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Loches


Le nom de cette commune, située au sud-est du département et sur la rive droite de l’Indre, apparaît sous les formes Loccis et vicus Loccae, venant de Lucca ou « terres du gaulois Luccos », chez Grégoire de Tours, à la fin du 6ème siècle, où il existait donc une agglomération (vicus) ayant pris la suite d’une agglomération gauloise puis gallo-romaine.

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Le site fut occupé au paléolithique : silex taillés découverts au Bordage et à Fretay (voir ci-après), et au néolithique : silex polis trouvés sur le promontoire du château, à Fosse-Courtoise, à La Blanchardière et à Mauvière, au sud-est (voir ci-après), à Contray (voir ci-après), polissoir mobile à la Gaudinière, au sud-est. Des fragments d’une hache à ailerons de l’âge du bronze ont également été trouvés sur le promontoire du château.

À l’époque gauloise, à l’emplacement du château actuel, se dressait une citadelle, entourée d’une enceinte dont des vestiges encore visibles sur le mur d’enceinte, comme l’ont montré les recherches de Pierre Papin, archéologue au service départemental 37, qui a trouvé là des objets et une monnaie gauloise.

Par la suite, une agglomération gallo-romaine s’étendait à l’est du castrum avec un temple, dont les vestiges ont servi, au 5ème siècle après JC de fondations à une première église, fondée par Saint Eustoche, évêque de Tours et remplacée ensuite, au 11ème siècle, par la première église Saint-Ours (voir le Fort Saint-Ours, ci-après) ; un pilier de ce temple, connu sous le nom de « pilier aux dieux de l’Olympe », transformé en bénitier, se trouve maintenant à droite de l’entrée de la collégiale (voir ci-après). Voir Jean Vallery-Radot (1890/1971) : L’église Saint-Ours de Loches, in Bulletin Monumental 83, 1924 et Charles Lelong (1917/2003) : Recherches sur l’ancienne église Saint-Ours de Loches in Bulletin Monumental 132-3, 1974.

Au 1er siècle après JC, un aqueduc, « dit aqueduc de Contray » (nord-est), qui captait les eaux de la source d’Orfonds, à Ferrière-sur-Beaulieu, fut construit pour alimenter en eau une villa* située au nord-ouest des habitations modernes, déjà signalée par Gustave de Cougny* lors du Congrès archéologique tenu à Loches en 1869, et vue à plusieurs reprises par Jacques Dubois* (cf. BSAT, 1975, 1976 et 1979), où ont été trouvées des céramiques et des monnaies des 2ème et 3ème siècle. Cet ouvrage avait une longueur de 1,5 km pour un dénivelé de 9 mètres ; il en reste quatre piles en petit appareil.

Deux voies gallo-romaines traversaient le territoire de l’agglomération : celle qui suivait la rive gauche de l’Indre passait à Vignemont (sud-est du bourg), où il y avait une nécropole et où l’on a découvert de nombreuses céramiques dans le cimetière de la chapelle (voir ci-après), ainsi qu’une voie transversale, qui allait de Dangé-Saint-Romain à Thésée-la-Romaine ; cette dernière, venant de Varennes longeait le flan ouest de la citadelle et après avoir franchi l’Indre, continuait vers Beaulieu-lès-Loches, où passait une troisième voie, sur la rive droite de l’Indre.

Des domaines agricoles gallo-romains existaient sans doute au Château d’Armaillé (voir ci-après), venant d’Armaliacus ou « domaine d’Armalius), à Contray (voir ci-après), venant de Cuntheriacus ou « domaine du germain Cuntheri  », où une villa* a été découverte (voir ci-après), à Corbery (au nord-est), venant de Culberiacus ou « domaine de Culberius », où une clé antique en fer a été trouvée, à Fretay (voir ci-après), venant de Frettiacus ou « domaine de Frettius », à Neuville (à l’ouest) ou Nova Villa (Nouveau Domaine) et à Rigny (au sud-ouest), venant de Reginiacus ou « domaine du gauloias Reginius ».

Au 5ème siècle après JC, Ursus de Cahors (Saint Ours) implanta un monastère au nord du castrum (voir ci-après).

Histoire ancienne et moderne : 

En 742, le maire du palais Pépin III, dit-le-Bref (714/768) s’empare de la ville, qui faisait partie du duché d’Aquitaine.

En 840, un certain Adaland est nommé gouverneur de Loches par Charles II, dit le-Chauve (823/877).

En 887, Roscille, petite-fille d’Adaland épouse Foulque I d’Anjou et lui apporte Loches en dot. Son petit-fils, Geoffroy I d’Anjou, dit Grisegonelle (940/987) s’installe à Loches et fait construire la collégiale Saint-Ours (voir ci-après). Son fils, Foulques III d’Anjou, dit Foulques Nerra (970/1040) fait construite le donjon (voir ci-après).

Pierre Abélard (1079/1142) séjourna à Loches entre 1094 et 1099, où il reçut l’enseignement du philosophe scolastique Jean Roscelin (1050/1121), maître-es-arts à la collégiale Saint-Ours.

En 1152, le prieur de la collégiale était Thomas Pactius (mort en 1168).

Résumé de l’article https://fr.wikipedia.org/wiki/Loches#Histoire [annotations PMD]

« Après la mort d’Henri II Plantagenêt [(1133-1189), descendant de Foulques Nerra] et profitant que Richard Cœur de Lion [Richard I Plantagenêt (1157/1199)] soit retenu prisonnier, Philippe Auguste [1165/1223] intrigue avec Jean sans Terre [Jean Plantagenêt (1166/1216)], le frère de Richard Cœur de Lion et se fait donner Loches. Dès qu'il est libéré, Cœur de Lion accourt et reprend le château en 1194. Dix ans après, en 1205, Philippe Auguste prend sa revanche. Le siège dure un an. Loches est désormais une place-forte royale, confiée à Dreux IV de Mello [(1138/1218) voir Ferrière-sur-Beaulieu].

En 1249, la seigneurie de Loches passe définitivement au domaine royal après que Saint Louis [Louis IX] l'achète avec celle de Châtillon-sur-Indre pour 600 livres.

Fin mai 1429, après sa victoire à Orléans, Jeanne d’Arc vient rencontrer Charles VII pour le convaincre de se faire couronner. Agnès Sorel [1422/1450], favorite de Charles VII, habite souvent, de 1444 à 1449, dans le château.

Après avoir servi de résidence royale, le château de Loches devient une prison d'État sous Louis XI.

La ville de Loches connaît son âge d'or au xvie siècle, la chancellerie finie en 1551 et l'hôtel de ville [voir ci-après] en témoignent. Charles IX émancipe les bourgeois et habitants de la tutelle directrice des chanoines de Loches et accorde à la ville un statut de municipalité désormais dirigée par un maire et trois échevins.

Le mouvement révolutionnaire est suivi par la bourgeoisie et le clergé local. En 1791, le chanoine Pothier fait brûler la sinistre cage de Jean de La Balue [(1421/1491), voir La Riche]. L'année suivante, la commune élit son premier maire [agent municipal en fait], le citoyen [Jean] Picard-Ouvrard.

[NB Alfred de Vigny (1797/1863) est né à Loches, 10 rue des Jeux (à côté du Centre d’affaires Alfred de Vigny) où sa mère, Marie Jeanne Amélie de Baraudin (1757/1837), faisait partie d’une famille, qui eut quelques ennuis pendant la Révolution, voir Les Montains, ci-après, ainsi que Razay à Céré-la-Ronde et Chambourg-sur-Indre. Sa statue monumentale, œuvre de François Sicard (1862/1934), se dresse à l’entrée de la ville.

C’est à Loches également, que naquit l’explorateur Louis Delaporte (1842/1925), restaurateur des ruines d’Angkor, dans une maison se trouvant au n°1 dans la rue qui porte son nom, à l’est de la citadelle et en dessous du donjon.

Notons enfin que le chemin de fer arriva à Loches en 1878, grâce notamment au député Daniel Wilson, propriétaire des Montains (voir ci-après).]

Le jeudi 27 juillet 1944 eut lieu la rafle de Loches. La Gestapo aidée par la milice de Tours boucle la ville, plus de deux cents personnes seront arrêtées et questionnées une partie de la journée dans les locaux de l'école des filles Alfred-de-Vigny. Cinquante-huit hommes et six femmes seront dirigés vers la prison de Tours, puis vers les camps de déportation. Quarante-huit personnes ne reviendront pas des camps. Outre les civils, gendarmes et policiers furent également arrêtés, ainsi que le sous-préfet. [L’avocat] Raymond Mallet, membre des FFI, maire de Loches, [à la Libération, avec pour adjoint le résistant Georges Fily (1907/1978)] parvint à s'enfuir.

Le 20 août 1944 se déroula la bataille de Loches entre deux divisions de l'armée allemande (environ 20 000 hommes) et la résistance. Les Allemands l'emportèrent. Aucunes représailles grâce au docteur Martinet, chirurgien [il s’agit en fait du docteur Paul Martinais (1902/1959), qui s’installa à Loches en 1930, rue des Ponts, en face de l’hôpital où il exerçait] , qui accepta de soigner aussi bien les blessés allemands que les blessés français. Le lundi 21, quatre résistants furent repérés, dans la Prairie du roi, du côté de Corbery. Les Allemands les visèrent, à distance (700 m environ). On ne retrouva que trois corps (dont celui de Philippe Lablancherie) [je pense qu’il s’agit plutôt d’Yves Lablancherie (1924/1944)]

[Parmi les résistants, on peut aussi citer André Renard (1898/1954) (voir Esves-sur-Indre), conservateur à la bibliothèque municipale et l’architecte Edmond Rigaud (1890/1953).]

Un chef de maquis, le pseudo « capitaine » Le Coz (Georges Dubosq, faux capitaine mais véritable bandit assassin), est arrêté après la Libération, le 23 octobre 1944. Transporté à Tours en voiture cellulaire, il est traduit devant la cour d'assises d'Angers et dirigé vers la prison de cette ville. Jugé en octobre 1945, à 42 ans, dans la position allongée (il était semble-t-il atteint de tuberculose osseuse), il fut condamné à mort, puis exécuté le 16 mai 1946, debout, attaché à sa civière. »

À voir dans la citadelle

La citadelle, entourée d’une muraille, est accessible par la Porte Royale, datée de la fin du 12ème siècle et remplaçant une première porte du 11ème. Elle fut remaniée au 15ème avec pont-levis, fossé, mâchicoulis, meurtrières et terrasse à canons puis transformée en prison au 16ème siècle. Sa terrasse, avec une table d'orientation, est accessible aux périodes d’ouverture du Musée Lansyer et offre une vue panoramique sur la ville.

Le Musée Lansyer est l’ancienne demeure du peintre Emmanuel Lansyer (1835/1893). Ami du poète José-Maria de Heredia (1842/1905), il fut élève d'Eugène Viollet-le-Duc (1814/1879) et de Gustave Courbet (1819/1877). L'artiste fut considéré en son temps comme l'un des meilleurs peintres paysagistes, souvent récompensé et médaillé. Tout au long de sa carrière, il peignit plus de 1 500 toiles. Il fut également grand collectionneur d’art asiatique, de gravures et de photographies. En 1893, il légua à la Ville de Loches sa maison de famille, avec ses collections, afin qu’elle devienne un musée.

La collégiale Saint-Ours, édifiée aux 11ème et 12ème siècle, elle est remarquable par son portail polychrome sculpté de personnages et d'animaux appartenant au bestiaire du Moyen Âge ainsi que par ses deux pyramides énigmatiques, appelées "dubes", élevées vers 1165 pour couvrir la nef de l'église. L'église Saint-Ours renferme le tombeau de marbre d'Agnès Sorel, favorite officielle du roi Charles VII. À droite de l’entrée, le bénitier est un réemploi gaulois (voir Préhistoire et antiquité).

L’ancien presbytère a pris la place du logis prioral d’un ancien prieuré fondé au 11ème siècle ; subsistent aujourd’hui la crypte et l’absidiole nord du chœur de l’église priorale, qui a été l’église paroissiale jusqu’à la Révolution, époque où elle fut démolie. Habitation privée et chambres d’hôtes aujourd’hui ; voir https://www.chambres-hotes-loches.com/

Le Logis royal, bâti sur la pointe de l'éperon rocheux dominant la vallée de l'Indre aux 15ème et 16ème siècle, fut l'une des résidences favorites des Valois pendant la guerre de Cent Ans. La partie la plus ancienne, au sud, est ornée de quatre tourelles plus décoratives que défensives. La seconde partie, construite un siècle plus tard dans le prolongement nord, possède un style gothique flamboyant. Trois figures féminines y ont laissé leurs empreintes : Jeanne d’arc, Agnès Sorel et Anne de Bretagne (1477/1514), épouse de Charles VIII.

Le Donjon, érigé par Foulques Nerra, au 11ème siècle, est l'un des plus anciens donjons encore conservés en Europe. Il fut renforcé par de nombreuses constructions défensives jusqu’au 13ème siècle puis administratives et carcérales au 15ème siècle. Transformé en prison royale par Louis XI, il abrite les cachots du chroniqueur Philippe de Commynes (1147/1511) (reconstitution de la cage de bois bardée de fer), du Cardinal La Balue (voir Histoire ancienne et moderne) et du Duc de Milan Ludovic Sforza (1452/1508), qui exécuta des peintures murales pendant sa détention.

Maison à pans de bois (3 Place Charles VII) : cette maison du 15ème s. , située à gauche, juste avant l’entrée du château, fut l’une des rares maisons à pans de bois ayant résisté à l’incendie qui ravagea la ville pendant la Guerre de cent ans ; les blocs de tuffeau remplissant les intervalles entre les pièces de bois sont un ajout postérieur ; les ouvertures ont été refaites au 18ème s.

Il reste, dans la citadelle, deux vieux puits : l’un rue Lansyer et un autre, rue Thomas-Pictius, à côté de l’ancien presbytère (voir ci-dessus).

À voir dans la ville

Le Fort Saint-Ours (en dessous du château, à l’est) :

Il fut construit au 12ème siècle, au pied de l’éperon de la forteresse ; il avait 2 portes et on y accède par la porte nord, encadrée de 2 tours rondes ; il contenait la première église Saint-Ours, fondée au 11ème siècle, sur les ruines d’une église du 5ème siècle (voir Préhistoire et antiquité) ; un autre accès fut aménagé en 1738, à partir de la rue Quintefol (voir aussi, ci-après, maisons anciennes)

La ville ancienne, qui s’étendait à l’ouest, au pied de la citadelle, était défendue par une enceinte, flanquée de tours et percée de quatre portes, dont trois subsistent :

  • La Porte Picois (à côté de la mairie): construite dans la première moitié du 15ème siècle. Elle possède du côté intérieur une niche Renaissance ajoutée à l’époque de la construction de l’hôtel de ville (voir ci-après). L’original de la statue de la Vierge au Cœur, installée dans cette niche, est exposé dans la galerie Saint-Antoine (voir ci-après). L’horloge provient de la Chartreuse du Liget (Chemillé-sur-Indrois)
  • La Porte des Cordeliers (en bas de la Grande Rue), construite en 1497/98, avec une porte charretière et une porte piétonne, auxquelles on accédait par des pont-levis, couronnée de créneaux et de mâchicoulis, fut réhaussée à la Renaissance d’éléments décoratifs.
  • La Porte Poitevine (extrémité sud de la rue Louis Delaporte), citée au 13ème siècle et reconstruite au 15ème; il n’en reste que les pieds-droits qui l’encadraient et un fragment de courtine, qui la reliait à la tour Maillet, l’une des 3 tours subsistantes des remparts. Cette rue Louis Delaporte prolonge le mail Droulin, qui tire son nom du chirurgien René Vincent Droulin (1734/1808) (voir Ferrière-sur-Beaulieu).

L’Hôtel de ville, construit en 1519, contient l’un des premiers escaliers droits rampe sur rampe édifié à cette période. Deux lucarnes présentent respectivement la Salamandre couronnée de François 1er et le blason de Loches dont les trois fleurs de lys rappellent le statut de ville royale. Ce bâtiment a la même fonction depuis 500 ans.

La Tour Saint-Antoine (rue Saint-Antoine, près de la mairie) :

Construite entre 1529 et 1575 pour servir de clocher à une église, fondée par Hildegarde de Sundgau (985/1046), seconde épouse de Foulques Nerra, elle fut utilisée comme beffroi par la Municipalité après la Révolution française.

De plan carré, elle présente un décor caractéristique de la Renaissance avec ses frises à disques et losanges, ses niches ornées du motif de la coquille et ses pilastres surmontés de chapiteaux sculptés. Les deux derniers étages, octogonaux, sont entourés d’un balcon et sont surmontés d’un dôme, couvert d’une lanterne avec fleur de lys.

On peut parfois y monter lors des journées du patrimoine.

L’église Saint-Antoine (rue Descartes) :

Elle a été aménagée en 1812 dans l’ancien réfectoire du couvent des Ursulines, créé en 1626 et fermé à la Révolution, afin de doter la ville basse d’une église paroissiale, plus accessible que l’église Saint-Ours. Entièrement restaurée, elle contient notamment les tableaux suivants : Le repos de la Sainte-Famille (17ème ou 18ème s.) d’après Simone Cantarini (16121648), La Vierge adorée par les anges (17ème s.), d’après Pierre de Cortone (1596/1669) et une Descente de croix (1626) de Jean Boucher, dit Boucher de Bourges (1575/1632).

À droite de l’entrée a été placé en 2011 un calvaire provenant du cimetière du couvent.

La galerie Saint-Antoine, aménagée en 2010, à l’emplacement d’un appentis accolé à l’église, contient trois œuvres d’art majeures provenant de la Chartreuse du Liget à Chemillé-sur-Indrois : deux toiles achetées au Caravage (1571/1610) par le diplomate d’Henri IV auprès du Saint-Siège, Philippe de Béthune (1564/1649), frère de Sully : La Cène à Emmaüs et L'incrédulité de Saint Thomas ainsi qu’au Retable de la crucifixion, triptyque du peintre tourangeau Jean Poyer (actif de 1465 à 1498).

On peut aussi y voir plusieurs statues, notamment une Vierge au cœur du 16ème siècle, en tilleul, qui était sur la Porte Picois, remplacée aujourd’hui par une copie ainsi qu’une Vierge du 14ème ou 15ème siècle, offerte par la corporation des bouchers.

Maisons anciennes : on peut notamment noter :

Rue Quintefol (entre la citadelle et l’Indre) :

N°33 : Hôtel de la Gravière : cet hôtel particulier, du 17ème siècle, construit en tuffeau, est composé de trois corps de bâtiments en U encadrant une cour centrale, qui s'ouvre sur la rue par une porte surmontée d'un fronton courbe. À l'intérieur de la cour, le même type de fronton décore l'entrée principale de l'hôtel encadrée de pilastres doriques. Plus haut, une lucarne complète cet agencement au niveau du comble. À l'est des bâtiments, un jardin descend jusqu'à l’Indre. Intérieurement, un escalier à quatre volées et à rampes en pierre dessert les étages. Il appartenait en 1670 à Louis Guyet, receveur au grenier à sel de Loches.

Grande Rue :

N°4 : maison du 16ème, dont les fenêtres sont encadrées de pilastres doriques 

N°5 : maison du 16ème, dont le 1er étage présente un linteau décoré d’un masque, avec les têtes d’un homme barbu et d’une femme aux cheveux épars.

N°15 : maison du 15ème.

Rue Saint-Antoine :

N°5 : la maison, du 16ème, englobe, au fond d'une cour intérieure, une tour de l'enceinte médiévale de la ville et s'appuie sur le rempart. Elle s'ouvre sur cette cour par une série de loggias sur plusieurs étages ; une tour d'escalier à pans coupés dessert les étages.

N°23 : hôtel Nau :  les disques d'ardoise incrustés à mi-hauteur de la tour d'escalier sont destinés à imiter la polychromie des marbres italiens. Le reste de l'édifice témoigne aussi de la Renaissance, avec les fenêtres encadrées de pilastres doriques aux colonnes épaisses et chapiteaux très simples, et les trois loggias Renaissance Italienne. Le nom de la maison provient de la famille Nau-de-Noizay (voir aussi La Croix-en-Touraine), qui l'acheta en 1757. Ce fut ensuite un café puis un hôtel commercial : l'hôtel de Saint-Antoine.

Rue du Château :

N°8 : Cette célèbre construction, appelée à tort La Chancellerie, datée de 1551, présente une façade Renaissance, plaquée sur une maison du 15ème siècle, appartenant à la famille Haincque (voir Le Puits Gibault), qui comprenait 3 bâtiments en fer à cheval autour d’une cour donnant sur la rue et que l’on peut encore voir en pénétrant sous le porche.

Sur cette façade, on remarque des chapiteaux doriques et composites, une frise ornée de têtes de bœuf (bucranes) et de taureaux, un cartouche en haut à droite avec les devises Prudentia nutrisco (je me nourris de prudence) et Justicia regno (je règne par la justice), faisant sans doute référence à Henri II, dont on voit, en dessous, sur la colonne d’angle, le monogramme, présentant un H entrelacé de 2 D (Diane de Poitiers) ou de 2 C (Catherine de Médicis) !

Au fond de la cour, un corps de bâtiment, ajouté au 18ème siècle, rejoint l’ancien rempart du 15ème et abrite une exposition permanente retraçant l’histoire de Loches.

N’10 : Maison du centaure (16ème/17ème) : elle tire son nom d’un fragment de relief, provenant d’une ancienne cheminée et incrusté au-dessus de la grande fenêtre du premier étage, qui représente Déjanire, Hercule et le centaure Nessus.

Cette maison fut la propriété, en 1960, de Geneviève Chaumeny (1911/2006), 1ère adjointe au maire de 1965 à 1977.

N° 19 : Maison Agnès Sorel (15ème/17ème) : la porte ouverte dans la façade principale est surmontée d’un fronton triangulaire dans lequel il y a un buste féminin, qui a été bûché ; escalier à vis du 15ème à l’intérieur.

Rue Saint-Ours (dans le Fort Saint-Ours, en dessous du château, à l’est, voir ci-dessus) : 

N° 13 et 15 : la Maison de l’écuyer, du 16ème siècle.

N° 17bis :la Maison de l’argentier du Roy, du 15ème siècle, où l’on peut louer aujourd’hui des chambres d’hôtes ; voir https://www.booking.com/hotel/fr/la-maison-de-l-39-argentier-du-roy.fr.html

Rue Picois (nord-ouest du bourg, en dehors de la ville ancienne) :

N°6 : Hôtel de France, construit au 19ème siècle.

N°36 : Hôtel Couet de la Turmelière.

N° 42/44 : Maison du 16ème : les bâtiments très largement remaniés ne sont pas visibles de la rue ; celui situé au nord de la cour garde ses sculptures Renaissance. Une cage d'escalier sur plan carré renferme un escalier à vis ; elle est accostée d'une travée de loggias.

Rue René Boylesve (au sud-ouest du bourg)

N°36 : ancien grenier à sel, devenu un gite ; voir https://www.gites-touraine.com/location-vacances-Gite-Anciens-Greniers-a-Sel-a-Loches-37G18311.html

Moulin des Cordeliers (1, rue des Ponts) :

Ce moulin à eau sur l’Indre, aménagé au moyen-âge, était une annexe du couvent voisin des Cordeliers, rebâti au 18ème siècle et occupé aujourd’hui par des logements.

Devenu un relais de Poste au 18ème siècle, il fut ensuite, en 1806, transformé puis en filature par Thomas Valery Armfield (1750/1829), industriel anglais émigré en Indre-et-Loire, avec sa fille, Louise Sensitive Armfield (1793/1871) ; on y fabriquait des draps, des couvertures et du Trentin, tissu de qualité ayant donné naissance à l’expression « se mettre sur son trente-et-un ».

Redevenu un moulin en 1902, qui fonctionna jusqu’en 2000, l’ensemble fut réhabilité en 2002 pour devenir une résidence de tourisme. Voir https://www.touraineloirevalley.com/residence-de-tourisme/le-moulin-des-cordeliers-residence-pierre-vacances-loches/

Hôtel Dieu, aujourd’hui Centre hospitalier Paul Martinais (1 rue du docteur Paul-Martinais) :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097826 [annotations PMD]

« L'hôpital fut fondé en 1620 par Suzanne Dubois [morte en 1626], religieuse de l'ordre de Saint-Augustin. Il fut agrandi en 1629. La chapelle fut construite par le duc d'Epernon [Jean Louis de Nogaret de La Valette (1554/1642), favori d’Henri III, gouverneur de Loches], en réparation de voie de fait dont il s'était rendu coupable vis à vis de l'archevêque de Bordeaux [Henri d’Escoubleau de Sourdis (1593/1645), également lieutenant-général de la marine royale, qui avait attribué le désastre de Fontarabie en 1638, au fils aîné du duc, Henri de Nogaret de La Valette (1591/1639)].

Au 18e siècle furent élevés l’important corps de bâtiment fermant la cour au nord, et deux hauts pavillons prolongeant la chapelle à l’est et à l’ouest. A l’ouest de la cour se trouve le bâtiment du 17e siècle dont le rez-de-chaussée comporte une grande salle qui servait à l’origine de salle de communauté aux religieuses. »

En fait, l’hôpital prit la place de l’Hôtel-Dieu, qui existait depuis le moyen-âge mais qui avait été abandonné et était devenu « un repaire de vagabonds et de libertins » ; il fut restauré et remis en service par l’abbé Pasquier Bourray (1594/1651), qui avait fondé un ordre de religieuses hospitalières de Saint-Augustin, dont faisait partie Suzanne Dubois.

Au 18ème siècle, le maître-chirurgien (chirurgien en chef) était Pierre Élie Lamblardie (mort en 1787), dont le fils, Jacques Élie Lamblandie (1747/1797) fut le fondateur de l’école polytechnique.

Sur le mur sud de l’hôpital, se trouve un cadran solaire daté de 1752.

Château d’Armaillé (rue du docteur Paul-Martinais) :

Il a été construit en 1863, sur l’emplacement d’un ancien couvent de capucins, par l’architecte Ferdinand Collet pour le comte Arthur de Marsay (1836/1888), conseiller général et maire de Chemillé-sur-Indrois, fils de Côme Édouard de Marsay (1804/1838), maire de Loches et nommé d’après la fille du comte, Jeanne de Marsay (1874/1939), dite vicomtesse d’Armaillé, épouse de l’officier de cavalerie Henri de La Forest d’Armaillé (1863/1937).

Vendu au département en 1947 ; il a abrité la sous-préfecture jusqu’en 2017 puis la Maison départementales des solidarités jusqu’en 2020, avant d’être vendu à un homme d’affaires.

En face de ce château, la Chapelle Notre-Dame des Péris, citée dès le 12ème siècle, a été reconstruite au 19ème ; elle a été édifiée en souvenir des noyés (les « péris ») des crues de l’Indre.

Ancien palais de justice (place de Verdun) :

Cet ancien tribunal d’instance, construit en 1860, dans un style néo-classique, par les architectes Gustave Guérin et Ferdinand Collet, a été supprimé en 2010 et est devenu un hôtel 4 étoiles (Best Western Plus). Voir https ://www.hotel-citeroyale.com/

Deux lavoirs existent encore :

  • L’un, au nord, est un lavoir privé, situé sur un bras de l’Indre, avenue Louis XI (accessible par un chemin partant tout de suite à droite après le pont sur l’Indre, à côté de l’office de tourisme.
  • L’autre, au sud de la ville, rue de la Fontaine du vivier, sur le Ruisseau de Mazerolles, a été construit au 19ème siècle et restauré en 2002.

Les Montains (faubourg nord)

Ancien fief appartenant, en 1491, à Hector de La Jaille (mort vers 1499), seigneur de La Mothe-Yvon à Marcilly-sur-Vienne et de Profond Fossé à Trogues (voir aussi Ciran) et en 1723, à Joseph Duriflé, lieutenant de la maréchaussée de Loches. Il appartint ensuite à la famille de Baraudin.

Le château a été édifié au 16ème siècle. Au moment de la Révolution, ce château était la propriété de Bernard de Chambray (1752/1797), commandant de la garde nationale de Perrusson, qui avait épousé en 1774 Jeanne Louise Charlotte de Baraudin (1755/1793), fille de Louis Honorat de Baraudin (1710/1768), également seigneur du fief d’Orfonds à Ferrière-sur-Beaulieu). Par la suite, il fut acheté en 1869 par Daniel Wilson (1840/1919) (voir Chenonceaux).

Ces informations sont tirées d’un article d’André Montoux*, intitulé Les Montains à Loches, in BSAT 38, 1978 pages 831 à 843.

Vignemont (faubourg sud)

Chapelle : cette ancienne chapelle, qui est une propriété privée (voir https://www.missionsaintbenoit.fr/) est accessible par la rue de Vignemont, au sud de la citadelle.

Article https ://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097820

« Il s’agit d’une chapelle sépulcrale dépendant de la paroisse Saint-Ours et construite sur un terrain qui est peut-être le plus ancien cimetière de la ville. La chapelle, telle qu’elle subsiste aujourd’hui, a été construite à la fin du 12e siècle, mais son couvrement ne fut jamais terminé, peut-être à cause du siège de 1203 par Philippe Auguste. Elle est constituée d’une nef unique de plan rectangulaire à deux travées et d’une abside semi-circulaire. Le décor sculpté (feuilles d’acanthe, etc.) présente une grande finesse d’exécution. L’édifice a reçu une ornementation picturale au 14e siècle, mais peu de ces peintures sont encore lisibles. Le cimetière et l’église furent abandonnés au cours du 18e siècle : le Conseil de la Ville avait décidé en 1769 de fermer la chapelle, endommagée par un écroulement partiel du rocher qui avait entraîné celui du cul de four de l’abside et de la louer à des particuliers ; elle fut alors transformée en grange avant d’être vendue comme bien national en 1793. »

Carrières de tuffeau (52ter, rue des Roches) :

Résumé de l’article : https ://www.touraineterredhistoire.fr/2016/08/17/la-carri%C3%A8re-de-vignemont-un-monde-souterrain-%C3%A0-d%C3%A9couvrir/

« Ces carrières sont l’un des plus vastes réseaux souterrains de la région. Une véritable ville souterraine d’environ 17km qui propose un parcours éclairé et aménagé de 750m. Ouvert au public en 1998 par sa propriétaire. Déambulation d’1h30 dans ce monde souterrain, jadis lieu d’extraction de la pierre de Tuffeau qui a servi à construire les édifices de la région comme le château de Loches, la forteresse et les habitations et églises. Toute la région vivait au rythme de l’extraction de la pierre.

Lors de la visite on peut découvrir le travail des carriers, leurs outils, ainsi que d’étonnantes sculptures sonores aux détours des galeries. Plusieurs tableaux mettent en scène des mannequins, de l’outillage et des reproductions fidèles d’anciens outils, Ainsi que la scie du dernier carrier de Loches gravé de ses initiales.

À 300 m de l’entrée, 30 m sous le niveau du plateau, présence d’une fontaine alimentée par une source souterraine et d’un puits de lumière (ancien puit de prospection des carriers pour vérifier la qualité de la pierre). Outre l’extraction du Tuffeau, ces caves ont servi durant des siècles de champignonnières, de refuges lors des guerres pour les habitants, le bétail et les récoltes, de caves pour la conservation du vin et d’habitations troglodytiques. »

Ces carrières sont actuellement fermées.

À voir au nord

Les Ées (nord-est) : la loge de vigne, située à droite de la D 764, entre les 2 ronds-points, au niveau du hameau (commune de Ferrière-sur-Beaulieu), du 18ème siècle, s’est effondrée en 2015.

Vauzelle (nord-ouest) : château du 19ème siècle.

La Berthelière (nord-ouest) :

Le château appartenait, en 1787, à Louis-Ours-Victor Potier de la Berthelière, procureur au bailliage* de Loches.

Ce château du 16ème siècle, avec deux tourelles percées de meurtrière et un pigeonnier-porche du 17ème, flanqué d’une tourelle d’escalier fut agrandi au 18ème puis modifié vers 1860 par l’architecte Ferdinand Collet (voir ci-dessus).

À voir à l’est

Sansac (rue du Docteur Paul-Martinais, à la limite avec Beaulieu-lès-Loches) :

Le château a été bâti sous le règne de François 1er par Louis Prévost de Sansac (1488/1576), gouverneur et lieutenant général d'Angoumois, grand fauconnier de France et frère d'Antoine Prévost de Sansac (1506/1591), archevêque de Bordeaux.

En 1689, Sansac appartenait à Madeleine Luthier (morte en 1699), veuve de François II de Vonnes (baptisé en 1617) et fille de René I Luthier (1586/1636) (voir Azay-sur-Indre).

Armand Charles Marie de Riencourt (1700/1787), commissaire des guerres principal de la généralité de Tours, mourut à Sansac.

Après la Révolution, Sansac fut acquit par Joseph Louis Cyprien de Bridieu (mort en 1835) ; son fils, François Henri Antoine de Bridieu (1804/1872), né et mort à Sansac, fut député d'Indre-et-Loire de1871 à 1872 ainsi que conseiller général du même département de 1848 à 1872, (voir Beaulieu-lès-Loches). Le fils de ce dernier, Louis Marie Alfred de Bridieu (1843/1892) naquit et mourut également à Sansac.

Le château appartenait, en 1899, à Antoine Berthon, ingénieur à Paris et, en 1914, à René Jahan de Lestang, fils d’Edgar Jahan de Lestang (1843/1902) (voir Orbigny).

Un des derniers propriétaires fut le dessinateur et peintre Pierre Laurent Brenot (1913/1998), mort dans le château de Sansac.

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Sansac_(Loches)

« Le château se compose d'un logis central, à un étage surmonté d'un comble entre deux hauts pignons, prolongé de part et d'autre par deux pavillons sans étage. Des communs sont construits plus tardivement à l'écart.

Le buste de François Ier, qui semble un des plus fidèles portraits du roi, est une copie de l'original ;

Sur la façade, le niveau du plancher de l'étage est marqué par une double frise de cercles qui a été prolongée sur les pavillons rajoutés au xixe siècle. L'escalier d'accès aux étages, au-dessus du perron, se signale en façade par la présence de quatre paires de baies géminées en plein cintre. Il se termine par un comble couronné d'un clocheton. »

À voir à l’ouest

Fuye de La Bouchardière (route de Manthelan, D 760) :

La métairie de La Bouchardière est citée en 1358 en tant qu’hébergement (auberge).

Le pigeonnier a été construit en 1648 par Nicolas II Sauvage (baptisé en 1598), sieur de La Bouchardière, lieutenant général de Loches ; il est couvert d’un toit conique surmonté d’un petit édicule pour l’accès des pigeons et entouré d’une corniche empêchant les prédateurs de monter dans le pigeonnier ; il comprend 308 boulins*.

Ce pigeonnier a été transformé en habitation au 19ème siècle puis rénové en 2003 et déplacé pierre par pierre de quelques mètres pour permettre l’élargissement de la D 760.

Bussière ou La Bussière :

Le fiel, cité dès 860, appartenait en 1235 à Églantine de Palluau (née en 1192), fille de Geoffroy de Palluau (1170/234), seigneur de Montrésor. Il fut ensuite la propriété de la famille Barbe (1270/1304), de la famille Bezille (1375/1512), puis de la famille de Maussabré (16ème/19ème siècle) ; le premier seigneur de cette famille fut Claude de Maussabré, cité en 1554, et le dernier, son lointain descendant, à la 7ème génération, Charles Louis de Maussabré (1750/1821) (voir Chanceaux-près-Loches). Cependant le château appartint encore à cette famille jusqu’en 1936.

Plus près de nous, les propriétaires furent la chanteuse Chantal Goya (née en 1942) et son époux, l’auteur-compositeur Jean-Jacques Debout (né en 1940), puis Chantal Bouvier de Lamotte (née en 1954), miss France 1972, qui le vendit, en 2013, pour 2,7 millions d’euros.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097822

« Un corps de logis est prolongé de deux ailes en retour d'équerre. A l'angle intérieur de l'aile sud se trouve une tour polygonale d'escalier. A l'angle qui lui fait pendant, une chapelle rectangulaire a été édifiée à la Renaissance. Elle est éclairée par six fenêtres en plein cintre, encadrées de pilastres et surmontées d'une frise ornée de médaillons. Sur le corps principal, les ouvertures du premier et les lucarnes sont Renaissance. L'aile méridionale est gothique, avec une porte d'entrée en tiers point et une échauguette à l'angle sud-ouest. Trois autres échauguettes ont été rajoutées à la fin de l'époque romantique. A l'angle sud-est se trouve une grosse tour cylindrique avec chemin de ronde aux mâchicoulis ornés de trèfles. Celle qui lui fait pendant au nord-est date du 19e siècle. L'extrémité de la façade nord a dû être surélevée en pavillon au 19e siècle, lui-même chargé de deux échauguettes pour obtenir un effet de symétrie contraire au 15e siècle. »

Grand Vau :

Le château a été fortifié en 1588 par autorisation du roi Henri III. Il appartenait, en 1662, à Anne d’Anglerais, en 1712, à Charles Touchard (1687/1739), en 1735, à Jacques Odart également seigneur de Parigny (voir Chinon) ; son fils, Jacques Jean Baptiste Odart, né en 1734 et cité en 1768 (voir le fief de Saint-Michel à Chédigny) fut le père d’un autre Jacques Odart, dit de Parigny, qui épousa en 1793 Thérèse de Maussabré (mort vers 1867), cousine de Charles Louis de Maussabré (voir Bussière, ci-dessus).

Aujourd’hui Lycée professionnel Sainte-Jeanne-d’Arc : voir https://saintejeannedarc.apprentis-auteuil.org/

À voir au sud

Mauvière :

Le fief de Mauvière appartenait, au 11ème siècle, à Archambaud de Buzançais (né vers 975), seigneur qui le laissa, avec d'autres domaines, à Lisois d’Amboise (990/1065), époux de sa fille Hersende de Buzançais (née vers 1010).

À partir du 15ème siècle, le fief fut la propriété de la famille de Cigogné, parmi laquelle on peut noter Georges de Cigogné, cité en 1570, dont la veuve, Claude Grellet, fille de Méry Grellet (voir Ciran), épousa en 1574 Jean Gigault de Bellefonds.

Puis, à partir du 17ème siècle, la famille de Baraudin posséda le domaine : Honorat de Baraudin, cité en 1627 fut l’arrière-grand-père de Louis de Baraudin (né en 1677), lieutenant du roi à Loches, lui-même père de Louis Honorat de Baraudin (1710/1768), dont la fille épousa Bernard de Chambray (voir Les Montains, ci-dessus).

La Tour de Mauvière, du 14ème siècle, est le vestige d’un château médiéval qui occupait l’extrémité d’un éperon rocheux, à deux kilomètres au sud du château. Dans le système de défense de Loches, elle constituait un poste avancé au sud. Elle fut achetée par la ville en 1920.

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Mauvi%C3%A8res

« La tour comportait cinq étages composés chacun d’une salle unique, séparés par des planchers ; tous les aménagements intérieurs ont disparu, mais la trace de ces planchers ainsi que des cheminées servant à chauffer les salles subsistent. La partie supérieure des murs ainsi que la toiture à deux pans ont également disparu. Les murs sont montés en grand appareil de pierre calcaire de taille qui enserre un blocage de moellons irréguliers noyés dans du mortier.

Il ne subsiste des autres bâtiments du château que quelques pans de murs et des galeries creusées dans le coteau, dont la tradition rapporte que l'une d'elles permettait de rejoindre le château de Loches. »

La Folie (sud-ouest) :

Le château, du 19ème siècle, appartenait en 1911 à Anatole Suzor (voir Ferrières-sur-Beaulieu).

 

Le Puits Gibault (sud-ouest), souvent appelé improprement Puygibault :

Les informations ci-dessous proviennent, pour la plus grande partie, d’un article d’André Montoux* intitulé Une vieille famille lochoise : les Haincque de Puy Gibault, BSAT 40.1984 (pages 1027/1043).

Le premier propriétaire connu fut Guillaume Sauvage, cité en 1542, abbé de Baugerais à Loché-sur-Indrois. Par la suite, le domaine appartint à Jean I Morin (1540/1606), dont la fille, Claude Morin (1581/1649) épousa en 1605 Jean Chaspoux (voir Betz-le-Château).

[Remarque PMD : ce Jean I Morin fut peut-être aussi le père d’un autre Jean Morin, maire de Loches, cité en 1661 (voir Ligueil), qui fut le père de Marie Morin, mère de Jean Bernard Louis de Saint-Jean, baron de Pointis, qui naquit à Loches en 1645.]

Claude Morin et Jean Chaspoux furent les parents de Madeleine Chaspoux (née en 1620), qui épousa Alexandre Haincque (mort en 1691), et d’Élisabeth Chaspoux (née en 1626), qui, pour sa part, épousa en 1649, le frère d’Alexandre, Adrien I Haincque (né en 1617), officier au grenier à sel de Loches et receveur des tailles.

Ceux-ci eurent pour fils Adrien II Haincque (1651/1719), père de Marie Madeleine Gabrielle Haincque (née en 1690), épouse de François Auger (né en 1680), seigneur de la Roche-Bertault à Ciran, et mère d’Anne Jeanne Auger (1724/1801), qui épousa en 1756 Jacques Prudence Bruley (voir ci-après) ainsi que d’Adrien III Haincque (1685/1753), qui fut le père de Pierre Haincque (1716/1787), procureur du roi aux Eaux-et-Forêts, maire de Loches de 1774 à 1780.

Son fils Adrien Pierre Marie Haincque (1749/1825), fut maire de Loches en 1787, puis, après avoir été emprisonné de 1793 à 1794, président du tribunal de Tours et conseiller général de 1820 à sa mort.

En 1758, le propriétaire était Gilles Moreau, officier au grenier à sel de Loches, dont les héritiers vendirent le domaine, en 1763, à Jacques Prudence Bruley (1725/1799) (voir Chemallé à Courçay), qui fut le père de Pierre Louis Maurice Bruley (1759/1833), substitut du procureur au tribunal de Loches.

En 1834, les héritiers de ce dernier vendirent la propriété à Hippolyte Jean Marie Breton (1797/1877), qui fut le père de Camille Marie Louis Breton (1836/1908), maire de Verneuil-sur-Indre et conseiller général ainsi que d’Ernest Marie François Breton (1838/1906), président du tribunal de Bar-sur-Aube, lequel, avec son épouse Suzanne Louise Morillon (morte en 1939), fit reconstruire le château, de 1884 à 1886, par l’architecte Ferdinand Collet. Leur fille mourut sans enfant en 1963 et le château fut acheté en 1964 par la municipalité de Loches, dont le maire était alors le vétérinaire Élie Rossignol (1897/1978), maire de 1945 à 1965.

Le domaine devint ensuite une maison de retraite, puis une unité de soins et enfin un EPHAD (voir https://www.ch-loches.fr/presentation-ehpad.html). Le château, qui ne fait pas partie du domaine est actuellement laissé à l’abandon.

La Rousselière (sud-ouest)

Ce manoir du 15ème siècle a été remanié au 17ème et au 19ème ; il est flanqué d’une tour cylindrique, qui s’est écroulée vers 1960 et qui a été reconstruite ; une bretèche (petit avant-corps défensif) surmonte une petite porte en anse de panier ; pigeonnier-porche du 17ème.

Gite et location possible : voir http://www.larousselliere.com/

Fretay (sud-ouest) :

Il y eut d’abord là, une commanderie des Templiers, citée en 1199 sous la forme Domus de Templo de Fracteio. Le commandeur avait le droit de haute, moyenne et basse justice.

Parmi les commandeurs, on peut noter Geoffroy de Charnay (1251/1314), cité en 1295, qui devint ensuite commandeur de la Normandie et qui fut brûlé en 1314 en même temps que le dernier commandeur de l’ordre, Jacques de Molay (1244/1314).

Comme on le sait, les biens des Templiers passèrent aux Hospitaliers ; Philibert de Naillac (mort en 1421), prieur de Fretay en 1391, devint grand-prieur d'Aquitaine, puis grand-maître de son ordre. Selon le dictionnaire de Carré de Busserolle, il était fils de Périchon de Naillac (1300/1372), seigneur du Blanc, père également de Guillaume II de Naillac (1340/1406), chambellan de Charles V, lui-même père d’Hélion de Naillac, cité comme prieur en 1424.

Parmi les prieurs suivants, il y eut, de1594 à 1634, Jacques de Brossin de Messars, petit-fils de Louis I Brossin de Méré (mort en 1570), seigneur de La Tour-Saint-Gelin, puis de 1634 à 1660, Pierre de Boussay de la Tour, de1660 à1686, René de Sallo de Semagne, de 1686 à 1708, Jacques de Voyer de Paulmy, fils d’un autre Jacques de Voyer de Paulmy (mort en 1674), seigneur de La Celle-Saint-Avant, de 1717 à 1724, Laurent de Martel, fils de Charles de Martel, capitaine au régiment d’Orléans, cité en 1631.

Le dernier prieur fut, de 1769 à 1790, Léon Hyacinthe Lingier de Saint-Sulpice, mort en 1793.

Vendue comme bien national en 1793, la vieille demeure des commandeurs, reconstruite au début du 19ème siècle, appartint au général Achille Charles Louis de Susleau de Malroy (1813/1884) dit le général de Malroy puis à l’historien Alfred Boulay de la Meurthe (1843/1926), président de la SAT de 1875 à 1878 et de 1919 à 1926 ; elle fut ensuite restaurée et agrandie par l'architecte amboisien Chasteigner, qui reconstruisit plusieurs châteaux en Touraine, dont Comacre à Sainte-Catherine-de-Fierbois.

Deux pavillons furent alors ajoutés ; celui de l’est englobe l’ancienne chapelle, du 12ème siècle, dont l’abside fut démolie ; cette chapelle était, en dernier lieu, desservie par le vicaire de Perrusson, qui y célébrait la messe une fois par semaine. On voit, par un état des lieux dressé en 1769, qu'à cette époque elle était en bon état. Elle était voûtée et elle mesurait 36 pieds de longueur sur 18 de largeur (environ 11 m. x 5 m.).

La façade fut entièrement reprise à la fin du 19ème siècle, selon un dessin de l’architecte Honoré Daumet (1826/1911).

Le pigeonnier cylindrique du 15ème siècle fut transformé en réservoir d’eau au 19ème siècle.


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