Villiers-au-Bouin
Le nom de cette commune, située chez les Andécaves à l’époque gauloise, dans le nord-ouest du département, à la limite avec le Maine-et-Loire et la Sarthe, apparaît au 11ème siècle sous la forme Villaris Auboyn, venant de Villaris Alboini ou « petit domaine rural d’Auboyn ». Un certain Jean Auboyn, boulanger à Chartres, est signalé en 1360. La dénomination Villiers au Bouin figure sur la carte de Cassini.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Selon le Dictionnaire des communes d’Indre-et-Loire, du néolithique de surface a été ramassé au Grand-Fleuret, au nord-est du bourg et deux buttes énigmatiques se trouvent entre Le Pont-de-Launay et Le Tertre, au nord-nord-est du bourg.
Un grand dolmen appelé La Pierre-Levée ou La Haute-Pierre ou La Haute-Roche se trouve au nord-est du bourg, près du lieu-dit Le Tertre ; sa table, supportée par trois blocs, mesure 4,20 m. sur 3 m. Un cinquième élément, servant de fond, vu par Louis Bousrez* en 1894, a disparu.
Les toponymes : La Butte (nord-ouest) et La Butte Noire (où ?) indiquent peut-être des lieux occupés dès la préhistoire.
Les toponymes Fleuret (au nord et au nord-est), venant de Floriacus ou « domaine de Florus) ainsi que Paché (au nord-ouest), venant de Pacciacus ou « domaine de Paccius » indiquent sans doute d’anciens domaines gallo-romains.
Histoire moderne et contemporaine :
Le fief appartenait, au 17ème siècle, à la famille de Thielin, puis, au 18ème, à celle de La Pinsonnière.
Il existait au 18ème siècle, une tuilerie, au lieu-dit La Marquisière (au nord-ouest, lieu près duquel se trouve aussi le lieu-dit La Poterie).
Voir article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37001413
« La tuilerie de la Marquisière figurant sur la carte de Cassini*, sa construction est donc antérieure à 1750-60. Le four dont les vestiges nous sont visibles ne paraît pas être du 18e siècle. Une reconstruction, avec réemploi des moellons du premier four et voûte de la chambre de cuisson en brique réfractaire a pu se produire vers 1890, le four passant alors de vertical à horizontal ou couché. Une nouvelle maison a été construite en 1901 et une écurie-remise en 1900. L'activité a cessé sur le site vers 1939. Actuellement, c'est une habitation rurale et ses dépendances. La voûte du four qui menaçait de s'effondrer a été détruite, mais les murs gouttereaux et les embrasures conservés. Les 2 halles, les maisons, l'écurie-remise sont également conservées. Les dernières briques produites auraient été utilisées pour la construction de la laiterie de Villiers-au-Bouin. En 1886, le salaire de l'ouvrier était de 1, 25 F pour une journée de 12 h. Le logement du patron et des ouvriers était assuré sur le site, voire à la Porerie à 500 au Nord. »
En 1911, une laiterie coopérative fut créée dans un ancien moulin situé, au sud-est du bourg, sur un bief de La Fare ; elle employait 47 ouvriers en 1945 ; ses activités cessèrent en 1997 et elle fut fermée en 1998. (Source Tourainissime).
À voir dans le bourg
Église Saint-Pierre (11, rue de la Libération) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00132566
« Edifice allongé, constitué d'une nef simple, prolongée d'un chœur approximativement carré, terminé par un chevet plat. Au 15e siècle est édifié un clocher massif, ainsi qu'une travée à l'ouest, formant une nouvelle façade d'entrée. A l'intérieur, une litre aux armes de la famille de La Vallière court tout autour de la nef et du chœur. Une bande ocre rouge court sur une partie du soubassement des murs et certaines scènes peintes sont encore visibles sur les murs de la nef et du pignon. Sur le mur pignon subsistent les vestiges de ce qui devait être un Jugement dernier ».
Article https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/villiers-au-bouin-eglise-saint-pierre/
« L’église Saint-Pierre était un prieuré bénédictin de la Trinité de Vendôme [fondé au 11ème siècle]. Elle se compose d’une nef unique dont le gros œuvre est de l’époque romane et même du premier art roman si l’on en juge par la maçonnerie de ses murs en petit appareil et les traces d’une ancienne porte murée en plein cintre, modifiée une deuxième fois dans une seconde campagne de l’époque romane. On lui a ajouté à l’ouest une première travée de nef voûtée sur croisée d’ogives du XVIe s., accolée d’un grand clocher, et à l’est un chœur de moindre largeur prolongée par un abside couverte d’une voûte à caissons. On a profité de ces modifications pour surélever la nef qui n’a jamais été voûtée de pierre, la couvrir d’une voûte lambrissée, agrandir ses fenêtres et ouvrir des fenêtres à fenestrages flamboyants.
L’édifice a pris ainsi un aspect très conforme au goût de la fin du XVe s. et du début de la Renaissance, d’autant plus que le décor peint de cette époque est en grande partie conservé avec des scènes, des figures de saints et partout des motifs décoratifs et notations colorées. Il s’y ajoute une litre funéraire des La Vallière datée de 1751. Au milieu du XVIIIe s., deux retables à colonnes ont été placés de part et d’autre de l’entrée du chœur.
On peut voir à l’intérieur :
- Vitrail la Sainte Face : Dossier Olivier Geneste : file:///C:/Users/POSTE/Downloads/villiers-au-bouin-eglise-saint-pierre-fragment-de-verriere-representant-la-sainte-face.pdf « La vitrerie, essentiellement composée de panneaux à bornes en verre blanc, présente un fragment en grisaille (tympan de la baie 10), appartenant autrefois à un ensemble plus important, dont il faut peut-être rattacher la création aux embellissements de la première moitié du 16e siècle. Représentant la Sainte Face (ou Voile de sainte Véronique), ce panneau est probablement issu d'une verrière de la Passion. »
- Vestiges de peintures du 16ème siècle : le Jugement dernier, Sainte Marguerite d’Antioche, Saint François, Saint Christophe.
- Dans le sud du chœur, un enfeu* contenant 3 statuettes en bois du 16ème, dont une Vierge de pitié et, dans la nef, une statue de Sainte Barbe, en bois également ; de la même époque.
- Sur le mur nord, un tableau du 18ème, représentant Saint Luc et un bœuf, signé Devergnhes (Joannes Desvergnhes ou Jean Desvergnes, voir Louestault, Parçay-Meslay, cathédrale de Tours.).
À l’extérieur, la porte d’entrée est encadrée de deux culs-de-lampe sculptés et il y a, à droite de cette porte, une pierre d’attente des morts du 18ème siècle.
À voir au nord-ouest
Perrouse : le fief, qui relevait de Château-la-Vallière, appartenait en 1775 à Pierre Boucheron ; il reste là un pigeonnier cylindrique.
Vernoil : pigeonnier circulaire, dont les murs sont percés de quelques trous d’envol.
Plainchêne :
Le fief appartenait, en 1600, à Jean Canu, en 1620, à Nicolas de Plainchêne, valet de chambre de Louis XIII. Il fut vendu, comme bien national, en 1793, sur N. Ducazeau, émigré.
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098295
« Ancienne chapelle d'une gentilhommière [du 15ème siècle] dont les bâtiments d'habitation ont été détruits et remplacés par des bâtiments agricoles modernes. Dans l'abside, les retombées des voûtes se font sur des colonnettes engagées dont les chapiteaux sont décorés de feuillages ou d'angelots portant un écu, ou de personnages dont un groupe représentant Adam et Eve. »
L’Aubonnière :
Le fief appartenait, au 16ème siècle, à la famille d’Espagne.
Le château actuel, construit au 18ème/19ème siècle dans le style Renaissance, est encore entouré de douves en eau.
Peut être louée ; voir https://www.booking.com/hotel/fr/chateau-de-l-aubonniere-nature-14p-reve-au-mans.fr.html
À voir à l’est
Le moulin Teillault : cet ancien moulin-cavier* du 19ème siècle a perdu ses ailes et sa hucherolle.
À voir au sud-ouest
La Perrée : le château a été édifié au 19ème siècle.
La Haute-Folie : cette ancienne ferme, qui dépendait de La Perrée, a conservé une tour octogonale, surmontée d’un toit pointu, avec quatre lucarnes (source Tourainissime).
Gite : voir https://gitedelahautefolie.fr/