la couronne et la crosse du saint sont dorés. Le 15 octobre, la statue est hissée sur le dôme de la basilique. »
Place Plumereau :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Quartiers_du_Vieux-Tours
« La place Plumereau constitue le centre du quartier Saint-Martin. Elle est agrandie en 1895, ce qui nécessite la destruction de plusieurs habitations. Elle est successivement nommée carroi aux Chapeaux xive siècle, place Saint-Pierre-le-Puellier, place aux Fruits (1816), carroi Saint-Pierre, carroi des Quenouilles. À compter du 18 novembre 1888, elle prend le nom de place Plumereau, en l'honneur de Charles Plumereau (1818-1885), conseiller municipal de Tours qui lègue à la ville 3 000 francs [ainsi que plusieurs maisons situées sur cette place]. La place compte plusieurs maisons à colombages datant du xve siècle. La place Plumereau portait autrefois le nom de place Saint-Pierre car sur le côté nord de la place se trouvait la grande église Saint-Pierre-le-Puellier [voir ci-après].
Le côté ouest de la place Plumereau a subi un réalignement au début du xxe siècle, le no 13 est une ancienne maison, jadis à pans de bois avec pignon du xvie siècle, le no 11 est une maison en faux pans de bois du 1er quart du xxe siècle et le no 9 est une grande maison construite dans la deuxième partie du xixe siècle imitant l'architecture Renaissance italienne. Le côté nord du no 09 au no 01 est une reconstruction du premier quart du xixe siècle dans l'esprit du xviiie siècle. Le coté est de la place du no 02 au no 12 est un ensemble de maisons entièrement construites en pierre de tuffeau de la deuxième partie du xviiie siècle. Le côté sud qui a conservé sa numérotation de la rue du Grand Marché, présente un équilibre architectural du xve siècle, xvie siècle et xviie siècle assez remarquable, avec la maison d'angle xve siècle au no 02, ou la grande maison en pierre du xviie siècle au no 04 qui conserve dans sa cour intérieure un remarquable escalier-galerie du début du xviie siècle, et les maisons à pans de bois du xve siècle et du début du xvie siècle au no 06, no 08, no 10, et au no 12. »
Église Saint-Pierre-le-Puellier
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098155
« Cette église eut pour origine une communauté de filles fondée en cet endroit par Sainte Clotilde en 512 [Clotilde (474/545), épouse de Clovis, se retira dans l’abbaye Saint-Martin en 524]. Le monastère existait encore en 780. L'église fut érigée en collégiale dans la seconde moitié du 11e siècle. Reconstruite dans la seconde moitié du 12e siècle, l'église fut agrandie en 1406 et le cloître rebâti en 1416. La salle voûtée a été construite entre la fin du 14e siècle et le début du 15e siècle. C'est là que se tenait l'épreuve judiciaire par l'eau et le feu. En 1791, l'édifice est vendu comme bien national et acheté par des entrepreneurs en bâtiment qui le démolirent. L'église se composait d'une nef avec deux collatéraux, probablement suivie par un transept dont la croisée supportait une tour clocher, et d'un chœur terminé par un chevet plat auquel était adossée une sacristie en appentis. Chapiteaux sculptés. »
L’abbaye de Sainte Clotilde fut créée sur des vestiges de constructions gallo-romaines, (habitations, thermes, tanneries), qui étaient alors au bord de la Loire et qui dataient des premiers temps de Caesarodunum.
L’église abbatiale, nommée à l’origine Saint-Pierre-des-Pilliers et devenue ensuite Saint-Pierre-Le Puellier, càd l’église du monastère des jeunes filles (puellarum), fut vendue comme bien national à la Révolution puis détruite en grande partie par ses propriétaires pour la transformer en habitation.
Rue et place du Grand-Marché (à côté des Halles)
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Quartiers_du_Vieux-Tours
« La place du Grand-Marché connue dès le xve siècle dans les titres de propriétés, comme place du Marché ou du Grand Marché, était une simple voie entre la Grande-Rue et la place Saint-Clément. Ce passage devient une place au xvie siècle où fut construite la plus grande fontaine de la ville, inaugurée en aout 1518, réalisée par Pierre Valence et son fils Germain [Pierre Valence (mort en 1518) qualifié dans les archives de « maître-maçon, maître-fontainier, charpentier » travailla souvent avec son fils, Germain Valence (mort en 1525)]. Elle avait une pyramide de 8 mètres de haut et un bassin octogonal de 6 mètres, d'architecture Renaissance. La sculpture anachronique "le monstre" a pris sa place. Le 23 février 1590, Edmond Bourgoing, instigateur de l'assassinat d’Henri III , y fut écartelé [le dominicain Edme ou Edmond Bourgoing, considéré comme le complice du régicide Jacques Clément (1567/1589), fut condamné à mort et exécuté à Tours à l’initiative d’Henri IV].
La place fut agrandie en 1845 par la suppression des grandes boucheries qui occupaient la partie nord entre le Carroi aux herbes et la Grande-Rue.
La place est un exemple caractéristique d'un ensemble homogène, constitué par des maisons à boutiques des xve siècle et xvie siècle avec pignon sur rue. Ces maisons à pignons ont vu leurs façades fortement remaniées ou reconstruites au xixe siècle, mais ces transformations n'ont pas altéré la cohérence de cet ensemble. On peut voir notamment, côté ouest de la place au no 1 la maison des Quatre-Fils-Aymon [ce nom vient de l’enseigne qu’elle portait], aux nos 7, 9, 19, 21 et 23 maisons du xve siècle avec façades en pierre du xixe siècle, qui mériterait une très grande restauration. Au no 17 se trouvait une très grande maison en bois dite la Maison Bleu remarquable construction du xve siècle (elle portait ce nom car elle était entièrement recouverte d'ardoise), elle a été reconstruite à la moderne en 1930.
Les no 11,13,15 conservent encore leurs façades d'origine en bois ou le no 29,27 grande maison en pierre et bois xve siècle et xvie siècle avec façade remanié au xviiie siècle. La maison xve siècle et xvie siècle à l'angle de la place au sud, au no 59 avec son bardage en ardoise recouvre entièrement la maison. Cette maison avoisinait en face sur la place des halles anciennement de Saint-Clément, l’église Saint-Clément qui fut bâtie au xiie siècle, reconstruite et embellie en 1462 sur décision de Jean Briçonnet [voir Histoire] puis de nouveau modifiée au xvie siècle. Lors de la Révolution, elle fut vendue comme bien national puis cédée à la ville qui la transforme en halle aux blés, la première Halle de Tours. Mais l’église se trouva peu adaptée à ses nouvelles fonctions, Finalement pas suffisamment entretenue elle se dégrade rapidement et fut détruite pour construire de nouvelles halles vers la fin du xixe siècle.
De retour sur la place du Grand Marché les nos 49 et nos 51 en pierre de taille sont du xive siècle. À l'angle du nos 51 la rue de la Serpe, nom connu depuis le xve siècle ou se trouve au no 3 et no 5 l'hôtel dit de Jehan Bourdichon du xve siècle et xvie siècle avec escalier-galerie du xviie siècle dans la cour [le peintre et enlumineur tourangeau Jean Bourdichon (1456/1520) est notamment l’enlumineur des Grandes heures d’Anne de Bretagne (Bibliothèque Nationale)].
Le côté est de la place présente, entre les nos 54 et 56 le portail d'entrée principal de l’hôtel des trésoriers de Saint-Martin du xve siècle [voir aussi n° 20 rue de la Longue-Échelle] ; à la suite, du nos 54 au 38 grand et rare ensemble immobilier de maisons à boutiques et grandes arcades en rez-de-chaussée du xviie siècle en tuffeau, réalisé dans le périmètre de l'hôtel des trésoriers de Saint-Martin. »
Abbaye et église Saint-Julien (rue Nationale)
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00071348
« L'abbaye fondée par Grégoire de tours en 575, détruite en 853 ; fut restaurée par Théotolon, archevêque de tours en 935 [Téotolon (mort en 945), archevêque de Tours de 931 à sa mort, fut inhumé dans le chœur de l’abbatiale] ; une nouvelle consécration de l'église a lieu en 943 ; un clocher porche est ajouté vers 970 puis, entre 1032 et 1042 l'abbé Gerbert entreprend la réfection de l'abbaye dont l'église est à nouveau consacrée en 1084 ; des vestiges de fresques, au revers du clocher correspondent à cet édifice dont la nef s'écroula en 1224 ; le cellier avait été construit dans le 4e quart du 12e siècle, la salle capitulaire dans le premier quart du 13e siècle ; après 1243 on reconstruit la nef puis le chœur selon un parti différent ; la construction des fortifications ampute une partie de l'enclos au 14e siècle ; au milieu du 16e siècle on reconstruit 2 absidioles, le logis abbatial et des communs ; vers 1590 l'enclos est à nouveau amputé lors de la construction de l'arsenal ; après 1637 les mauristes remanient les bâtiments conventuels, détruisent la partie nord de l'aile est et construisent la bibliothèque à l'étage de l'aile ouest ; le projet de dom placide Roussel, de 1652 n'est pas réalisé [dom Placide Roussel était le prieur de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés] ; les projets urbains des 17e et 18e siècles amènent des modifications importantes : destruction de la chapelle saint Aubin, de la chapelle de la Trinité (1687) construction de bâtiments divers lors de percement de la rue royale ; à la Révolution, l'église devient caserne, puis écuries et remises, l'enclos fait l'objet de projets d'aménagements partiellement réalisés ; l'église rachetée en 1846 est réouverte au culte en 1859 après une importante restauration par Gustave Guérin qui reprend en sous œuvre la tour, reprend la charpente et le chœur, reconstruit la sacristie ; les chapiteaux du rez-de-chaussée de la tour ne furent sculptés que vers 1960 après que l'église, fortement endommagée pendant la guerre, eut été restaurée par B. Vitry [l’architecte Bernard Vitry (1907/1984) fut notamment inspecteur général des monuments historiques de 1972 à 1980]. »
L'ancien dortoir des Moines, qui touche la façade nord de l'église abrite aujourd'hui le Musée du Compagnonnage. Les celliers sont occupés par le Musée des Vins de Touraine. La salle capitulaire à l'est du cloître abrite des expositions.
Hôtels particuliers
Hôtel de Beaune-Semblançay (34 rue Nationale)
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_de_Beaune-Semblan%C3%A7ay
« La construction de l'hôtel de Beaune-Semblançay s'est opérée en plusieurs étapes et de manière non linéaire, certains corps de bâtiments ayant été construits indépendamment avant d'être reliés entre eux.
- Logis de Jean de Beaune [maire de Tours en 1470/72]: cette partie de l'hôtel est attestée dès 1468 ; elle occupe l'angle nord-ouest du futur hôtel. Le fils de Jean de Beaune, Jacques, en hérite en 1486.
- Logis de Jacques de Beaune [(1465/1527) surintendant des finances de François 1er; accusé de malversations à l’instigation de la reine-mère, Louise de Savoie puis pendu à Montfaucon en 1527, il fut réhabilité en 1529] : une fois propriétaire de l'hôtel, Jacques de Beaune décide de l'agrandir en faisant construire [par le maître-maçon et architecte Guillaume Besnouard (mort en 1513)] dans la partie ouest, vers 1506, un logis qui porte son nom.
- Logis de Dunois: cet hôtel, déjà construit dans l'angle nord-est du site, est donné à Jacques de Beaune par Louise de Savoie [(1476/1531), épouse de Charles d’Orléans et mère de François 1er] en 1517.
C'est encore Jacques de Beaune qui réalise l'unité de l'ensemble de l'hôtel en faisant construire, entre 1518 et 1525, divers bâtiments reliant les corps de logis déjà existants :
- au nord, une grande galerie relie le logis de Jacques de Beaune au logis de Dunois ;
- à l'ouest, un pavillon en prolongement du logis de Jacques de Beaune ;
- au sud, une galerie surmontée d'une chapelle reliées au nouveau pavillon de l'aile ouest.
Ainsi constitué en une cinquantaine d'années, l'hôtel de Beaune-Semblançay affecte la forme d'un « U » ouvert à l'est.
Après la mort de Jacques de Beaune, son hôtel de Tours est acquis par Laurent Le Blanc [Laurent II Le Blanc (mort en 1583), maire de Tours en 1558/59], seigneur de La Vallière [Château-la-Vallière].
Entre 1634 et 1676, les jésuites rachètent l'hôtel pièce par pièce, le reconstituent et l'agrandissent pour y installer leur collège ; ils construisent notamment, dans l'aile sud, l'église Saint-François-de-Paule, qui sera détruite en 1940.
Lorsqu'ils en sont expulsés en 1762, ce sont les oratoriens qui rachètent les bâtiments.
En 1796, l'hôtel est à nouveau morcelé et en partie mutilé par certains propriétaires de lots.
Les 20/22 juin 1940, l’hôtel fait partie des bâtiments incendiés lors de l’offensive allemande [voir Histoire].
Vestiges :
- L'aile ouest de l'hôtel a entièrement disparu ; fortement endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été décidé de l'abattre totalement ainsi que l'escalier Renaissance qui reliait l'aile ouest à l'aile nord.
- L'aile sud subsiste sous forme d'une galerie à colonnes ioniques qui supporte à l'étage supérieur la chapelle de l'hôtel (disposition assez inhabituelle) ; la façade ainsi constituée est décorée de frises6.
- De l'aile nord ne subsiste aujourd'hui que la façade sud de la galerie à un étage et à cinq travées qui reliait le logis de Jean de Beaune (au nord-est) à celui de Jacques de Beaune (à l'ouest), ornée de pilastres décorées de losanges incrustés d'ardoise et dont l'un porte le millésime 1518 attestant de sa date de construction. Cette façade, maintenant isolée, constitue le vestige le plus impressionnant dans l'hôtel. »
Fontaine de Beaune-Semblançay :
Cette fontaine fut érigée en 1510/1511 au frais de Jacques I de Beaune (1465/1527) (voir Semblançay).
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_de_Beaune-Semblan%C3%A7ay
« Vers 1505, l'alimentation de Tours en eau ne repose plus depuis bien longtemps sur l'aqueduc gallo-romain dit « de Fontenay », et le captage des eaux de la fontaine de la Carre à Joué-lès-Tours, mis en place sur décision du roi Louis XI en 1475 n'est plus suffisant2.
En 1507, on fait donc appel au maître fontainier Pierre Valence [voir Place du Grand Marché] qui conçoit le projet d'un captage des sources du Limançon à Saint-Avertin. Les eaux de cette source située sur le coteau sud de Tours, de l'autre côté du Cher, sont acheminées par gravité jusque dans six fontaines publiques de la ville, dont la fontaine de Beaune-Semblançay.
Michel Colombe, sculpteur français né vers 1430 et mort avant 1515, s'est installé à Tours en 1496. Il a réuni dans son atelier de nombreux autres sculpteurs et, parmi eux, son neveu Guillaume Regnault [(1450/1532) ayant épousé Louise Colombe, la fille de Michel, était peut-être son neveu mais, à coup sûr, son gendre] qui prendra sa suite à la tête de l'atelier. C'est au gendre de ce dernier, Bastien François [voir le cloître de la Psalette], et à son frère Martin que l'on doit la fontaine de Beaune-Semblançay.
La pyramide qui le surmonte (hauteur : 4,20 m) est composée de quatre blocs de marbre que Jacques de Beaune a fait venir de Gênes à ses frais. Elle fut volontairement brisée en juillet 2012.
Depuis sa construction, la fontaine a vécu plusieurs « déménagements » :
- 1511 - dès sa construction, la fontaine est installée au Carroi de Beaune, au carrefour de la Grande Rue (actuelles rues du Commerce et Colbert) et de la rue Traversaine (approximativement recouverte par la rue Nationale) ; elle est donc toute proche de l'hôtel de Beaune-Semblançay ;
- 1777 - pour permettre le percement de la toute nouvelle rue Royale (rue Nationale), la fontaine est démontée et stockée ;
- 1820 - elle est installée place du Grand Marché [voir ci-dessus] ;
- 1958 - la fontaine revient dans le quartier de sa « naissance », au milieu du jardin de Beaune-Semblançay. »
Hôtel des ducs de Touraine (15 Place de Châteauneuf)
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_des_ducs_de_Touraine
L'hôtel est cédé par Charles IV [Charles IV le Bel, roi de 1322 à sa mort en 1328] aux chanoines de Saint-Martin en 1323.
Il servit à une époque de palais aux ducs de Touraine [le duché de Touraine, cité de 1323 à 1584, était donné en apanage aux cadets de la famille royale]. Il est ainsi reconstruit au début du XV° siècle par Jean de France [(1398/1417), fils de Charles VI, duc de Touraine de 1407 à sa mort]. Il sert de centre d'administration du duché et notamment de cour de justice. À partir de 1501, il devient le siège du bailli de Touraine.
En 1683, il est vendu à la collégiale Saint-Martin qui en conserve la possession jusqu'à la Révolution.
Dans la première moitié du XX° siècle, l'hôtel devient l'hôtellerie de la Croix Blanche. »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098168
« Au fond d'une cour, l'hôtel est une vaste habitation dont les deux bâtiments contigus se présentent en pignon. Entre les deux pignons se trouve une tour octogonale d'escalier dont la voûte supérieure peut être datée de la fin de l'époque gothique. Au-dessus de cette voûte se trouve la salle des gardes dont l'accès se fait par une tourelle ronde flanquée en encorbellement contre la tour d'escalier. Les fenêtres des étages inférieurs ont été agrandies au 17e siècle. A l'ouest de la cour se trouve un bâtiment du 18e siècle. A l'intérieur du bâtiment du 15e siècle, les pièces ont conservé leur aspect, avec des cheminées de pierre à hotte, dont l'une est cachée par une boiserie du 18e. »
Hôtel de Jean Briçonnet (11/13 rue de Châteauneuf et rue du Change, au nord de la Basilique)
Cet hôtel, construit dans la 1ère moitié du 15ème siècle, passa ensuite à Jean Briçonnet, dit l’Aîné (voir Histoire), suite à son mariage avec Jeanne Berthelot (morte en 1510), fille de Jean Berthelot (1405/1471).
Il fut remanié au 17ème siècle, puis coupé en deux vers 1885 par le percement de la rue de Châteauneuf.
Hôtel Goüin (25 rue du Commerce)
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00071274
« Vestiges gallo-romains dans le 2e sous-sol ; hôtel de la 2e moitié du 15e siècle en cœur d'îlot : corps de logis avec escalier au centre de la façade nord ; les embellissements de l'hôtel : pavillon, loggias, galeries, seraient dû à l'initiative de René Gardette [maire de Tours de 1559 à 1561] dans le 1er quart 16e siècle ; en 1738 il est vendu à Henri François Gouin [(1686/1748), fondateur de la banque Goüin] qui entreprend des travaux d'aménagements notamment concernant la galerie de la cour antérieure sud ; destruction des deux maisons situées le long de la grande rue (actuellement rue du commerce) dans le 1er quart 19e siècle : agrandissement de la cour sud, construction de l'actuel portail et disparition de la galerie sud ; bâtiments restaurés courant 19e siècle et particulièrement par J. Hardion [Jean Hardion (1858/1932)] vers 1900 ; détruit presque entièrement par les bombardements de 1944, l'hôtel a été partiellement reconstitué dans les années 1950 : portail d'entrée et corps de logis principal ; les bâtiments autour de la cour nord et le jardin ont définitivement disparu. »
Après l’achat de 1738, l’hôtel resta la résidence de la famille Goüin et le siège de la banque jusqu’à sa quasi destruction en 1944 (voir ci-dessus). Le fils d’Henri François, Henri Pierre (1732/1782) fit modifier la façade nord en faisant construire le grand corps de bâtiment en 1766 et son fils, Alexandre Pierre François (1760/1832), fit démolir le bâtiment qui ferme la cour en 1810, de manière à ouvrir la cour sur la rue avec un portail.
Le fils de ce dernier, Alexandre Henri Goüin (1792/1872), député d’Indre-et-Loire de 1831 à 1868, brièvement ministre en 1840, maire d’Artannes-sur-Indre de 1854 à 1860 fit restaurer l'hôtel en 1840 par l'architecte Jacques Aimé Meffre (1795/1868).
Quant au bien connu Eugène Goüin (1818/1909), dit le Pereire tourangeau, député, sénateur, maire de Tours (de 1866 à 1875) et de Fondettes (de 1884 à 1892) (voir Fondettes, Luynes, Pernay), fils du précédent, il le fit à son tour rénover en 1900 par les architectes Edmond Meffre (1828/1888), fils de Jacques Aimé, et Jean Hardion (1858/1932).
En 1925, André Goüin (1879/1948), petit-fils d’Eugène, conseiller général de 1928 à 1945, maire de Fondettes de 1925 à 1944, légua l'hôtel à la Société archéologique de Touraine (SAT)° mais en conserva l'usage, en contrepartie du versement d'un loyer à la SAT.
Presqu’entièrement détruit par les bombardements de 1944, il fut partiellement reconstruit à l’identique (le bâtiment principal et le portail) dans les années 1950 par l’architecte en chef des monuments historiques, Bernard Vitry (1907/1984) (voir église Saint-Julien).
Il abrita le Musée archéologique de Touraine de 1960 à 2008 (voir Antiquité). Restauré dans les années 2010 et appartenant aujourd’hui au Conseil Départemental, il sert actuellement (2024) de lieu d’exposition.
À voir en dehors de la ville
Église de Saint-Symphorien :
L’ancienne commune de Saint-Symphorien a été intégrée dans celle de Tours en 1964.
Une première église, dédiée à Saint Symphorien, né vers 159 à Autun et décapité vers 179, aurait été édifiée au 5ème siècle à l’initiative de Saint Perpet (voir ancienne abbaye Saint-Martin).
Une église romane est attestée au 9ème siècle dans un diplôme de Charles II-le-Chauve (roi des francs de 843 à 877), qui indique que le roi a donné à l’abbaye de Marmoutier « l'église de Saint-Symphorien ainsi que les deux ports, établis en face l'un de l'autre ».
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098157
« L'église appartient à trois époques : le chœur et la travée qui le précède sont les restes de l'ancienne église romane du 12e siècle ; la nef et les bas-côtés ont été construits au 15e siècle ; la façade ouest et son portail sont du 16e siècle. Le plan est de forme irrégulière. L'église primitive devait présenter un rectangle terminé par une abside polygonale, sans transept. Au 15e siècle, elle fut agrandie d'une travée. Le niveau du sol du 12e siècle a été exhaussé à cette époque. De nouveaux agrandissements furent réalisés au 16e siècle, à partir du transept : la seconde travée fut ajoutée, le reste du bas-côté fut construit un peu plus tard, en même temps que le transept sud. Le portail, daté de 1567, est une œuvre Renaissance : un grand arc en plein cintre encadrant une double fenêtre à meneaux prismatiques flamboyants, deux portes en arc surbaissé, séparé par le pilier symbolique, trois statues sur leur dais. »
On peut voir à l’intérieur :
- Plusieurs autels-retables, dont celui de Saint-Symphorien (17ème) avec une statue de Charles Jean Avisseau, installée au 19ème.
- Plusieurs tableaux, dont La Sainte-Famille (16ème), L’adoration des anges (17ème) et La Nativité (18ème).
- Un orgue de tribune, réalisé de 1885 à 1887 par Louis Debierre (1842/1920).
Abbaye de Marmoutier (au nord-est) (voir Antiquité) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098129
« Après son élection à l'évêché de Tours, Saint Martin* fonde l'ermitage de Marmoutier au bord de la Loire. Dès le 6e siècle, le grand développement de l'ermitage est attesté par son nom de Marmoutier (Majus monasterium). Le monastère épiscopal devient une prestigieuse abbaye dont le rayonnement est considérable (200 prieurés en dépendent à la fin du 12e siècle). L'abbaye ne subsiste plus qu'à l'état de vestiges. Le monastère a été restauré et entretenu jusqu'en 1789. La démolition commence au 19e siècle ; seuls sont conservés le portail de la Crosse, la maison abbatiale, la maison du prieur, la tour des Cloches, le porche de la sacristie, l'enceinte et deux portails. La propriété est achetée en 1847 par la congrégation du Sacré-Cœur qui y installe un pensionnat qui existe toujours. »
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Marmoutier_(Tours)
« Il subsiste de nombreux vestiges de l'ancienne abbaye :
Les grottes des premiers ermites, creusées dans le coteau à l’ouest du site ; parmi elles la chapelle des Sept Dormants censée renfermer les tombeaux de plusieurs disciples de Martin et la Galerie des Solitaires, dont l’entrée a été réaménagée au xixe siècle.
Les vestiges de trois églises successivement bâties au même emplacement (xe, xie et xiiie siècles) ont été mis au jour par les différentes campagnes de fouilles .
Le portail de la Crosse (au sud) reste toujours l’entrée principale de Marmoutier ; il se trouve maintenant précédé par un portail moderne. Il est surmonté d’une galerie percée de fenêtres étroites et servant à la défense de la porte.
L’enceinte fortifiée du xive siècle a subsisté presque intacte sur une grande partie de sa longueur, bien que partiellement reconstruite au xve et au xviiie siècle et partiellement démolie pour laisser place à l’autoroute A10.
La maison du Grand Prieur est constituée de la partie ouest de l’ancienne hôtellerie. Des fouilles archéologiques sont en cours depuis 2004 dans la partie arasée de ce bâtiment pour tenter d’en comprendre l’histoire complexe.
Seule construction contemporaine de l’abbatiale romane du xie siècle, la tour des Cloches, ainsi dénommée parce qu’elle abritait les cloches de l’abbatiale, se dresse presque à flanc de coteau, au nord-ouest immédiat de l’ancien narthex de l’abbatiale gothique, auquel elle était directement reliée.
Le mur d’extrémité du bras nord du transept, seul vestige de l’abbatiale gothique en élévation, aboutit à la grotte du « Repos de Saint-Martin », utilisée par l’évêque de Tours et située en hauteur. Cette grotte, détruite lors d'éboulements du coteau, a été reconstruite au xixe siècle.
Un portail du xviiie siècle, situé tout à l’ouest de l’enceinte, au pied du coteau, permettait aux pèlerins de se rendre directement à l’abbatiale et à ses dépendances sans passer par la partie de l’abbaye réservée aux moines. L’entrée primitive du monastère se situait déjà probablement à ce niveau avec accès par la voie antique, avant la construction du portail de la Crosse et l’extension des bâtiments vers le sud. »
L’archéologue et historien Charles Lelong (1917/2003) y a dirigé des fouilles de 1974 à 1983 ; voir Charles Lelong : études sur l’abbaye de Marmoutier in BSAT 39 1980 (pages 279/344).
L’office de tourisme de la ville organise régulièrement des visites de l’abbaye. Voir https://www.tours.fr/evenements/lancienne-abbaye-de-marmoutier/