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Lerné


Le nom de cette commune située au sud-ouest de Chinon apparaît pour la première fois en 990, dans le cartulaire de l’abbaye de Bourgueil, sous la forme Larniensus, venant de Larinacus ou « domaine agricole de Larinus ».

Histoire

Les toponymes La Haute-Pierre (au nord) et Le Chillou (au sud) laisse supposer qu’il y avait là des mégalithes néolithiques.

D’autres domaines agricoles (villae*) existaient probablement à Cessigny, venant de Cessiniacus ou « domaine de Cessinius », toponyme qui apparaît en 1082 dans la charte 97 du Cartulaire de Noyers*, où sont cités Goslen et Raoul de Cessigny, ainsi qu’à Chavigny, venant de Cavanniacus ou « domaine du gaulois Cavannus (le Hibou) ». Voir ci-après pour ces deux lieux.

Le fief de Lerné appartenait, en 1234 à Mathurin de Lerné et, en 1284 à Raimond Sanglier (voir Maulévrier, ci-après) ; il passa ensuite à la famille de Sainte-Marthe avant d’être réuni avec la seigneurie de Chavigny (voir ci-après).

Lerné est largement cité dans le Gargantua de François Rabelais, en tant que « capitale » de Picrochole (voir La Roche-Clermault), inspiré par Gaucher de Sainte-Marthe (1468/1551), seigneur de Lerné, en conflit avec le père de François, Antoine Rabelais, propriétaire de La Devinière à Seuilly, modèle de Gargantua.

Ce Gaucher de Sainte-Marthe, médecin de Renée de Bourbon, abbesse de Fontevraud, puis de François 1er, fut le grand-père du poète Scévole de Sainte-Marthe (1536/1623), trésorier de France pour le Poitou.

On sait que le point de départ de la guerre est une querelle entre les fouaciers de Lerné et les bergers et métayers de Seuilly et de Cinais ». Aujourd’hui la fouace de Lerné est un petit gâteau rond avec des noix et de la cannelle ; c’était sans doute, au temps de Rabelais, ce qu’aujourd’hui on appelle « la fouée » : épaisse galette de froment que l’on coupe en deux et que l’on garnit de rillettes ou de fromage de chèvre. 

À voir dans et près du bourg

Église Saint-Martin :

En septembre 1509, une rixe sanglante eut lieu dans l’église entre Michel de Ballan (mort en 1519), seigneur de Maulevrier (voir ci-après) et Jacques François Le Roy, fils de Louis Le Roy, seigneur de Chavigny (voir ci-après) pour une question de préséance dans l’église.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097805

« Lerné faisait partie de la Viguerie de Chinon. Le titre curial était à la présentation de l'abbé de Seuilly. L'église se compose d'une nef revoûtée au 16e siècle (le chœur au 18e) et de deux bas-côtés ajoutés à la même époque. Une travée possède, à la clé et sur les doubleaux, des sculptures en bas-relief du 16e siècle. La nef se termine par une abside semi circulaire percée de fenêtres en plein cintre, encadrées de colonnettes à chapiteaux à crochets de la fin du 12e ou début 13e siècle. Le chevet à pans coupés à été surélevé à une époque ultérieure. »

La porte du collatéral nord est ornée de profils humains.

La cloche actuelle fut offerte en 1810 par Charles Jean Pierre Desmé Du Buisson, fils d’Auguste Jean Marie Desmé de Chavigny (voir Chavigny ci-après). Information tirée de l’article de A. Desmé de Chavigny, intitulé Lerné. Un clocher qui perd ses cloches, in BAVC 4.9, 1944.

À l’intérieur, statue du 17ème représentant un évêque portant une mitre, vêtu d’un rochet (vêtement de chœur porté par certains prélats) et d’une mitre. Vitrail représentant Saint-Martin. Il y avait aussi une statue, du 18ème siècle, de N.D. de Lorette, volée en 1970, et une statue, du 16ème siècle, représentant Sainte Néomoise, volée en 2007 ; selon la tradition, un seigneur de Lerné poursuivait de sa passion violente une jeune fille, qui implora le secours du Ciel ; l’un des pieds de cette fille, qui devint Sainte Néomoise, fut transformé en patte d’oie et le seigneur abandonna sa poursuite.

Lerné est la capitale des statues de Saint Martin en Indre-et-Loire et il y a plusieurs statues de Saint Martin dans le village.

Près de l’entrée du cimetière, se trouve une croix en pierre de tuffeau, sculptée en 1826 par l’abbé Paimparé (curé de Lerné de 1826 à 1858). Sur le socle, une main, un sablier ailé et la date sont inclus dans un cercle représenté par un serpent qui se mord la queue (ou ouroboros).

Près de bourg, au nord-est (1 route de Thizay), on peut visiter (sur réservation) le Picroboule qui abrite une salle de boule de fort, jeu traditionnel du Val de Loire qui se pratique avec des boules dont le centre de gravité est décalé, ainsi qu’un musée racontant l’histoire et l’évolution de ce jeu (voir https://www.chinon-vienne-loire.fr/culture/boule-de-fort/).

Maulévrier (près du bourg au nord-ouest

Le premier seigneur connu fut, en 1269, Aimery Sanglier, qui fut peut-être le père du Raimond Sanglier, cité en 1284 comme seigneur du fief de Lerné (voir Histoire) et le fief resta la propriété jusqu’en 1442 de la famille Sanglier, dont firent probablement partie les Sanglier, cités comme seigneur de La Noblaye à Lémeré et de La Chétardière à Cléré-les-Pins.

En 1442, le fief appartenait à Guillaume de Ballan (mort en 1453), également seigneur du château des Brétignolles à Anché, qui fut le grand-père de Michel de Ballan (mort en 1519), dit Capitaine Maulévrier (voir église ci-dessus), lequel fut le grand-père de Marguerite de Ballan, qui, en 1558, vendit le fief à François Le Roy, seigneur de Chavigny (voir ci-après)

Voir A. Desmé de Chavigny : Le vieux Lerné : le fief et le château de Maulévrier, in BAVC 4.8 (1943).

Article de wikipédia :

« Parmi les 6 fiefs existants au Moyen-âge à Lerné, Maulévrier compte parmi les plus anciens. Dans sa construction primitive, il s'agissait certainement d'un "hébergement", construction mi-bois, mi-pierres, édifiée au moment de l'arrivée des premiers peuplements à l'origine de cette paroisse, vers le xe siècle. Placé sur une motte dominant le village, le château est construit au centre d'un ovale et protégé par une double enceinte : des murs en partie détruits et des fossés comblés depuis fort longtemps. Percé d'un porche à arc brisé daté du xive siècle, avec galerie et tourelles au-dessus, le mur d'enceinte était renforcé au nord par une tour carrée, le Petit Maulévrier, dont il subsiste quelques vestiges, Les basses-cours occupaient l'espace entre le mur d'enceinte et les fossés secs entourant le château et délimitant sur la façade ouest une cour d'honneur rectangulaire pavée. La partie du château, à droite de la tour d'escalier, correspond à la construction la plus ancienne, à vocation défensive, avec une entrée en saillie desservie par un pont-levis (aucun vestige n'en subsiste) en parfait alignement avec le porche. L'observation des plus profonds murs de fondation de cette partie du château montre qu'ils sont appuyés sur le rocher grossièrement taillé et laisse apparaître des signes de reprise et un appareillage moins fin (moellons et taille grossière). Ceci contraste avec le reste de la construction de cette partie du bâtiment, datée du xie / xiie siècle et maçonnée en pierre de taille. Si la date exacte de ces premières constructions n'est pas connue, une charte de 1269 permet de savoir que des constructions primitives existaient antérieurement. »

Il y a aujourd’hui un restaurant : voir https://chateau-de-maulevrier.business.site/

À voir au nord

 

La Rochinerie : (nord-est) : manoir en partie troglodytique

Cessigny ou Cécigny (nord-est) :

Le premier seigneur connu de ce fief fut, en 1096, Yvon de Cessigny ; une de ses descendantes, Anne de Cessigny épousa en 1388 Jean de La Roche-Rabasté ; leur fille Anne de La Roche-Rabasté, citée en 1459, apporta le fief à son époux Hardouin de Maillé (mort en 1464), seigneur de L’Islette à Azay-le-Rideau (voir aussi Azay-sur-Indre).

Hardouin de Maillé fut le grand-père René de Maillé (mort en 1531), qui épousa en 1515 Françoise Le Roy, fille de Guyon Le Roy, seigneur du Chillou à Jaulnay et le fief passa à leur fils, Charles de Maillé (mort vers 1583), père de François de Maillé (mort en 1627), seigneur de L’Islette et de Jacques de Maillé (cité en 1627), seigneur de Cessigny.

Par la suite, Armand Léon Bouthillier (1628/1684), déjà seigneur de Chavigny et de Maulévrier, devint seigneur de Cessigny (voir aussi Betz-le-Château, La Roche-Clermault et Lémeré) et le fief fut réuni à celui de Chavigny.

Après Auguste Jean Marie Desmé Du Buisson (1764/1808), dernier seigneur des 3 fiefs, le château passa aux enfants de d’Auguste Jean Marie : Ferdinand Desmé de Chavigny, cité en 1834, et Aimée Virginie Desmé (morte en 1840), qui épousa en 1809 Jean Marie de La Lande et fut la mère d’Olivier Charles Marie de La Lande, lequel vendit Cessigny en 1848 à son fermier Louis Gouin.

Le château fort de Cessigny, du 15ème siècle, maintenant en ruines, comprenait un corps de logis, aujourd’hui en partie démolie, une haute tour d’escalier polygonale, dont le sommet est actuellement arasé et une chapelle, construite en 1625, en ruines elle-aussi. Il y avait également un souterrain-refuge du 16ème siècle. La ferme, quant à elle, date du 17ème siècle

 

Chavigny (nord-ouest) :

Le fief appartenait, à l’origine, à Gautier II de Montsoreau (1060/1134), cité dans la charte 251 (de 1096) du Cartulaire de Noyers ; ce dernier le donna à Gaufridus Malus Monachus (voir Le Chillou à Jaulnay).

En 1329, le seigneur était Hardouin Maumoine, descendant de Gaufridus, qui fut le père de Perrot Maumoine, cité en 1370, qui construisit le premier château, lui-même père de Jehanne Maumoine, qui épousa, en 1369, Guillaume I Le Roy (mort vers 1405).

Guillaume II Le Roy (1370/1424), leur fils, qui obtint du roi Charles VIII l’autorisation de fortifier le château, fut le père de Guillaume III Le Roy (1410/1495), également propriétaire de La Boulardière à Cinais, lequel fut le père de René Le Roy (1450/1512), chambellan de Louis XI, qui fut aussi seigneur de Sonnay à Cravant-les-Coteaux, ainsi que de Guyon Le Roy (1455/1525).

René Le Roy eut pour fils Louis Le Roy (mort en 1554), seigneur de Chaumussay, père de François Le Roy (1519/1606), lieutenant-général de Touraine, qui acheta Maulévrier (voir ci-dessus) et de Madeleine Le Roy, qui épousa en 1550 Jean de Rouville, lequel hérita du fief en 1607, après la mort de François Le Roy, décédé sans postérité. Voir aussi Nazelles à La Roche-Clermault.

Jean de Rouville, fut le père de Jacques I de Rouville (1553/1583) et le grand-père de Jacques II de Rouville (1580/1628), gouverneur de Chinon, lui-même père de François de Rouville, qui vendit, en 1634, ses fief à Claude Bouthillier (1581/1655), secrétaire d’État et surintendant des finances de Louis XIII, déjà seigneur de Maulévrier et de Nazelles à La Roche-Clermault.

Ce dernier eut pour fils unique, Léon Bouthillier (1608/1652), ministre d’État, (voir Betz-le-Château, Le Petit-Pressigny et Lémeré), lui-même père d’Armand Léon Bouthillier (1628/1684) et grand-père d’Armand Victor Bouthillier (1659/1729), qui fut le père de Claude Louis Bouthillier (1719/1774) et de Pauline Hortense Bouthillier (morte en 1742), laquelle épousa son cousin Louis Léon Bouthillier, cité en 1745 et 1755, et fut la mère de Gabrielle Pauline Bouthillier (1735/1822) (voir Le Petit-Pressigny).

Celle-ci épousa d’abord, en 1752, Joseph Ignace de Valbelle (1725/1766), lieutenant-général de Provence, puis, en 1772, Jean Balthazar d'Adhémar (1736/1790), ministre plénipotentiaire au gouvernement des Pays-Bas, qui, en 1774, vendit le fief à Marie Caillaud (1724/1780), veuve de Jean Pierre Desmé (1732/1772), procureur-général au Conseil souverain du Cap français et des îles de Saint-Domingue, et mère d’Auguste-Jean Marie Desmé (1764/1808) (voir église ci-dessus), qui fut le dernier seigneur de Chavigny et de Cessigny.

Informations tirées en partie de l’article d’A Desmé de Chavigny intitulé Notice sur l’ancien château de Chavigny in BAVC 1.8 (1914/1915).

Résumé de l’article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Chavigny

« Un manoir fortifié, auquel François Le Roy ajouta une aile en 1543, existait au 15ème siècle. En 1637, Claude Bouthillier modifie le château sur les plans de l’architecte du roi Pierre Le Muet (1591/1669). Seules les galeries Renaissance sont conservées, surélevées, comme jonction entre deux nouvelles ailes, et faisant office de fond de cour dans la perspective d'accès au château. L'ensemble est terminé en 1647, et les dessins sont publiés par l'architecte dans un recueil de ses œuvres

.

En 1839/40 les trois ailes du château sont abattues, et les matériaux remployés pour construire le petit château qui existe encore aujourd'hui. Du grand ensemble de Le Muet ne subsiste que la cour des communs, la plate-forme qui supportait le château, le portail qui y donnait accès, la chapelle et son escalier qui occupaient l'un des pavillons d'angle. »

Voir aussi l’article de l’historien Claude Mignot (né en 1943) : Le château de Chavigny à Lerné, in Congrès archéologique de France, 1997 (pages 153/168).

Chambres d’hôtes : voir https://www.bienvenueauchateau.com/chateaux/le-clos-chavigny/

À voir au sud-ouest

 

La Haute-Brosse (11 rue de La Brosse) :

Manoir du 15ème siècle, modifié au 16ème ; il reste une fenêtre à meneaux sur la façade sud et une tourelle d’angle, réaménagée au 18ème.

La Bourie :

Ce fief appartenait, en 1546, à Jean de Saulx, tailleur et valet de chambre du Dauphin (futur Henri II) et, vers 1658, à Jean Chezelles ; il s’agit peut-être de Jean de Chezelles, descendant de Méry II de Chezelles (voir La Noblaye à Lémeré), seigneur de Nueil-sous-Faye (Vienne).

Le logis comprend deux bâtiments du 16ème siècle, avec une cheminée de cette époque dans chaque logis, 3 fenêtres à meneaux dans un logis et la base d’une tourelle disparue sur la façade ouest du 1er bâtiment ; le pigeonnier circulaire a disparu.

 

La Gentilhommière (1, rue des Coudreaux) :

Les bâtiments, du 17ème siècle, remaniés au 18ème ; ont été habités en 1785 par Démétrius Stéfonopoli de Comnène (1749/1821), capitaine de cavalerie au régiment de cavalerie corse.

Il y a là actuellement deux gites (7 et 5 personnes) : voir http://www.gite.gentilhommiere-touraine.fr/


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