Les Hermites
Le nom de cette commune, située tout au nord du département et au nord-ouest de Château-Renault, apparaît pour la première fois au 11ème siècle, selon le dictionnaire de Carré de Busserolle, dans le cartulaire de l’abbaye de la Trinité à Vendôme, sous la forme Capella Hugonis seu ecclesiola quae dicitur Heremitarum, signifiant « La Chapelle de Hugon » ou « la petite église qui est dite des Hermites » ; mais peut-être s’agit-il de La Chapelle-Huon dans la Sarthe.
On le trouve ensuite, en 1353, sous la forme Les Hermittes, venant du latin eremita = homme qui vit à l’écart.
À l’époque gallo-romaine, l’agglomération était sur le territoire des Cénomans.
Histoire
Le toponyme Le Chaillou (déformation de « caillou ») (voir ci-après) indique peut-être la présence d’un mégalithe néolithique.
La fontaine Saint-Benoît (voir le lavoir ci-après) est considérée comme ayant fait l’objet d’un ancien culte païen.
Le fief, qui était une châtellenie appartint, au 13ème siècle, à Tancrède Le Gautier, en 1507, à Michel Lerasble et, en 1547, à Jean Fournier, receveur général des finances de Tours, maire de Tours.
À voir dans le bourg
Église Saint-Benoît (20 rue des Déportés) :
Église construite en 1122, modifiée au 15ème et au 17ème siècle.
À l’intérieur :
- Cadran canonial (mur sud)
- Bas-relief du 16ème (chapelle sud) intitulé La vision de Saint-Hubert: « Saint Hubert est à genoux, de profil, il regarde droit devant lui le cerf portant la croix entre ses bois. Présence de deux chiens, un debout, devant le saint, et un assis derrière lui. Son cheval porte le regard dans la même direction, il est situé en léger retrait derrière lui. En arrière-plan, un décor sculpté de forêt, au-dessus de la scène, à gauche, présence d'un ange tenant un phylactère ». Voir la notice de pop.culture PM37000225.
- Tableau du 16ème: La Vierge à l'Enfant dite Madone de Bridgewater. Copie du tableau de Raphaël (1483/1520), conservé à la National Gallery of Scotland à Edimbourg.
- Tableau du 18ème, conservé dans un cadre du 17ème, intitulé Sainte Conversation.
À l’ouest de l’église, le presbytère date du 19ème et a été restauré au 20ème.
Prieuré-cure aménagé aux 15ème et 16ème s. sur des caves du 12ème s. Vestiges du 16ème s.
Lavoir et fontaine Saint-Benoît (rue de La Fontaine, à l’ouest du bourg) :
Situé près d’un petit moulin, le lavoir possède un pignon, sur lequel est posée une étoile en ardoise. L’intérieur, en briques, présente la particularité d’avoir une cheminée et deux poutres, prévues pour égoutter le linge. Il recouvre une source captée par la fontaine Saint-Benoît.
À voir ailleurs
Vallières (nord-est) :
En 1777, ce fief appartenait à François Michel Antoine de Rancher (voir La Ferrière). Ce dernier fut le père de Rosalie Thérèse de Rancher (1761/1842), qui eut pour premier époux Alexandre Roger François Du Pouget de Nadaillac (1744/1794), qui émigra et sur qui le fief fut saisi puis vendu comme bien national en l’an II.
Il reste une tourelle défensive du 15ème siècle, avec ses archères, ayant sans doute servi ensuite de pigeonnier.
Le Chaillou (nord-ouest) :
Ce toponyme, qui est une déformation du mot « caillou » pouvait désigner soit un mégalithe, soit une borne, ce lieu étant près de la limite entre Les Hermites et Chemillé-sur-Dême.
Le fief appartenait, en 1624, à Gatien Du Perray, en 1660, à Marc Du Perray, en 1687, à Jacques Fredureau, juge au présidial de Tours, en 1724, au fils de ce dernier, Philippe Fredureau du Chaillou (mort en 1766), procureur du roi en l'élection* d'Amboise. Vers 1850, le domaine du Chaillou était la propriété d’Armand de Ruzé d'Effiat (1780/1870) (voir Chezelles, Courcoué, Faye-la-Vineuse).
Du manoir, du 15ème siècle, il reste une poivrière (tourelle avec un toit en cône), avec plusieurs meurtrières horizontales, flanquant un bâtiment, dont il ne reste que le pignon, sur lequel se trouve une grande fenêtre à meneaux.
Vautourneux (sud-est) :
Le premier seigneur connu de ce fief fut Jean de Bellanger, cité en 1574. Son fils (?) François de Bellanger, cité en 1600, gouverneur de Montrichard, fut l’époux de Françoise Du Bellay, descendante d’Hugues VII Du Bellay et le père de Gilles de Bellanger, cité en 1617, dont la fille Marie de Bellanger (née vers 1650) épousa Antoine de Bueil (1632/1684), fils aîné de Racan (voir Brèches, Bueil-en-Touraine, Couesmes).
Il ne reste que quelques vestiges de manoir du 16ème siècle mais les douves ont été conservées.