Ligré
Le nom de cette commune, située au sud-est de Chinon, apparaît pour la première fois en 1188, dans une charte du chapitre de Saint-Mexme, à Chinon, sous la forme « Terra de Ligreio », toponyme venant du gallo-romain Ligeriacus ou « domaine agricole du Riverain de la Loire ».
Histoire
Histoire antique :
On a découvert des haches polies du néolithique près du dolmen du Carroir Bon Air (voir ci-après), au Quellay (voir ci-après), aux Roches-Saint-Paul (voir ci-après) et au Saut-au-Loup (au nord-ouest), ainsi qu’une hache perforée en dolérite (roche éruptive dense, de couleur vert sombre) dans les alluvions de la Veude, près de La Chaperonnière (à l’est du bourg).
Le dolmen du Carroir Bon Air, situé près du bourg, à droite de la rue du dolmen, qui va vers Vau-Breton, mesure 7 m. sur 3.50 m. et sa table de couverture, composée de deux pierres distinctes, est effondrée au centre. À l’entrée du dolmen on peut voir trois dalles, qui pourraient être les vestiges d’un portique démantelé. Selon la légende, Gargantua jouait au palet avec ce dolmen, un pied posé sur le clocher de Ligré et l’autre sur celui de Lémeré.
Un polissoir portatif en grès blanc, mesurant 0,52 x 0, 38 m et pesant 32 kg, découvert au lieu-dit Touraine (voir ci-après) par Armand Moirin (1921/2012, maire dans les années 1980), se trouve au Musée-Carroi de Chinon
Selon Gustave de Cougny*, il existait aux Roches-Saint-Paul (voir ci-après) un tumulus de 5,5 m. de diamètre et de 1,5 m. de hauteur, près duquel il a trouvé une lame en silex, de la poterie et des ossements provenant de trois squelettes. Selon Armand Moirin, ce tumulus se trouvait plus précisément aux Chilloux (sud-ouest du bourg des Roches-Saint-Paul) mais il n’en reste rien aujourd’hui.
Au Saut-au-Loup (au nord-ouest), on a également trouvé une pièce de monnaie gauloise en bronze et une pièce en argent de Gordien III (empereur de 238 à 244) ainsi que des fusaïoles et de la céramique sigillée*. Une pièce de monnaie de Tetricus (empereur des Gaules de 271 à 274) ainsi que des fragments de marbre et des clous proviennent du site gallo-romain de La Fuye (voir ci-après).
D’autres domaines* existaient sans doute à La Villière (au nord-ouest), venant de Villaris ou « domaine rural », au Rouilly (voir ci-après), venant de Rulliacus ou « domaine du Rustre », à Sassay (voir ci-après), venant de Sattiacus ou « domaine de Sattius », à Turpenay (au sud-ouest), venant de Turpiniacus ou « domaine de Turpinus », à Vouguet (voir ci-après), venant de Valdeniacus ou « domaine du germain Waldenius » et à Ville Neuve (au sud-est), venant de Villa Nova ou « Nouveau Domaine », où des fibules (épingles) du 1er s. après JC, ont été découvertes.
Une voie gallo-romaine, qui allait de Poitiers à Tours, via Loudun et Azay-le-Rideau, entrait sur le territoire des Turons* au lieu-dit portant le nom caractéristique de Touraine (au sud-ouest du bourg, à la limite entre Marçay et Ligré), où elle peut encore être vue ; elle traversait le territoire de la commune en se dirigeant vers Rivière, où elle franchissait la Vienne au gué-de-La-Motte (voir Cravant).
Histoire du fief de Ligré :
Ce fief de Ligré appartenait, en 1681 à Maurice Picault et en 1695 à Jean Picault fils (1663-1707), prévôt de la maréchaussée de Touraine ; ce dernier, fils de Jean Picault, juge au bailliage* de Chinon, qui avait épousé en 1660, la pieuse Marie Daguindeau, était d’un caractère libertin, violent et dissipateur ; révoqué de sa charge et accusé de vol, il fit trois ans de prison mais, suite aux prières de sa mère, il se convertit et entra, en 1703, à l’abbaye Notre-Dame de la Trappe, où il devint frère Moyse.
En 1778, le seigneur de Ligré était le chanoine Fortuné Bouin de Noiré (1728/1809), fils de Louis II Bouin de Noiré (1691/1758), seigneur de La Roche-Clermault, de Ligré et de Sassay (voir ci-après), chanoine de Saint-Mexme à Chinon (voir le cimetière ci-après)
Histoire ancienne et moderne :
En février 1983, un souterrain refuge fut découvert à 450 mètres au nord-est de l’église et à 400 mètres du dolmen, au lieu-dit Les Pièces du chemin neuf. Un autre souterrain-refuge existe au Quellay (voir ci-après).
La voie ferrée qui allait de Port-Boulet à Port-de-Piles bifurquait vers Richelieu, juste après la gare de Ligré, située aux Roches-Saint-Paul, et près de laquelle il y avait un grand hôtel-auberge. Désaffectée, cette portion est devenue une voie verte. Voir https://www.voie-verte-richelieu-chinon.fr/
À voir dans le Bourg
L’église Saint-Martin est du 12ème siècle ; le clocher, du 15ème siècle, fut frappé par la foudre et reconstruit en 1987 ; modillons sculptés à l’extérieur et vitrail représentant Saint Martin à l’intérieur.
Selon le Dictionnaire de Carré de Busserolle*, il y avait, dans cette église, la chapelle Sainte-Catherine ou de Jaulnay, qui appartenait en 1778 à Étienne François Turgot, seigneur des Brétignolles à Anché (voir aussi La Haute-Chancelée, ci-après.
Le cimetière contient plusieurs tombes intéressantes, notamment celle de la famille Dujon (voir Sassay ci-après), celle de Jean Louis Bouin de Noiré (1727/1782), fils de Louis II et frère du chanoine, seigneur de Noiré à Marigny-Marmande et de Chezelles, premier président du tribunal de Tours, qui, à sa demande, fut enterré debout, ainsi que celle de Zélie Amélie Bourgine, épouse de Moïse de Cougny (mort en 1849), oncle de Gustave de Cougny* (voir Histoire antique), qui fut maire de Ligré et qui était le fils de Jean Pierre François de Cougny (1752/1815), propriétaire du manoir de Vau Breton (voir ci-après) . On peut aussi y voir une chapelle avec de beaux modillons sculptés.
À l’entrée du bourg, un viticulteur commercialise un vin de Chinon, dénommé « château de Ligré » mais il n’y a plus là de bâtiments anciens ; à côté, par contre, se trouve La Milaudière, du 15ème siècle, qui était peut-être la ferme du château, où il y a maintenant des chambres d’hôte. Voir http://www.milaudiere.com/
À voir au nord
Beauvais (nord-est) :
Le fief appartenait, en 1689, à Guillaume Drouin, également seigneur du Bois du Chillou à Marçay. Sa fille, Marie Anne Drouin, également propriétaire de La Fuye (voir ci-après) vendit la seigneurie, en 1771, à Bertrand Poirier (1726/guillotiné en 1793), époux de Marguerite Ragonneau (1724-1783), petite-fille de Jean Ragonneau (voir Lémeré).
Bertrand Poirier, dit des Bournais, était le fils de François Poirier, dit des Bournais (1696/1754) et le petit-fils de Bertrand Préjean, dit des Bournais (1665/1735), lui-même père Louis Poirier, dit de Narçay (1669/1764), de Joseph Alexandre Poirier, dit de La Tour (1700/1776) (voir Assay, Faye-la-Vineuse et Marçay) et d’Eustache Louis Poirier (1714/1769).
Un de ses fils, Jean Bertrand Poirier (1750/1821) (voir Marçay), quitta la France en 1791 et rejoignit l’armée des émigrés ; rentré en France, il se rallia aux rebelles vendéens. À la tête de 400 hommes, il participa le 12 juin 1793 à l’attaque de Chinon. Il refusa de signer la capitulation de 1795 et se cacha pendant plusieurs années ; il finit par récupérer le manoir de Beauvais, où il mourut.
Son fils François Camille Auguste Poirier, dit de Beauvais (né en 1786) vendit le manoir en 1827 à Jacques Louis Menier (peut-être de la même famille que les Menier de Chenonceaux) et le moulin (voir ci-après) à Philippe Nicolas Le Page
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097810
« Le corps de logis, en moellons enduits avec chaînages et encadrements des baies en pierres, rectangulaire et à deux niveaux, est desservi par un escalier de bois à balustres, sur plan carré. Celui-ci a remplacé la vis d'origine dans une tour hexagonale hors-œuvre [du 16ème s.]. Au 18e siècle probablement, les baies ont été repercées, surtout sur la façade antérieure. Des ailes latérales plus basses encadrent l'édifice. »
Chambres d’hôtes actuellement. Voir https://www.auprincegrenouille.fr/fr.
De l’autre côté de la route, sur les bords de la Veude, s’élève l’imposant Moulin de Beauvais, du 17ème siècle, qui appartenait, en 1827, à François Camille Auguste Poirier, dit de Beauvais (né en 1786) Voir ci-dessus.
Les Roches Saint-Paul (nord-est) :
Ce hameau, appelé autrefois Lieu des Roches de Saint Paul, est mentionné pour la première fois au 12ème siècle, dans un don fait à l’abbaye de Turpenay par « Guillaume Audeburgis des Roches Saint-Paul ». C’est maintenant le hameau le plus important de Ligré, avec beaucoup de belles maisons.
Il y avait là un prieuré fondé par l’abbaye de Cormery, dont le prieur avait droit de haute, moyenne et basse justice. Le premier prieur connu, en 1550, fut Eustache du Bellay (mort en 1565), futur évêque de Paris et cousin germain de Joachim.
En 1629, le prieur est Michel Le Masle (1587/1662), homme de confiance de Richelieu, dont voici l’épitaphe, dans la cathédrale N.D. de Paris : « Cy gist le corps de deffunct messire Michel Le Masle, prieur Des Roches, conseiller du Roy en ses conseils d'estat et privé, chantre et chanoine de l'église de Paris, décédé le 25 février 1662 âgé de 74 ans 6 mois. Priez Dieu pour son âme ».
En 1767, le prieuré fut réuni au collège de Chinon et supprimé. En 1778, le fief fut vendu à l’abbé Fortuné Bouin de Noiré (voir ci-dessus Histoire du fief et cimetière).
Le prieuré fut vendu comme Bien National le 21 frimaire an III (11 décembre 1794) à Louis Blucheau, fermier de ce prieuré, ensuite juge de paix du canton de Chinon, père de Marie Blucheau, morte à 25 ans, en 1829. La famille Blucheau était également propriétaire de Voizeray, à Assay.
Des bâtiments prieuraux, du 16ème siècle, il reste deux ailes et une tour polygonale, ainsi que le pigeonnier. L’église prieurale du 12ème, a été détruite vers 1942. C’est maintenant une propriété privée, très bien restaurée mais difficile à voir de l’extérieur.
Sur ce prieuré, voir l’article très complet d’André Montoux* Les Roches-Saint-Paul à Ligré, in BAVC 8.2.1978 (pages 205 à 215)
À côté, on peut voir la Closerie Saint-Martin, dépendance du Prieuré, avec des bâtiments du 14ème et du 17ème siècle.
À la sortie du hameau, en direction du bourg, sur la gauche, un moulin cavier*, du 19ème siècle, a conservé sa hucherolle en bois.
Les Hautes-Cours (nord-ouest) : manoir du 15ème siècle, avec une tour d’escalier carrée.
Le Vau Breton (nord-ouest)
Le Vau Breton (écrit aussi Vaubreton ou Veau-Breton), ancien fief relevant du Bois de Veude (Anché) et de l’abbaye de Cormery en 1698, est également un hameau de Ligré.
Là se trouve un manoir, du 15ème siècle, appelé autrefois la Drôlette et maintenant le Manoir-du Buis, en vente en 2014.
Cette belle maison possède une haute tour carrée, coiffée en pavillon ; la petite baie jumelle au levant évoque l’idée d’une chapelle et sur une pierre, on lit « l’amour universel du Christ » ; une inscription, datée de 1500 et relatant une grande mortalité qu’il y eut à Chinon se trouve dans l’encoignure d’une fenêtre ; dans le jardin, une autre inscription indique « le XXII avril 1787, gelée des vignes » ; petit pigeonnier mentionné dans un acte de 1756 ; blason gravé sur une lucarne.
Le propriétaire était peut-être en 1635 Isaac Dusoul (mort en 1649), juge au présidial de Chinon, qui a laissé son nom sur un mur. En 1756, la propriétaire, Louise Trottier, vendit la maison à son frère René Trottier (mort en 1766), notaire royal à Chinon. Cette maison appartint ensuite à Marie Louise Trottier (fille de René ?), qui en 1782 la vendit à Jean Pierre François de Cougny (1752-1815), (voir le cimetière, ci-dessus).
À voir au sud
La Chênaie (sud-est) : grosse ferme avec un imposant pigeonnier carré.
Villeneuve ou Ville Neuve (sud-est) : Cette ancienne ferme, devenue manoir, appartenait au 18ème siècle à la famille Gilloire. Jean Gilloire, avocat au parlement de Chinon et procureur du roi au grenier à sel de Chinon est cité en 1745. En 1787, le domaine fut acheté par Benoît Mingot, procureur au bailliage de Chinon.
Les bâtiments, avec une tourelle d’escalier polygonale, datent des 15ème et 16ème siècles. Le porche débouche sur la cour par une grande arcade en anse de panier, portant, à la clef, la date de 1733. Il y a un puits à margelle mais le pigeonnier a été détruit en 1958.
C’est une propriété privée, entourée d’arbres, qui la rendent invisible.
La Fuye (sud-est) : belle demeure, du 18ème siècle, avec un pigeonnier carré au toit à lanternon et, sur la façade, un cadran solaire gravé et peint avec la devise « Hora ultima Deo » (la dernière heure appartient à Dieu).
Le Bas Bray (sud-est) : Il reste, de cet ancien manoir du 15ème siècle, une tour d’entrée, en ruines, et l’ancienne chapelle Notre-Dame, qui sert de clapier. À partir de 1750, cette chapelle fut desservie dans la collégiale Saint-Mexme de Chinon ; le chapelain en était alors François de Gourcy « clerc tonsuré du diocèse de La Rochelle ».
La Rajace ou La Rajasse (sud-est) :
Ce toponyme apparaît pour la première fois en 1061, dans la charte 20 du cartulaire de Noyers*, qui cite un certain Guillaume de La Rajasse. Ce domaine, en effet, appartenait à cette famille, qui apparaît plusieurs fois dans ce cartulaire, avec également Pierre de La Rajasse (charte 175 de 1089) et Auchier de La Rajasse, « noble soldat », cité comme le donateur des terrains, où l’abbaye de Noyers fonda le prieuré de Champvent (à Chaveignes) (chartes 384 de 1112 et 398 de 1114).
Au 14ème siècle, la Rajace fut achetée par Jeanne II de Beauçay (morte en 1402), dame de Champigny-sur-Veude, qui épousa en 1376, Charles d’Artois (1328/1385) et, à partir de cette date, l’histoire de La Rajace se confond avec celle de Champigny-sur-Veude.
Selon une note manuscrite sur Ligré de M. Henri Dontenwille (mort en 2012, magistrat, adjoint à Ligré de 1977 à 1995) Claude de France (1499/1524), fille du roi Louis XII, allant à la rencontre de son fiancé, le futur François 1er, aurait passé une nuit à La Rajace, qui appartenait alors Louis I de Beauvau (1404/1462), seigneur de Champigny-sur-Veude.
Le logis actuel date du 16ème siècle. Une chapelle existait vers 1620 ; on y disait 3 messes par semaine, fondées par Louise de Bourbon (1482/1561), comtesse de Montpensier, épouse de Louis II de Bourbon-Vendôme (1473/1520), seigneur de Champigny-sur-Veude.
Il y avait près de La Rajace des carrières de pierre de taille ; cette pierre, très estimée, aurait été utilisée pour la construction du tombeau à Angers, du roi René d’Anjou (1409/1480), fils de Louis II d’Anjou (1377/1417), seigneur de Champigny-sur-Veude.
La Haute Chancelée (sud-sud-est)
Le fief appartenait, vers 1520, à Jean Potaire, seigneur de la Charpraie, à Neuil, époux d’Isabeau de Saffrey. André Quinard, son héritier, lieutenant général en Touraine, la vendit en 1564 à François Quineau, époux de Marguerite Du Val.
Au 17ème siècle, il appartenait à la famille de Baignan. Pierre II de Baignan ou de Baygnan (mort avant 1667), seigneur de Beaumené à Courcoué, épousa Anne de Lomeron. Leur fille Louise de Baignan (morte en 1672) épousa en 1669 Henri Bidé de Pommeuse (mort en 1678), seigneur de Basché, à Assay. Leur fille Henriette Bidé de Pommeuse (morte en 1706) épousa en 1686 Armand Louis de Ruzé (1645/1705).
Leur fils, Louis Auguste de Ruzé (1689/1747) vendit, vers 1723, le domaine à Madeleine Angélique de Montault, veuve de Pierre Guillaume Martineau (1643/1706), seigneur des Brétignolles à Anché, qu’elle avait épousé en 1696. En 1718, la fille de cette dernière, Marie Françoise Martineau (1698/1764) épousa Michel Étienne Turgot (1690/1751), marquis de Sousmont et maire de Paris ; ces derniers furent les parents du ministre Anne Robert Jacques Turgot (1727/1781) et d’Étienne François Turgot (1721/1785), gouverneur de Cayenne, père de Marie Anne Adélaïde Turgot, également propriétaire du château de Basse, à Chinon.
Un acte de 1721 fait une description précise de la propriété : la porte d’entrée en anse de panier avec un tympan triangulaire repose sur des pilastres doriques. La chapelle rectangulaire, dédiée à Sainte Marie Madeleine, a gardé son autel, son tabernacle et sa grille ; elle figure sur le registre de visite de 1776 avec la mention « au château de Chancellay, appartenant à monsieur le marquis de Turgot, en mauvais état, servant de grange », mais elle fut réhabilitée par la suite car on y trouve un vitrail des ateliers Lobin, daté de 1870.
Les bâtiments actuels, des 17ème et 18ème siècles, sont devenus une ferme.
Voir l’article d’André Montoux* : La Haute Chancelée à Ligré, in dans BAVC 8.8.1984
Sassay (sud-ouest) (voir Histoire antique) :
Le premier seigneur connu de ce fief est Guillaume de Varye (mort en 1469), général des finances du Languedoc (voir généralité*) sous Charles VII, cité en 1464, principal collaborateur de Jacques Cœur (1395/1400), qui avait épousé Charlotte de Bar (1443/1485). Cette dernière, après la mort de Guillaume de Varye, devint dame de Sassay et épousa Pierre Doriole (1407/1485), chancelier de France sous Louis XI puis 1er Président de la Chambre des comptes de Charles VIII.
La seigneurie resta dans la famille de Varye jusqu’à René de Varye, cité en 1582, puis, après de longs procès, la famille de Varye récupéra Sassay en 1646 et le donna (?), en 1655, à René de la Chastre (mort en 1665), Trésorier de France dans la généralité* de Bourges (voir La Baillardière à Berthenay).
Au 18ème siècle, Sassay appartenait au chanoine Fortuné Bouin de Noiré (voir cidessus), qui le légua à son petit-neveu Armand de Ruzé d’Effiat (1780/1870), maire de Chinon pendant la Restauration (voir Chezelles) ; ce dernier accueillit chez lui, en 1830, l’arrière-petit-cousin de son épouse, le baron Michel Menou-Dujon (1776/1841), qui devint ensuite propriétaire de Sassay (voir Luzé).
Michel Menou-Dujon fut le père d’Esther Dujon (1814/1894), épouse d’Edmond de Pascal (1810/1878), qui devint propriétaire de Sassay, qu’il vendit au vicomte Henri de Saint-Exupéry (1835/1906), grand-oncle de l’écrivain Antoine de Saint-Exupéry. Ce Michel Menou-Dujon fut également le père d’Élisabeth Dujon (1818/1886) (voir Chezelles), d’Henriette Gabrielle Dujon (1820/1879), enterré au cimetière, et d’Henri Louis Dujon (1830/1862) (voir Faye-la-Vineuse), lui-même père de Marie-Thérèse Dujon (1861/1930).
Le château de Sassay, du 16ème est formé de deux corps de logis en équerre. Il y a aussi un pigeonnier de la même époque.
Le Rouilly (sud-ouest) : hameau de Ligré, où il y a plusieurs vieilles maisons du 15ème siècle ainsi qu’un ancien puits.
Le Quellay (sud-ouest) : autre hameau de Ligré où l’on a découvert, en 1950, au lieu-dit La chênaie du Quellay, un souterrain-refuge qui comprend 6 salles reliées par des boyaux étroits, avec les habituels trous d’aération au plafond, et un puits vertical vers le haut qui pouvait lui aussi servir à cette fin. Banquettes le long des murs, feuillures de fermeture, des niches, emplacements de lampes et un silo creusé dans le sol. Dans la salle 1, au plafond effondré, qui sert d’entrée, le beau graffite représentant un personnage armé d’une épée et portant un sac, avec dans la main droite un bâton, et coiffé d’une sorte de mitre, est aujourd’hui disparu, par suite des effets du gel. Il en existe heureusement une photographie et un moulage exposé à la chapelle Sainte-Radegonde à Chinon.
Voir l’article très complet sur les souterrains-refuges de Touraine de Raymond Mauny* et Gérard Cordier* in BAVC 7.1.1967. Pour ce qui est du Quellay, voir page 35 ainsi que les figures 7 et 8.
La Huberdellière (sud-ouest), appelée aussi La Huberdière, a conservé une ferme du 18ème siècle ; c’était un bien noble, qui fut vendu comme bien national, en 1793, sur François Averne, chanoine de Saint-Mexme, à Chinon.
Le Grand Logis ou Le Haut-Vouguet (sud-ouest) :
Le fief appartenait, en 1412, à Guillaume de Sazilly, seigneur de La Salle d’Avon (Avon-les-Roches). En 1443, « Jehan Estoubleau, seigneur de Vougnet, dans la chastellenie de Chinon, (est autorisé) à fortifier son hostel ».
Selon l’article de l’abbé Michel Bourderioux* : L’affaire du Haut-Vouguet, Ligré 1750 in BAVC 7.4. 1970, il y a là des bâtiments du 15ème siècle, encastrés dans deux exploitations agricoles plus récentes, une tourelle d’escalier polygonale, ainsi qu’une cheminée Louis XIII au rez-de-chaussée, deux cheminées Louis XV à l’étage et un portail double, dont la porte piétonne est ornée du blason de la famille de Mondion. Le seigneur était à cette époque Henri Sanglier (1688/1749) (voir aussi La Noblaye à Lémeré), qui avait d’abord épousé, en 1711, Marie Anne de Mausson (1686/1714), dame du Haut-Vouguet, puis, en 1725 ; Marie Anne de Mondion (morte en 1727). Henri Sanglier fut le père, avec sa première épouse, de Jacques René Sanglier, né en 1713, assassiné en 1750 dans des circonstances qui ne furent jamais élucidées entièrement, et, avec sa seconde épouse, de Jeanne Marie Sanglier (née en 1727).
Les Treilles (sud-ouest) :
Une partie de ce domaine est un manoir du 15ème siècle. Gite (3 chambres, 6 personnes) :
Voir https://www.gites.fr/gites_gite-les-treilles-au-coeur-des-chateaux-de-la-loire-6-pers-_ligre_68109.htm