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Chenonceaux


Le nom de cette commune, située sur la rive droite du Cher, à l’est du département et bien connue par son château (voir ci-après), apparaît pour la première fois en 1096, dans la charte 242 du cartulaire de l’abbaye de Noyers, sous la forme Chenuncellum, signifiant « la petite maison (cella) de Chenon ». Ne pas confondre avec Chenonceau qui désigne le château (voir ci-après).

Histoire du château

Résumé de l’article de wikipedia (Les annotations entre parenthèses sont de moi).

Le premier château de Chenonceau remonte au 13ème siècle, date à laquelle il est aux mains de la famille Marques. Le château subit les dévastations de la guerre de Cent ans, époque durant laquelle Jean I Marques se dresse contre le dauphin Louis de Guyenne (Louis de France (1397/1415), fils de Charles VI) et livre Chenonceau aux troupes anglaises. Chenonceau est repris par les Français en 1411 ; le château est alors brûlé et rasé. Plus tard, Jean II Marques (mort vers 1431, fils de Jean I) sollicite Charles VII dans le but de reconstruire un château sur le domaine. L’autorisation lui est donnée en 1432. Le château est alors reconstruit à un autre emplacement, et présente une architecture nouvelle. Derrière le château, sur les rives du Cher, est bâti un moulin sur deux piles de pierre.

L’un des successeurs de Jean II, Pierre Marques (fils de Jean II), épouse Martine Bérart (Martine Bérard, fille de Pierre, voir Bléré), fille d’un maître d’hôtel de Louis XI. Une mauvaise gestion du domaine entraine la famille dans de graves difficultés financières, qui conduisent à la saisie du fief le 3 juin 1496. (Après de complexes démêlés judiciaires, avec Guillaume Marques, fils de Jean II ainsi qu’avec Catherine Marques, fille de Guillaume et son mari François Fumée (voir Azay-sur-Indre) Thomas Bohier devient propriétaire du château en 1512).

Thomas Bohier et son épouse Catherine Briçonnet (morte en 1526, fille de Guillaume Briçonnet (1445/1514, ministre de Charles VIII) vont entreprendre de nombreux travaux, amorçant la transformation du domaine, et sa mue vers ce que nous observons aujourd’hui. (Après la mort de Thomas) un contrôle des comptes publics met en évidence des détournements de fonds de Thomas Bohier et François Ier impose alors une forte amende au fils de Thomas, Antoine II Bohier ; celui-ci, en 1535, cède au roi le domaine de Chenonceau, qui devient résidence royale.

(Après la mort de François 1er) son fils Henri II offre Chenonceau à sa favorite Diane de Poitiers (1499/1566) qui fait aménager sur la rive droite du Cher le jardin qui porte son nom et confie à l'architecte Philibert Delorme (1514/1570) le soin de construire un pont reliant le château à la rive gauche. Après la disparition d’Henri II, (sa veuve) Catherine de Médicis contraint sa rivale à restituer Chenonceau à la Couronne.

La reine Catherine de Médicis prévoit un grand projet pour Chenonceau, digne de rivaliser avec les plus beaux palais et fait appel à son architecte Jean Bullant (1515/1578). (Par la suite) Louise de Lorraine (1553/1601) reçoit Chenonceau en héritage à la mort de son époux, le roi Henri III. Elle ne se remet pas de la disparition brutale de son mari assassiné en 1589 et fait de Chenonceau, un lieu de recueillement. Louise de Lorraine revêt la couleur du deuil royal et devient la « Dame blanche de Chenonceau ».

(Après bien des péripéties, le château est acheté en 1733) par le fermier général Claude Dupin (1686/1769), dont l’épouse, Louise de Fontaine (1706/1799) tient à Chenonceau un salon littéraire dans lequel elle reçoit notamment Voltaire, Montesquieu et Rousseau, qui écrit dans ses Confessions « En 1747, nous allâmes passer l'automne en Touraine, au château de Chenonceau, maison royale sur le Cher. L'on s'amusa beaucoup en ce lieu, on y faisait bonne chère ; j'y devins gras comme un moine. On y faisait beaucoup de musique. J'y composai plusieurs trios à chanter. On y jouait la comédie. J'y composai une pièce en vers intitulée l’Allée de Sylvie du nom d'une allée du parc qui bordait le Cher. »

Pendant la Révolution, Mme Dupin s'installe définitivement à Chenonceau. Grande amie des villageois, elle sauve la chapelle du château en permettant qu'elle soit transformée en resserre à bois et son régisseur parvient à sauver Chenonceau par un trait d'esprit : « Eh quoi citoyens ! Ne savez-vous pas que Chenonceau est un pont ? Vous n'avez qu'un seul pont entre Montrichard et Bléré et vous parlez de le démolir ! Vous êtes les ennemis du bien public ! »

Le 30 brumaire an VIII (21 novembre 1799), Mme Dupin s'éteint à l'âge de quatre-vingt-treize ans et son petit-neveu René François Vallet de Villeneuve (1777-1863) (également arrière-petit-fils de Claude Dupin) hérite du domaine, qui restera dans sa famille pendant soixante-cinq ans. Pendant son absence la surveillance du château est confiée à Pierre Fidèle Bretonneau (1778-1862). Médecin réputé, il s'installe en 1801 à Chenonceaux, où il est nommé maire de 1803 à 1807.

En 1847, Gustave Flaubert visite le château et écrit dans Par les champs et par les grèves : « Je ne sais quoi d'une suavité singulière et d'une aristocratique sérénité transpire au château de Chenonceau. Il est à quelque distance du village qui se tient à l'écart respectueusement. On le voit au fond d'une grande allée d'arbres, entouré de bois, encadré dans un vaste parc à belles pelouses. Bâti sur l'eau, en l'air, il élève ses tourelles, ses cheminées carrées. Le Cher passe dessous et murmure au bas de ses arches dont les arêtes pointues brisent le courant. C'est paisible et doux, élégant et robuste. Son calme n'a rien d'ennuyeux et sa mélancolie n'a pas d'amertume. »

Le comte René de Villeneuve meurt au château le 12 février 1863. Le domaine revient à ses deux enfants, la marquise douairière de La Roche-Aymon (1796-1866) (Emma Louise Augustine de Villeneuve, épouse d’Antoine Paul Casimir de La Roche-Aymon (1779/1862) voir Athée-sur-Cher) et à Septime de Villeneuve (1799-1875) (voir Ballan-Miré), qui ne conserveront pas la dispendieuse demeure, d'où sa vente en avril 1864 à Marguerite Wilson (1836/1902), épouse du médecin Eugène Pelouze (1833/1881). Mme Pelouze entreprend de 1865 à 1878, la « restauration » du château et de son domaine pour une somme estimée à plus d'un million et demi de francs or, en faisant appel à l’architecte Félix Roguet (1822/1888).

Marguerite Wilson érige Chenonceau en Académie des Arts et des Lettres où elle accueille des écrivains, historiens, musiciens, peintres et sculpteurs. Les artistes reçoivent dans la somptueuse demeure, hospitalité, encouragement et travail. Elle se fait représenter en 1872 par un buste de Jean Baptiste Carpeaux (1827/1875) et en 1885 par un portrait de Carolus-Duran (1837/1917). Au cours de l'été 1879, Mme Pelouze reçoit dans son orchestre de chambre le jeune pianiste Claude Debussy (1862/1918). Le peintre Charles Toché (1851/1916) décore de fresques historiques et allégoriques, le château de 1875 à 1888.

Le frère de Mme Pelouze, Daniel Wilson (1840-1919), député radical d’Indre-et-Loire en 1869 et 1871 puis député de Loches (1876-1889), reçoit à Chenonceau l'opposition républicaine locale. En octobre 1881 se déroule au château, la fastueuse réception de son mariage avec Alice Grévy, la fille du président de la République, Jules Grévy (1807/1891). 

La restauration de Chenonceau et le coût de son train de vie obligent Mme Pelouze, surendettée, à recourir aux emprunts et en 1888 le domaine de Chenonceau est hypothéqué puis saisi à la demande des créanciers dont le principal plaignant, est le Crédit foncier à qui le domaine est adjugé en 1889. L'organisme financier décide l'exploitation commerciale de son acquisition et ouvre le domaine à la visite, moyennant « vingt sous » puis le revend en 1891 à José Émilio Terry (1853/1911), député de La Havane aux Cortes espagnols, fils de Tomas Terry (1808-1886), banquier, propriétaire, planteur de cannes à sucre à Cuba, qui, en 1896, le cède à son frère Francisco Xavier Terry (1850/1908). 

Sa fille Nathalie Terry (1877/1962) hérite du domaine au décès de son père. Elle épouse en 1901 le comte Marie Charles Stanislas de Castellane (1875/1959), sénateur du Cantal. Et conservera Chenonceau jusqu’en 1913, date à laquelle le domaine est acheté par l'industriel Henri Menier (1853/1913), qui meurt sans enfant 5 mois après cette acquisition ; c'est son frère Gaston Menier (1855/1934), sénateur de Seine-et-Marne, qui hérite du château.

Pendant la première Guerre mondiale, Gaston Menier installe au château un hôpital militaire, dont il confie la gestion à son fils aîné Georges (mort en 1933) ; (après la mort de Gaston Menier) c'est son petit-fils Antoine Menier (1904/ 1967) qui hérite du château.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les autorités allemandes interdisent l'accès à la propriété, car l'édifice chevauche la ligne de démarcation, avec un côté en zone occupée et l'autre en zone libre. C'est le cas en particulier de la galerie du premier étage, utilisée par la Résistance pour faire passer de nombreuses personnes en zone libre.

(Après la mort d’Antoine) le château passe à son épouse Renée Vigne, qui le revend à Odette Gazay, qui avait épousé en 1948 Hubert Menier (1910/1959), frère d’Antoine ; celle-ci confie la direction du château à son fils Jean-Louis Menier (né en 1949) et à son épouse Laure Marie-Victoire Brasilier d'Hauterives, fille du peintre André Brasilier (né en 1929).

À voir

Église Saint-Jean Baptiste (voir Monumentum.fr) : église romane, probablement du 12ème siècle, dont la nef a été reconstruite en 1515. La façade est percée d'une porte en anse de panier, accostée de deux pilastres dont les chapiteaux soutiennent un linteau aux écoinçons décorés de feuilles de chardon. Au-dessus, trois niches Renaissance à coquille sont creusées entre des pilastres cannelés. L'abside romane, voûtée en cul de four, était éclairée par trois fenêtres en plein cintre. La nef est couverte en charpente avec lambris. Un petit clocher en charpente domine la nef.

Maison du garde-barrière (17 rue du Château) : (voir Monumentum.fr) : cette maisonnette du passage à niveau a été édifiée en brique et pierre en 1877. Ses fenêtres à meneaux et les lucarnes gothiques rappellent l'architecture du château.

Maison des pages (rue du Château) : maison du 16ème siècle, dite Maison des pages.

Ancienne mairie (à l’ouest de l’église) :

Lavoir : 1896

Le château : Résumé de l’article de wikipedia (Les annotations entre parenthèses sont de moi).

 L'avant-cour : après avoir emprunté la grande allée bordée de platanes et passé les deux sphinx à l'entrée du château, voici l'avant-cour du domaine. À droite et bordant l'avant-cour, le bâtiment des Dômes et le musée de Cires. Au centre, devant le château, la Cour d'Honneur avec la Tour des Marques. À gauche, la Chancellerie construite au 16ème siècle qui mène au Jardin de Diane.

Ferme du 16ème siècle : l'ensemble comprend les écuries de Catherine de Médicis, un potager et un atelier floral où travaillent aujourd'hui deux fleuristes pour la mise en fleurs des pièces du château. Le potager accueille plusieurs variétés de légumes et de plantes, dont plus de 400 rosiers.

Orangerie : située face au jardin vert, l'orangerie abritait à l'époque des orangers et des citronniers. Elle sert aujourd'hui de salon de thé et de restaurant gastronomique.

Jardins : on compte deux jardins principaux : celui de Diane de Poitiers et celui de Catherine de Médicis, situés de part et d'autre de la tour des Marques, vestige des fortifications précédant l'édification du château actuel.

Labyrinthe :  souhaité par Catherine de Médicis, le labyrinthe de style italien est composé de 2000 ifs ; il est entouré d'une charmille où on retrouve les Cariatides de Jean Goujon (1510/1567) qui ornaient autrefois la façade du château.

Le château lui-même présente deux parties :

La tour des Marques, seul vestige visible de l'ancien château médiéval de la famille des Marques, rasé par Thomas Bohier en 1515. Elle correspond au donjon de l'ancienne bâtisse, constituée d'une tour ronde, ainsi que d'une tourelle abritant la cage d'escalier.

Un corps de logis Renaissance bâti sur la rivière elle-même, constituant l'essentiel du château.

Au rez-de-chaussée, se trouvent notamment le vestibule, avec, au-dessus de la porte d’entrée, un vitrail réalisé en 1954 par le maître-verrier Max Ingrand (1908/1969), représentant la légende de Saint-Hubert ainsi que la chapelle, où l’on peut voir les vitraux de Max Ingrand, un bas-relief :  La Vierge aux poissons du céramiste tourangeau Édouard Avisseau (1831-1911) et plusieurs tableaux, dont un Saint-Antoine de Padoue de Murillo (1617/1682).

Toujours au rez-de-chaussée, le Cabinet vert, avec des tableaux du Tintoret (1518/1594), de Jacob Jordaens (1593/1678), de Véronèse (1528/1588), de Nicolas Poussin (1594/1665) et de Van Dyck (1599/1641), la chambre de François 1er, avec un tableau de Carle Van Loo (1705/1765), dans laquelle Mme Dupin rendit son dernier soupir, ainsi que le salon Louis XIV, avec le portrait de Hyacinthe Rigaud (1659/1743) et un tableau de Rubens (1577/1640).

Le premier étage est constitué par un vestibule, autour duquel se trouvent quatre chambres : « la chambre des Cinq Reines », la « chambre de Catherine de Médicis », celle de César de Vendôme (César de Bourbon (1594/1665), fils d’Henri IV), avec un tableau de Murillo, et celle de Gabrielle d’Estrées (1573/1599), favorite d’Henri IV.

Le second étage comporte, outre le vestibule, quatre pièces dont seule « la chambre de Louise de Lorraine » est visitable. Sa chambre a été reconstituée à partir du plafond d'origine orné de larmes d'argent, de cordelières de veuves, de couronnes d'épines et de la lettre λ, lambda, initiale de Louise de Lorraine, entrelacée du H de Henri III.


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