La Roche-Clermault
Située à 4 km de Seuilly et à 10 km de Lerné, La Roche-Clermault est le point culminant de la région avec une colline où un château-fort fut élevé au 12ème siècle ; il était donc logique que Picrochole s’y retranchât pour en faire le point de départ de ses futures et chimériques conquêtes car « le lieu était fortifié aussi bien par les constructions que par la nature grâce à sa situation et à sa position. » (Réf. A-28).
La Roche-Clermault et Seuilly (photo PMD sept. 2009)
Le château actuel est une construction du 17ème siècle bâtie sur les vestiges de l’ancien château-fort.
Ruines de l'ancien château (photo PMD mai 2009)
Sur le territoire de cette commune se trouve aussi le stratégique gué de Vède, haut lieu de la guerre picrocholine, où se trouvait un moulin (Réf. A-30) et près duquel se dressait, dans le bois de Vède, un château (Réf. A-36).
On a cru longtemps que ce gué se trouvait sur la Veude, affluent de la Vienne qui passe à Champigny-sur-Veude, ce qui rendait incompréhensible le déroulement de cette guerre picrocholine.
Abel Lefranc a démontré que la « Vède » dont parle Rabelais est, en fait le Négron, qui coule entre La Roche-Clermault et Seuilly, le mot « vède » signifiant en effet « rivière » dans l’ancien temps et l’on disait « la vède Négron ». Le gué de Vède se trouvait donc sur le chemin allant de Lerné ou de Seuilly à La Roche-Clermault, au moulin du pont, où une roue a tourné jusque dans les années 1970.
Ancien gué de Vède (photo PMD mai 2009)
Cette rivière que Gargantua et ses soldats traversent « sur des bateaux et des ponts faits légèrement » (Réf. A-48) n’est en fait qu’un petit cours d’eau que l’on peut franchir en quelques enjambées mais il ne faut pas oublier que nous sommes dans un roman où les personnages et les lieux sont grossis démesurément.
Il y avait d’ailleurs un pont de bois à cet endroit car « Jean Dodin, receveur du Coudray, au gué de Vède, quand les soldats rompirent les planches (du pont) (…) rencontrant sur la rive frère Adam Couscoil, cordelier observantin de Mirebeau, lui promit un habit à condition qu’il le fasse traverser sur son dos (…). » (Réf. C-23).
Le château de Vaugaudry (photo PMD mai 2009)
Non loin se trouvait le Bois de Vède, où il y avait un château, peut-être le château de Vaugaudry car Picrochole envoie « une grande armée, commandée par le capitaine Tripet, pour attaquer le bois de Vède et Vaugaudry » (Réf. A-34) et aujourd’hui ce bois est appelé bois de Vaugaudry. (voir . Le château actuel de Vaugaudry a été construit au 19ème siècle par Achille Joubert (1814-1883) sénateur-maire d’Angers, à une centaine de mètres de l’ancien château, pour bénéficier d’une belle vue sur la forteresse de Chinon.
La Raisonnière (photo PMD sept. 2009)
Mais il peut aussi s’agir du petit château de la Raisonnière (16ème s.), qui se trouve à quelques centaines de mètres du guè de Vède.
Le Peu Girard (photo PMD sept. 2009)
Au moment de l’assaut final « le moine (frère Jean) traversa le marais et alla jusqu’au Puy, sur le grand chemin de Loudun » (Réf. A-48). On dit que ce marais, créé par le pissat de la jument de Gargantua (Réf. A-36) est le marais de Taligny (commune de La Roche-Clermault) et que le Puy serait Peu Girard (commune de La Roche-Clermault) qui se trouve effectivement sur l’ancienne route allant de La Roche-Clermault à Loudun, non loin du marais de Taligny et qui domine toute la plaine (ce qui justifierait ce nom de puy).
Le marais de Taligny (photo PMD sept. 2009)
Un peu après, sur la même route, mais dans la Vienne, le village de Beuxes, où l’on entendit Gargantua crier : « à boire ! à boire ! à boire ! » (Réf. A-6), était célèbre pour ses crapaudines (Réf. C-17), pierres provenant de la pétrification des dents fossiles d’un poisson mais que l’on croyait tirées de la tête d’un crapaud.