Fondettes
Le nom de cette commune, située au nord-ouest de Tours et sur la rive droite de la Loire, apparaît pour la première fois en 1080, dans une charte de l’abbaye de Marmoutier, sous la forme Ecclesia de Fundeta, venant du latin Fundetis = (je vais) aux Petites Fontaines.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Le site fut occupé dès le néolithique et près du dolmen détruit de Maumont (sud-ouest du bourg) ont été trouvés une hache taillée, trois haches polies, des grattoirs, des fragments de bois de cert, de poteries et de polissoirs.
Le toponyme La Grosse Pierre, au nord du bourg, indique peut-être l’existence d’un mégalithe disparu.
À l’époque gauloise, l’oppidum de Montboyau (aujourd’hui Les Tourelles, voir ci-après) fut une des principales places-fortes des Turons* ; anciennement Mons Boelli ou Mont de Boellus (vicomte de Chartres au 10ème siècle), il est nettement visible sur les photographies aériennes, au confluent de la Choisille et de la Loire ; cet oppidum était sur un éperon barré, formant un triangle presque équilatéral, défendu par un versant abrupt du côté des cours d’eau et par un fossé de 20 m. de large, bordé par un talus de 7 m. de haut du côté du plateau, au nord-ouest ; il est traversé actuellement par la rue de Beaumanoir près de laquelle a été découvert un « trésor » gaulois : composé d’un millier de pièces de monnaie datant, pour la plupart, du 1er siècle avant JC et dont beaucoup étaient des potins à la tête diabolique*.
Deux voies anciennes se croisaient au niveau de l’oppidum.
La voie qui suivait la rive droite de la Loire et qui reprend sans doute un chemin gaulois passait au lieu-dit Le Paradis, toponyme indiquant peut-être la présence d’une ancienne nécropole ; ce lieu est situé juste avant Le Petit-Martigny où une rue qui porte le nom de Voie-Romaine, conduit au lieu-dit Vallières, où il y avait, selon l’historien Pierre Audin*, un port sur la Loire ; cette rue est prolongée par la rue du Bel Air (voir ci-après) qui rejoint la D 276 un peu après La Chevalette (voir ci-après).
La voie qui allait de Poitiers au Mans descendait vers la vallée de la Loire et arrivait sur la rive gauche de la Loire, en face de l’oppidum, sur la commune de La Riche. On a cru, pendant longtemps, que la Loire était franchie à gué avant que les Romains ne construisent un pont mais dans les années 1970 toute une série de pilotis quadrangulaires ont été remarqués puis datés au carbone 14 ; trois dates ont été obtenues : 100 avant notre ère, 6 avant notre ère et 106 après JC. Il y a donc eu à cet endroit un pont construit par les Turons* puis sans doute reconstruit et élargi à l’époque gallo-romaine. Malheureusement beaucoup de ces pilotis ont été arrachés en 1987 pour permettre le déroulement d’une compétition de descente de la Loire en planche à voile !
Cependant, les pilotis restants sont encore bien visibles quand la Loire est basse et les deux articles indiqués ci-dessous contiennent de nombreuses photographies, prises par Jacques Dubois*, Michel Magat (1908/1978), professeur de physique-chimie à l’université de Paris-Sud et Philippe Nowacki-Breczewski (1962/1993), spécialiste d’archéologie subaquatique.
La voie remontait la vallée de la Choisille et se dirigeait vers Saint-Roch en passant au prieuré de Lavaray (voir ci-après), dont une charte parle « du chemin qui conduit au Serain »
Sur le pont antique, voir notamment :
Jean-Mary Couderc* : Le pont antique de Fondettes sur la Loire, in BSAT 45, 1998.
Patrick Neury (archéologue à l’INRAP) et Jacques Seigne (professeur à l’université de Tours) : Le pont antique de Fondettes, in RACF, 42, 2003.
Des villae gallo-romaines* existaient à Châtigny, venant de Catiniacus ou « domaine du Creux », à Charcenay (est), venant de Carciniacus ou « domaine du Crabe » (Carcannum Villa en 914), à Gannay (sud-ouest), venant de Ganinacus ou « domaine du germain Waninus », à Lavaray, venant de Lavariacus ou « domaine de Laparus », à Martigny, venant de Martiniacus ou « domaine de Martinus » (Villa Martiniacensis chez Grégoire de Tours* vers 580), à Taillé, venant de Talliacus ou « domaine de Tallius », à Tréché (nord-ouest), venant de Triciacus ou « domaine de Tricius » et à Ville Blanche (nord-est) (voir ci-après pour la plupart de ces domaines).
Le toponyme Mazère (au nord-ouest du bourg) du latin maceriae (ruines) indique souvent qu’il y avait là des vestiges gallo-romains.
Selon Grégoire de Tours*, Saint Martin* aurait fait bâtir un oratoire sur le site de l’actuel château du Grand-Martigny (voir ci-après), pendant son épiscopat tourangeau, entre 370 et 397.
Histoire ancienne, moderne et contemporaine :
L'historien Jean-Mary Couderc* estime que la paroisse de Fondettes fut créée au début du 11ème siècle, époque où l’oppidum gallo-romain de Montboyau (voir ci-dessus) fut fortifié par Foulques Nerra*, qui fit édifier une motte castrale à l’extrémité sud-ouest.
C’est là que, dans le cadre des rivalités entre le comté d’Anjou et celui de Blois, se déroula vers 1015, la bataille de Montboyau, gagnée par Foulques Nerra* contre Eudes II de Blois (983/1037).
Selon le dictionnaire de Carré de Busserolle*, Le fief, qui relevait du château de Maillé (Luynes), appartenait en 1248 à un certain Jean de Clérembault, inconnu par ailleurs puis, par la suite aux seigneurs de Martigny (voir ci-après).
Pendant les guerres de Religion, en 1569 et en 1572, le bourg de Fondettes fut envahi à plusieurs reprises par des hommes en armes qui commirent quelques exactions sur la population.
Le poète libertin Jean Baptiste Willart de Grécourt (voir Chançay), plus connu sous le nom de l’abbé Grécourt, naquit en 1684 dans la closerie des Maisons Rouges, dépendant de l’ancienne paroisse de Vallières.
Les registres de la paroisse signalent assez souvent des hivers rigoureux, pendant lesquels les vignes gelèrent, notamment en 1608, 1615 et 1668. En 1709, le froid dura du 6 au 23 janvier et le curé de Fondettes nota que les charrettes chargées pouvaient passer sur la Loire gelée.
En 1666, le propriétaire du fief était Joseph Le Boucher ; puis ce fut, en 1724, Louis Auguste Le Boucher et, en 1789, Louis Ambroise Étienne Le Boucher ; ce dernier, qui avait émigré en 1791, participa en 1795 au débarquement à Quiberon des troupes réunies en Angleterre pour tenter, avec les Chouans, de restaurer la monarchie en France et fut fusillé, quelques jours plus tard, à Vannes.
Après la Révolution, Martigny (voir ci-après) et Vallières (voir ci-après) furent rattachés à Fondettes.
Après la bataille de Waterloo qui conclut la période des Cent-Jours, les troupes prussiennes envahirent une partie de la France. La Touraine n’y échappa pas, et Fondettes dut héberger quelques soldats ennemis, aux frais des habitants, de juillet à septembre 1815.
Il y avait à Fondettes trois passages (ou bacs*) entre les rives droite et gauche de la Loire : deux entre Fondettes et La Riche, celui de La Guignière et celui de Port-Corbeau, ainsi qu’un autre entre Fondettes et Saint-Genouph, celui de Port-Foucault.
En septembre 1939, face à la menace allemande, le gouvernement de la France se replia en Touraine. Le président du Sénat, Jules Jeanneney (1864/1957) fut logé au château de la Plaine (voir ci-après).
Les bombardements du pont sur la Loire, en juin et juillet 1944, par l’aviation alliée qui voulait retarder l’envoi de troupes allemandes vers la Normandie, puis le repli de ces mêmes troupes vers l’Allemagne, firent de nombreux morts et blessés parmi la population locale.
La résistante Claire Oberge-Sanzay (1903/1992) se retira en 1987 chez son neveu, Léon Sanzay (mort en 1995), chef de la caserne des sapeurs-pompiers de 1947 à 1975.
À voir dans le bourg
Église Saint-Symphorien : cette église du 12ème siècle a été édifiée sur les fondations d’une première église mentionnée en 1080. Les collatéraux et l’abside sont du 13ème. Elle a été restaurée vers 1863 et décorée par le peintre Henri Grandin (1825/1902). Les vitraux de la première chapelle furent confectionnés par Julien Léopold Lobin (voir maîtres-verriers tourangeaux*).
Sur la droite du portail de l'église, un bas-relief du 16ème siècle représente une barque, soit par référence à la batellerie, qui permettait de transporter les produits locaux, dont principalement les vins, soit pour prévenir les débordements dévastateurs de la Loire.
On peut voir à l’intérieur deux tableaux : L’Adoration de l’hostie, du 16ème siècle et une œuvre du 17ème représentant Saint Jean Baptiste.
L’Aubrière (rue de l’Aubrière, dans le bourg, à l’ouest) : décrite comme une maison de style tourangeau dans un procès-verbal d’état des lieux datant de 1698, la maison de l’Aubrière était à l’origine l’un des bâtiments d’une closerie appartenant au sieur Aubry qui lui a donné son nom (Aubrière signifiant « le domaine d’Aubry »). Propriété de l’ancienne maison de santé, elle fut rachetée en 1973 par la commune de Fondettes, puis restaurée en 1985 pour y abriter des associations et l’école de musique.
Lavoir (5 rue Eugène Goüin) : le bassin principal est carré et mesure approximativement 5 m de côté. L'eau sort d'un robinet en laiton dans un petit bassin, puis est déversée dans le bassin principal par une rigole. Cette fontaine faisait également office de lavoir pour les habitants de Fondettes.
Guesne (dans le bourg, au sud) : le toponyme de ce fief, qui relevait de Luynes, apparaît dès 1150 sous la forme Gesna. Le premier seigneur connu est, en 1626, Jean Falaiseau, également seigneur de Beauregard, à Luynes, descendant du Jehan Falaiseau, qui fut lieutenant du bailli de Touraine à Chinon et maire de Tours en 1491.
Les seigneurs suivants furent, en 1685, Jean Dunoyer, également seigneur de La Colassière à Saint-Paterne-Racan, en 1749, Philippe Pineau, notaire et procureur du duché de Luynes, en 1751, Mathurin Nicolas Bourassé (mort en 1787), lieutenant du roi à Bourgeuil, bailli de Semblançay, également procureur du duché de Luynes ; après la mort de ce dernier, ses biens furent saisis, vendus et adjugé, en 1790, à Louis Goislard de La Droitière, négociant à Tours et membre de la compagnie des marchands de la Loire, qui déposa son bilan en 1800 et dont les biens furent vendus en 1801.
Le château existait déjà en 1523, mais les bâtiments actuels ne datent que de la fin du 18ème ou du début du 20ème siècle. Ils consistent en une demeure de maître sur plan quadrangulaire, à façade de brique et de pierre décorée dans le style néo-renaissance, une closerie ainsi qu'une chapelle datant peut-être du 16ème siècle. Une enceinte moderne, avec, du côté de la route, deux tourelles en brique et pierre couronnées en poivrières, entoure le parc. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Guesne servit de refuge aux enfants évacués des zones de combat avant d'être occupé par les troupes allemandes.
À voir au nord
Le Grand Beauchêne :
La châtellenie de Beauchesne est citée pour la première fois en 1500, comme appartenant à François de Maillé (1470/1501) (voir Cléré-les-Pins), père de Françoise de Maillé (1493/1524), qui épousa Gilles I de Laval-Loué-Montmorency (1501/1556), cité comme seigneur en 1525.
En 1658, le propriétaire était Charles Cherbonnier (voir Charentilly), conseiller et procureur du roi en l’élection* et grenier à sel de Tours.
La châtellenie fut réunie en 1785 au duché de Luynes.
De l’ancien manoir, il reste une tour, restaurée dans les années 1960.
Lavaray (nord-est) :
Le toponyme de ce domaine, où fut fondé un prieuré, apparait pour la première fois en 1063 sous la forme Lavariacus (voir Histoire antique) ; un prieuré y fut fondé vers 1110 par Geoffroy de Preuilly.
Le prieuré appartenait à l’abbaye de Marmoutier mais le domaine était la propriété des seigneurs de Maillé (Luynes), parmi lesquels les archives citent, en 1225, Geoffroy de Maillé et, en 1284, Hardouin V de Maillé (mort en 1306).
Le domaine et le prieuré furent vendus comme bien national au dramaturge tourangeau Jean Nicolas Bouilly (1763/1842), qui les revendit en 1801 à Pascal Augustin Fréard, directeur de la Poste de Tours.
Le prieuré était fortifié et entouré de douves ; le mur d'enceinte a été conservé au nord-ouest, ainsi que les vestiges d'une porte. Une tour subsiste également sur l'angle nord de cette enceinte, ainsi que les vestiges d'un bâtiment avec une baie géminée, qui était sans doute l’église prieurale. Outre un pigeonnier cylindrique contenant un millier de boulins*, le logis du Prieur, du 16ème siècle, est conservé dans l'enceinte. Sa façade antérieure a été remaniée. Sa façade postérieure a conservé une tourelle d'escalier extérieure. La grange à dîme* est du 13ème siècle.
On peut visiter ce prieuré et le louer comme gîte ainsi que pour des évènements culturels ou privés : voir http://www.prieure-de-lavaray.fr/
Taillé (nord-est) (voir Histoire antique) :
Le fief appartenait, en 1342, à Pierre Gaultier, en 1398, à Jehan Olivier, écuyer, maître d’hôtel de Jacques II de Bourbon (1370/1438), comte de La Marche, en 1422, à Macé II Tiercelin (1400/1479), chambellan de Charles VII, également seigneur de La Roche-du-Maine à Prinçay (Vienne).
Ce dernier fut le père de François Tiercelin (mort vers 1498) et de Jacques Tiercelin, cité comme seigneur en 1497, lui-même père de Charles Tiercelin (1483/1567), compagnon de François 1er avec qui il fut fait prisonnier à Pavie*, gouverneur de Chinon et de Plessis-lez-Tours.
Après avoir été la propriété de Gatien Blondelet, en 1500, de Gabriel Blondelet, en 1510, de Jacques de Beaune, en 1521, le fief passa aux mains de la famille Garnier ; Anne Garnier, citée comme dame de Taillé, en 1615, transmit le fief à son époux, Jean I Dallonneau (1543/1622), frère d’Antoine Dallonneau (voir Chambourg-sur-Indre) ; leur fils, Polycarpe Dallonneau (1582/1661), est seigneur de Taillé en 1626 et son fils, Renault Dallonneau (né en 1625), également seigneur de Saint-Flovier, est, à son tour, dit seigneur de Taillé en 1655.
Le domaine fut acheté en 1660 par Louis Gatian, juge au présidial de Tours ; il appartint ensuite à son fils, Louis Victor Gatian (né vers 1670), lieutenant général au bailliage* de Tours, puis à la fille de ce dernier, Marie Anne Gatian (née vers 1700), épouse de Charles Louis Hubert de L’Auberdière (né vers 1690).
Ces derniers furent les parents d’un autre Charles Louis, capitaine de vaisseau, seigneur en 1789 de Taillé et de Bois-Jésus (voir ci-après) ainsi que d’Alexandre Hubert de Taillé, seigneur de L’Essey (voir ci-après).
Du logis seigneurial dépendait une chapelle qui est mentionnée dans le Registre de visite du diocèse de Tours en 1787.
Le château actuel date du 19ème siècle mais il reste des éléments du logis seigneurial des 15ème et 16ème siècle. Il y a aussi un pigeonnier cylindrique.
Parc de 40 hectares. Centre de vacances de la ville de Saint-Denis.
Bois-Thoreau (nord-est) : ancien moulin à vent construit en 1836 sur les fondations d’un moulin-cavier* et désaffecté en 1865. Devenu une habitation en 1978.
Bois-Jésus (nord-est) :
Le nom de ce fief apparaît pour la première fois en 1330 sous la forme Boisjesu. Le domaine appartenait, en 1529 à Marc de La Rüe ; il s’agit peut-être de celui qui était le fils de Jean de La Rüe (mort en 1506) et de Perrine Le Fuzelier (morte en 1535), maître des requêtes à la Chambre des comptes de Bretagne, maire de Tours en 1535, également propriétaire du château de la Côte à Reugny.
Les seigneurs suivants furent, en 1587, Jacques Bigot, gentilhomme de la fauconnerie d’Henri III ; en 1655, Pierre Gazil ; en 1738, Honorat Joseph de Salmon (1706/1745), qui avait épousé en 1730 Françoise Andrée Hubert, petite-fille de Gilbert Hubert (né en 1635), Trésorier de France à Tours et cousine germaine du premier Charles Louis Hubert de L’Auberdière (voir Taillé ci-dessus), lui-même père d’un second Charles Louis Hubert de L’Auberdière, cité en 1789 comme seigneur de Bois-Jésus, de Taillé et de L’Essey (voir ci-après).
Le manoir, du 16ème siècle, est un logis rectangulaire, flanqué de 2 tours circulaires : celle du nord-est subsiste mais celle du sud-est a disparu en 1780, de même que la chapelle, signalée en 1746. Pigeonnier cylindrique du 17ème, rue de la Morienne.
La Billetrie (nord-est) :
Le domaine appartenait en 1723 à François Nicolas Preuilly (1715/1776), maire de Tours de 1757 à 1762) ; il passa ensuite, au début du 20ème siècle à la famille Goüin (voir ci-dessous). Le château actuel date du 19ème siècle.
Famille Gouïn :
Le fondateur de la dynastie et de la banque fut Henri François Goüin (1686/1748), père d’Henri Pierre Goüin (1732/1782), qui épousa en 1757 Anne Marie Renée Leroux (1737/1808), fille de Jacques Leroux (né vers 1710), propriétaire du château de La Plaine (voir ci-dessous) et père également de Geneviève Marguerite Goüin (1736/1807), épouse de Guillaume Du Baut, receveur des tailles en l’élection* de Tours, mère de l’abbé Henri Du Baut(1759/1822), chanoine de Saint-Gatien, qui aurait été le modèle de l’abbé Troubert dans Le curé de Tours de Balzac.
Henri Pierre Goüin fut le père d’Henri Jacques Marie Goüin (1758/1823) et d’Alexandre Pierre François Goüin (1760/1832).
Henri Jacques Marie Goüin, maire de Tours de 1794 à 1795, député ultra-royaliste de 1815 à 1823, fut le père d’Henri Goüin (1782/1861), cofondateur de la SAT et d’Édouard Goüin (1787/1864), conseiller général de Loire-Atlantique, qui épousa en 1809 sa cousine germaine Alexandrine Stéphanie Goüin de La Grandière (voir ci-après) et qui fut le père du polytechnicien Ernest Alexandre Goüin (1815/1885), conseiller général de la Seine de 1860 à 1874, père de Jules Édouard Goüin (1846/1908) censeur puis régent de la Banque de France, lui-même père d’Édouard Ernest Goüin (1876/1922), père de Lucienne Goüin (voir Cheillé).
Alexandre Pierre François Goüin président de l’Académie de Touraine, propriétaire de La Plaine et du château de Saché, épousa en 1785 dans la chapelle du château de La Plaine, Marie Madeleine Benoist de La Grandière (1763/1840), fille d’Étienne Benoist de La Grandière (1733/1805), maire de Tours de 1780 à 1790.
Ces derniers furent les parents d’Alexandrine Stéphanie Boüin de La Grandière (1788/1857), qui épousa en 1809 son cousin germain Édouard Goüin (voir ci-dessus) et d’Alexandre Henri Goüin (1792/1872), maire d’Artannes-sur-Indre de 1854 à 1860, qui fut lui-même père d’Eugène Goüin (1818/1909), maire de Tours de 1866 à 1875, député de 1871 à 1875, sénateur de 1875 à 1909, maire de Fondettes de 1884 à 1892. Ce dernier fut le père de l’officier Louis Goüin (1843/1908), lui-même père du commandant Émile Goüin (1872/1960) et d’André Goüin (1879/1948), maire de Fondettes de 1925 à 1944, conseiller général de 1928 à 1945
Le Boulay (nord-ouest) :
Ce fief appartint, en 1574, à Jean-Baptiste de Pigemont ; en 1639, à Pierre Des Portes, père de Michel Des Portes (1670/1717), également seigneur du Boulay ; en 1683, à François Souard, greffier de l'élection* de Tours ; ce dernier fut le père de Louis Souard, cité en 1733, lui-même père de Catherine Louise Souard (1705/1789), qui avait épousé en 1729 Gabriel André Gébert (1699/1731), seigneur de Noyant-de-Touraine ; cette dernière vendit le domaine, en 1757 à Antoine Sonnet, docteur en médecine, qui y mourut et fut inhumé à Fondettes le 30 janvier 1786. Sa veuve, Marie Françoise Préteseille, le 14 mai 1794, vendit à son tour le domaine à Louis Innocent Jean François Mestivier, maire de Fondettes de 1826 à 1830.
Ce dernier épousa Louise Julie Benoist de La Grandière, et fut le père de Louis César Mestivier (1790/1882), maire de Fondettes de 1837 à 1840, qui lui succéda dans la propriété du Boulay, où il décéda, laissant pour héritière sa fille Clémence Louise Marie Mestivier (morte en 1893).
Le manoir actuel est composé d’un rez-de-chaussée et d’un comble, éclairé par 5 lucarnes à fronton ; cheminées du 17ème ; chapelle Saint-Louis, fondée par Louis Souard en 1746 ; pigeonnier.
L’Essey (nord-ouest) :
Ce fief relevait du château de Luynes, à foi et hommage simple, avec droit de basse justice. En 1780, il appartenait à Charles Louis Hubert de L’Auberdière, qui rendit hommage le 8 août 1780 au duc Louis Joseph Charles Amable d’Albert de Luynes (1748/1807) ; en 1784, à Alexandre Hubert de Taillé, chevalier, écuyer, « seigneur de Lessay », qui rendit hommage au duc de Luynes le 27 juillet 1784. (Voir Taillé et Bois-Jésus, ci-dessus).
Le château date du 18ème siècle et il y avait une chapelle.
À voir à l’est
La Plaine :
Le fief appartenait à la collégiale Saint-Martin de Tours et le manoir était, à la fin du 18ème siècle la propriété de Nicolas Jean Mercier (mort en 1804), également propriétaire de Charcenay (voir Histoire antique). Cette information, donnée par l’armorial de Carré de Busserolle* est contradictoire avec d’autres documents indiquant qu’à cette époque le domaine était la propriété d’Henri Pierre Gouïn, qui avait épousé en 1757 Anne Marie Renée Leroux, fille de Jacques Leroux « propriétaire du château de La Plaine à Fondettes ».
L'ancien manoir de La Plaine brûla par accident alors qu'il était occupé par les troupes prussiennes en 1871.
Eugène Goüin (voir ci-dessus) fit alors construire l'actuel château entre 1872 et 1874 par l'architecte tourangeau Edmond Meffre (1823/1888). Il acquit également le manoir de Malitourne à Luynes, pour en faire son relais de chasse.
Un bélier hydraulique, conçu par Ernest Sylvain Bollée (1814/1891), fut installé en 1864 à Charcenay pour amener l’eau au château.
Au début de la seconde guerre mondiale, le sénat fut déplacé à Tours et le château de La Plaine, qui appartenait alors au fils d’Eugène, André Goüin, servit quelque temps de résidence officielle au Président du sénat, Jules Jeanneney (1864/1957).
En 1950, la famille Goüin revendit le château au Conseil Général d’Indre-et-Loire, qui y installa le lycée agricole de Tours-Fondettes.
Les Hamardières ou Les Amardières (24 rue des Chevalleries) :
En 1716, le domaine appartenait au négociant Nicolas Patas, maire de Tours en 1716/1717. En 1914, le compositeur Fernand Ochsé (1879/1944 à Auschwitz) et sa famille s'installèrent aux Hamardières. Durant cette période, le manoir devint alors une résidence d'artiste. Les Ochsé resteront à Fondettes jusqu'en 1924.
Maison de campagne traditionnelle du 18ème siècle, le manoir a conservé son état primitif. Le logis d'habitation comprend un bâtiment principal et une aile en retour formant un angle sur la cour. La travée centrale des deux façades du bâtiment principal est occupée par un avant-corps de faible saillie, amorti par un fronton triangulaire percé d'un oculus. L'aile en retour est prolongée par un bâtiment de communs dont la façade est surmontée d'un fronton triangulaire. Au sud de la cour se trouve une petite chapelle rectangulaire, contenant un vitrail de Julien Léopold Lobin. Pigeonnier rectangulaire du 19ème siècle dans le parc.
Le Môrier (10 rue du Môrier) :
Cette closerie du 17ème siècle, enceinte de hauts murs, qui s’ouvre sur les champs du bourg. a été transformée en ferme au début du 20ème siècle. Elle doit son nom au ver à soie et à l’arbre (le mûrier) qui le nourrit. Elle peut être visitée lors des journées du patrimoine.
À voir au sud
Vallières :
Cette paroisse fut créée au 10ème siècle, sous l’impulsion de l’archevêque de Tours Téotolon. La commune, qui date de janvier 1790, fut réunie à celle de Fondettes en janvier 1805.
Abbaye (15, allée de l’Abbaye)
Cette abbaye fut fondée en 958 par l’abbaye de Saint-Julien de Tours et consacrée en 1278 par une bulle du Pape Nicolas III en 1278.
La maison de l’abbé devint une résidence de plaisance grâce à Jean Binet, abbé de Saint-Julien de Tours en 1515 (voir les Tourelles, ci-après).
Le cœur de Louis Catinat, abbé de Saint-Julien de 1685 à sa mort en 1714 à Vallières, fut déposé dans le chœur de l’église abbatiale, dédiée à Saint-Pierre.
Le premier étage du bâtiment principal fut démoli en 1918 et transformé en habitation. Seuls, le pignon ouest, le logis du maître, le rez-de-chaussée, qui servait à l’époque de cellier, et un bâtiment annexe demeurent aujourd’hui.
Le portail d’entrée fut, quant à lui construit vers 1550, en pierre de taille, en plein cintre.
Le jardin d’agrément et le potager ont été organisés en 5 terrasses qui proposent une jolie vue sur la Loire.
Le cellier abrite aujourd’hui un domaine viticole, ouvert le samedi. Voir http://abbayedevallieres.fr/labbaye-de-vallieres/
Chapelle Notre-Dame de La Chevalette :
Au 13ème siècle, un prieuré, dépendant du prieuré de Saint-Cosme (La Riche), aurait été édifié à l’emplacement de l’actuelle chapelle, d’abord vouée au culte de Saint-Julien, avant d’être placée sous le vocable de la Vierge.
Cette chapelle, fondée en 1608 et modifiée en 1714 puis au 19ème siècle (nouvelle toiture) contient une statue polychrome du 13ème siècle, appelée Notre-Dame de la Recouvrance et trouvée, selon la tradition dans la souche d’un orme ; cette Vierge à l’enfant était conduite en procession tous les 8 septembre, la dernière ayant eu lieu en 2016
La Grange à dîme* (1 rue de la Grange des Dîmes)
Construite vers 1485, elle fut surélevée vers 1550 pour soutenir une toiture à versant plus incliné. Le censif (dîme de blé, orge, avoine et vin) récolté par l’abbaye (voir ci-dessus), y était entreposé. Elle fut vendue comme bien national. Acquise, en 1991, par la ville de Fondettes, qui l’a restaurée, elle accueille aujourd’hui de nombreux concerts, spectacles ou expositions, dont le Salon des artistes fondettois et le Printemps des arts de la grange des Dîmes.
Bel Air (Quai de La Guignière) :
Cette ancienne closerie appartenait, en 1590, à Gatien Nicolas, conseiller du roi à la monnaie de Tours, qui fut autorisé par Charles d'O (mort en 1627), abbé commendataire de Saint-Julien de Tours, à construire un colombier. En 1649, Marthe Guestault, veuve de Guillaume Clavier, juge en la baronnie de Châteauneuf à Tours, vendit la propriété à Charles Taboureau, dont la veuve, Louise Nadeau, est citée comme propriétaire en 1672.
De l’ancien château, il reste le cellier, construit au milieu du 18ème siècle.
La maison de maître et ses annexes furent reconstruites à la fin du 19ème siècle pour le marquis Raoul de Gourjault (1830/1882), dans le style seigneurial tourangeau du 16ème siècle.
Le château devint, en 1946, l'Ecole normale d'instituteurs d'Indre-et-Loire, devenue aujourd’hui l’École supérieure du professorat et de l’éducation.
Les Tourelles (14 rue Jean Inglessi, au sud-est) :
Ce fief appartenait au 15ème siècle à la famille Binet (sur cette famille voir aussi Nitray à Athée-sur-Cher, Montifray à Beaumont-la-Ronce et Valmer à Chançay). Jacques Binet (né vers 1435), gouverneur du château de Tours en 1460, fut le père de Macé Binet (mort avant 1531) et de Jean Binet (mort vers 1530), chanoine de la cathédrale Saint-Gatien et abbé de Saint-Julien de Tours), en 1515 (voir abbaye de Vallières, ci-dessus).
Macé Binet fut le père de Jean Binet, dit l’aîné (né en 1475), maître d’hôtel d’Henri II de Navarre (1503/1555), beau-frère de François 1er, ainsi que maire de Tours en 1524 et de Jean Binet, dit le puisné, avocat au présidial de Tours, maire de Tours en 1543.
Le propriétaire du fief était, en 1642, Martin de Launay, marchand de soie à Tours, dont la fille, Françoise de Launay (morte en 1718), épousa en 1660 Michel Taschereau, avocat au présidial de Tours et bailli de Marmoutier (mort vers 1691). Ces derniers furent les parents de Louis Taschereau (mort en 1708) et de Marie Anne Taschereau, qui en 1734, vendit les Tourelles à sa cousine germaine, Marthe Taschereau des Pictières.
Le château fut acheté en 1884 par Louis Virgile Raoul Du Saussay (1846/1932), député d’Indre-et-Loire de 1889 à 1893 et maire de Fondettes de 1892 à 1925. Sa fille, Margaret Du Saussay (1879/1940), épouse du baron Henri de Saint-Geniès (1872/1960), hérita du château ; qu’elle vendit en 1939 à la famille Inglessi.
Le château, reconstruit en 1640 et occupé par les allemands fut détruit à 80% par un bombardement le 2 mai 1944, puis réédifié à l’identique. Dans l’aile ouest, se trouve un puits de 40 m. de profondeur, surmonté par 4 colonnes quadrangulaires, supportant une plate-forme ornée d’une sphère en pierre. Les deux angles du parc sont occupés par deux tours du 18ème siècle : une ancienne chapelle au nord-ouest et un ancien pigeonnier au nord-est.
Le château peut être privatisé pour des mariages ou autres événements : voir https://www.auchateaudestourelles.com/
Chambres d’hôtes : voir https://firmania.fr/fondettes/au-ch%C3%A2teau-des-tourelles-397883
Hébergement insolite : voir https://www.chien-noir.fr/projet/un-nid-dans-les-etoiles/
Le Grand-Martigny (sud-est) : (voir Histoire antique)
Vers 915, Théotolon, doyen de Saint-Martin puis archevêque de Tours, donna à la collégiale sa villa de Martigny, distincte du Petit-Martigny qui appartenait, au 11ème siècle, à Hardouin I de Maillé, et que celui-ci donna à l'abbaye de Marmoutier. Le Grand-Martigny (ou Le Haut-Martigny), propriété de la collégiale, appartint, par la suite, au prieuré de Saint-Côme. La justice y était exercée par un « maire ». Dès le 13ème siècle, cette charge devint vénale. Elle forma un fief et, plus tard, ses propriétaires remplacèrent le nom de « maires » par celui de « seigneurs » de Martigny.
En 1269, Jean de Pontlevoy, fondateur de l’hôpital Saint-Jean-Baptiste à Tours, est dit « maire de Martigny ». Après avoir appartenu, de 1430 à 1563 à la famille Chauvin, le fief passa à la famille Le Boucher (voir Histoire moderne), qui le garda jusqu’à la Révolution.
Le domaine fut vendu en 1794 comme bien national et adjugé à Philippe André Delaroche (mort en 1815). Il fut ensuite acquis, en 1904 par Alexandrine Laure Marie Donjon de Saint-Martin, qui avait épousé en 1893 le comte Jacques Antoine de Chastenet de Puységur (1856/1905).
Le château, des 15ème et 16ème siècles, a été remanié au 17ème puis restauré au 20ème ; le rez-de-chaussée est en damier de pierre et brique ; sur le pignon est, fenêtre à meneaux et rampant à rondelis, orné de têtes d’animaux ; la tour nord-est, où se trouvait la chapelle, date de la fin du 15ème siècle, celle du nord-ouest, avec des meurtrières horizontales, du milieu du 16ème. Le pigeonnier carré, dans le parc, contient 1 500 boulins*, ce qui montre l’importance de ce domaine qui devait faire 750 hectares.
Thouadé ou Le Thouadé (entre le Quai de La Guignière et le Clos de La Bonde, au sud-est) :
Ce domaine, qui dépendait de la seigneurie de Martigny et qui appartint d’abord au prieuré de Saint-Côme (La Riche), était, en 1719, la propriété de Jean Lion, officier de la Chambre du roi, qui, la même année, le vendit à Joseph François de Gratian, dont les filles cédèrent Le Thouadé, en 1773, à Jacques Chaplot (mort en 1774) ; les petites-filles de ce dernier, à leur tour, vendirent le domaine, en 1789, à Pierre Michel Martel (1719/1789), ancien commissaire de la marine à Québec (voir La Porcherie à Chanceaux-sur-Choisille).
Après la mort de ce dernier, la propriété fut achetée en 1791 par l’officier supérieur Alexandre Michel de La Rüe du Can de Champchevrier (1758/1847), fils de Michel Denis de la Rüe du Can de Champchevrier (1718/1792), seigneur de Cléré-les-Pins. Considéré comme émigré, bien que son nom ne figurât pas dans la liste officielle, il vit sa propriété du Thouadé saisie et vendue comme bien national en 1794.
Le corps de logis forme un bâtiment rectangulaire dont les volumes s'apparentent au style 17ème avec les hauts toits à croupes et lucarnes de pierre à fronton arqué, mais il peut dater de la première partie du 18ème siècle. Les façades sont couronnées d'un entablement de pierre. Les chaînes d'angles sont en relief à joints creux, ainsi que les larges pilastres encadrant la partie centrale. Tous les fers forgés sont du 18ème. Une longue terrasse domine la pelouse centrale. L'accès de l'une à l'autre se fait par un escalier à double descente avec rampe en fer forgé Louis XV. À l'intérieur, quelques boiseries Louis XV subsistent au premier étage.
Plusieurs dépendances, dont une écurie ; une étable ; un atelier destiné à la fabrication du pain ; ainsi qu'une salle de pressoir à roue, muni d’une cuve et d’un égrappoir.
Les Pivottières (32 rue des Pivottières, au sud-ouest) :
Cette ancienne closerie du 17ème siècle fut transformée en habitation bourgeoise vers 1935 pour la peintre et sculptrice, Aimée Bianchi ; elle y accueillit le peintre et musicien, Georges Migot (1891/1976), dont elle sculpta le buste en 1936 et qui y composa l’oratorio La Passion, en 1939.
Au nord du bâtiment principal, on peut voir l'ancienne habitation du closier, ainsi qu'une grange de la même époque. Une tour, construite en damier pierre et brique, faisait fonction de pigeonnier et de chapelle.
Une partie de la propriété est un gite ; voir https://www.touraineloirevalley.com/gites-et-meubles/les-pivottieres-fondettes/
La Fontaine (sud-ouest) : le fief relevait de Vallières et le manoir date du 16ème siècle.
Châtigny (sud-ouest)
Les vestiges de cette villa* du 3ème siècle après JC (voir Histoire antique) ont été mis en évidence dans les années 1890 par l'archéologue Charles de Beaumont*, alors propriétaire du château. Les fouilles furent continuées après la seconde guerre mondiale par le nouveau propriétaire Félix Benoît Du Rey (voir ci-après).
La pars urbana, qui constitue les fondations du château, formait un carré de 33 m. de côté et disposait d'un total de 14 pièces. Son sol était en grande partie recouvert de mosaïques à figures géométriques alternées avec des motifs en forme de végétaux et de poissons. Les murs de la première salle étaient partiellement ornés de décorations polychromes. Les murs de la seconde pièce, également décorés, étaient recouverts d'une sorte de mortier, qui imitait le marbre.
Les ruines d'autres bâtiments gallo-romains sont visibles à l'ouest de la cour avec les restes d'une piscine intérieure, d'un bassin extérieur de forme octogonale, d'un hypocauste, et de sols en mosaïque.
Devant l'importance de ces installations, certains auteurs ont émis l'hypothèse de la présence de bains publics dans la mesure où cette villa* était placée en bordure de la voie romaine reliant Tours à Saumur (voir Histoire antique).
Après avoir appartenu, du 13ème au 14ème siècle à la famille Viau, le fief fut la propriété, en 1495, de Jean Quétier, dit l’aîné, maître de la Chambre aux deniers d’Anne de Bretagne, épouse de Charles VIII, maire de Tours en 1487/88 ; ce dernier avait épousé en 1490 Marie de Beaune, fille de Jean de Beaune (mort vers 1489), maire de Tours en 1470/72, argentier de Louis XI et de Charles VIII et donc sœur du célèbre Jacques I de Beaune, cité comme seigneur de Châtigny en 1516. Jean l’aîné fut le père d’un autre Jean Quétier, seigneur de Châtigny, qui épousa Madeleine Ruzé, fille de Louis Ruzé, bailli de Melun (cité en 1471).
Vers 1588, le seigneur était Gilles Du Verger, alors maire de Tours et président au présidial du bailliage*, dont les biens furent saisis à la fin du 16ème siècle, en raison de ses compromissions avec la Ligue Catholique, qui était devenu un danger pour la monarchie. Au début du 17ème siècle, le château fut restitué aux filles de ce dernier, Madeleine Du Verger, épouse d’Hector Le Boucher, et Anne Du Verger, épouse de Jean de Rambour.
Hector Le Boucher, fils de Louis Le Boucher, seigneur de Martigny (voir ci-dessus), et Madeleine Du Verger furent les parents de Louise Le Boucher, qui épousa en 1651 Michel de Pinelaire ; ce dernier vendit Châtigny en 1685 à Étienne René Joseph Morier, sénéchal du duché de Château-La-Vallière, dont les héritiers vendent le domaine en 1758 à Charles François Leleu, époux de Marie Anne de Houdan. Cette dernière est dite propriétaire de Châtigny en 1778.
Parmi les propriétaires suivants, on peut citer Francisco de Borja Tellez-Giron (1839/1897), 11ème duc d’Uceda, Charles de Beaumont* (1867/1919) et Félix Benoît Du Rey (1909/1987), auteur de Poésie c’est délivrance, dont l’épouse, née Anne Marie d’Olden Barneveld (1915/2012) était très accueillante.
Le château actuel, construit au 15ème siècle par Jean Quétier l’aîné, se compose de deux ailes en retour d'équerre cantonnées de tours rondes et d'une courtine prolongeant l'aile Est et fermant la cour au nord. L'aile est prolongée d'une partie plus haute accolée au pignon nord orné de damiers, sans doute sur des bases anciennes car les murs en sont épais. La courtine nord est percée d'une porte fortifiée de plain-pied dont le pont-levis a disparu. Des communs néogothiques ont été réédifiés vers l'ouest. La courtine ouest a disparu après la fin du 18ème siècle pour ouvrir la cour vers les jardins et le parc situé au-delà. Les murs en pierre de taille de grand appareil, sont ornés, au niveau des pignons et dans les parties hautes des tours, d'un décor de damiers en brique et pierre. De rares baies conservent leur décor de la fin du 15ème siècle ; d'autres ont été percées ou agrandies à l'époque classique ou au 19ème siècle. Les façades intérieures sont éclairées par des baies toutes reprises ou créées à la fin du 19ème siècle, dans un style néogothique flamboyant. La courtine nord-est a été pourvue d'un crénelage et son portail a été en partie reconstruit. A la suite de l'aile Est a été élevée une cuisine formant terrasse qui vient s'accoler à la courtine. Un niveau de terrasse a été aménagé à l'époque classique et s'étend à l'ouest. Le parc paysager règne à l'ouest et au nord.
Visite des bords du château, des communs, des ruines gallo-romaines et du parc en juillet, août et septembre : du lundi au samedi de 8h30 à 12h et de 13h à 15h30, le dimanche de 12h30 à 18h30. Renseignements :