Le Boulay
Le nom de cette commune, située au nord-ouest de Château-Renault, apparaît pour la première fois en 1212, dans une charte de l’abbaye de Marmoutier, sous la forme Booletum, venant de betulletum, signifiant « lieu planté de bouleaux », du gaulois betulla = bouleau.
Histoire
Selon le site de la commune, des gisements de minerai de fer auraient été exploités dès la préhistoire, au lieu-dit les Minerais (au sud-ouest du bourg, à la limite avec Villedômer), toponyme caractéristique. Voir Gérard Cordier* : Toponyme paléosidérurgique de la Touraine, in Norois, 119, 1983.
Selon wikipedia, « il est fait mentions d’une fabrication de céramique à l’époque gallo-romaine » mais ce site ne donne aucune précision, ni aucune référence.
Des domaines agricoles gallo-romains (villae*) existaient sans doute à Villé (voir ci-après), venant de Villa laïcum ou « domaine rural tenu par un laïc » et à Villecors (au sud-est), venant de Ville Cour (ces deux termes signifiant « domaine rural » !).
Au milieu du 12ème siècle, un prieuré de moniales bénédictines fut établi par Thibaut V de Blois à la limite avec Château-Renault ; ce prieuré dépendait de l’abbaye N.D. d’Étival à Chemiré-en-Charnie (Sarthe), qui était propriétaire du fief ; son apogée se situe au milieu du 17ème siècle, après son rétablissement par l’archevêque de Tours Bertrand d’Eschaud (1556/1641) et sa restauration par la prieure Françoise de Montgarny (1591/1661), inhumée dans l’église Saint-Sulpice (voir ci-après). Le prieuré disparut dans la première moitié du 18ème s.
En 1870, lors de la guerre franco-prussienne, des combats opposèrent des uhlans à des unités de l’infanterie française dans les bois du Boulay. En janvier 1871, alors que des troupes prussiennes occupent le Castelrenaudais, des éléments de la garde nationale de la Haute-Vienne stationnent deux jours au Boulay avant de faire mouvement vers l'ouest.
En 1885, une ligne de chemin de fer fut ouverte. Elle traversait le territoire de la commune du nord-ouest au sud-est et une halte ferroviaire y fut construite. Elle fut ironiquement surnommée « La ligne du pain sec » car sa faible vitesse commerciale permettrait au pain transporté d'y rassir en route. La ligne fut définitivement fermée le 1er octobre 1949.
Le 8 août 1944, un train allemand chargé de munitions et stationnant au Boulay fut l'objet d'une explosion.
Michel Debré (1912/1996), qui, avant de devenir Premier Ministre, fut commissaire de la République pour la région d’Angers et de Tours d’août 1944 à avril 1945, nomma à la Libération 20 conseillers municipaux chargés d’administrer Tours, parmi lesquels il y avait Émile Aron (1907/2011), né à la Chauvinière (voir ci-après), qui sera doyen de la faculté de médecine de Tours en 1962.
À voir dans le bourg
Église Saint-Sulpice (2, allée des Tilleuls) :
Cette ancienne église prieurale, du 12ème siècle, a été profondément restaurée en 1875. Sa nef, couverte d'une fausse voûte, est reliée à un chœur d'une travée voûté en berceau et terminé par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, percée de quatre fenêtres en plein-cintre ; l'une d'elles est occultée par un retable du 18ème siècle.
À l’intérieur se trouvent la dalle funéraire de Jehan Chauveau, sieur des Coutaux, datée de 1562, insérée dans le pavage de l'église, ainsi que, sur un mur, une plaque en cuivre du 17ème siècle, gravée à la mémoire de Françoise de Montgarny (voir Histoire).
L’ancien presbytère (2, allée des tilleuls), du 19ème siècle, est devenu la mairie.
Rue du Lavoir, au sud-est du bourg, le lavoir de 1923 a été restauré et fleuri en 2021 ; ce lavoir est situé sur la Glaise, qui sert de limite entre l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher.
À voir à l’est
Le Moulin de Haut-Villé :
Ce domaine fut, propriété de l'abbaye d'Étival, fut vendu comme bien national en 1791.
À voir au sud
La Chauvinière (sud-est) :
Le fief appartenait, au début du 16ème siècle, à N. Chauvin, qui a donné son nom au château. Le propriétaire était, en 1594, François Mareschau, juge au Présidial de Tours, également seigneur de Portauville à Berthenay et de La Richardière à Château-Larcher (Vienne), suite à son mariage avec Élisabeth de Laugeray (morte en 1656), fille de Gaspard de Laugeray, cité comme seigneur en 1560. Il faut noter, que selon les archives, on trouve les graphies : Laugeray ou Lauzenay ou L’Auzenay ou Lauseré ou encore Loseré !
La famille Mareschau garda ce fief jusqu’à François Gabriel Mareschau de Corbeil (mort en 1791), descendant de François Mareschau et dernier seigneur de La Chauvinière.
De 1899 à 1976, le domaine a appartenu à la famille Aron. C'est dans ce manoir que le professeur de médecine Émile Aron est né, le 2 novembre 1907 (voir Histoire).
Le château seigneurial, du 16ème siècle, largement modifié au 19ème, possède une tour d’escalier carrée, couverte d’un toit pyramidal et une vaste terrasse, au nord, surplombant la vallée. La chapelle, le pigeonnier, le mur d’enceinte et les portails ont disparu.
La Tétarderie (sud-ouest) :
Ce fief, qui appartenait, en 1666, à Jules Du Perray passa ensuite à la famille Du Mouchet ; au 18ème siècle, Jean Du Mouchet, seigneur de la Tétarderie, épousa Louise Michelle de Musset (née en 1686), sœur de Charles Antoine de Musset (1677/1732), arrière-grand-père du poète Alfred de Musset (1810/1857). Je ne sais pas si c’est le même Jean Du Mouchet, cité en 1789, qui fut le père de Jean-Louis-François Du Mouchet, capitaine d'infanterie, mort à La Tétarderie, le 19 août 1800.
Le château a été reconstruit entre 1845 et 1862.
Gite : https://www.gites-touraine.com/location-vacances-Gite-Le-Gite-De-La-Tetarderie-a-Le-Boulay-37G19751.html
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