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La Tour-Saint-Gelin


Le nom de cette commune, située entre L’Île-Bouchard et Richelieu, apparaît pour la première fois en 1106 sous la forme « Ecclesia de Turre » (« église de la Tour », dans la charte 342 du cartulaire de Noyers, dans laquelle il est dit que Boson, frère et héritier de Raoul des Fourneaux, donna à l’abbaye de Noyers la moitié des églises de La Tour (Saint-Gelin) et de Courcoué, qui appartenaient à son frère, tué vers 1102 lors du siège de Marmande par Aimery III de Faye, suzerain de Raoul (voir Faye-la-Vineuse). 

Histoire

Des domaines gallo-romains (villae*) existaient probablement à Oiré (nord-est), cité en 1184 sous la forme Oere, venant du gallo-romain Auriacum ou « domaine d’Aurius (le Doré) » et à Creuilly (voir ci-après), venant du gallo-romain Crolliacum ou « domaine de Crollus ».

Le premier seigneur connu est, au 15ème siècle, Charles II de La Jaille (mort en 1453), également seigneur de Draché et fils de Pierre III. Le fils de Charles II, Pierre IV de La Jaillle, fut seigneur de La Mothe-Yvons (Marcilly-sur-Vienne), Draché, La Tour-Saint-Gelin et Crouzilles, ainsi que gouverneur de Nouâtre. Ce dernier fut le père de Simon I de La Jaille (mort vers 1495), lui-même père de Gilles de La Jaille, cité en 1540 ; ce dernier, pour doter sa fille, Madeleine de La Jaille (morte en 1591), qui épousa Joachim de Razilly (cité en 1559) dut faire un emprunt important à Olivier Brossin (voir Les Roziers à Pouzay).

Gilles de La Jaille fut également le père de Simon II de La Jaille, qui, après un conflit avec Hector d’Availloles, seigneur de Roncé (Panzoult), fut assassiné en 1549 par Yves Billard « sbire du sieur de Roncé », qui fut exécuté en 1555 « près la maison de Fleuriot », aujourd’hui la Croix-Billard, où une croix fut érigée.

Après l’assassinat de Simon II de la Jaille, la seigneurie passa à Louis Brossin de Méré (mort en 1570), fils d’Olivier, gouverneur de Loches, lequel épousa, en 1529, Jeanne de Thais (morte en 1572), dame de Sepmes.

Au 17ème siècle, le seigneur de La Tour Saint-Gelin est François de Rigné (mort en 1682), également seigneur de La Vrillière à Courcoué, qui avait épousé en 1671 Madeleine de Chargé (1645/1682). Leur fille Angélique de Rigné, dame de La Tour Saint-Gelin, épousa un autre Pierre IV de La Jaille, cité en 1710, seigneur de Doucé (voir Rilly-sur-Vienne), descendant de René IV de La Jaille (voir Crouzilles et Marcilly-sur-Vienne) et leur fille Perrine Félicité de La Jaille épousa en 1733 Gabriel Du Chilleau (1689/1769), qui devient seigneur de La Tour Saint-Gelin. Leur petit-fils, Gabriel Jean Baptiste Marie Du Chilleau, dit le Baron Du Chilleau, sénéchal de Châtellerault, fut le dernier seigneur de La Tour Saint-Gelin en 1789 ; il émigra pendant la Révolution et devint gouverneur de Lille sous la Restauration

À voir dans le Bourg

L'église Saint-Gelin a été reconstruite en 1911 en style néo-gothique, à la place d’un ancien édifice qui a subi un incendie en 1909. Son chœur présente deux clefs de voûte sculptées et peintes.

A côté du presbytère, le four à pain communal a été rénové. À côté de ce four, se trouve un ancien puits.

L’ancien château : Près de l'église, une tour est l'un des rares vestiges de l'ancien château seigneurial. La ferme de ce château possède encore son petit pigeonnier-porche en tuffeau dont la corniche en mâchicoulis permettait le va-et-vient des pigeons.

Un aveu* de 1544 donne une description du château seigneurial « grosse tour carrée très ancienne, avec portail et pont-levis, bâtiment seigneurial à deux étages, un colombier, une écurie, un pressoir, une haute-cour et une basse-cour, dans laquelle se trouvent les bâtiments d’exploitation et l’église Saint-Gelin, avec une porte donnant de la basse-cour dans ladite église. »

À voir au nord

La Rancheraie (nord-est) :

Au 17ème siècle, la seigneurie appartenait à Benjamin Vignier, fils de Jean Vignier, pasteur de Blois, gouverneur de Richelieu de 1662 à 1684 et auteur d’un ouvrage titré Le chasteau de Richelieu.

Au 18ème siècle, les seigneurs furent Gabriel Mestayer de La Rancheraye (1683/1750), procureur au duché-pairie de Richelieu, puis son fils, Michel Mestayer de La Rancheraye (1712/1786), sénéchal de L’Île-Bouchard, fermier général des douanes et gabelles de Saint-Brieuc. Un fils de Michel, Augustin Mestayer de La Rancheraye (1751/1832), maire de Lièze, (voir Chezelles), acheta, en 1811, le château de la Noblaye (voir Lémeré).

Augustin fut le père d’Henry Mestayer de La Rancheraye (1797/1861) et de Charles Louis Mestayer de La Rancheraye (1796/1859), propriétaire de La Grillère (voir Faye-la-Vineuse) et de Saumuret (voir Lémeré), qui fut maire de La Tour-Saint-Gelin à partir de 1837 et qui était l’époux de Marie Louise Jautrou, fille de François Jautrou (1751/1849), maire de La Tour-Saint-Gelin de 1801 à 1834.

Le logis, du 17ème siècle, flanqué de deux tours circulaires plus anciennes, contient 4 cheminées du 18ème ; servitudes du 15ème ; vestiges de douves et de pigeonnier.

Le Grand-Creuilly (nord-ouest) : toponyme venant du gallo-romain Crolliacum ou « domaine de Crollus ».

Une « Terra Crulliaci » apparaît au 11ème siècle dans les chartes 106 (de 1083), 143 (de 1087) et 471 (de 1130) du cartulaire de Noyers*, cette terre peut désigner les fiefs de Creuilly ou du Croulay (à Panzoult), qui relevaient tous les deux de L’Île-Bouchard.

Le fief de Creuilly appartenait, en 1480, à Jean Soleteau ; au 16ème siècle, la seigneurie était la propriété Jacques Gaby, dont la fille, Marie Madeleine Gaby épousa en 1556 Simon I Dreux (né vers 1535), sénéchal de Faye-la-vineuse, fils de Méry Dreux (1507/1577), seigneur de Bois-Aubry (Luzé ?).

Simon I fut le père de Simon II Dreux (1580/1649), avocat général de la Chambre des comptes de Paris, qui avait épousé en 1616 Geneviève Aubery (morte en 1699 et citée comme dame du Creuilly en 1659), fille de Claude Aubery (mort en 1628), seigneur de Versailles, oncle de Renée Julie Aubery (voir Ballan-Miré) et de Geneviève Dreux, citée en 1595, fille de Jean Dreux (1543/1628), autre fils de Méry (voir ci-dessus).

Simon II fut le père de Guillaume Dreux (1629/1675), avocat général de la Chambre des comptes de Paris, comme son père, d’un autre Jean Dreux (baptisé en 1629, mort en 1709), maître d’hôtel de Louis XIII et de Simon III Dreux (baptisé en 1634), capitaine d’infanterie.

Le fief appartenait, en 1685, à Pierre Martineau, doyen des requêtes et, en 1789, à N. Poirier de Clisson.

Selon l’archiviste Robert Marichal (1904/1999), le seigneur du fief était en 1533 Jamet Rabelais (frère de François), époux de Marie Gaudète, qui l’aurait hérité de Jeanne Gaudète, mère de Marie, qui avait épousé Jamet Brahier, « seigneur de Creuillé » mais il est aussi possible qu’il s’agisse plutôt du Croulay de Panzoult, que Rabelais connaissait bien.

Le manoir, du 16ème siècle, comprend un logis carré, une tour circulaire, une tour d'escalier octogonale, une fuie circulaire (à droite), contenant 1500 boulins*, une chapelle et un portail plein cintre à faux mâchicoulis de 1636.

Il existe aussi, comme cela est souvent le cas pour les anciens domaines gallo-romains, un Petit-Creuilly, où l’on peut voir le porche du manoir du 17ème siècle.

La Néronnerie (nord-ouest) : cette ferme du 19ème siècle, auparavant dans la commune de Courcoué jusqu’en 1831, comme le Petit-Creuilly, possède un pigeonnier rectangulaire.

À voir au sud

 

Mocrate (sud-est)

Le lavoir-fontaine de Mocrate a été bâti vers 1850. Il a la particularité d'avoir un bassin et une toiture présentant une forme de nonagone (polygone à neuf côtés). Ce lavoir a été restauré sous l’impulsion du maire Jacques Menanteau (maire de 2001 à 2014) et l’Association pour la sauvegarde et l’embellissement du patrimoine gelinois (ASEPG) organise chaque année, en septembre, des animations autour de ce lavoir.


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