De Port-Boulet à Chinon
À Port-Boulet passait déjà la ligne allant de Tours à Saint-Nazaire, qui fut aménagée entre 1848 et 1851 et qui fonctionne toujours. De là fut construit en 1885 la ligne Port-Boulet/Château-Renault via Château-la-Vallière, surnommée la ligne du Pain Sec, à cause de sa lenteur, le pain, frais au départ, étant sec à l’arrivée. Cette dernière appartenait à la Compagnie des chemins de fer départementaux (C.F.D, réseau nord d’Indre-et-Loire) et était une ligne à voie métrique.
Plan de la portion Port-Boulet/Chinon (carte IGN annotations PMD)
La plus grande partie de Port-Boulet est située sur la commune de Chouzé-sur-Loire, où se trouve, très près de la gare de Port-Boulet, le château des Réaux, qui prit ce nom après avoir été acquis en 1651 par l’écrivain Gédéon Tallemant des Réaux (1619-1692), connu surtout pour ses Historiettes, racontant les dessous de la vie de cour au 17ème siècle.
Château des Réaux (photo PMD mars 2010)
Les voyageurs qui voulaient emprunter la ligne Port-Boulet/Port-de-Piles à Port-Boulet prenaient le train de l’autre côté de la gare principale, dans une gare annexe, dite le bâtiment des voyageurs, où l’on accédait par la rue des Réaux. Bourgueil demanda, en vain, la construction d’une passerelle qui aurait évité un long détour aux voyageurs venant de cette commune.
La gare annexe (photo PMD oct. 2013)
Après la gare, la ligne passait sous la route qui allait de Chinon à Bourgueil puis faisait un grand arc de cercle pour rejoindre le pont sur la Loire en passant par le PN1 (actuellement 21 rue de la Jacquelinière) et le PN2 qui permettait à la voie de traverser l’actuelle D952, ancienne nationale suivant la rive droite de la Loire.
Plan de la ligne à Port-Boulet (carte IGN annotations PMD)
Ce pont sur la Loire, construit en 1874 pour remplacer le pont suspendu détruit pendant la guerre de 1870, fut élargi de 4 mètres pour permettre le passage de la voie ferrée.
Train et cycliste sur le pont de Port-Boulet (cp)
Après avoir traversé la Loire, la ligne arrivait sur la commune d’Avoine aujourd’hui complètement transformée par la construction de la centrale, dite de Chinon, première centrale nucléaire de France, construite en 1963 ainsi que par les aménagements urbains, réalisés grâce aux ressources apportées à la commune par cette installation. C’est ainsi que la gare, construite à droite de l’église, près du PN9, et plusieurs passages-à-niveau ont complètement disparu.
Ancienne gare d'Avoine (cp)
Le train traversait alors cette riche région du Véron, située entre la Loire et la Vienne, où les rails ont été enlevés après la seconde guerre mondiale et il ne reste plus, dans le paysage, que des traces de cette voie ainsi qu’une maisonnette de garde-barrière, à l’entrée de Chinon, à droite de la rue des Grésillons, qui était longée par cette voie ; c’était le PN16.
PN 16 (photo PMD sept. 2013)
À l’entrée de Chinon, la voie Port-Boulet/Port-de-Piles rejoignait la voie Tours/Les Sables-d'Olonne, via Chinon, juste avant un tunnel de 920 mètres qui permettait aux trains de traverser Chinon, avant d’arriver à la gare.
Carte des voies à l'entrée de Chinon (plan PMD)
En août 2010, un camion mixte, capable de rouler sur route et sur rail, a pris feu dans ce tunnel et 70 pompiers ont dû être mobilisés pour venir à bout du sinistre.
Sortie du tunnel de Chinon (photo PMD nov. 2013)
Plusieurs bouches d’aération permettaient de ventiler le tunnel, enfoui profondément sous terre ; ces bouches d’aération étaient doubles et on peut encore voir quelques-unes dans le quartier des Hucherolles notamment.
Bouche d'aération du tunnel dans le quartier des Hucherolles (photo PMD nov. 2013)
Après ce tunnel les voies passaient sur le pont de Bessé, qui tire son nom d’une ancienne villa gallo-romaine qui se trouvait dans les environs. Après le pont de Bessé, les trains arrivaient en gare de Chinon. La gare actuelle a été mise en service en 1887. En 2005, la façade a été décorée par une œuvre lumineuse de François Morellet.
Gare de Chinon (photo PMD déc. 2013)
Comme nous l’avons vu dans l’introduction, la portion entre Port-Boulet et Chinon fut désaffectée après la seconde guerre mondiale ; elle est aujourd’hui remplacée par un service d’autocars, qui mettent sensiblement le même temps : 25 mn pour les cars contre 30 mn pour les trains.