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Beaumont-la-Ronce


Le nom de cette commune, située dans le nord du département et faisant maintenant partie de la commune nouvelle Beaumont-Louestault, apparaît pour la première fois, sous la forme latine Runcia (la Ronce), en 1119, dans une bulle du pape Calixte II (alias Gui de Bourgogne, pape de 1119 à 1125).

Histoire

Du néolithique datent un dolmen et un menhir (voir ci-après) ainsi que des polissoirs trouvés à La Perrière (sud du bourg) et à Montifray (sud-ouest)

Le dolmen de La Pierre-Levée ou de La Haute-Barde, constitué de 2 supports et d’une table de 6 m., en partie effondrée, se trouve à l’ouest du bourg, juste à côté d’une grande bâtisse, qui fut un orphelinat de 1906 à 1940 puis une maison de retraite dépendant de l’hôpital Bretonneau de Tours, aujourd’hui abandonnée et délabrée. C’est là aussi qu’en 1941 furent internés les communistes d’Indre-et-Loire, opposants au régime de Vichy. Au nord-est de ce bâtiment, se trouve le château de La Haute-Barde, du 19ème siècle.

Le menhir de Pont Champion ou de Montifray, se trouve, en fait, à 500 m. au nord-ouest du château de Montifray (voir ci-après) et à 2,5 km à l’ouest du bourg, à droite de la D 766 quand on va vers Neuillé-Pont-Pierre ; il mesure 2,80 m. de haut et c’est un des plus grand de Touraine. Il reste quelques pierres du cromlech*, qui, selon Louis Bousrez* entourait à l’origine ce menhir. D’après Louis Dubreuil-Chambardel*, des silex taillés ont été découverts près de ce menhir.

Une monnaie en or des Carnutes fut découverte en 1919 près de La Grange (sud-ouest).

Une voie gallo-romaine, venant du sud-est, via Argenton-sur-Creuse, anciennement Argentomagos (le marché de l’argent) et allant vers le nord-ouest, passait à gauche du menhir de Pont-Champion puis du dolmen de La Haute-Barde.

Un domaine agricole existait probablement à Mauny (à l’ouest de La Haute-Barde), toponyme venant de Mausonacus ou « domaine du gaulois Mausona ».

Un habitat gallo-romain, avec de la céramique sigillée* des 1er et 2ème siècle après JC, fut découvert à L’Encloître (sud-ouest).

Selon la tradition, Saint Armel, né en Irlande ou au Pays de Galles en 482 et conseiller de Childebert 1er, roi des Francs de 511 à 558, invoqué contre la sécheresse, séjourna quelque temps à Beaumont-la-Ronce, où il guérissait les hydropiques et les malades de la goutte (voir le cimetière, ci-après).

Selon Carré de Busserolle*, le fief (voir ci-après) appartint d’abord à la famille de Beaumont mais peut-être s’agit-il de la famille qui posséda le fief de Beaumont-au-Maine, devenue ensuite Beaumont-sur-Sarthe. Toujours selon Carré de Busserolle*, le seigneur était en 1415 Jean Maumoine, qui est probablement le Jean Maumoine ou Mannoyre, qui fut le père d’Ysabeau de Maumoine ou Mannoyre, épouse de Guy de Fromentières, seigneur de Beaumont-la-Ronce en 1487 et vivant encore en 1535.

Le fief passa ensuite à Jacques de Ronsard, époux de la fille de Guy de Fromentières, Jeanne de Fromentières (décédée en 1554) puis à son fils Philippe de Ronsard, cité en 1555, époux de Guionne de La Bonninière, citée en 1586, fille de Jacques de La Bonninière (cité en 1527), lui-même petit-fils de Pierre Bonnin, cité en 1450, seigneur des Châteliers (paroisse de Beaumont-la-Ronce).

Philippe de Ronsard était l’arrière-petit-fils de Blanc de Ronsard, cité en 1444, frère cadet de Jean de Ronsard, cité en 1436, seigneur de La Possonière et arrière-grand-père du poète Pierre de Ronsard (1524/1585), qui parle dans Le voyage de Tours (1555) de « la grand tour du pasteur Phelippot (Philippe de Ronsard) … (qui) nous festoya jusques au soir bien tard ».

Une partie de la seigneurie resta dans la famille de Ronsard, jusqu’à ce que Claude de La Bonninière (1643/1707), descendant de Jehan de La Bonninière (né en 1537), frère de Guionne, rachète la totalité du fief en 1691. En 1757, le fief fut érigé en marquisat par Louis XV en faveur de Jean Baptiste Claude Bonnin de La Bonninière de Beaumont (1708/1788), officier de cavalerie, petit-fils de Claude.

Jean Baptiste Claude Bonnin de La Bonninière fut le père de :

  • Anne Charles Claude Bonnin de La Bonninière (1738/1742) (voir ci-après).
  • Marc Antoine (1763/1830), général de division, comte d’empire, sénateur.
  • Charles (1768/1836), colonel, conseiller général de 1811 à 1830, député de 1813 à 1816.
  • Jules (1775/1851), qui fut le père de Gustave (1802/1866), ambassadeur, député, écrivain, ami et collaborateur d’Alexis de Tocqueville, avec qui il écrivit, en 1833, sous le nom de Gustave de Beaumont : Du système pénitentiaire aux États-Unis et de son application en France.

Anne Charles Claude Bonnin de La Bonninière (1738/1832), 2ème marquis de Beaumont, comte d’empire et conseiller général fut donc le dernier seigneur de Beaumont mais comme il n’avait pas émigré, il resta propriétaire du château, qui passa ensuite à son fils André Bonnin de La Bonninière (1761/1838), 3ème marquis de Beaumont, baron d’empire, chambellan de l’impératrice Joséphine de Beauharnais (1763/1814), épouse de Napoléon 1er de 1796 à 1809.

Le château, appartenant toujours à la même famille, était en 2019 la propriété de Pierre Bonnin de La Bonninière de Beaumont (né en 1930), alias marquis Pierre de Beaumont, maire de la commune de 1978 à 1983.

En 1685, Jacques Chouinard, né à Beaumont-la-Ronce en 1663 et fils d’un marchand aisé de draps de serges, décida de tout abandonner pour émigrer en Nouvelle France, où il fonda une famille composée de 16 enfants. Ses descendants sont si prolifiques que quelque 20 000 Chouinard vivent en Amérique du Nord pour la plupart au Québec. Saint-Jean-Port-Joli recense une centaine de familles Chouinard.

Le 1er janvier 2017, Beaumont-la-Ronce fusionna avec Louestault au sein de la commune nouvelle de Beaumont-Louestault.

À voir dans le bourg

L’église Saint-Martin : L’église du 12ème siècle, menaçant de s’effondrer, fut démolie en 1879 et reconstruite peu après en style néo-gothique flamboyant par Gustave Guérin. La nef centrale est soutenue par huit colonnes monolithes. À l’intérieur, statues en bois de Saint Armel (17ème), du Christ, de la Vierge et de Saint-Jean (18ème) ; tableau représentant Saint Martin coupant son manteau.

De l’ancienne église, il reste la Pierre-Saint-Nicolas, borne jadis plantée à l’angle nord-est du pignon ainsi que le bénitier.

Parmi les curés de Beaumont, on peut citer :

  • Léopold Joseph Marie Brochard (1869/1915), curé en 1913, mort pour la France des suites d’une infection contractée en soignant les malades sur le front.
  • Louis Auguste Bosseboeuf* (1852/1928), curé en 1914.

L’ancien presbytère fut construit au 13ème siècle sur un souterrain-refuge du château ; sa façade fut remaniée au 18ème siècle.

Dans le cimetière, qui est au même emplacement au moins depuis le 16ème siècle, se trouvent la Grande Croix, mentionnée en 1609, ainsi que la chapelle édifiée par Gustave Guérin en 1869 pour remplacer l’oratoire, qui, selon la tradition, marquait l’emplacement où Saint Armel se serait installé, près d’une source, aujourd’hui La Fontaine, dans le domaine de La Source.

Sur l’église et le cimetière, voir in BSAT  21, 1917/1920, pages 77 à 100, l’article du comte Charles de Beaumont (1867/1919), arrière-petit-fils d’André Bonnin de La Bonninière (voir ci-dessus, histoire du fief), vice-président de la SAT.

Le château : (voir Histoire du fief) : du château du 13ème siècle subsiste un donjon carré découronné de son chemin de ronde et de son étage supérieur en 1780. Chaque angle possédait une tourelle en encorbellement, dont il ne subsiste que celle du nord. Au 16ème siècle, les murs Est et sud furent percés de fenêtres accostées de pilastres. En même temps fut élevée une tour octogonale en briques. Le logis d'habitation se développe au nord du donjon. La façade a été refaite au 18ème siècle. De 1874 à 1880, il fut prolongé par une construction de style Louis XII, sous la direction de Gustave Guérin et de son fils Charles Guérin.

Près du château, le manoir du Plessis, semble dater du 16ème siècle, selon Tourainissime.

La mairie (2 rue des prés) a été construite en 1891 par l’architecte Paul Raffet (1846/1902).

La Louisière (au nord-ouest du château) : La ferme de La Louisière a été construite en 1870 pour abriter le régisseur du château ; elle a conservé la tour carrée de son éolienne, démontée en 1958. On peut y louer aujourd’hui des chambres d’hôtes. Voir

 https://www.charme-traditions.com/fr/chambres-d-hotes/org/17246/ferme-de-la-louisiere

Lavoir des Dix-Selles : construit dans les années 1870, il enjambe la Choisille avec une double rangée de 5 postes de lavage. Les selles à laver étaient individuelles. À compter de 1947 une vanne à crémaillère a remplacé les claies de rondins. Les battoirs du lavoir se turent vers 1968. Il a été restauré en 2005. Dans sa traversée du bourg, la Choisille compta jusqu'à 18 lavoirs privés en activité au début du 20ème siècle. Autre lavoir à l’entrée nord du bourg.

À voir au nord

La Cantinière : Le château, du 16ème siècle, a conservé ses douves ; une de ses tours fut transformée en chapelle au 17ème siècle.

La Chauvelière (nord-ouest) : manoir du 18ème siècle ; tour ronde, qui est un ancien pigeonnier. Gite : voir http://www.gites-de-france.com/location-vacances-Beaumont-la-ronce-Gite-Guiseppe-Verdi-37G13141.html

À voir au sud

La Thibauderie (sud-est) : la ferme appartenait en 1626 à Jean Goyet, fourrier du logis du roi, également propriétaire de La Championnière (Veigné) ; la tour circulaire accolée à la ferme est un ancien pigeonnier.

Montifray (sud-ouest) : le domaine appartenait en 1502 à Nicole ou Nicolas Gaudin, notaire et secrétaire du roi, receveur des tailles de Loudun, maire de Tours de 1504 à 1506, qui fut aussi propriétaire de La Bourdaisière (Montlouis-sur-Loire) et de Jallanges (Vernou-sur-Brenne).

La famille Binet fut ensuite propriétaire de Montifray, notamment, en 1535, Jean l’aîné Binet (né en 1475), fils de Macé Binet, seigneur de Beauvais (Athée-sur-Cher), maire de Tours en 1524, puis, en 1538, Victor Barquin (mort en 1579), époux de Jeanne Binet, fille de Jean l’aîné, maire de Tours en 1538, puis Jean IV Binet, frère de Jean l’aîné, seigneur de Nitray (Athée-sur-Cher) maire de Tours en 1543/44, puis Pierre Binet, fils de Jean IV et de Marie Lopin, puis, en 1604, Victor I Binet, fils de Pierre, grand-maître des eaux et forêts, président de la chambre des comptes de Bretagne, puis en 1665, Victor II Binet, fils du précédent, puis, en 1699, Charles Gigault de Bellefonds (né en 1670), époux de Marie Anne Catherine Binet, fille de Victor II. Ces derniers seront les parents de Jacques Bonne Gigault de Bellefonds (1698/1746), évêque d’Arles puis de Paris.

Du château du 16ème siècle, dépend une chapelle mentionnée en 1787.

Près du château se trouve le menhir de Montifray (voir ci-dessus) ainsi qu’un chêne de 20 mètres de haut et de 4,90 m. de diamètre.

Mirandol (sud-ouest) : Le château, du 19ème siècle, est devenu la clinique psychosomatique du Val-de-Loire ; une éolienne Bollée* de 24 m. de haut se trouve dans le parc.

La Champlonnière (sud-ouest) : près de la ferme, une tour hexagonale en brique est un ancien pigeonnier ou la base d’une éolienne disparue.

La Guillonnière (sud-ouest) : manoir du 18ème siècle.


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