Villedômain
Le nom de cette commune, située au sud-est de Loches et dans l’extrême sud-est du département, à proximité du département de l’Indre, apparaît en 1222 dans une charte de l’archevêché de Tours, sous la forme Villa Domin, venant de Villa Domini ou « domaine agricole du Seigneur » ; on trouve ensuite Villedosmin en 1243 et Villedosmain au 18ème siècle.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Selon le DCT*, des silex du néolithique ont été récoltés aux abords de l’étang de la Cailleterie (au sud-ouest du bourg) ainsi qu’à Pain au nord de la commune, en limite de Loché-sur-Indrois, sur le versant nord du ruisseau de l’Houstière.
Sur ces deux sites, on a repéré sur clichés aériens une enceinte en terre, en liaison avec une activité métallurgique pouvant remonter à l’époque gauloise, montrant d’ailleurs une certaine continuité d’occupation des lieux depuis la préhistoire.
La première enceinte celle de Pain, dans la parcelle dites " Les Terres de Branle" à 700m à l’est de la route départementale D775 se présente comme un rectangle de 115m sur 80m, avec entrée au milieu du côté ouest. La seconde enceinte, au "Château Rouge" à 400m au sud-ouest du Plessis, domine l’étang de la Cailleterie (voir ci-après). C’est un enclos rectangulaire avec fossé et talus de 100m sur 65 avec entrée l’ouest.
Les lieux-dits Le Tertre, La Mardelle (voir ci-après), Les champs du Four et les Minées (situés à l’est de la commune) confirment que nous sommes là dans le prolongement de la riche zone minière de Nouans Les Fontaines, exploitée dès l’époque gauloise.
Le toponyme Le Bois de Chaillou, variante de Caillou, au sud-ouest de la commune, indique peut-être la présence à cet endroit d’un mégalithe disparu (voir aussi ci-après).
Histoire du fief :
Cette châtellenie, qui relevait de Bridoré, eut pour seigneurs :
- En 1243, Regnaud de Villedômain.
- En 1559, Rose de Founille.
- Au 17ème et 18ème siècle, la famille Amelot de Chaillou : Denis Amelot (mort en 1655), seigneur de Chaillou (dans la commune voisine de Châtillon-sur-Indre), intendant du Poitou en 1623, fut le père de Jacques Amelot (mort en 1699), doyen des maîtres des requêtes, lui-même père de Denis Jean Michel Amelot (1666/1746), également seigneur de Châtillon-sur-Indre, ambassadeur de Louis XIV en Angleterre, dont le fils Jean Jacques Amelot (1689/1749), fut académicien en 1727 et secrétaire d’état aux affaires étrangères de Louis XV, de 1737 à 1744 ; son fils, Antoine Jean Amelot (1732/1795), secrétaire d’état de Louis XVI, arrêté en 1792 et mort en prison, fut le dernier seigneur du fief.
Histoire contemporaine :
Le moulin-de-Villedômain, sur l’Indrois, au sud-est du bourg, est cité en 1831 sous la forme « le moulin de Villedosmain ».
Un four à chaux fut construit à Douince (voir ci-après) en 1880 : article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37001610
« Four construit en 1880 sur une terre appartenant à Aristide Fabre. Le four est signalé ruiné en 1926, appréciation très exagérée à l'époque. La couverture et la charpente du hangar sont effondrées. 1996, friche boisée. Le chaufournier, vraisemblablement de la ferme à 250 m à l'Est, devait exercer simultanément la profession de cultivateur.
Four à feu intermittent, permettant la fabrication de chaux pour l'agriculture. La matière première était extraite d'une carrière située à proximité du four et montée au gueulard par une rampe sur le flanc Nord. »
L’abbé et historien Michel Bourderioux (1902-1991) fut curé de Villedômain et de Loché-sur-Indrois, où il est inhumé, de 1942 à 1990.
À voir dans le bourg
Église Saint-André et Saint-Laurent :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Villed%C3%B4main#Culture_locale_et_patrimoine
« Cette église est un édifice remanié à plusieurs reprises jusqu'en 1984. Sa nef peut être datée du XIe siècle et porte encore sur son mur sud trois petites baies ouvertes en plein cintre alors que la porte de sa façade présente déjà un arc légèrement brisé souligné par deux rouleaux. Comme le reste de l'édifice, la nef a été plusieurs fois reconstruite : son mur nord fut percé de deux grandes baies et elle fut dotée d'un plafond plat en lambris. Un chœur terminé par un chevet plat moderne complète l'église. Elle renferme un ex-voto composé de rayons de ruche. Le donateur, un apiculteur très probablement, espère ainsi s'assurer une belle récolte de miel et se préserver des piqûres d'abeille. »
Lavoir : ce lavoir sur l’Indrois se trouve en contrebas du bourg, au bord de la route de Châtillon (D 975).
À voir en dehors du bourg
Douince ou Douaince (au nord-est) :
Il y avait là une grange, appartenant à l’abbaye de Villeloin (Villeloin-Coulangé) et citée dès 1181. Le château actuel, avec une tour crénelée, date du 19ème siècle.
La Mardelle (au sud-est) :
Cet ancien fief, relevant de Bridoré, appartenait en 1650, à Henry de Thienne (mort en 1657), en 1652, à son frère, Edme de Thienne (né en 1636), également seigneur de Cigogné et Marolles à Genillé, en 1680, à François de Thienne, petit-fils d’Edme, époux d’Henriette Filhet de la Curée, propriétaires de La Martinière à Trogues.
La Maison-Neuve (au sud-ouest) :
Ancienne auberge, située à la sortie du bourg sur la route de Châtillon-sur-Indre (D 975). Dans la cour intérieure, deux escaliers conduisant aux greniers sont très bien conservés ainsi que le four à pain. Une grande cheminée chauffait ce qui était l’auberge. Le porte enseigne est encore accroché au mur donnant sur la route. (Source : site de la commune).
La Cailletterie (au sud-ouest) :
Le manoir a été construit au 19ème siècle, en face de La Maison-Neuve (voir ci-dessus) ; il domine l’étang du même nom, le plus important de la commune, qui se déverse dans un ruisseau rejoignant l’Indrois.
Chaillou (au sud-ouest) :
Située au lieu-dit L’Orangerie, dans le Bois de Chaillou, à la limite du département de l’Indre, sur la route de Châtillon (D 975), se trouve une croix, édifiée au 19ème siècle, qui possède la particularité de tourner sur son axe permettant, dit-on, une orientation vers les églises de Châtillon ou de Villedômain, pour indiquer le lieu où se tenait la messe dominicale.
Le château de Chaillou (voir histoire du fief), se trouve à Châtillon-sur-Indre.
