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Courcelles-de-Touraine


Le nom de cette commune, située dans le nord-ouest du département, au sud de Château-la-Vallière, apparaît pour la première fois, à la fin du 11ème siècle, sous les formes Curcellae et Villa de Courcelles dans le cartulaire de l’abbaye de Saint-Florent de Saumur, venant du latin curticella, signifiant « petit domaine agricole ».

Histoire

Cette région, qui faisait partie de l’Anjou jusqu’à la Révolution, se trouvait, à l’époque antique, sur le territoire des Andécaves, avant d’être envahie par les Burgondes.

Selon Gérard Cordier* les toponymes suivants : la Pièce de la Forge (où ?), la Butte Noire (où ?) et le Fourneau (à l’est du bourg) indiquent la présence d’une activité sidérurgique dans l’antiquité ; voir Toponymie paléosidérurgique de la Touraine, in Norois, 19, 1983.

Une villa* de plan rectangulaire se trouvait à Chantilly (voir ci-après), venant de Cantiliacus ou « domaine de Cantilius ».

Selon le Patrimoine des communes d’Indre-et-Loire (Flohic 2011), le territoire de cette paroisse fut occupé à l’époque gallo-romaine et la D 3, entre Courcelles et Channay-sur-Lathan serait un ancien chemin gallo-romain.

Après avoir appartenu aux seigneurs de Saint-Christophe-sur-le-Nais, la châtellenie de Courcelles fut la propriété de Pierre II de Bretagne, dit le Simple (1418/1457), qui, en 1455, la donna à Jean V de Bueil, seigneur de Château-en-Anjou (Château-la-Vallière). En 1673, Louise de la Vallière, la réunit à son duché.

À voir dans le bourg

Église Saint-Barthélémy (Place Julien Audebert) :

Cet édifice roman médiéval fortifié du 11ème siècle fut restauré au 15ème siècle (fenêtres flamboyantes) et au 18ème siècle, époque où la chapelle seigneuriale de la famille Des Escotais (voir Chantilly) fut transformée en sacristie.

Les murs extérieurs, sur lesquels se trouvent deux cadrans solaires, sont soutenus par de gros contreforts.

À l’intérieur, deux horloges et deux carillons remarquables, du mobilier ancien dont plusieurs retables, vitrail du 19ème siècle représentant la naissance du Christ et sa mise au tombeau, réalisé (financé ?) par E. R. Damnet, curé de la paroisse de 1855 à 1879.

La mairie (2 rue Michel-Pétrieux), du 18ème siècle, présente une façade avec 3 baies à impostes en arc-de-cercle, surmontées de sculptures.

Le cimetière se trouve à la sortie est du bourg, au bout de la Grande Rue ; on peut voir à l’intérieur, une croix du 16ème siècle.

À proximité, La Tannerie :

Le fief appartint, en 1645, à Jean Leclerc, puis, en 1681, à Philippe III Dreux (voir Le Plessis-Gerbault à Chinon), dont la fille, Anne Françoise Dreux avait épouse Marc Antoine Hue de Luc.

En 1738, le seigneur était l’enseigne de vaisseau (lieutenant) Joseph Alexis Le Vacher de La Chaise (1686/1746), seigneur également de Saint-Germain d’Arcé (Sarthe), arrière-petit-fils d’Antoine II Le Vacher de La Chaise (voir La Chatonnière à Azay-le-Rideau), dont la fille, Victoire Marie Félicité Le Vacher de La Chaise (née en 1725) épousa d’abord Henry de Cherbon (seigneur de Chérigny à Chenu dans la Sarthe) puis, en 1760, le capitaine de dragons, René Henri Du Boberil, cité comme seigneur de La Tannerie en 1789.

Le manoir, du 15ème siècle, est composé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un comble, dont la façade méridionale est accompagnée d'une tour polygonale contenant un escalier à vis en bois. La salle principale du premier étage était chauffée par une cheminée à hotte dont le manteau, soutenu par des consoles, porte des traces d'une décoration picturale devenue illisible.

À la sortie nord-est du bourg, sur la route de Souvigné, une maison du 19ème siècle montre une façade richement ornée, avec une porte encadrée par des pilastres de style Renaissance et des baies à impostes en arc-de-cercle.

À voir au nord

La Houdinière (nord-ouest) :

Le fief est cité en 1411 comme appartenant à Pierre de La Houdinière, seigneur également de Chantilly (voir ci-après) ; il fut ensuite, en 1565, la propriété d’Antoine de La Houdinière, dont la fille, Antoinette de La Houdinière, dame de Chantilly, épousa en 1599 Ambroise I Des Escotais ; l’arrière-petit-fils d’Amboise I, Michel Séraphin des Escotais est cité comme seigneur de La Houdinière de 1709 à 1714. Pigeonnier.

À voir à l’est

Le Vivier des Landes :

Le fief, qui relevait de Château-la-Vallière, eut pour seigneur, en 1450, Pierre Leclerc, en 1470, Christophe Leclerc et, en 1490, Louis Leclerc.

Le domaine appartenait, en 1607, à Jean de Savonnières (1564/1612) (voir Channay-sur-Lathan), qui avait épousé Jacqueline de Menon de Turbilly (née vers 1580) ; leur fille Madeleine de Savonnières épousa en 1615, Isaac Frézeau de la Frézelière (1596/1635), maréchal de camp (général de brigade), fils de Jacques Frézeau de la Frézelière (1562/1626), que Jacqueline de Menon de Turbilly avait épousé après la mort de Jean de Savonnières.

Le fief passa ensuite à la famille Goyet de la Raturière, issue de Gervais Goyet de la Raturière, maire de Tours en 1476/77, parmi laquelle on trouve Anne Claude Goyet de la Raturière, cité en 1739 et Jacques Goyet de la Raturière, cité en 1742, père de Marthe Scholastique Françoise Henriette Goyet.

Le domaine fut acheté par Marie Louis César Roulleau, Trésorier général au bureau des finances de Tours de 1758 à 1778 (voir Château-la-Vallière et Couesmes), qui le revendit en 1770 à Henri René d'Héliand (né en 1732) ; le fils de ce dernier, François Pierre Henri d'Héliand (né en 1768) céda la propriété, en 1815, au maître de forges d’origine anglaise, sir Thomas Stanhope-Hollond (1773/1836), qui, à son tour, la vendit, 1829, à Marguerite Marie Du Puget (1772/1860).

En 1842 fut vendue à Arthur Gabriel, comte de Cossé-Brissac, puis, en 1852 au peintre Léon Félix Loysel, dont le fils, le peintre et sculpteur Jacques Joseph Loysel (1867/1925), naquit au Vivier des Landes. C’est à cette époque que le peintre animalier Constant Troyon (1810/1865) fréquenta le château.

Du premier château, construit au moyen-âge, il reste certaines parties du sous-sol en voutes appareillées mais le château actuel, du 15ème siècle, a conservé une allure médiévale. Sur le plan cadastral de 1810, l’ensemble des bâtiments est entouré de larges douves en eau. Aujourd’hui, la plus grande partie de ces fossés sont secs mais leur emplacement est nettement marqué au sud et à l’est ; l’escalier à large vis de pierre, constituant l’accès aux étages date du 15ème siècle ; tout près de la tour abritant cet escalier, une rainure verticale au-dessus d’une porte au linteau creusé d’une accolade indique la présence d’une poterne munie d’un pont-levis, celui qui devait enjamber les douves et ainsi protéger les occupants du château ; dans la pièce commune est implantée une cheminée monumentale à linteau en pierre du 15ème siècle, dont les jambages demi cylindriques s’accompagnent d’une fine colonnette ;

Au 19ème siècle, sir Thomas Stanhope-Hollond transforma profondément le château en utilisant des pierres provenant du château de Vaujours (Château-la-Vallière), qu’il venait d’acheter. La partie méridionale fut élevée de toutes pièces avec, à chaque angle, une grosse tour cylindrique à trois niveaux, couronnée de faux mâchicoulis et de créneaux ; enjolivée extérieurement d’un placage octogonal, la tour accueillant l’escalier du 15ème fut également reprise et terminée par une terrasse sur laquelle fut élevée une sorte de beffroi ajouré sur chaque face et couronné d’une balustrade. À cette époque, des archives attestent aussi de la construction d’écuries entre deux ailes abritant d’un côté une chapelle, et de l’autre, un bâtiment servant au brassage de la bière.

À partir de 1844, le comte de Cossé Brissac effectua de nouveaux travaux, en particulier, les deux tours supplémentaires, le réaménagement et la rénovation de l’écurie ainsi que la restauration de la chapelle. La brasserie construite par le noble anglais fut transformée en salon de musique, divertissement social en vogue au Second Empire.

Le château, rebaptisé château des sept tours, est aujourd’hui équipé d’un golf à 18 trous. Voir https://www.golfchateaudes7tours.com/

À voir au sud

Chantilly

Le premier seigneur connu, en 1411, est Pierre de La Houdinière (voir La Houdinière ci-dessus). Antoinette de La Houdinière, dame de Chantilly et descendante de Pierre, épousa en 1599 Ambroise I Des Escotais, cité comme seigneur de Chantilly en 1604. Leur fils, Ambroise II Des Escotais, épousa en 1624, Anne de Broc, demoiselle d’honneur d’Anne d’Autriche, fille de François de Broc (1570/1646) et de Françoise de Montmorency (morte en 1641), demoiselle d’honneur de Marie de Médicis (voir Cinq-Mars-la-Pile).

Le fils d’Ambroise II Des Escotais, Ambroise III Des Escotais (mort en 1704) épousa en 1663 Élisabeth de Broc (morte en 1701), petite-fille de François et nièce d’Anne de Broc. Leur fils, Michel Séraphin Des Escotais (mort en 1736), capitaine des vaisseaux du roi, épousa en 1706 Louise Élisabeth de Montmorency-Laval (née en 1689), descendante de Guy XV de Montmorency-Laval (voir Benais).

Ces derniers furent les parents de Michel Roland Des Escotais (1710/1781), comte de Chantilly, père de Louis Jacques Roland Des Escotais, né en 1746, mestre de camp (colonel), qui, en 1788 vendit le domaine à Philippine Madeleine de Boisjourdan (1751/1840), qui avait épousé en 1776 Henri René Julien Jarret de La Mairie (1751/1781) et qui fut la mère d’Henri René Louis Jarret de La Mairie (1778/1858), capitaine dans l’armée des chouans et maire de Pontigné (Maine-et-Loire).

Le château, du 16ème siècle, se prolonge à l'ouest par une porte fortifiée, bâtiment rectangulaire dont la façade nord conserve les rainures du pont levis et dont l'angle nord-ouest porte sur un cul de lampe une tourelle. A l'intérieur, la moitié ouest du rez-de-chaussée du bâtiment d'habitation était occupée par une salle unique dont le plafond du 17ème siècle présente des compartiments ayant reçu une décoration différente (mythologie, fleurs, ornements stylisés).

Il existait à Chantilly une chapelle dédiée à Notre-Dame et dont la collation appartenait au seigneur du fief. Le dernier chapelain de Notre-Dame de Chantilly fut René Faucillon, chanoine de la collégiale de Plessis-lèz-Tours.


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