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Varennes


Le nom de cette commune, située entre Ligueil et Loches, apparaît pour la première fois en 1107, dans la charte 357 du Cartulaire de Noyers, sous la forme Ecclesia Sancti Petri de Varenna, signifiant « L’église Saint-Pierre des Varennes », toponyme indiquant un terrain inculte propice à la chasse.

Histoire

Préhistoire et antiquité

La vallée de l’Estrigueil, qui traverse toute la commune d’est en ouest sur 7 km, a été occupée au paléolithique et au néolithique (voir André Renard (1898/1954): la préhistoire dans les vallées de l’Estrigueil, de l’Esves et de la Ligoire, in BSPF 26.2, 1929), en particulier, sur la rive droite, Les Vallées-de-Saint-Senoch (percuteurs, grattoirs, pointes de flèche, polissoirs) et Douai (lames, grattoirs, scie à encoches).

Huit sources ou fontaines, sur la rive droite et trois sur la rive gauche alimentaient ce cours d’eau, notamment la Fontaine Saint-Senoch et la Fontaine Saint-Clair, qui, étant donné qu’elles ont été « christianisées », devaient être d’anciennes sources sacrées guérissant les maladies des yeux.

Un tertre arrondi à La Seigneurie, au nord-est du bourg, est peut-être un ancien tumulus protohistorique.

Des sépultures gallo-romaines, découverte dans une ancienne carrière à 600 m. au nord-ouest du bourg, ont fourni des fragments de tuiles et de vases.

En creusant le bassin du parc du château-de-Saint-Senoch (voir ci-après), on a mis à jour, au 19ème siècle, une mosaïque et des éléments de mur, qui laissent à penser qu’il y avait là une villa gallo-romaine.

Selon la tradition, Saint Martin* aurait édifié au 4ème siècle, à l’est du château-de-Saint-Senoch, un ermitage, « près de la voie romaine » (voir ci-après), devenu ensuite la chapelle Saint-Martin, dont les vestiges sont toujours visibles, où Saint Senoch (536/576) se serait ensuite retiré (voir ancienne église de Saint-Senoch, ci-après).

La voie gallo-romaine qui allait de Dangé-Saint-Romain à Thésée sortait de Ligueil par l’actuelle Avenue Léon Bion (D 390) mais elle est perdue après Goussard. Il se peut qu’elle passât ensuite par Mareuil et Les Lauderies (commune de Ligueil), au Gué Meunier (commune de Ciran), où elle franchissait l’Estrigueil, au Petit-Aulnay (frontière entre Ciran et Varennes), puis, sur l’actuelle commune de Varennes au Mazery (du latin Maceriae = les Ruines) et au château-de-Saint-Senoch (voir ci-dessus et ci-après). On la retrouve ensuite sous la forme d’un chemin qui longe la rive droite de l’Estrigueil (voir ci-après), puis sous la forme d’un autre chemin qui va de la Fontaine de la Bobinière (sources de l’Estrigueil) à la Boutière, où elle entrait sur la commune actuelle de Loches, et enfin sous la forme d’une route allant de Beaucée à Fretay (voir Loches).

Au moyen-âge, cette dernière partie de la voie était un chemin de pèlerinage vers l’abbaye Saint-Martin de Tours.

Histoire du fief :

Ce fief relevant de Loches appartenait en 1211 à un certain Girard, inconnu par ailleurs.

Il fut ensuite la propriété de la famille de Saint-Père (voir Ciran), avec Philippe I de Saint-Père (mort vers 1399), trésorier de France, cité en 1398.

Au 16ème siècle, il passa à la famille de Quinemont (voir Crouzilles), suite au mariage, en 1575, de Jeanne de Saint-Père, fille d’Adrien de Saint-Père, arrière-petit-fils de Philippe I, avec Senoch de Quinemont, qui fut le père de Jean II de Quinemont (1577/1637).

Le dernier propriétaire de ce fief fut Jean Charles Ours de Quinemont (né en 1745), descendant à la 4ème génération de Jean II, seigneur de 1770 à 1789, avant d’émigrer.

Le logis seigneurial se trouvait au sud du bourg, à l’emplacement de la ferme de la Basse-Cour, et a été remplacé par un château, dit château de Saint-Senoch (voir ci-après).

Histoire contemporaine :

L’Estrigueil, qui coule au sud du bourg et qui est un bras de l’Esves, faisait fonctionner deux moulins, cités au 18ème siècle : le moulin banal du fief, près de la ferme de la Basse-Cour (voir ci-dessus) et le moulin de La Chaussée, indiqué sur la carte de Cassini*, à l’ouest du bourg.

Il y avait deux lavoirs dans la commune : le lavoir communal, sur l’Estrigueil, à la sortie sud du bourg et un lavoir alimenté par une source, près de l’ancienne église (voir ci-après).

À voir

Église Saint-Pierre (4, Grande-Rue, dans le bourg) :

Dans cette église romane du 11ème/12ème siècle, on peut voir :

  • Un bénitier du 12ème siècle.
  • Une cuve baptismale, dont la date est incertaine (13ème, 15ème, 16ème?)
  • Deux vitraux de Louis Victor Gesta (1828/1894).
  • Deux vitraux de Lux Fournier (1868/1962).

La Houssière (au sud) :

Article https://touraine-insolite.clicforum.fr/t1426-Le-Chateau-de-La-Houssiere.htm (Source : Sites et monuments No 37 P38 (Janvier-Mars 1967)

« Le terrain sur lequel a été construit ce château dépendait des possessions de la famille de Saint-Père [voir Histoire du fief, ci-dessus] dont la dernière descendante, Jeanne de Saint-Père apporta ses biens par mariage à la fin du XVIe siècle à Senoch de Quinemont. Marie Anne de Quinemont de La Houssière [(née en 1724) petite-nièce à la 4ème génération de Senoch], épousa en I764, François de Ponard [François de Paunard (1727/1787)], dont elle n'eut pas d'enfants. Veuve, elle vendit en l'an VI le château que, selon toute apparence, elle et son mari avaient reconstruit. Ainsi aliénée pour la première fois, la propriété ne cessa de passer de main en main jusqu'à nos jours.

Le château de La Houssière est la demeure très simple d'un gentilhomme vivant sur ses terres au milieu de ses paysans. Aucune recherche architecturale, aucune prétention l'édifice ne vaut que par le bonheur des proportions et des lignes de la moindre maison d'ancienne France.

Construit en moellon enduit avec chaînes d'angle, jambages, linteaux et corniche en pierre, il se compose d'un corps de bâtiment simple en profondeur, sans avant-corps central ni fronton, entre deux pavillons faisant saillie. Il comporte un rez-de-chaussée, un étage et les combles. Dans le parc, un cadran solaire daté de 1765, pourrait indiquer l'année de la construction. Accolés au château, les bâtiments de l'ancienne ferme le prolongent vers le Nord. Ils ne comprennent qu'un rez-de-chaussée, aux ouvertures malheureusement remaniées couvert d'une haute toiture de tuiles. Le charpentier a inscrit son nom sur une poutre maîtresse Michel Marchais 1737.

En face, un long corps de bâtiment de 1784 (vacherie, écurie, remises, garages), aussi très remanié, délimite une grande cour de ferme, séparée du parc par un mur d'appui percé d'un portail d'entrée. L'ensemble des bâtiments a été modernisé en 1910, ce qui a malheureusement retiré une partie de leur caractère. Quand M. de Charbonnières [s’agit-il de Guy de Charbonnières (1907/1990), qui fut résistant puis diplomate ?] l'acheta, le château, portes et fenêtres battantes, était abandonné et une partie de ses pièces montrait des murs délabrés. Il fallut mettre hors d'eau le château lui-même, puis refaire la grille d'entrée et ses piliers à l'aide d'éléments appropriés provenant de démolitions d'autres bâtiments anciens, enfin reconstruire la façade des remises et granges. La remise en état de l'intérieur a été poursuivie avec le même souci dans l'exécution d'abord dans le petit salon, puis dans une des chambres. On peut espérer que grâce aux patients efforts de M. de Charbonnières, le château de La Houssière pourra être définitivement sauvé.

Lors de la 2ème GM, la famille Klotz a été arrêtée au Château de La Houssière à Varennes et transféré à Drancy d’où ils sont partis en convoi le 31 juillet 1943 à destination du camp de concentration d’Auschwitz (Pologne) où ils ont été tués le 5 Août 1943. »

L’ancienne paroisse et village de Saint-Senoch se trouvaient au nord-ouest du bourg actuel de Saint-Senoch ; c’est ce qui explique que l’ancienne église de Saint-Senoch et le château de Saint-Senoch sont aujourd’hui sur la commune de Varennes.

Ancienne église de Saint-Senoch (au sud-est du bourg) :

Article https://touraine-insolite.clicforum.fr/t1289-glise-et-bourg-de-Saint-S-noch-Ruines.htm

« A cet emplacement ou existait de vieilles murailles et vestiges antiques, un oratoire avait été érigé au VIe siècle par Saint-Martin*. Devenu ruines, il avait été remplacé par une chapelle grâce à un ermite nommé Senoch. La chapelle fut ensuite transformée en église qui devint paroissiale en 1620. Un presbytère fut construit peu après. Ce sanctuaire comportait une nef unique et un chœur surmonté par un clocher et une abside.

Situé le long de la route qui va de Saint-Senoch à Varennes, en face du lieu-dit La Sèmerie, on aperçoit encore les ruines tout près du lavoir, de sa source et de la rivière de l’Estrigueil. C’est sur ce site que le prêtre et abbé Senoch établit au milieu d'anciens murs de la ville, une minuscule communauté monastique d'inspiration martinienne. L'établissement devient une sorte de relais d'accueil des malades, sur une des voies de pèlerinage vers Tours. L'église connaît d'importantes réparations, la première en 1763. Des réparations trop coûteuses en 1791 mènent à l'abandon de l'église, décision prise par le conseil municipal en 1792. L’église a été partiellement démolie en 1793. Outre l’église, nous trouvons les restes d’une maison du XVe siècle avec son four à pain, et une grange. L'édifice est alors utilisé comme carrière de pierres. L'abandon de l'église entraîne rapidement celui du village lui-même. »

Voir aussi Frantz Schoenstein : Sur quatre édifices religieux oubliés du canton de Ligueil, in BSAT 47, 2001 (pages 126 à 129 pour ce qui concerne l’ancienne église)

Le château de Saint-Senoch (au sud du bourg) :

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Saint-S%C3%A9noch

« L'actuel château est construit au 18ème siècle [par l’architecte Joseph Abel Couture (1728/1789)].

Le château appartient à la famille Haincque. Alexandre Bernard Haincque de Saint-Senoch (1722-1798), fermier général des poudres et salpêtres, en hérite. À son décès, il passe à sa sœur, Jeanne-Angélique, qui le revend alors à son cousin Adrien Pierre Marie Hainque [(1749/1825) maire de Loches].

Il est acquis le 5 juillet 1831, par Parfait Victor Luce [1769/1850], ancien receveur général des finances d'Indre-et-Loire et fils de Parfait Prudent Luce [(1743/1802), architecte et maire de Tours en 1797]. Il passe ensuite successivement à son fils Jules Luce de Trémont [1797/1871], puis au fils de ce dernier, Octave Luce de Trémont [(1826/1865), tué dans un accident de chasse]. »

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098270

« Le château a remplacé un édifice primitif. Elevé d'un étage et d'un comble sur rez-de-chaussée, il comprend un pavillon central et deux ailes dont les travées terminales sont, à la façade sud, en saillie sur les deux travées précédentes et surmontées d'un fronton courbe au tympan sculpté. A l'est et à l'ouest, une cour de servitudes est encadrée de chaque côté par deux bâtiments de communs aux axes parallèles à ceux du château. A l'intérieur, toutes les pièces du château sont ornées de boiseries d'époque Louis XVI. »

Voir aussi André Montoux* : le château de Saint-Senoch à Varennes, in BSAT 37, 1975 (pages 713/723), avec de nombreuses illustrations.


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