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Couesmes


Le nom de cette commune, située dans le nord-ouest du département, à la limite avec la Sarthe et au nord-nord-est de Château-la-Vallière, apparaît au 12ème siècle, dans une charte de l’abbaye de la Clarté-Dieu (Saint-Paterne Racan), sous la forme Cosma, venant du patronyme gaulois Cotisama.

Histoire

En 2007 a été découvert à la Tesserie, au sud-ouest du bourg, une exploitation agricole gauloise ; voir l’article des archéologues Bénédicte Quilliec (née en 1974) et Jean-Marie Laruaz (né en 1981) : Un établissement rural de La Tène finale à Couesmes, La Tesserie (Indre-et-Loire) in RACF, 50, 2011. Il s’agit d’un habitat organisé autour d’un enclos fossoyé quadrangulaire d’environ 60 m. de côté et comprenant une douzaine de bâtiments de tailles et de fonctions différentes, avec un puits, profond de 9 m. situé à l’extérieur de l’enclos. Les fouilles ont permis de récolter de nombreux tessons de céramiques, des fragments d’objets métalliques, dont 2 faux, des lames de couteaux, des clous, une clé, des fibules, etc. et enfin 3 ossements provenant de 2 crânes différents.

Des meules et des fragments de meules en grès ; un possible aiguisoir ; une hache polie en roche dure laissent supposer une occupation antérieure ou une réutilisation d’objets du néolithique.

Voici la conclusion de cet article : « les bâtisseurs ont manifestement tenté d’édifier un lieu imposant, la conception du site de La Tesserie ayant fait l’objet d’une recherche peu habituelle. Les connaissances mises en œuvre pour l’édification de l’enclos peuvent éventuellement dénoter le statut particulier de ses habitants. En conséquence, le caractère agro-pastoral de cet établissement ne saurait pas qualifier, à lui seul, la nature de cette occupation. La fonction ostentatoire nous paraît en effet trop évidente pour être négligée. (…) Dès la phase la plus ancienne de l’occupation, et tout au long de celle-ci, le mobilier céramique est d’influence occidentale ; le répertoire est très proche des productions que l’on rencontre sur le territoire du peuple des Andes. Dès lors, il est tentant de proposer que les habitants appartiennent à cette sphère d’influence, ce qui tendrait à accréditer les hypothèses sur les limites du territoire des Turons*. »

Toute cette région, en effet, qui sous l’ancien régime fera partie de l’Anjou, se trouvait, à l’époque gauloise, chez les Andécaves, dont la capitale était Juliomagos (Angers)

Des domaines agricoles gallo-romains (voir villa*) existaient sans doute à Lassy, au nord-ouest du bourg, venant de Lasciacus ou « domaine du gaulois Lascius », à Montigny, à l’est du bourg (voir ci-après), venant de Montaniacus ou « domaine du Montagnard » et à Parigné, au nord-est du bourg, venant de Pariniacus ou « domaine de Parinius ».

Le fief de Couesmes dépendait de celui de Château-la-Vallière.

À voir dans le bourg

Église Notre-Dame : cette église a été construite au 11ème siècle pour ce qui est de la façade et de la nef avec ses petites fenêtres romanes en plein cintre, puis agrandie au 15ème siècle quant au chœur, aux deux chapelles latérales et à l’abside, avec ses grandes fenêtres de style gothique flamboyant.  La cloche fut donnée en 1787 par « demoiselle Bion, dame de Montigny » (voir ci-après). On peut voir à l’intérieur un beau lavabo du 16ème siècle et un vitrail représentant le Christ travaillant avec Joseph, de Roger Desjardins, maître-verrier et architecte à Angers, dans les années 1930.

L’ancien presbytère est de style Renaissance.

Lavoir en bois installé en 1898, dans le bourg, au sud-ouest, au bord de la D 38.

À voir au nord

La Boussinière des Douves (nord-ouest) :

Vers 1360, le fief, qui appartenait à Jeanne de Maillé, descendante d’Hardouin V de Maillé et épouse de Pierre de Larçay, seigneur de la prévôté de Larçay, fut vendu à Jean Leclerc, sans doute de la même famille que le Pierre Leclerc, seigneur de la Chétardière à Cléré-les-Pins.

Par la suite, il est cité en 1458 dans un aveu rendu par Jean V de Bueil à René I d’Anjou. Parmi ses tenanciers, il indique Jean de Bressay (mort vers 1460), bailli de Gisors, marié à Jehanne de Montigny, fille de Simon de Montigny, seigneur de la Chétardière à Cléré-les-Pins

En 1723, le seigneur est Louis Froger, bailli d'Ecommoy dans la Sarthe ; à sa mort en 1763, sa sœur, Marie Anne Froger (née vers 1725) hérite de La Boussinière. Elle était l’épouse de Jean François Lherbette (né vers 1715), lieutenant général criminel à Château-du-Loir (Sarthe). Leur fille, Marie Anne Charlotte Lherbette (née vers 1750) épousa Jacques Étienne Bourgault du Coudray (né en 1738) et leur fils, Hercule Bourgault du Coudray (né vers 1775) vendit le domaine, en 1822, à Jean Baptiste Boureau de la Guérinière père, (né vers 1785) et à Jean Baptiste Boureau fils (né vers 1815).

La fille de ce dernier, Magdeleine Boureau de la Guérinière (née vers 1845) épousa en 1868 Lucien Wielfrid Chéreil de La Rivière (né en 1837) et ces derniers cédèrent la propriété en 1874 à Gabriel René de La Porte (mort en 1875).

En 1925, le propriétaire était Louis Amédée Charles Goupil Chenu de Thet de Mangou, dit Charles de Mangou (1890/1951), maire de Levet (Cher), qui avait épousé en 1920 Blanche Marie Magdaleine Goupil de Bouillé (1892/1942).

Le domaine, entouré de douves, contient un pavillon du 17ème siècle avec une lucarne à fronton triangulaire et un château du 19ème siècle.

À voir à l’est

Montigny :

Le premier seigneur connu, au 17ème siècle, Nicolas de La Rivière, dont le fils, Charles de La Rivière, cité comme seigneur de Montigny et de Brèches, épousa en 1658 Françoise de Bueil (1637/1698), fille d’Honorat de Bueil, dit Racan. Leur fils, Honorat de La Rivière, cité en 1686 comme seigneur de Montigny, fut le père de Nicolas Honorat (1686/1762).

Le domaine passa ensuite à la famille Bion : Félix Bion est cité comme seigneur de Montigny, en 1744 et François Bion, en 1750 ; Françoise Bion (1715/1788), fut la dernière représentante de cette famille.

En 1831, le propriétaire est le comte Louis Amédée de Bridieu (1806/1884), ancien page de Charles X, et, en 1865, Edmond Crépon de Latour, conseiller général d’Indre-et-Loire, de 1843 à 1854.

Un premier château, construit vers 1650, entouré de douves sèches, fut profondément modifié par le commerçant anglais Willian Duncan, propriétaire du domaine de 1850 à 1867 ; celui-ci fit notamment combler les douves sèches, construire les 4 tours (2 rondes et 2 nervurées), qui encadrent le château, et transformer les jardins.

Une scierie employant une soixantaine d’ouvriers y fut établie vers 1900.

À voir au sud

La Roussière :

Au 15ème siècle, le seigneur était Baudouin de Tucé, nous dit Carré de Busserolle ; il s’agit probablement de Baudouin I de Tucé, chambellan de Charles VII, compagnon de Jeanne d’Arc en 1427 et bailli de Touraine de 1431 à 1440.

C’est lui qui y fonda la chapelle Saint-Michel ; à cause de cette fondation, le curé de Couesmes était tenu de chanter un Salve Regina à toutes les fêtes de Notre-Dame, devant l'image de la sainte Vierge placée dans l'église paroissiale.

Le domaine appartenait, en 1750, à René Roulleau (1690/1760), sénéchal et maître des eaux et forêts du duché de Château-la-Vallière, enterré dans l’église de Château-la-Vallière, comme l’indique une plaque posée dans cette église. Son fils, Marie Louis César Roulleau, Trésorier de France au bureau des finances de Tours (voir Généralité*), en fut le propriétaire de 1760 à 1789.

Il y a là un pigeonnier cylindrique.

La chapelle Saint-Nicolas (au sud-est, au bord de la D 959, dans la forêt qui s’étend à l’est de Château-la-Vallière) : une première chapelle, démolie en 1794, fut fondée vers 1155 par André I d’Alluyes, arrière-petit-fils d’Hugues II d’Alluyes (voir Château-la-Vallière) ; elle fut reconstruite au début du 19ème siècle.

Sur le mur nord, on peut voir deux plaques sculptées, séparées par une ancre de marine, montrant des scènes de la vie de Saint Nicolas (270/343), et surmontées par l’inscription « Saint Nicolas qui marie les filles et les gars ».


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